
L'été des grandes décisions pour Mark Carney
Si les derniers mois ont été marqués au pas de course, les prochains se distingueront par la nature des décisions lourdes de conséquences que devra prendre son gouvernement sur deux fronts : l'unité nationale et les relations entre le Canada et les États-Unis.
Un premier budget sous le sceau de l'austérité
Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, prépare le premier budget du gouvernement Carney, qui devrait être déposé en octobre. D'ores et déjà, ce budget sera marqué au sceau de l'austérité, mettant ainsi fin à une hausse des dépenses du gouvernement fédéral avoisinant les 9 % par année depuis 2015. Mark Carney veut ramener cette hausse annuelle à 2 %.
Le mois dernier, le ministre Champagne a envoyé à l'ensemble de ses collègues du cabinet une lettre dans laquelle il leur demande de procéder à un examen exhaustif des dépenses de leur ministère respectif afin d'éliminer les dédoublements et les programmes qui n'ont plus leur raison d'être aujourd'hui.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE
Mark Carney, accompagné du ministre des Finances, François-Philippe Champagne
Il leur a donné deux mois pour peaufiner un plan de réduction des dépenses étalé sur trois ans et qui entraînerait des coupes de 7,5 % pour l'exercice financier 2026-2027, de 10 % pour l'exercice financier suivant et de 15 % pour l'exercice financier 2028-2029.
Durant les années de pouvoir des libéraux de Justin Trudeau, tous les budgets ont été rédigés à l'encre rouge. Cette année, le déficit pourrait friser les 70 milliards de dollars, selon certains économistes.
L'augmentation du budget consacré à la défense, la baisse des taxes et des impôts décrétée par le gouvernement Carney en juin et le contexte économique incertain expliquent ce manque à gagner à la hausse.
Dans cet exercice de restrictions, Mark Carney a promis d'épargner les transferts aux provinces et aux individus. Mais il reste que les compressions envisagées durant les trois prochaines années ne pourront se faire sans douleur. Les syndicats représentant les fonctionnaires fédéraux montent déjà aux barricades.
L'abandon de certains programmes risque de provoquer une mobilisation des groupes et organismes qui pourraient perdre des acquis. Les partis de l'opposition pourraient tirer profit de cette ère d'austérité qui pointe à l'horizon.
Feu vert à un nouveau pipeline ?
Dans sa quête visant à réduire la dépendance du Canada au marché américain, le premier ministre Mark Carney a promis de transformer l'économie canadienne du tout au tout. Sa recette : éliminer les barrières au commerce entre les provinces, exporter plus de marchandises vers l'Europe et l'Asie, et approuver rapidement les grands projets jugés d'intérêt national.
La liste de ces grands projets sera approuvée par le cabinet fédéral et sera connue au plus tard à l'automne. Cette liste pourrait comprendre des infrastructures telles que des autoroutes, des chemins de fer, des ports, des aéroports, des oléoducs et des gazoducs, des mines, des installations nucléaires et des réseaux de transport d'électricité.
PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith
À cet égard, Mark Carney a rencontré ses homologues provinciaux à trois reprises au cours des derniers mois. Et les attentes des provinces sont élevées. Dans l'Ouest, l'Alberta réclame à hauts cris la construction d'un nouveau pipeline vers la Colombie-Britannique qui lui permettrait d'augmenter ses exportations de pétrole et de gaz naturel vers les marchés asiatiques. La première ministre Danielle Smith voit aussi d'un bon œil la construction d'un second pipeline qui relierait sa province au port de Churchill, au Manitoba. La Saskatchewan appuie aussi ce projet.
Dans l'Est, le gouvernement Legault souhaite qu'Ottawa donne un coup de pouce financier à la construction d'une ligne de transport d'électricité entre Québec et Terre-Neuve-et-Labrador dont la facture est évaluée à 7 milliards de dollars.
