
Un incendie entraîne l'évacuation complète de l'hôpital
« Nous ne savons pas comment l'incendie s'est déclaré. Nous savons qu'il a commencé au deuxième étage, mais comment ? Nous n'avons pas cette information à ce stade-ci », explique Sarah Charbonneau, adjointe à la PDG du CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue pour les communications.
Les flammes auraient pris naissance dans un chariot médical du deuxième étage, servant à transporter des médicaments. Selon les informations de La Presse Canadienne, la cause de l'incendie serait accidentelle.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l'Abitibi-Témiscamingue a confirmé que la fumée causée par l'incendie s'est propagée aux autres étages, ce qui a entraîné l'évacuation de l'établissement.
Au total, 93 patients ont été relogés temporairement au CLSC, au Pavillon Youville, à la Maison des aînés ainsi qu'au CHSLD de Rouyn-Noranda.
Le secteur touché regroupe notamment les unités d'accouchement, de néonatalité et de réadaptation. La direction confirme que le feu a été rapidement maîtrisé grâce à l'intervention coordonnée des pompiers et des équipes d'urgence.
« Il y a de la suie, des dégâts d'eau et tout ce que vous pouvez imaginer après un incendie, explique Mme Charbonneau. C'est une tâche assez colossale de tout nettoyer. »
Bien que quelques personnes aient été incommodées par la fumée, aucune blessure majeure n'a été signalée. L'évacuation s'est déroulée sans incident notable.
Le CISSS a salué la collaboration entre les pompiers, la sécurité civile, la Sûreté du Québec et les partenaires communautaires.
Depuis mardi, une réintégration progressive de certaines unités est en cours. Les urgences et le département de santé mentale sont de nouveau opérationnels. Les secteurs de chirurgie sont en voie de réintégration, selon l'état d'avancement des travaux.
« C'est selon le rythme de nettoyage et de ventilation de chacun des secteurs, précise Sarah Charbonneau. Tout est priorisé selon les besoins des usagers. »
Les travaux et de nettoyage se poursuivent, mais aucun échéancier précis n'est encore disponible quant à un retour à la normale. Des modalités d'accès différentes sont à prévoir pour plusieurs services dans les prochaines semaines.
« Tout se déroule bien dans ce contexte difficile et complexe, assure-t-elle. Il y aura toujours des communications qui seront faites au cours des prochaines semaines pour informer les gens. »
Dans un communiqué de presse envoyé mardi, le CISSS demande de ne pas se présenter à l'hôpital ni d'essayer de joindre la téléphoniste pour parler à un proche hospitalisé. Les familles des patients concernés ont été contactées directement.
Avec la collaboration de La Presse Canadienne
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20 minutes ago
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« Montréal doit devenir une ville éponge »
Les parcs éponges, c'est bien. Mais une ville éponge, ce serait mieux. Des spécialistes des infrastructures de l'eau estiment que pour diminuer le nombre d'inondations, Montréal devra aller plus loin qu'aménager des parcs drainants et des rues capables d'absorber l'eau de pluie. À leurs yeux, la métropole doit dès maintenant entamer un virage à 180 degrés en matière de gestion des eaux. Qu'est-ce qui cloche avec le réseau d'égouts ? Ce ne sont pas tant les infrastructures que la logique, qui ne tient plus, d'après Scott McKay, spécialiste de l'eau et des sciences de l'environnement. « En ville, on s'est toujours débarrassé des eaux usées en les envoyant le plus loin, le plus vite possible. Mais avec les changements climatiques, qui augmentent la fréquence et l'intensité des pluies, on ne peut plus penser comme ça », résume cet ex-chef du Parti vert du Québec de 2006 à 2008 et ancien député du Parti québécois de 2008 à 2014. « On ne peut pas penser être en mesure de récolter toute cette eau et s'en débarrasser comme on l'a