
Les propriétaires du navire qui s'est écrasé poursuivent le constructeur
(Annapolis) Les propriétaires du navire marchand qui s'est écrasé sur le pont Francis Scott Key, à Baltimore, poursuivent en justice l'entreprise qui a construit le bateau, alléguant une négligence dans la conception du tableau électrique, jugé essentiel.
Brian Witte
Associated Press
Grace Ocean Private et Synergy Marine, propriétaires du Dali, ont intenté une action en justice la semaine dernière contre Hyundai Heavy Industries devant un tribunal de la Pennsylvanie.
« En raison d'un tableau électrique défectueux, le navire a subi une panne de courant qui a entraîné la collision avec le pont Key », allègue Grace Ocean Private dans sa plainte.
Hyundai Heavy Industries (HHI) n'a pas pu être joint dans l'immédiat pour commenter. Le dossier judiciaire ne mentionne pas les noms des représentants légaux de Hyundai.
Grace Ocean Private soutient que le tableau électrique était mal conçu, de sorte que les connexions électriques n'étaient pas sécurisées. Ce défaut, selon l'entreprise, « a rendu le tableau électrique et le navire excessivement dangereux […] lorsqu'ils ont quitté le contrôle de HHI ».
« La fabrication défectueuse du tableau de distribution et du navire par HHI a provoqué le détachement du câblage de signalisation en fonctionnement normal, ce qui a provoqué la panne de courant à l'origine de l'accident », indique la plainte.
Le Dali quittait Baltimore à destination du Sri Lanka le 26 mars 2018 lorsque son système de direction a cessé de fonctionner à la suite d'une panne de courant. Il a percuté l'une des colonnes de soutien du pont, détruisant le tronçon de 2,5 kilomètres et tuant six membres d'une équipe de travaux routiers. Le port de Baltimore a dû fermer pendant des mois.
L'année dernière, le département de la Justice a intenté une action en justice visant à récupérer plus de 100 millions dépensés par le gouvernement pour nettoyer les débris sous-marins et rouvrir le port de la ville. Le propriétaire et le gestionnaire du navire ont accepté de payer plus de 102 millions de frais de nettoyage afin de régler le litige intenté par le gouvernement.
Dans cette plainte, le département de la Justice accusait le propriétaire et le gestionnaire du bateau d'avoir coupé les coins ronds de manière imprudente et d'avoir ignoré les problèmes électriques connus du navire. Le département de la Justice a notamment accusé le propriétaire du navire de ne pas avoir pris de mesures pour remédier aux « vibrations excessives » à l'origine de problèmes électriques.
Le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) a indiqué dans son rapport préliminaire de l'année dernière que le Dali avait subi des pannes de courant environ 10 heures avant de quitter le port de Baltimore, puis une nouvelle fois peu avant de percuter le pont.
La semaine dernière, des responsables du Maryland se sont rendus sur le site où les équipes de démolition utilisent des scies géantes, des pelleteuses et d'autres engins lourds pour retirer de larges sections des parties restantes du pont. Le nouveau pont devrait ouvrir en 2028.