Les choix que fera le gouvernement Carney seront des plus importants. À titre d'exemple, si le projet d'un nouveau pipeline est écarté par Ottawa, la grogne pourrait prendre de l'ampleur en Alberta où s'agite un mouvement séparatiste. En outre, des Premières Nations contestent la nouvelle loi fédérale visant à accélérer l'approbation de grands projets et accusent Ottawa de vouloir bafouer leurs droits constitutionnels.
L'avenir du contrat des F-35
En mars, le premier ministre Mark Carney a causé une surprise en demandant au ministre de la Défense de procéder à une réévaluation du projet d'acquisition de 88 avions de chasse F-35 de la société américaine Lockheed Martin.
Plus précisément, le ministre David McGuinty doit évaluer si ce contrat représente le meilleur investissement pour le Canada ou s'il existe de meilleures options. Cet examen doit être terminé au cours de l'été.
Légalement, le Canada doit prendre possession de 16 avions F-35 à compter de l'an prochain, mais pour le reste de la commande de 72 autres appareils, aucun contrat n'a été signé.
Le Canada pourrait donc se tourner vers la société suédoise Saab pour acheter des avions de combat Gripen. D'ailleurs, Saab était arrivée deuxième en 2023 à la suite de l'appel d'offres pour remplacer la flotte vieillissante des CF-18.
PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Le Canada recevra ses premiers F-35 dès l'an prochain.
Dans sa soumission, Saab s'était engagée à assembler et à entretenir les avions au Canada, vraisemblablement dans la région de Montréal, et à transférer la propriété intellectuelle au gouvernement canadien. La société suédoise avait aussi promis de construire un centre de recherche et d'excellence dans la métropole.
Mark Carney préconise un rapprochement militaire avec l'Union européenne. Mais renoncer à acheter les F-35 construits par Lockheed Martin pourrait soulever l'ire de l'administration Trump, qui n'hésite pas à utiliser les droits de douane à toutes les sauces pour arracher des concessions au Canada.
Des mesures de rétorsion ou pas ?
Le Canada doit-il justement imposer des mesures de représailles pour répliquer aux droits de douane « injustifiés » de Donald Trump ? Le débat fait rage depuis que le président américain a fait passer de 25 % à 50 % les droits de douane sur les exportations canadiennes d'acier et d'aluminium le 4 juin.
La semaine dernière, le Canada et les États-Unis ne sont pas parvenus à conclure un accord qui permettrait de rétablir le libre-échange complet entre les deux pays. Donald Trump a plutôt décidé de majorer les droits de douane sur les biens canadiens qui ne sont pas conformes à l'Accord Canada–États-Unis–Mexique de 25 % à 35 %.
Jusqu'ici, le premier ministre a jugé que la retenue est la meilleure option pour éviter une escalade. Il n'a donc pas annoncé l'imposition de nouveaux droits de douane.
Mais les pressions s'accentuent sur son gouvernement, notamment de la part du premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, pour qu'il assène une riposte équivalant au dommage que cause la guerre tarifaire de Donald Trump à des industries névralgiques comme celles de l'acier, de l'aluminium, de l'automobile et de la foresterie, entre autres. Cette pression pourrait s'accentuer si Ottawa n'arrive pas à s'entendre avec Washington au cours des prochaines semaines.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
an hour ago
- La Presse
François Legault et Doug Ford anticipent l'ouverture d'une renégociation avant 2026
