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«C'est vraiment précoce» : ces régions françaises où les vendanges débutent anormalement tôt

«C'est vraiment précoce» : ces régions françaises où les vendanges débutent anormalement tôt

Le Figaro21 hours ago
Plusieurs régions viticoles connaissent des débuts de vendanges particulièrement précoces cette année. Le record a même été battu en Alsace, où les premiers coups de sécateurs ont été donnés ce mardi.
Les vendanges commencent à une date très précoce cette année dans plusieurs régions, hâtées par le changement climatique et la canicule. «Depuis 30 ans on a gagné quasiment deux semaines de précocité des vendanges, ça peut aller jusqu'à vingt jours pour une année comme celle-ci», note Bernard Farges, président du Comité national des interprofessions des vins (CNIV). Ainsi, en Alsace, on n'a jamais commencé aussi tôt : la récolte du crémant a démarré officiellement mardi, avec 10 jours d'avance sur 2024, selon l'Association des viticulteurs (AVA).
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En outre, quelques vignerons alsaciens avaient déjà commencé, après avoir demandé une dérogation à l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) qui gère les appellations d'origine contrôlée (AOC). En Champagne, les dates officielles sont attendues mercredi, mais certaines communes ont déjà démarré par dérogation. «C'est vraiment précoce», estime Bertrand Doyard, de l'Association viticole champenoise à Vindey (Marne). Avant, «on était plutôt sur mi-septembre, voire début octobre», se souvient-il. Un phénomène de moins en moins exceptionnel à cause du changement climatique. En effet, le raisin a rapidement pris du degré (le taux de sucre qui deviendra de l'alcool) et de l'acidité, souligne le vigneron champenois.
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Beaucoup plus tôt qu'au Moyen ge
Contrairement à l'Alsace, en Bourgogne, où les premiers coups de sécateur sont donnés ces jours-ci dans les vignes du crémant, il ne s'agit «pas du tout d'un record», explique Laurent Delaunay, président du Bureau interprofessionnel des vins (BIVB). «On vendange maintenant en août presque une année sur deux. Ça devient la norme, avec un record en 2003, aux alentours du 15 août», ajoute-t-il. La récolte pour les vins tranquilles – non effervescents – devrait débuter autour du 25-26 août pour les blancs et 27-28 pour les rouges. Selon une compilation des dates des vendanges aux célèbres Hospices de Beaune (Côte-d'Or) depuis 1354, la récolte se déroulait, en moyenne, autour du 28 septembre entre la fin du Moyen ge et 1987. Depuis, elle a été avancée d'environ deux semaines et demie.
Un peu plus au sud, dans le Beaujolais, on vendange aussi plus tôt, «mais ça reste hétérogène d'année en année», explique Jean-Marc Lafont, président de l'interprofession. De l'autre côté du Massif central, le plus grand vignoble d'appellation français, celui du Bordelais, a connu les premiers coups de sécateur lundi dans les parcelles dédiées au crémant, selon le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), en attendant celles destinées aux vins blancs et surtout aux rouges (85% de la production) qui pourraient être vendangés autour du 10 septembre. La récolte démarre désormais «10 ou 15 jours» plus tôt qu'il y a 40 ans en raison du changement climatique, selon l'interprofession.
«Dérèglement»
Dans la région de Saumur (Maine-et-Loire), les vendanges des crémants de Loire ont commencé lundi, avec environ trois semaines d'avance par rapport à 2024, selon Marie-Françoise Ratron, présidente du Syndicat des vins de Saumur. Quelque 150 kilomètres plus à l'ouest, dans la région de Nantes, avec un début probable dans les jours qui viennent, «ça va être certainement une année extrêmement précoce, qui nous fait penser à 2003 ou 2022, des années aussi caniculaires», explique François Robin, de la Fédération des vins de Nantes. Cependant, «les années se suivent et ne se ressemblent pas», 2024 ayant été extrêmement pluvieuse. «On peut plus parler aujourd'hui de dérèglement climatique que de réchauffement», affirme encore M. Robin.
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Dans l'Aude, «on a six jours d'avance» à cause de la canicule, estime le président des Vignerons indépendants d'Occitanie, Alexandre They, producteur dans les Corbières, pour qui la chaleur a «stressé les cépages et pour certains ça a accéléré le processus de maturation». En Provence, les vendanges ont commencé le 12 août dans les secteurs les plus précoces. A Pierrefeu-du-Var (Var), Julien Kennel a commencé à vendanger «un ou deux jours plus tôt que l'an dernier», à cause des canicules, mais «surtout parce que tout a commencé plus tôt, avec un débourrage dès la mi-mars après un hiver clément».
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time7 minutes ago

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Pourquoi interdire les importations de produits traités à l'acétamipride est une option «compliquée»