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L'entreprise OceanGate est la « première » responsable, selon les gardes-côtes
L'implosion du submersible Titan, en 2023, a coûté la vie à cinq personnes. (Washington) Les multiples défaillances de l'entreprise OceanGate sont la cause principale de l'implosion du submersible privé Titan, qui a coûté la vie à cinq personnes lors d'une exploration de l'épave du Titanic en 2023, selon un rapport des gardes-côtes américains dévoilé mardi. Pierre HARDY Agence France-Presse Deux ans après cette catastrophe très médiatisée, le rapport d'enquête de 335 pages éreinte OceanGate Expeditions, société spécialisée dans les expéditions touristiques et scientifiques en milieux extrêmes, jugée coupable de nombreux manquements en matière de conception et d'entretien. Ces défaillances sont la « première cause » de l'accident, ont conclu les gardes-côtes. Le Titan, un petit submersible d'environ 6,5 mètres de long d'OceanGate, avait plongé le 18 juin 2023 pour aller observer l'épave du Titanic et devait refaire surface sept heures plus tard, mais le contact avait été perdu moins de deux heures après son départ. Une vaste opération de secours très médiatisée avait été engagée, mais le submersible avait été détruit peu après sa plongée par une « implosion catastrophique » tuant les cinq passagers sur le coup, dont le scientifique français de 77 ans Paul-Henri Nargeolet, surnommé « M. Titanic », et le patron d'OceanGate, Stockton Rush, 61 ans. PHOTO DAVID HISCOCK, ARCHIVES REUTERS Vue du navire Horizon Arctic, lors du retour des pièces récupérées du submersible Titan, dans le port de St. John's, à Terre-Neuve, le 28 juin 2023. Shahzada Dawood, un homme d'affaires pakistano-britannique de 48 ans et son fils de 19 ans, Suleman, ainsi qu'un explorateur britannique de 58 ans, Hamish Harding, ont également perdu la vie. Des polémiques sur des négligences avaient surgi très vite après l'accident. Les gardes-côtes américains avaient ouvert une enquête et mené, en septembre 2024, une série d'audiences publiques avec une vingtaine de témoins, dont des anciens employés d'OceanGate. « Tactiques d'intimidation » « Cet accident maritime et la perte de cinq vies humaines étaient évitables », a déclaré Jason Neubauer, le président de la commission d'enquête des gardes-côtes, dans un communiqué accompagnant la publication du rapport final. Ce dernier révèle qu'OceanGate a eu recours, « pendant plusieurs années avant l'accident », « à des tactiques d'intimidation, des dérogations accordées pour des opérations scientifiques, et a tiré profit de sa bonne réputation pour échapper à la surveillance des autorités de régulation ». L'entreprise « a finalement pu faire fonctionner le Titan en totale marge des protocoles établis pour les plongées en eaux profondes, lesquels avaient pourtant historiquement permis d'assurer un bon bilan de sécurité pour les submersibles commerciaux », ajoutent les gardes-côtes. Ils dénoncent également un « environnement de travail toxique », qui « dissuadait les employés et les sous-traitants d'exprimer leurs préoccupations en matière de sécurité ». Pendant les audiences publiques, en septembre 2024, Tony Nissen, un ingénieur licencié d'OceanGate en 2019, avait témoigné qu'il était sous pression du patron de l'entreprise pour mentir et affirmer que le submersible était sûr malgré des essais inquiétants. Un autre témoin avait raconté que le Titan avait connu un sérieux incident quelques jours avant l'accident fatal. OceanGate, qui faisait payer 250 000 dollars la place dans le submersible, a suspendu ses activités commerciales après le drame. La famille de l'explorateur français Paul-Henri Nargeolet a poursuivi l'entreprise en justice il y a un an et lui réclame 50 millions de dollars pour « négligence grave ».


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3 hours ago
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Mon Vermont