(Ottawa) Si François Legault et Doug Ford ne s'entendent pas nécessairement sur l'approche à adopter face à Donald Trump, les deux dirigeants croient qu'une renégociation de l'Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique se mettra en branle plus tôt que tard. David Baxter et Kyle Duggan La Presse Canadienne Le premier ministre de l'Ontario a déclaré qu'Ottawa doit se préparer à ce que cela se produise cet automne. M. Ford a prévenu que le président américain, Donald Trump, pourrait soudainement décider de « nous couper l'herbe sous le pied » en rouvrant l'accord commercial que son administration a négocié avec le Canada durant son premier mandat. Sur le réseau X, le premier ministre du Québec a soutenu pour sa part qu'il « faut amorcer cette renégociation le plus tôt possible ». MM. Legault et Ford ont fait ces commentaires après que les premiers ministres des provinces et le premier ministre Mark Carney se soient rencontrés en privé, mercredi, de façon virtuelle. « J'ai mentionné que ce qui freine l'économie, ce ne sont pas seulement les tarifs, c'est l'incertitude, qui amène les entreprises à retarder leurs investissements. Et cette incertitude va persister jusqu'à ce que l'Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique soit renégocié. Il faut amorcer cette renégociation le plus tôt possible », a affirmé M. Legault. Le premier ministre du Québec a ajouté que, dans l'intervalle, les gouvernements ne doivent « pas rester passifs ». « Il faut accélérer la diversification de notre économie et soutenir les investissements publics et privés. Il faut aussi s'assurer que les dépenses du gouvernement fédéral en matière de défense soutiennent notre secteur manufacturier, en partenariat avec la France et l'Europe », a-t-il écrit sur le réseau X. Il s'agissait de la première rencontre des premiers ministres depuis que Donald Trump a intensifié sa guerre commerciale en imposant au Canada des droits de douane de base de 35 % la semaine dernière. Ces nouveaux droits, entrés en vigueur vendredi après que les deux pays n'ont pas respecté l'échéance du 1er août pour conclure un nouvel accord commercial, ne s'appliquent qu'aux marchandises non couvertes par l'Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique, mieux connu sous l'acronyme ACEUM. M. Ford a fait valoir que Donald Trump n'attendrait probablement pas la révision prévue de l'accord l'année prochaine. PHOTO CHRIS YOUNG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford « Il n'attend pas 2026. À tout moment, le président Trump – même s'il ne respecte pas les règles de toute façon – peut nous couper l'herbe sous le pied sur l'ACEUM d'une seule signature », a déclaré M. Ford aux journalistes à Queen's Park, à Toronto, mercredi après-midi, appelant à une action rapide pour stimuler l'économie. « Soyons donc prêts. Je pense que cela arrivera en novembre. Il va nous attaquer sans relâche, alors mieux vaut être prêts et tout donner. » L'Ontario est en désaccord avec la Saskatchewan concernant la réponse du Canada à l'escalade de la guerre commerciale. M. Ford a appelé à des représailles immédiates, tandis que le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, exhorte Ottawa à tempérer les ardeurs sur les droits de douane de rétorsion. Avant de rencontrer M. Carney, le premier ministre Ford s'est dit frustré par les répercussions des droits de douane américains élevés sur l'économie de sa province. Il a de nouveau appelé à imposer des mesures de représailles. « On ne peut pas avoir de droits de douane d'un côté et pas de l'autre. Je maintiens ce que je dis : dollar pour dollar, droit de douane pour droit de douane », a expliqué M. Ford aux journalistes lors d'une conférence de presse à Thornhill, en Ontario. « Ils comprennent par la force, pas par la faiblesse, et nous ne devrions jamais, au grand jamais, baisser les bras et être faibles. » À l'inverse, avant la rencontre, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a quant à lui déclaré que le Canada devrait réduire ses mesures de représailles. « Il est peut-être temps pour le Canada de ne pas imposer de contre-tarifs supplémentaires en ce moment, mais plutôt d'envisager de supprimer certains des contre-tarifs qui nuisent aux entreprises canadiennes et saskatchewanaises aujourd'hui », a soutenu M. Moe lors d'une