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La justice sociale du Québec en péril

La justice sociale du Québec en péril

La Presse7 days ago
Le premier ministre Mark Carney s'adresse aux premiers ministres des provinces canadiennes à Huntsville, en Ontario, le 22 juillet.
L'ex-ministre Gilbert Paquette anticipe les effets de la guerre commerciale américaine sur le Québec et ses programmes sociaux.
Gilbert Paquette
Ex-ministre de la Science et de la Technologie du Québec et professeur émérite à l'Université TELUQ
L'offensive tous azimuts de Donald Trump pour accaparer une partie de la richesse des autres pays s'est d'abord manifestée sur le plan commercial, mais elle affecte aussi les lois et les budgets des autres pays, contredisant leur souveraineté.
Au Canada, et particulièrement au Québec, on ne souligne pas assez qu'elle affectera de plus en plus nos politiques de justice sociale.
Sur le plan commercial, on estime que l'imposition de droits de douane de 25 % sur l'ensemble des produits canadiens amènerait une diminution du PIB de 2,6 %, soit une perte annuelle de 78 milliards de dollars canadiens. À 35 %, la menace de Trump la plus récente, ce sera évidemment beaucoup plus.
Cet impact considérable sur le budget canadien s'accompagne aussi de pertes de revenus budgétaires. Le plan de l'OCDE auquel ont adhéré 137 pays, dont le Canada, pour forcer les multinationales à payer leur juste part d'impôt est combattu férocement par le président Trump et ses amis des GAFAM.
L'abolition de la taxe canadienne sur les services numériques (TSN) à laquelle Mark Carney a cédé privera l'État canadien de recettes fiscales de 7,2 milliards de dollars d'ici à 2028. À cela, il faut ajouter l'exemption des multinationales américaines de l'impôt minimum mondial de 15 %.
Lors du récent sommet en Alberta, les pays du G7 ont accepté, sous la pression de Trump, d'en dispenser les grandes entreprises américaines, s'imposant collectivement une perte estimée à 250 milliards de dollars.
Ces pertes de revenus s'accompagnent d'une troisième ponction sur le budget canadien due à l'augmentation pharaonique des dépenses dans le domaine militaire. L'augmentation à 2 % du PIB, imposée par Trump aux pays de l'OTAN, augmentera ce budget de 41 milliards à 62,7 milliards cette année, et à 71,8 milliards en 2029-2030, alors que l'augmentation à 5 % du PIB ferait grimper les dépenses militaires du Canada à au moins 150 milliards annuellement d'ici 2035.
Les impacts sociaux sur le Québec
Les impacts sur le Québec de cette valse des milliards sont multiples. D'une part, les mesures de rétorsion américaines incitent le gouvernement Carney à adopter ici des politiques rétrogrades semblables à celles décrétées aux États-Unis : construction de grandes infrastructures pétrolières qui augmentent la détérioration du climat, abandon d'un rôle de promotion de la paix internationale, contrôle accru des demandeurs d'asile aux frontières, abandon de la protection des médias et de nos produits culturels contre l'envahissement des multinationales du numérique.
À ces politiques contraires à celles souhaitées par la majorité de la population du Québec s'ajoute un accroissement prévisible du déficit de l'État canadien pour les financer. Celui-ci est difficile à évaluer, mais on peut prévoir qu'il sera considérable.
Ottawa devra faire face à des pertes de revenu combinées à l'accroissement énorme de ses dépenses militaires et à des dépenses importantes pour soutenir les secteurs économiques touchés par les droits de douane. Son déficit actuel de 40 milliards pourrait facilement doubler.
Pour y faire face, Ottawa ne pourra se tourner vers des augmentations de l'impôt des entreprises. La guerre tarifaire et la réduction des impôts des entreprises du côté américain inciteront plutôt le gouvernement canadien à les réduire également pour éviter le transfert d'entreprises canadiennes aux États-Unis.
Il restera au gouvernement le choix entre augmenter l'impôt des particuliers ou faire des coupes draconiennes dans les transferts sociaux aux provinces, une mesure moins coûteuse politiquement qui a souvent été utilisée par le passé. Ottawa laissera ainsi aux provinces l'odieux d'expliquer les coupes de services qui en résulteront.
Jusqu'à maintenant, Ottawa prévoyait des transferts au Québec de 29,28 milliards pour 2024-2025 répartis entre le transfert canadien en santé (TCS), 11,917 milliards, le transfert canadien pour les programmes sociaux (TCPS), 3,795 milliards, et la péréquation, 13,567 milliards. On peut donc prévoir une baisse importante, au cours des prochaines années, de ces retours au Québec dans des secteurs déjà en difficulté où le gouvernement du Québec a dû imposer des compressions cette année.
Les coupes au TCS affecteront notamment les soins médicaux (RAMQ), les soins à domicile, les services en santé mentale, l'achat d'équipements ou d'infrastructures médicales et le soutien aux soins de longue durée. Les coupes au TCPS rendront plus difficile le soutien aux garderies subventionnées, à la protection de la jeunesse, à l'éducation postsecondaire, au logement social et communautaire ou à l'aide sociale.