fait par le passé », ajoute celui qui a signé un livre documentant les enjeux liés aux égouts, L'aventure du caca, en 2020. Comment s'attaquer au problème ? En changeant nos façons de faire dès maintenant, dit M. McKay. « Ce que fait la Ville avec les parcs éponges, c'est un bon début, mais il faut dépasser ça. Montréal doit devenir une ville éponge », soutient-il. « Ça veut dire d'arrêter de minéraliser les surfaces. Je demeure à Ahuntsic et je vois encore des gens qui asphaltent de grandes parties de leur terrain. Ça fait autant d'endroits qui ne peuvent pas capter l'eau », soutient l'expert. Selon lui, les exemples de mesures immédiates sont nombreux. « Les saillies de trottoir doivent toutes être drainantes, puis il faut utiliser les stationnements, les grands toits des édifices pour récupérer les eaux. Même les ruelles, qui représentent beaucoup d'espace, il faudrait dès que possible y arracher l'asphalte, casser le béton et remplir ça de verdure », ajoute l'ancien élu. PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, ARCHIVES LA PRESSE Le parc Pierre-Dansereau, à Outremont, est un parc éponge comprenant une « rivière » qui se remplit lors de fortes pluies. Comment une « ville éponge » se construit-elle ? Par de nombreux petits gestes, affirme Sophie Duchesne, chercheuse au Centre Eau Terre Environnement de l'Institut national de la recherche scientifique. « Le citoyen, par exemple, s'il a un toit en pente avec une gouttière, il peut la diriger vers une surface perméable comme du gazon, plutôt que de l'asphalte. Il faudrait aussi arrêter de construire des garages en sous-sol en pente, mais en attendant, on doit multiplier les portes étanches ou les bosses qui redirigent l'eau vers la rue », note-t-elle. De façon plus globale, ajoute l'experte, « il faut aussi reprofiler les rues et réaménager nos quartiers pour envoyer les excédents d'eau quelque part où ça ne dérange pas le quotidien. Ça peut certes être un parc éponge, mais aussi tous les secteurs moins utilisés en temps de pluie ». Combien de temps une telle transition peut-elle prendre ? Établir un échéancier est difficile, puisqu'il dépend de la volonté politique, mais cela prendra certainement des dizaines d'années, affirme Mme Duchesne. Dans l'intervalle, « on peut encourager des choses comme une taxe à l'imperméabilité en ville », selon elle. « Il faut que les gens comprennent bien à quoi ça sert, qu'on ait de l'acceptabilité sociale, mais ça veut dire qu'un propriétaire de terrain avec une grande cour en asphalte et en béton paierait plus que quelqu'un qui n'a que des aménagements verdis. On n'a pas le choix d'aller vers ça, avec les évènements extrêmes qui s'intensifient », soutient la chercheuse. L'important, à ses yeux, sera de « prioriser les interventions sans trop perturber la circulation et le quotidien des gens ». « Il faut accompagner les citoyens là-dedans, puis s'assurer que le milieu privé y participe activement. » PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE Déminéraliser les ruelles fait partie des modifications qui favorisent l'infiltration de l'eau de pluie dans le sol. Existe-t-il des comparables dans le monde ? Tout à fait, affirme Scott McKay, qui cite le cas de New York. « Ils ont ciblé un secteur autour du port où il y avait un problème de débordement très fréquent du réseau d'égouts. Et par des aménagements, ils ont réussi à réduire les débits », note-t-il. Selon lui, la solution à long terme n'est pas simplement de construire des égouts plus gros. « Ça ne sera pas viable. On a déjà un déficit d'entretien des infrastructures au Québec qui est de l'ordre de milliards de dollars. On n'est déjà pas capables d'entretenir le réseau tel qu'il est, alors ce serait rêver en couleurs de penser qu'il puisse prendre à lui seul l'ensemble des pluies torrentielles dans les prochaines années. On n'a pas le choix, politiquement, de changer la ville », conclut M. McKay.