entrevue radiophonique, ajoutant que le Canada est largement « protégé » par l'ACEUM. « Ce que nous avons fait, c'est avancer une somme importante – 10 ans, en fait – d'achat de la Couronne afin de soutenir les industries sidérurgiques ici en Saskatchewan », a-t-il ajouté. M. Moe a félicité M. Carney pour les efforts déployés par son gouvernement afin de renforcer les liens commerciaux avec d'autres pays, dont le Mexique, en particulier alors que le Canada demeure assujetti aux droits de douane chinois sur l'huile et le tourteau de canola. Interrogé sur les raisons pour lesquelles son gouvernement a finalement remis les boissons alcoolisées américaines sur les tablettes et est revenu à ses processus d'approvisionnement habituels, M. Moe a répondu que le gouvernement accordait déjà la priorité aux entreprises saskatchewanaises. PHOTO MICHAEL BELL, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe « Nous devons nous rapprocher de cet objectif de manière plus solide avec notre principal partenaire commercial, les États-Unis d'Amérique, et il faudra que quelqu'un prenne les premières mesures », a-t-il déclaré, soulignant que l'Alberta avait également modifié ses politiques. Le bureau de la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a indiqué qu'elle ne ferait aucune déclaration avant la réunion. M. Ford aimerait que davantage d'efforts soient déployés pour stimuler l'économie. Il a appelé Ottawa à réduire les impôts et a déclaré que la Banque du Canada devrait baisser son taux d'intérêt. « Nous devons demander au gouverneur de la Banque du Canada d'abaisser ces satanés taux d'intérêt de 2,75, a-t-il déclaré. Abaissez-les. Renforcez la confiance. » « Travaillons ensemble pour éliminer la TVH pour les acheteurs de maisons, et pas seulement pour ceux qui achètent leur première maison. Stimulons le marché et nous suivrons l'exemple du gouvernement fédéral s'il le fait. » « Une bonne conversation » Le premier ministre ontarien a raconté mercredi avoir eu une « bonne conversation » avec le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, mardi, qui s'est avérée « positive », et il estime que le « premier ministre fait tout ce qui est en son pouvoir pour conclure un accord commercial équitable avec les États-Unis ». Mardi, lors d'une conférence de presse en Colombie-Britannique, M. Carney a révélé qu'il n'a pas parlé à M. Trump ces derniers jours. Il compte toutefois discuter avec lui lorsque cela sera opportun. PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre du Canada, Mark Carney Le premier ministre a ajouté qu'environ 85 % des échanges commerciaux avec les États-Unis restent exempts de droits de douane, puisqu'ils sont couverts par l'ACEUM. Des droits de douane sectoriels, dont ceux de 50 % sur l'acier, l'aluminium et le cuivre, restent en vigueur. La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, et le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, étaient à Mexico mercredi, dans le cadre d'une mission de deux jours visant à rencontrer des représentants et des entreprises mexicains au sujet du commerce. Avec les informations de Lisa Johnson à Edmonton, en Alberta, et d'Allison Jones à Thornhill, en Ontario, La Presse Canadienne


La Presse
2 hours ago
- La Presse
Démolition d'un bâtiment problématique
L'immeuble résidentiel désuet sur l'avenue du Parc qui a forcé l'évacuation des deux immeubles voisins en début juillet en phase de démolition. L'immeuble résidentiel désuet sur l'avenue du Parc qui a forcé l'évacuation des deux immeubles voisins en début juillet en phase de démolition. Le bâtiment en décrépitude du 5990, avenue du Parc est en voie d'être démoli. Après deux évacuations d'urgence plus tôt cette année, les travaux ont commencé lundi matin, forçant à nouveau des dizaines de résidants à quitter leur logement. Les deux immeubles adjacents ont été entièrement vidés de leurs locataires. Selon