La baisse des paiements de péréquation, très populaire dans l'Ouest canadien, affectera également tous ces secteurs, en plus des transports, de l'environnement, de la sécurité publique et du soutien économique régional.
La double dépendance du Québec comme province au sein d'un Canada, lui-même dépendant des États-Unis, créera une position intenable pour le gouvernement du Québec, quel que soit le parti au pouvoir. Cela doit nous conduire à un réexamen de la situation du Québec au sein du Canada, seule façon de tenir compte de notre structure économique, de nos orientations sociales et de notre spécificité culturelle.
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Mélissa Généreux en discussion avec le Parti québécois en vue d'une potentielle candidature

(Québec) L'ex-candidate vedette de Québec solidaire (QS) la Dre Mélissa Généreux est en discussion avec le Parti québécois (PQ) en vue d'une potentielle candidature pour les élections de 2026, a appris La Presse Canadienne. La principale intéressée assure toutefois qu'aucune décision n'a été prise pour l'instant. Thomas Laberge La Presse Canadienne « Oui, il y a eu des échanges, des discussions qui ont repris. Mais c'est sûr qu'il n'y a rien de confirmé à ce stade-ci », a indiqué Mme Généreux à La Presse Canadienne lors d'un appel téléphonique mardi. « Il y a des personnes au PQ avec qui j'ai de super belles discussions. Je trouve qu'au niveau de la plateforme, il y a plein d'éléments qui me rejoignent beaucoup […]. Honnêtement, je suis pas mal certaine qu'il pourrait se développer quelque chose d'intéressant ensemble », ajoute l'ancienne directrice de santé publique de l'Estrie. Mélissa Généreux a été candidate pour QS lors des élections générales de 2022. Elle s'est présentée dans la circonscription de Saint-François, en Estrie. Elle a finalement mordu la poussière face à la candidate caquiste Geneviève Hébert. En novembre 2024, elle participe au Conseil national du PQ à titre d'experte en santé publique. En entrevue avec La Presse quelques jours avant sa participation, elle dit s'entendre « super bien » avec le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, mais qu'il est trop tôt pour penser à l'élection de 2026. Mardi, elle a indiqué qu'à l'époque, il y avait des enjeux de santé dans sa famille qui l'empêchaient de réfléchir à une telle avenue, mais que maintenant les choses se rétablissent. « Depuis la fin du printemps, début de l'été, je me suis mise un peu plus à me dire : 'Bon Dieu, c'est vrai que les élections, ça s'en vient bientôt, il faudrait que je me fasse une tête' », lance la médecin spécialiste en santé publique. Questionnée à savoir ce qui l'avait incité à ne pas retourner vers QS, elle évoque les « difficultés internes » du parti. Mélissa Généreux veut avant tout poursuivre sa réflexion avant de prendre une décision. « Pendant ce temps-là, je lis, je me documente, je m'approprie un peu plus leur plateforme. Comprendre un peu plus les idées, juste pour être certaine que je connais encore mieux ce que le parti a à proposer », explique-t-elle. « C'est sûr que tout ce qui touche au service public, la santé, l'éducation, c'est toujours ce qui m'a particulièrement intéressé et où je pense que je pourrais avoir une contribution », ajoute Mme Généreux. Appelée à commenter, la porte-parole du PQ Laura Chouinard-Thuly a indiqué : « Nous avons des discussions avec des intervenants sur une foule de sujets. Plusieurs personnes lèvent la main et plusieurs personnes tâtent le terrain. Mais nous ne sommes pas encore rendus à confirmer des candidatures pour 2026. » L'agrégateur de sondages Qc125 place le parti de Paul St-Pierre Plamondon en première place avec 31 % des intentions de vote au niveau national, alors que QS doit se contenter de la cinquième place avec 10 %. Les prochaines élections générales auront lieu en octobre 2026.

