« Ce n'était pas le plan du tout, à un moment, je me suis dit "allez bon j'y vais" » : Maëva Squiban, l'intuition récompensée
Pour gagner le Livardois, il fallait s'enfoncer dans ses paysages boisés et ses magnifiques routes entortillonnées. Puis à Ambert, tomber sur le Mus'énergie, petit conservatoire dédié aux forces motrices. Un bâtiment niché en retrait, coiffé d'une haute cheminée en brique rouge où on serait bien inspiré d'y placer désormais une petite référence au passage du Tour dans la cité, tant jeudi, la Bretonne Maëva Squiban (UAE ADQ) a usé d'une habile énergie et d'une solide intuition pour aller remporter l'étape en solitaire, deuxième Française à le faire depuis la relance du Tour, après Cédrine Kerbaol l'année passée.
Dans les rues de la ville, elle a eu le temps de profiter de la foule (« C'était incroyable, il y avait beaucoup de monde. »), de haranguer le public pour en avoir encore davantage et de finir en solitaire, immensément émue.
« C'est une fille qui a du caractère, du mental. c'est plutôt une puncheuse et en minimes, cadettes, elle était déjà performante »
Jean-Christophe Barbotin, son ancien manager
Sa coéquipière Dominika Wlodarczyk (5e de l'étape) s'émerveillait de cet exploit, au sein d'une équipe ayant perdu trois coureuses - dont Elisa Longo Borghini - en cinq jours. « Ce matin (jeudi), nous n'étions plus que quatre au départ. Et, vous savez, c'est terriblement difficile de se battre contre des équipes encore à sept. Aujourd'hui, elle a été plus forte que tout FDJ et tout AG-Soudal !, s'exclamait, encore estomaquée, la Polonaise. Et ce n'est pas comme si personne ne chassait derrière : ça roulait fort pour revenir sur Maëva. » La Française de 23 ans avait crânement joué sa chance à 32 km de la ligne : « Ce n'était pas le plan du tout, je devais juste suivre et puis à un moment, je me suis dit : "Bon, allez, j'y vais !" »
Ses idoles ? Wout Van Aert et Pauline Ferrand-Prévôt
« J'entendais dans la radio le staff lui dire que son écart augmentait, c'était incroyable », ajoute Wlodarczyk. La joie n'était pas seulement dans les voitures d'UAE. Plus loin, dans la voiture n°2 de Winspace Orange Seal, on partageait l'enthousiasme. « Je suis super content pour elle », souriait Jean-Christophe Barbotin, le patron de la formation rochelaise de deuxième division où Maëva Squiban a fait ses débuts dans le professionnalisme durant trois ans et demi, avant de partir chez Arkea-B & B Hôtels durant une saison, puis de rejoindre cette année UAE ADQ. « Franchement, je ne suis pas surpris, c'est une fille qui a du caractère, du mental. C'est plutôt une puncheuse, et en minimes, cadettes, elle était déjà performante », déchiffre son ancien manager.
Cette victoire est aussi le fruit d'une course contre la montre. Percutée par un automobiliste lors d'un entraînement dans le Var mi-mai, elle a failli passer à côté du Tour, alors qu'elle comptait bien jouer sa carte sur l'épreuve. N'était-elle pas passée tout près de la victoire dans l'étape du Grand-Bornand, 2e derrière la Belge Justine Ghekiere, l'an dernier ? La Bretonne n'a pas vécu un début de Tour, comme elle l'avait imaginé, sur ses terres. « Elle a galéré durant les premiers jours », confirme Wlodarczyk.
La Brestoise est arrivée au cyclisme à l'orée de l'adolescence, avec un beau VTT offert par ses parents à Noël. Elle s'y met, adore et prend une première licence à 13 ans au club de Gouesnou, au nord de Brest, avec comme simple motivation de battre les copains. Wout Van Aert et Pauline Ferrand-Prévôt deviennent des figures admirées « parce qu'ils sont souvent à l'attaque, quitte à tout perdre », décrivait-elle jeudi. « Et ce sont toujours des idoles », glisse-t-elle.
Ses qualités se déploient aussi au-delà de la compétition : « Elle est souriante, toujours de bonne humeur, décrivait Wlodarczyk jeudi. Pour être honnête, lorsque vous êtes sur le Tour et que vous avez à rouler neuf jours d'affilée, cela aide beaucoup d'avoir quelqu'un au petit déjeuner qui est toujours souriante, comme elle. »
La Française jette un coup d'oeil ébahi sur son évolution express : « Il y a trois ans, je gagnais une course en classe deux. L'an dernier, en classe 1, il me manquait juste une victoire en World Tour et sur la plus belle course du monde, c'est incroyable. »
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