l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, toutes les personnes évacuées ont été prises en charge par la Croix-Rouge et relogées dans différents organismes, dont l'Office municipal d'habitation de Montréal (OMHM). Le nombre exact de personnes déplacées n'a pas été confirmé. Toutefois, 80 personnes auraient été évacuées alors que les équipes de la firme Demospec ont entamé la démolition du bâtiment instable. La ruelle située à l'arrière a été condamnée, et plusieurs voies de l'avenue du Parc sont toujours fermées à la circulation. Le contrat de démolition a été attribué il y a deux semaines à l'entreprise Demospec. L'équipe a passé la semaine dernière à planifier les interventions techniques nécessaires pour minimiser les répercussions sur les bâtiments voisins. Le chantier est désormais en cours, et les autorités espèrent permettre la réintégration des locataires autour du 15 août. Selon Éric Plourde, contremaître chez Demospec, la structure est démolie de manière progressive. « Il y a des problèmes avec ce bâtiment depuis le mois de mars, explique-t-il. On va faire tomber la façade, ensuite les coins, et on va avancer graduellement dans le bâtiment jusqu'à ce qu'on arrive en arrière. » La structure, à l'abandon depuis plusieurs mois, avait déjà provoqué deux évacuations majeures cette année. En mars, une portion de la façade s'était effondrée sur un immeuble voisin, causant des dommages importants à certains appartements. Puis, en juillet, des briques se sont détachées de l'édifice, déclenchant une nouvelle intervention du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM). Les deux évènements ont forcé des résidants à quitter leurs logements. Le chantier survient après des mois d'inaction, alors que le propriétaire du bâtiment avait cessé de collaborer avec l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Ce dernier a finalement déclenché des mesures de force majeure afin d'agir. « L'arrondissement utilise des mesures exceptionnelles de force majeure afin d'agir rapidement », avait indiqué Francis Huot, porte-parole de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, peu après la deuxième évacuation. Depuis, un devis signé par un ingénieur a permis de procéder, et la Ville assumera temporairement les coûts du chantier. Toutefois, des recours juridiques seront entrepris pour récupérer les sommes auprès du propriétaire. L'entreprise HABITAT 237 GRANDE-ÎLE S. E. N. C., propriétaire du bâtiment, a été informée de toutes les démarches. Sur place, la circulation demeure perturbée. Quelques voies de l'avenue du Parc sont fermées et un passage temporaire pour les piétons et cyclistes a été aménagé. Damien Ferland, résidant d'un logement adjacent, s'inquiète de la sécurité : « Je trouve ça super dangereux avec les cyclistes qui circulent sur le passage temporaire. Ça fait peur parfois. » Le moment choisi pour entamer les travaux est aussi remis en question. « Je ne crois pas que c'était le meilleur timing », soutient M. Ferland. Il souligne par ailleurs les défis auxquels sont confrontés plusieurs propriétaires qui souhaitent rénover leurs logements dans ce contexte. « Je pense qu'il y a des propriétaires qui veulent rénover leurs appartements, mais ils ont beaucoup de défis. », dit-il. Ian Cucurull, propriétaire d'un immeuble voisin également évacué, espère un retour rapide à la normale. « Il y a une locataire qui a fait énormément d'anxiété et qui a des ennuis de santé assez intenses, assez pour que ce soit difficile pour elle de marcher. Il y a des étudiants. D'autres qui ont loué parce que leur logement était proche de leur travail. Ça a beaucoup d'impact sur énormément de personnes », avait-il déclaré à La Presse lors de la dernière évacuation. À ce stade-ci, l'arrondissement indique qu'il est encore trop tôt pour chiffrer les coûts précis de l'opération, puisque plusieurs éléments techniques pourraient faire évoluer la facture.