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20 minutes ago
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Montréal dépasse périodiquement ses propres normes
Un des incinérateurs de l'usine d'épuration Jean-R.-Marcotte, dans l'est de l'île de Montréal Les incinérateurs de l'usine d'épuration des eaux de Montréal émettent des polluants qui contribuent aux épisodes de smog, en quantités assez importantes pour violer périodiquement la réglementation municipale, selon des données récemment rendues publiques. Ce qu'il faut savoir Des incinérateurs municipaux rejettent des polluants responsables du smog dans l'air, parfois à des taux qui violent la réglementation municipale. Ces incinérateurs brûlent les résidus de filtration des eaux usées de la Ville, à la pointe est de l'île de Montréal. La Ville veut faire installer une nouvelle unité de traitement afin de rejeter moins de polluants. La Ville brûle les résidus de ses eaux usées – y compris nos excréments – dans quatre immenses fours situés sur la pointe est de l'île de Montréal. La fumée qui s'échappe de leurs cheminées respecte en moyenne les seuils autorisés par la Ville de Montréal elle-même. Mais à certains moments de l'année 2024, les quantités de polluants rejetés ont été deux fois, trois fois, voire trente fois plus élevées que les seuils prévus dans la réglementation municipale. « C'est désolant, c'est clair. Mais ça ne me surprend pas du tout », a commenté André Bélisle, de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA). « Ce dont on parle, c'est vraiment les gaz qui sont à l'origine du smog. » La Ville de Montréal n'a pas accordé d'entrevue à La Presse sur le sujet. Dans un courriel, la Ville reconnaît que « les émissions atmosphériques de ces incinérateurs doivent être conformes au Règlement », mais fait valoir que les pics de pollution sont de « courte durée », a indiqué le relationniste Hugo Bourgoin. Les émissions de nos quatre incinérateurs ont été conformes aux normes 97,4 % du temps pour les particules, 98,7 % du temps pour les oxydes d'azote (NOx) et 99,2 % du temps pour le monoxyde de carbone (CO). Hugo Bourgoin, relationniste pour la Ville de Montréal « Ces pointes sont de courte durée puisqu'elles se produisent notamment lors des arrêts et des redémarrages des incinérateurs, dont l'opération normale est en continu, pour des entretiens préventifs ou en urgence lors de pannes électriques ou en raison de bris d'équipements », a-t-il ajouté. Un peu comme une voiture consomme davantage d'essence au démarrage. Les incinérateurs actuels de la Ville de Montréal datent de 1988. « Ils émettent 30 % des gaz à effet de serre produits par les activités de la Ville de Montréal », expliquait la directrice du service de l'eau, Chantal Morissette, l'automne dernier. Nouvelle unité La Ville de Montréal a diffusé ces données dans un avis d'intérêt pour trouver une entreprise qui construira et exploitera une unité supplémentaire de traitement de la fumée de ses incinérateurs. La fumée est déjà chauffée à très haute température, puis passée à travers de grandes quantités d'eau pour éliminer le plus de polluants possible. Montréal veut maintenant construire une nouvelle unité de type « oxydation thermique régénérative », ou RTO en anglais. « Il serait composé d'équipements permettant le traitement des fumées des incinérateurs avec un taux de destruction des contaminants actuels supérieur ou égal à 96 %, et ce, afin d'assurer le respect de l'Art. 5,17 du Règlement 90 de la Ville de Montréal », indique l'avis d'intérêt. Montréal ne compte pas payer pour cette installation. « L'entrepreneur sélectionné serait rémunéré par les économies réalisées sur la consommation de gaz naturel, ainsi que par la monétisation des crédits compensatoires issus de la réduction des GES sur le marché du carbone québécois, indique le document. La Ville souhaite conclure une entente de partage équitable des économies et des revenus générés par l'installation du RTO, fondée sur un plan d'affaires transparent et mutuellement avantageux. » Cinq milliards en modernisation La nouvelle installation devrait avoir une durée de vie très limitée, puisque la Ville de Montréal entend changer ses vieux incinérateurs dans les prochaines années pour des dispositifs plus modernes et moins polluants. L'unité RTO ne sera alors « plus nécessaire », dixit Montréal. Le remplacement des incinérateurs est actuellement évalué à 1,2 milliard, un budget en hausse importante dans les dernières années. C'est loin d'être le seul investissement de la Ville dans son usine d'épuration : près de 5 milliards y sont injectés depuis 10 ans et pour les 10 ou 15 prochaines années. Une unité d'ozonation est actuellement en construction, pour une facture qui frôle le milliard de dollars, et avec plusieurs années de retard sur l'échéancier. Un autre traitement secondaire pour enlever la matière organique et l'azote devra aussi être instauré. Coût prévu : 2,5 milliards, a révélé la directrice du service de l'eau l'automne dernier.