Cette chronique a été publiée le lundi 3 novembre 2008, en page A3. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. À la douane du Pinacle, le douanier américain était un Noir, un des 17 qui vivent au Vermont. J'exagère, bien sûr. Ils doivent être au moins 40. Pour des statistiques plus officielles, allez voir sur le Net, mais je vous avertis qu'elles sont fausses. On va vous dire, par exemple, que le Vermont est tout petit ; or, le Vermont est bien plus grand que le Texas. Au Texas, les distances sont incroyables entre deux points, c'est vrai, mais au Vermont, y a même pas de point. Y a rien. Pas de Noirs, pas de Blancs non plus. Samedi après-midi, j'ai roulé 200 milles sans rencontrer personne. Du côté de St. Johnsbury, par exemple, j'ai coupé par des chemins de terre pour aller chercher l'autoroute 91. Les chemins de terre étaient déserts – on ne s'en étonnera pas – mais la 91 aussi, dans les deux sens, pas une auto sur des kilomètres. C'est pour cela que le Vermont est le plus beau pays du monde : parce qu'on y est seul au monde. Le Noir de la douane ne m'a rien demandé ou presque. En échange, je ne lui ai pas demandé s'il allait voter pour Obama. Je ne me suis pas arrêté non plus aux premières fermes avant Richford tenues par des francophones, des Rainville, des McLellan-Meilleur, des Joyce-Coutu. Ils me voient débarquer dans leur cour à chaque élection américaine. Ils doivent être tannés, mais moi aussi. D'ailleurs, je le sais, ils votent républicain. Ce n'est pas pour mal faire, c'est pour faire comme leurs voisins ; c'est bien assez de s'appeler Louise Coutu sans aller, en plus, voter démocrate comme un « flatlander ». Je ne me suis arrêté nulle part avant Woodstock, si vous voulez savoir. Woodstock est une jolie petite ville au début du sud du Vermont, beaucoup trop jolie, en fait, et même totalement imbuvable l'été mais, à ce moment-ci de l'année, attendrissante comme le sont la plupart des sites touristiques en novembre, laissés aux seuls « locals » qui tètent leur café au Coffee and Tea House. Trois crèmes brûlées s'étiolaient dans la vitrine de la pâtisserie Alléchante (ça ne s'invente pas !). Elles auraient été perdues si je ne les avais pas achetées pour aller les manger – toutes les trois, oui madame – au Benthley's pub en regardant, d'un œil, les Pacers planter les Celtics et, de l'autre œil, en finissant de lire La Presse, cette section Forum que je lis toujours en dernier, quand je la lis. Trois articles sur Obama. Deux signés par des confrères avec lesquels je ne partage rien, et le troisième signé Gregory Charles. J'ai applaudi aux trois articles, surtout à celui de Gregory, pourtant des trois signataires celui qui me hérisse le plus parce que lui, en plus, il chante. C'est quand même troublant, cette communion de gens qui s'hayissent habituellement, non ? Je veux dire, cet Obama, c'est un fakir ou quoi ? Je veux dire : on applaudit tous ensemble parce qu'il marche sur les eaux, mais dès mercredi on va bien voir que c'était rien qu'un truc, ou bedon… OU BEDON c'est vrai : il nous rend déjà moins cons les uns et les autres (mais surtout les autres). Ne me répondez pas. J'ai demandé au garçon s'il pouvait mettre la télé au match des Bruins. Non, il ne pouvait pas. Bon, ben d'abord apporte-moi à lire et un autre porto pour faire glisser ma crème brûlée. Il m'a apporté le Burlington Free Press, qui a aussi une section Forum. Dans leurs lettres, les Vermontois paraissent plus préoccupés par les enjeux locaux de l'élection de demain, sauf un, qui prévenait qu'« Obama would put Vermont under attack » avec sa politique du contrôle des armes. On ne pourra plus se défendre, déplorait-il. « Old Vermont is gone », notre culture est maintenant dominée par les « collectivistes ». I drink to that. Au fait, ce n'est pas vrai : Old Vermont est toujours là, dans les vallons, avec ses pancartes McCain plantées dans les parterres des maisons de ferme. Surtout au nord. Plus on descend, plus il y a du Obama. Même que tout à fait au sud, à Brattelboro, par exemple, lors d'une assemblée municipale, en mars dernier, il a été demandé à la police d'arrêter le président Bush si jamais il mettait les pieds au Vermont, le seul État où il n'est pas allé une seule fois en huit ans1. Le Vermont va voter Obama, c'est sûr, mais pas comme on le croit parce qu'il a la fibre démocrate, que ses « farmers » largement minoritaires sont noyés dans une majorité gauchiste, universitaire, communautaire et quoi encore. Le Vermont a voté Nixon, a voté deux fois Reagan et a voté Bush père (jamais le fils). Son gouverneur républicain devrait être réélu, ses deux sénateurs sont démocrates, même que l'un, Bernie Sanders, s'autoproclame socialiste. Il y a aussi Howard Dean. Vous vous rappelez sûrement ce curieux moineau qui avait lutté contre Kerry en 2004 pour l'investiture démocrate ? Il est toujours dans le décor. Allons