
Des surprises et des enjeux
La construction résidentielle s'accélère
Le Québec se distingue par son dynamisme immobilier, malgré une baisse de l'abordabilité. Selon un rapport de Desjardins, le rythme des mises en chantier rejoint celui de l'Ontario. « Pour la première fois depuis 1991, la moyenne des mises en chantier lors des six derniers mois est même égale au Québec et en Ontario, et ce, malgré une population beaucoup plus grande en Ontario », souligne Maëlle Boulais-Préseault, économiste senior chez Desjardins, dans l'analyse publiée jeudi.
Or, quelques ombres subsistent au tableau. Une baisse de la demande de logements – temporaire, mais bien présente – est attendue en raison d'une croissance démographique plus faible et d'une conjoncture économique moins favorable, note l'économiste. De plus, les coûts de construction, déjà élevés, risquent d'augmenter encore à cause des droits de douane sur les importations américaines.
Le marché de la revente est de son côté soutenu par des baisses de taux d'intérêt, mais le stock limité entraîne aussi une hausse des prix. En parallèle, les loyers dans le secteur locatif augmentent plus rapidement que les salaires, ce qui exacerbe les déséquilibres.
La SCHL prévoit une baisse de prix
Le marché immobilier canadien devrait toujours connaître un ralentissement en 2025, et les habitations devraient même connaître une baisse de prix de 2 %, selon la mise à jour estivale des Perspectives du marché de l'habitation de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).
Or, l'abordabilité des logements reste une préoccupation majeure. Les tensions commerciales et la conjoncture économique incertaine, mais aussi un ralentissement de la croissance démographique et une montée du chômage, sont en cause.
« Nous nous attendons à ce que les conditions se stabilisent davantage en 2026, à mesure que les tensions commerciales s'atténueront, que les taux hypothécaires baisseront et que la demande se redressera lentement », conclut la SCHL, dans le document.
Immobilier industriel : un marché à l'avantage des locataires
Le taux de disponibilité des immeubles industriels dans le Grand Montréal est en hausse pour le dixième trimestre d'affilée, et se situe maintenant à 5,8 %, rapporte le plus récent rapport de CBRE, au terme du deuxième trimestre de 2025. Cette augmentation est surtout remarquée dans les grandes installations, alors que les inscriptions de 150 000 pieds carrés et plus accaparent le marché et tendent à s'écouler moins rapidement, passant en moyenne 386 jours sur le marché.
CBRE remarque que la demande croissante dans le Grand Montréal a favorisé le développement de sous-marchés tertiaires tels que Beauharnois, Châteauguay et Salaberry-de-Valleyfield. Le loyer net demandé continue de diminuer, enregistrant une baisse de 1,8 % pour le sixième trimestre de suite.
Le deuxième trimestre de 2025 a également vu une absorption nette négative de 74 000 pieds carrés, malgré des résultats positifs dans 18 des 30 sous-marchés. En revanche, le prix de vente demandé moyen a augmenté de 6,5 % pour le second trimestre d'affilée.
Megan Foy, La Presse
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24 minutes ago
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La SAAQ paiera à Karl Malenfant jusqu'à 125 000 $ en frais d'avocats
La Société d'assurance automobile du Québec paiera jusqu'à 125 000 $ des frais d'avocats de son ancien vice-président à l'expérience numérique Karl Malenfant dans le cadre de la commission Gallant. L'ancien haut dirigeant, qui a piloté les travaux de développement du système SAAQclic, demandait encore plus d'argent, mais il vient d'être débouté par un tribunal, qui refuse d'ordonner la couverture complète de ses frais. Karl Malenfant avait déposé un recours le 14 juillet devant la Commission de la fonction publique (CFP), un tribunal administratif qui tranche les litiges entre les fonctionnaires non syndiqués et le gouvernement. Il demandait que la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) paie l'ensemble de ses frais juridiques dans le cadre de la commission Gallant qui doit faire la lumière sur le fiasco SAAQclic Or, la CFP « juge qu'elle n'a pas compétence pour entendre le recours de M. Malenfant puisqu'à titre de vice‑président de la SAAQ, il ne détenait pas le statut de fonctionnaire ». Selon la Loi sur la fonction publique, les frais d'avocat d'un fonctionnaire peuvent être remboursés s'il est « poursuivi en justice par un tiers ou est appelé à comparaître à l'occasion d'une enquête ou d'une préenquête judiciaire ou quasi judiciaire par suite d'actes ou de gestes professionnels posés dans l'exercice de ses fonctions ». Mais Karl Malenfant n'était pas un fonctionnaire au sens de la loi. Il a été nommé vice-président en vertu de la Loi sur la Société d'assurance automobile du Québec, et non en vertu de la Loi sur la fonction publique. Ainsi, la CFP « n'a pas compétence pour statuer sur le recours de M. Karl Malenfant ». Mardi, il a dû répondre aux questions d'enquêteurs devant le commissaire Denis Gallant, dans le cadre d'une rencontre à huis clos, après avoir été cité à comparaître. Le même jour, il a publié un texte sur le réseau social LinkedIn, où il réitérait ses doutes quant au travail de la commission. « En suivant attentivement les audiences de la commission, j'ai constaté que l'on construisait un narratif qui ne correspondait pas à la réalité de l'histoire SAAQ », écrivait-il, précisant préférer une audience publique afin de défendre sa réputation. Le 1er août, Denis Gallant maintenait sa citation à comparaître pour l'interrogatoire à huis clos. Le commissaire soulignait alors que Karl Malenfant aurait bel et bien l'occasion de faire valoir son point de vue publiquement. L'ancien dirigeant doit comparaître à l'occasion d'audiences prévues entre le 15 septembre et le 3 octobre.


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Air Canada transforme son programme Aéroplan
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