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20 minutes ago
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Pas de téléphone, mais des jeux vidéo
Dans son rapport, la commission sur les écrans et les jeunes ne recommande pas de mettre fin aux programmes scolaires de sport électronique, mais suggère que leur encadrement soit renforcé. Le téléphone cellulaire sortira des écoles du Québec dès la prochaine rentrée, mais des programmes de sport électronique (souvent appelé « e-sport ») qui permettent à des jeunes de jouer pendant plusieurs heures par jour continuent d'être implantés. Une pratique qui soulève certaines préoccupations. Dans la métropole, l'école secondaire Édouard-Montpetit offre une telle concentration depuis 2019. Sur le site internet de l'établissement affilié au centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), on la présente comme une « concentration sportive » au même titre que le basketball, la boxe, l'escrime ou la natation. Or, « l'e-sport, c'est un ajout de temps d'écran », a répondu d'entrée de jeu Fanny Lemétayer, conseillère scientifique à l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), quand le député Enrico Ciccone lui a demandé en septembre 2024 son avis sur ces programmes scolaires, dans le cadre de la commission sur les impacts des écrans chez les jeunes. Le psychologue Antoine Lemay l'a lui aussi constaté dans le cadre de sa thèse de doctorat. Il a comparé des élèves qui étaient dans un programme parascolaire de sport électronique avec d'autres jeunes qui jouaient aux jeux vidéo, sans faire partie d'un programme. L'échantillon de filles était si petit que ces rares joueuses ont dû être exclues de l'étude. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Antoine Lemay a étudié le sport électronique en milieu scolaire dans le cadre de sa thèse de doctorat. Premier constat : les garçons qui sont inscrits au programme « consacrent beaucoup plus de temps aux écrans que les jeunes qui ne font pas de sport électronique », dit le psychologue. En moyenne, les jeunes inscrits au programme consacraient 50 heures par semaine aux loisirs sur écrans, contre une trentaine d'heures chez ceux qui s'adonnaient à la pratique de jeux vidéo en loisir, sans faire partie d'un programme parascolaire. « Nos données n'indiquent pas que les jeunes jouent moins à la maison. Le temps de sport électronique s'est ajouté : les jeunes faisaient du sport électronique 14 heures par semaine », explique Antoine Lemay. Environ le tiers des adolescents « e-sportifs » présentent un profil de joueur potentiellement problématique, comparativement à 12 % chez leurs pairs. Québec ne tient pas de liste Dans son rapport déposé en mai dernier, la commission sur les écrans ne recommande pas de mettre fin à ces programmes scolaires, mais suggère que le ministère de l'Éducation soit informé de la décision d'une école, privée ou publique, « de mettre en place ce type de programme et que celui-ci fasse l'objet d'une surveillance accrue de la part du ministère ». Le ministère de l'Éducation confirme qu'il ne détient pas la liste des écoles qui offrent ce type de programme, mais on nous écrit qu'il « prend acte de ce rapport ». La Fédération québécoise de sports électroniques (FQSE) estime que 900 jeunes du secondaire et du cégep sont dans des ligues scolaires. Son président est lui aussi d'avis qu'il faut mieux encadrer les sports électroniques dans les écoles « pour offrir quelque chose d'optimal aux jeunes ». Encore faut-il avoir les moyens, dit Louis-David L. Renaud, qui rappelle que la « mesure 15028 » du ministère de l'Éducation interdit spécifiquement de financer toute activité parascolaire liée aux jeux vidéo. « Ils ne seront pas assis toute la journée » Loin d'être une activité marginale, le sport électronique gagne de plus en plus en popularité et les prix remis lors des tournois internationaux se chiffrent en millions de dollars pour les équipes victorieuses. Le Comité international olympique (CIO) a donné son assentiment à l'Arabie saoudite pour que, dès 2027, le pays organise les premiers « Jeux olympiques » de sport électronique, en partenariat avec la Esports World Cup Foundation. Il s'agit de « combler le fossé entre l'e-sport et les sports traditionnels », a déclaré le CIO au début de l'année. L'an prochain, de nouvelles écoles offriront un programme de sport électronique. C'est le cas de l'école secondaire de l'Achigan, à Saint-Roch-de-l'Achigan. Un peu plus de 25 élèves de 1ère secondaire s'y sont inscrits. L'école secondaire Cardinal-Roy, à