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Le Québec résiste encore au recul du soutien aux communautés LGBTQ+ observé en Amérique du Nord, écrit le chroniqueur. Nous sommes en 2025 après Jésus-Christ. Sous l'impulsion des politiques antidiversité de Donald Trump, toute l'Amérique du Nord est frappée par un recul du soutien aux communautés LGBTQ+. Toute ? Non. Car une petite province résiste encore et toujours à ce triste ressac. Cette province, c'est le Québec. C'est la belle (et vraie) histoire que je veux vous raconter aujourd'hui. Certes, tout n'est pas rose en matière d'ouverture à la diversité sexuelle ces temps-ci, même ici1. Mais en plein festival Fierté Montréal, lui-même secoué par une crise interne2, cette belle histoire a de quoi nous rendre fiers d'être québécois. C'est d'abord un article du New York Times qui a attiré mon attention. « Nous avons atteint la fin du capitalisme arc-en-ciel », a titré le quotidien new-yorkais3. J'avoue que je ne connaissais pas l'expression. Le capitalisme arc-en-ciel, ce sont ces entreprises qui courtisent la clientèle gaie de manière plus ou moins subtile. Pensez : peindre son logo aux couleurs du drapeau gai et tartiner des arcs-en-ciel un peu partout. Aux États-Unis, l'assaut des mouvements conservateurs contre les initiatives d'équité, de diversité et d'inclusion (EDI) a considérablement refroidi la tendance. Des marques comme Bud Light et Jack Daniels ont été victimes de boycottage après s'être associées à des personnalités queers. Depuis, plusieurs entreprises ont mis la hache dans leurs politiques EDI et craignent désormais d'afficher leur soutien aux communautés LGBTQ+. Mon collègue Mario Girard a récemment rapporté que le mouvement a gagné Toronto, où trois commanditaires ont largué Pride Toronto4. Fierté Montréal, pourtant, est épargné. Comment cela s'explique-t-il ? Les mouvements qui gagnent du terrain ailleurs sont-ils présents chez nous ? C'est ce que je voulais explorer. Du côté de Fierté Montréal, le directeur général Simon Gamache m'a expliqué plus tôt cet été, avant de s'absenter pour un congé de maladie, que le festival dépend très peu des grandes multinationales américaines. « On s'est développés en mettant de l'avant des entreprises canadiennes et québécoises, dit-il. C'est un choix qu'on a fait depuis longtemps et qui fait en sorte qu'on est moins dépendants de ce qui se passe au sud de la frontière. » La bonne nouvelle est que les entreprises locales ne montrent pas la frilosité observée aux États-Unis. Résultat : le financement de Fierté Montréal, loin d'être en recul, est en progression. « Quand le mouvement est arrivé aux États-Unis, certains commanditaires nous ont appelés pour nous demander si on était corrects, si on avait besoin de plus d'argent. Et ils ne cherchaient pas plus de visibilité. Quand ça arrive, je me dis qu'ils sont là pour les bonnes raisons. Je me dis qu'on a de bons commanditaires », dit-il. Moins d'arcs-en-ciel, plus d'engagement Ce qui nous amène au fameux « capitalisme arc-en-ciel ». Aux États-Unis, la communauté LGBTQ+ déplore évidemment que les entreprises se détournent de leur cause. Mais plusieurs sont aussi soulagés de voir la fin de ce qu'ils considéraient souvent comme une récupération mercantile de leurs revendications (ce qu'on appelle marketing rose, ou pinkwashing). Qu'en est-il chez nous ? « Je me rappelle que lorsque je suis entré en poste, il y a quatre ans, on avait des bouteilles de vodka arc-en-ciel dans notre entrepôt, des arcs-en-ciel partout, se rappelle Simon Gamache. Quatre ans plus tard, on n'en a plus beaucoup. Les entreprises semblent moins intéressées par la visibilité, moins intéressées par le fait de s'enrouler dans l'arc-en-ciel. Mais elles ont des actions beaucoup plus ciblées pour les communautés. » Il donne l'exemple d'un commanditaire qui, plutôt que de réclamer d'avoir son logo placardé partout pendant le festival, soutient maintenant des artistes queers. « Le changement est dans la manière avec laquelle ces entreprises travaillent. Je trouve ça plus sincère », dit M. Gamache. Mais ce désir d'être plus discret ne pourrait-il pas justement s'expliquer par une peur de s'afficher ? « Ce ne sont pas les conversations qu'on a, me répond Simon Gamache. Je le vois de façon très positive. » Une façon polie de dire : eille, le journaliste, arrête de chercher la bête noire ! Les nouvelles sont bonnes, prends-les ! Ces bonnes nouvelles me sont d'ailleurs confirmées par la Chambre de commerce LGBT du Québec, dont la mission est de représenter la communauté d'affaires gaie, lesbienne, bisexuelle et transidentitaire et de favoriser l'inclusion dans les milieux de travail. « On voit actuellement des entreprises qui désirent réaffirmer ce genre de valeurs – l'inclusion des personnes LGBT, l'équité, la diversité et l'inclusion. Elles nous contactent et nous disent à quel point c'est important pour elles, à quel point ça fait partie du vivre-ensemble au Québec », dit Thierry Arnaud, président de la Chambre. Le président du conseil d'administration, Mathieu Vézina, précise d'ailleurs que le nombre de membres (autant des individus que des entreprises) a bondi de 30 % l'an dernier. Une partie de l'augmentation s'explique par des membres qui reviennent après être partis pendant la pandémie à cause de l'arrêt des activités sociales, mais la Chambre accueille aussi de nouveaux venus. « Si ce qui arrive aux États-Unis se répercutait ici, on ne verrait pas une telle augmentation », affirme M. Vézina. Comme chez Fierté Montréal, la Chambre de commerce LGBT note aussi une tendance vers moins de flafla et plus de sincérité. On le voit avec les entreprises qui font partie de notre noyau depuis longtemps, mais aussi avec celles qui se joignent à nous. Elles ont une approche beaucoup plus authentique. Mathieu Vézina, président du conseil d'administration de la Chambre de commerce LGBT du Québec « Est-ce que ça pourrait changer ? Est-ce que, s'il y avait un changement politique comme aux États-Unis, des gens craindraient de perdre du financement du gouvernement ? s'interroge Simon Gamache. Peut-être. 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