Bien qu'interdit pour l'usage agricole en France, ce pesticide néonicotinoïde est encore autorisé jusqu'en 2033 dans l'Union européenne et présent dans de nombreux produits importés. Empêcher les importations de produits traités avec de l'acétamipride, consommer français ou interdire le Nutella : le monde agricole a demandé au gouvernement de la «cohérence» après la décision du Conseil constitutionnel de retoquer la réintroduction de ce pesticide néonicotinoïde par la loi Duplomb. En effet, s'il est interdit pour l'usage agricole en France, l'acétamipride est encore autorisé jusqu'en 2033 dans l'Union européenne et présent dans de nombreux produits importés. Cette censure «va conduire inexorablement à encore plus d'importations avec de l'acétamipride et de moins en moins de productions françaises», avait déploré le sénateur LR à l'origine du texte Laurent Duplomb, issu de la FNSEA. Ce puissant syndicat agricole a appelé son réseau à protester après la décision du Conseil constitutionnel, en interpellant par exemple les clients dans plusieurs supermarchés en France. Des agriculteurs ont retiré des bouteilles d'antifourmis de rayons de magasins de bricolage et ont apposé dans des supermarchés des autocollants sur des noisettes ou des fruits importés contenant selon eux de l'acétamipride. Publicité «OK, on arrête l'acétamipride, mais on interdit la vente du Nutella parce que 90% des noisettes sont importées (pour le produire) (...) donc c'est dangereux d'en manger», ironise Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination Rurale. Les deux syndicats réclamaient la réintroduction de l'acétamipride, notamment pour la betterave sucrière, mettant en garde contre une hausse des importations de sucre, bien que la France reste le premier producteur européen. La Confédération paysanne, opposée au retour du pesticide «tueur d'abeilles», a elle demandé l'activation d'une clause de sauvegarde «pour protéger nos productions de la concurrence internationale». De son côté, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a assuré vouloir poursuivre le travail à l'échelle européenne «vers une harmonisation des règles phytopharmaceutiques», appelant dans le même temps les Français à «un sursaut de patriotisme alimentaire» dans les choix de consommation pour ne pas pénaliser «deux fois nos agriculteurs». Sollicité par l'AFP, notamment concernant la possibilité de déclencher une clause de sauvegarde pour les produits traités à l'acétamipride, le ministère a refusé tout commentaire. À lire aussi «Une victoire de la décroissance» : après la censure sur l'acétamipride, Laurent Duplomb envisage de déposer un nouveau texte Des précédents en France Une clause de sauvegarde avait été actionnée en 2016 pour interdire l'importation de cerises traitées au diméthoate, un insecticide dangereux pour la santé. Cette mesure garantie par le droit européen permet à un pays, «en cas d'urgence et de risque sérieux pour la santé animale, humaine et l'environnement, d'imposer des restrictions» concernant l'importation de certains produits, explique Benoît Grimonprez, professeur de droit rural à l'Université de Poitiers. En plus du diméthoate, la France avait utilisé cette clause en 2023, contre les cerises traitées au phosmet, et en 2024 contre les importations de fruits et légumes traités au thiaclopride, un autre néonicotinoïde. Mais ces deux derniers produits «n'étaient plus autorisés au niveau européen», rappelle Benoît Grimonprez, contrairement à l'acétamipride. La France avait actionné la clause comme une mesure d'urgence, dans l'attente d'une norme européenne. Quant au diméthoate, le ministre de l'Agriculture de l'époque, Stéphane le Foll, avait interpellé l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui avait reconnu que «le risque potentiel à long terme et le risque aigu du diméthoate sur la santé des consommateurs ne peuvent pas être exclus», malgré son autorisation sur le sol européen. Là encore, la France avait pris cette mesure en attendant l'interdiction dans l'UE à partir de 2019. Difficilement applicables à l'acétamipride Pour Benoît Grimonprez, cette clause se justifiait aussi parce que «c'était ciblé sur une filière, la cerise, donc elle était plus facile à mettre en oeuvre». Mais il y a deux différences majeures avec l'acétamipride. D'abord, «en Europe, de multiples produits agricoles sont traités avec l'acétamipride: miel, prunes, produits de maraîchage, pommes, poires, betteraves, noisettes...», détaille le juriste. Il souligne ensuite qu'il existe «déjà une règle européenne qui prend en considération la présence du produit et qui détermine les limites» autorisées pour préserver la santé du consommateur: les LMR (limites maximales de résidus). Publicité Toute tentative de clause de sauvegarde concernant l'acétamipride «s'annonce compliquée», selon Benoît Grimonprez. Ne pouvant être justifiée du point de vue sanitaire, elle porterait «atteinte au principe de libre circulation des marchandises dans l'Union Européenne». De plus, contrôler la présence d'acétamipride dans les produits de manière généralisée pourrait se révéler compliqué, surtout pour les produits déjà transformés.

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