bon, j'avais promis à mes patrons de ne pas parler élection pour ne pas leur faire honte. Que, s'ils le voulaient bien, j'irais trois ou quatre jours au Vermont pour rien, pour, disait Gracq, retourner une autre fois au carrefour de la poésie, de la géographie et de l'histoire parce qu'au fond il n'y a pas d'autre sujet qui importe (Julien Gracq est mort il y a un an, un immense écrivain). Bref, le Vermont est pour moi ce carrefour de la poésie et de la géographie. De l'histoire aussi, mais pas comme Gracq, qui faisait référence à ces paysages européens, les sombres Ardennes par exemple, que l'Histoire a singularisés en en faisant le théâtre d'évènements tragiques. Mon histoire avec le Vermont est seulement une histoire très intime, une histoire de paysage, oui, mais aussi de mémoire, d'écrit, de silence – de tout, quoi. Tiens, samedi. Au lieu-dit Belvedere Corners, il y a ce lac magnifique, tout seul, sans rien autour, pas une maison, le lac Long, beau comme le lac de Garde devait être il y a 500 000 ans avant que les Italiens y construisent des villas d'Italiens de Saint-Léonard. Le lac Long, donc, et plus loin, en descendant vers Eden, il y a des prairies et, dans l'une d'elles, des vaches noires. Vous en avez déjà vu ? Pas noires et blanches. Ébène. Noires-noires. Des veuves si noires qu'elles mettent la prairie en deuil. Je me suis arrêté comme, dans un musée, on s'arrête soudain devant une toile parce qu'on vient d'y voir quelque chose que le peintre ne montre pas. La mort, par exemple. Je dis ça mais je ne vais jamais dans les musées. Je vais au Vermont.


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3 hours ago
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Le Rwanda accueillera jusqu'à 250 migrants expulsés des États-Unis
Le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Olivier Nduhungirehe, le président américain, Donald Trump, et le vice-président américain, J.D. Vance, le 27 juin 2025. (Nairobi) Le gouvernement rwandais a annoncé mardi à l'AFP qu'il accueillera jusqu'à 250 migrants expulsés des États-Unis dans le cadre d'un accord conclu avec Washington, sans toutefois donner de calendrier. Agence France-Presse Washington a lancé ces derniers mois une vaste campagne d'expulsions, négociant des arrangements très controversés pour envoyer des migrants présents sur son sol vers des pays tiers. « Le Rwanda a convenu avec les États-Unis d'accueillir jusqu'à 250 migrants. Notamment parce que presque toutes les familles rwandaises ont connu les difficultés du déplacement et que nos valeurs sociétales reposent sur la réintégration et la réhabilitation », a expliqué sa porte-parole Yolande Makolo. Un accord du même genre avait été signé avec le Royaume-Uni, finalement annulé en 2024 par le nouveau gouvernement britannique après avoir généré d'intenses polémiques. « En vertu de cet accord, le Rwanda a la possibilité d'approuver chaque personne proposée pour la réinstallation », a ajouté Mme Makolo, sans détailler de calendrier, ni les nationalités des individus en question, ni ce que le Rwanda recevra en contrepartie. « Je fournirai plus de détails une fois que ceux-ci auront été élaborés », a-t-elle déclaré dans une réponse écrite à l'AFP. Un groupe de huit migrants expulsés des États-Unis a déjà été pris en charge par les autorités du Soudan du Sud le mois dernier. Une seule d'entre elles était originaire de ce pays. En juillet, cinq personnes en situation irrégulière aux États-Unis et originaires de pays d'Asie ou des Caraïbes avaient aussi été expulsés vers l'Eswatini, petit pays d'Afrique australe, l'administration Trump ayant expliqué que leurs propres pays refusaient de les accueillir. Le Rwanda est critiqué pour son bilan en matière de droits de la personne et fait face ces derniers mois à une pression croissante concernant son implication dans un conflit en République démocratique du Congo (RDC). Le groupe armé M23 – qu'il soutient – a lancé une offensive éclair début 2025, lors de laquelle il s'est emparé de plusieurs villes stratégiques. Kinshasa et Kigali ont signé en juin à Washington un accord de paix, dont les dispositions doivent encore être mises en œuvre. Au sujet de l'accord migratoire entre Kigali et Londres, la Cour suprême britannique avait statué que l'envoi de migrants au Rwanda dans le cadre de cet accord serait illégal, car il « les exposerait à un risque réel de mauvais traitements ».