Québec, offrira le sport électronique comme programme de sport-études à compter de la prochaine rentrée, au même titre que ceux qui sont inscrits en cirque ou en ski. Ils feront leur discipline le matin et seront en classe l'après-midi. Ancien joueur vedette de football du Rouge et Or et coordonnateur du programme Sport-Arts-Études de l'école, Francesco Pepe Esposito dit qu'il avait ses « idées reçues » sur le sport électronique. « Ils ne seront pas assis toute la journée. Il y a de la nutrition, de saines habitudes de vie, de la préparation physique et mentale », explique M. Pepe Esposito, qui a été convaincu que le sport électronique « peut s'apparenter à du sport » par l'Académie Esports de Québec, qui est responsable de la concentration. PHOTO HUGO-SEBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE Les programmes de sport électronique ne se limitent pas au jeu, explique le CSSDM. Francesco Pepe Esposito dit que les enfants qui s'inscrivent à ces concentrations vont « jouer chez eux de toute façon, et de manière non encadrée ». « Peut-être qu'ils vont manger des sacs de chips, mal s'alimenter, passer des heures devant leurs jeux au lieu d'aller dehors », illustre-t-il. Au moins, on propose une alternative encadrée avec des professionnels, qui se concentrent sur l'humain qui joue au jeu, et pas juste sur le jeu. Francesco Pepe Esposito, coordonnateur du programme Sport-Arts-Études de l'école secondaire Cardinal-Roy Chaque année, environ une douzaine d'élèves s'inscrivent au programme de sport électronique de l'école secondaire Édouard-Montpetit, à Montréal. Environ deux heures sont consacrées chaque jour à la concentration. « Les élèves ne sont pas toujours devant des écrans pendant cette période, ils ont des formations, des discussions, etc. », écrit Alain Perron, porte-parole du CSSDM. PHOTO KATARINA PREMFORS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES Compétition dans le cadre de la Coupe du monde d'e-sport 2024, à Riyad, en Arabie saoudite Le président de la FQSE prend son propre exemple. « J'ai été un geek, j'ai toujours eu de la misère avec le sport, l'entraînement. J'ai trouvé ma façon de me garder en forme : marche rapide, vélo, course. Mais j'ai 42 ans et j'ai des maux de dos parce que j'étais devant les écrans. C'est quoi, la solution, si ce n'est pas d'aider ces jeunes à être mieux et de prévenir ce que j'ai vécu ? », demande Louis-David L. Renaud. Le programme crée un lien avec des jeunes qui sont peut-être parfois « plus fragiles », dit Philippe Gauthier, directeur général de l'Académie Esports de Québec. Rentrer en contact, c'est la première ligne, parce qu'un des problèmes de la cyberdépendance, c'est l'isolement. S'ils sont avec nous et qu'ils échangent, ils ne [s'enlisent pas]. Philippe Gauthier, directeur général de l'Académie Esports de Québec Le psychologue Antoine Lemay reconnaît qu'un certain « effet protecteur » de ces programmes peut exister, par exemple en « captant des jeunes qui vivent peut-être des difficultés ». Malgré tout, ces jeunes « sont plus à risque, ils passent pas mal plus de temps [à jouer], et ce, malgré le fait qu'on travaille activement [à l'école] pour mitiger les méfaits ». « L'étude, ce qu'elle nous disait, ce n'est pas nécessairement que c'est l'enfer et qu'il faut interdire ça. Mais le minimum, c'est qu'il faudrait bonifier les structures mises en place », dit Antoine Lemay. Qu'est-ce que le sport électronique ? Le sport électronique est encore méconnu. « C'est de la compétition au niveau des jeux vidéo. C'est un joueur contre un autre joueur, sur un jeu vidéo qui est dédié à ça », explique Philippe Gauthier, directeur général de l'Académie Esports de Québec, qui cite les jeux Rocket League, Overwatch et League of Legends. On a trop souvent une vision du sport qu'on réduit à « dépense calorique », dit Louis-David L. Renaud, président de la Fédération québécoise de sports électroniques. « Personne ne va dire qu'il fait du plongeon pour perdre du poids. Mais c'est un sport. Pour l'exécuter, il faut de l'entraînement, il faut de la mise en forme, des exercices. C'est la même chose avec le sport électronique. Pour moi, le côté compétitif est important », dit M. L. Renaud. Il n'y a pas beaucoup d'avenues professionnelles pour les joueurs de sport électronique au Québec, reconnaît Philippe Gauthier, à part être entraîneur dans une école ou dans un club. « Mais les jeux vidéo, c'est bon pour le travail d'équipe : la cohésion, la prise de décision rapide, l'analyse de ce qui se passe. Ça donne de bonnes habitudes », dit-il.