La Presse
2 hours ago
- La Presse
Jean Beaudoin sera le candidat d'Ensemble Montréal sur le Plateau
L'architecte et ingénieur Jean Beaudoin sera le candidat d'Ensemble Montréal à la mairie de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal lors des élections municipales du 2 novembre. C'est la cheffe de la formation politique, Soraya Martinez Ferrada, qui en a fait l'annonce mercredi après-midi, à quelques pas de la Maison de la culture du Plateau. Jean Beaudoin, qui a fondé l'OBNL Nomade Aménagement transitoire, à l'origine de la piétonnisation estivale de l'avenue du Mont-Royal, affrontera la candidate de Projet Montréal Cathy Wong, qui briguera la mairie de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal laissé vacante par Luc Rabouin, devenu chef de Projet Montréal. Le candidat d'Ensemble Montréal a notamment l'intention de commander une étude sur la mobilité dans l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal et de favoriser les piétons sur l'avenue du Mont-Royal durant la période estivale. Au cours de la période de questions, il a également été question de l'accessibilité de l'arrondissement, mais avant de changer les sens uniques du quartier, Jean Beaudoin promet d'attendre les conclusions de son étude sur la mobilité. « Il faut s'intéresser au parcours du citoyen dans notre arrondissement, a précisé Jean Beaudoin. Qu'il soit à pied, à vélo ou en voiture. Il faut que ce soit optimal et agréable. Sur l'avenue du Mont-Royal, il y a 1400 raisons de s'arrêter, mais ce n'est pas sécuritaire pour un enfant de circuler d'une manière ou d'une autre, donc les vélos seront exclus à partir d'une certaine heure, comme sur la rue Bernard. » Jean Beaudoin, qui est né en 1967 sur le Plateau-Mont-Royal, et qui y vit aujourd'hui, a également indiqué vouloir s'assurer de la santé financière des neuf artères commerciales du Plateau. Parmi ses priorités : le logement, l'éducation et la mobilité, abordée plus tôt. Il a brièvement abordé le dossier de l'École Jeanne-Mance, boudées par les élèves du quartier. Les conseillers Marie Plourde (Mile End), Marie Sterlin (Mile End), Alex Norris (Jeanne-Mance), Maeva Vilain (De Lorimier) et Laurence Parent (De Lorimier) défendront les trois districts de cet arrondissement du centre de la ville pour Projet Montréal. De son côté, Ensemble Montréal a annoncé la candidature d'Alexander Roberton au poste de conseiller dans le district De Lorimier. Les autres candidats seront présentés ultérieurement. La formation politique de Soraya Martinez Ferrada a réuni mercredi certains des candidats confirmés jusqu'à présent. Parmi eux, notons : Alain Bourque (Verdun), Caroline Braun (Outremont), Sylvain Gariépy (Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension), Maude Théroux-Séguin (Ahuntsic-Cartierville) ou encore Dominic Perri (Saint-Léonard). Règlement sur le bruit La formation de Mme Martinez-Ferrada s'est opposée cette semaine à la réglementation sur le bruit de Projet Montréal. Le nouveau règlement sur le bruit de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, proposé l'automne dernier à la suite de la fermeture de La Tulipe, assouplit les limites de bruit imposées aux salles de spectacles. Des seuils de décibels ont été établis à l'intérieur des salles, ainsi qu'à l'extérieur, en fonction du bruit ambiant. Par contre, les bars qui ne sont pas titulaires d'un permis de salle de spectacle sont exclus de ces assouplissements et s'exposent à des amendes de 10 000 $ à leur première infraction – elles sont de 1500 $ actuellement. Une « nouveauté » qui a soulevé l'ire des propriétaires. Ensemble Montréal propose plutôt « un processus de médiation avant d'imposer des sanctions », en préconisant « une approche graduée et collaborative ». Mme Martinez-Ferrada propose également que le traitement des plaintes soit assuré par une unité administrative spécialisée, indépendante des services policiers. En marge de la présentation de la candidature de Jean Beaudoin, Soraya Martinez-Ferrada a insisté sur l'importance de changer d'approche : « Le règlement prévoit que c'est toujours la police qui traite la plainte du bruit. Ce que je dis, c'est qu'il faut retirer la police de l'équation, je veux qu'il y ait une médiation, pour qu'un seul individu, avec une seule adresse ne puisse pas fermer une salle de spectacle. » L'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, qui aimerait adopter le règlement en septembre, s'est montré ouvert à des amendements. Mais pour le moment, le nouveau règlement prévoit en effet qu'une « autorité compétente qui a des motifs raisonnables de croire que la tranquillité d'une personne est troublée par un bruit qu'il estime excessif compte tenu de l'heure, du lieu et de toutes autres circonstances, peut ordonner à quiconque cause cette nuisance de la faire cesser immédiatement. »