
Un tournoi mondial des barbiers pour dynamiser le secteur
Un tournoi mondial des barbiers pour dynamiser le secteur
(Tokyo) Des centaines de spectateurs survoltés, et pour certains largement tatoués, ont rugi lundi dans un stade de Tokyo habituellement réservé à la boxe - sauf que cette fois, ce sont des barbiers qui se sont affrontés.
Agence France-Presse
Une dizaine de candidats, venus du Japon et d'autres pays, ont participé au tournoi mondial des barbiers, démontrant leurs talents de coiffeurs sur fond de musique hip-hop.
Plus qu'une compétition, l'évènement est une tentative de reconquérir la clientèle masculine, qui se détourne peu à peu des barbiers au profit des salons de coiffure.
« Dans de nombreux pays, se faire couper les cheveux chez le barbier est une véritable culture pour les hommes » tandis que les jeunes Japonais préfèrent les salons, a regretté Sho Yokota, l'un des organisateurs de la compétition.
« Nous essayons d'élever la coiffure pour hommes, ou le fait d'aller chez le barbier, au rang de culture masculine », a-t-il affirmé à l'AFP.
La culture populaire japonaise, dominée par les boys band et les jeunes acteurs, oriente les hommes vers des coiffures plutôt longues, à rebours des coupes très courtes, rasées ou gominées, généralement associées aux barbiers.
La télévision a également élevé les meilleurs coiffeurs au rang d'icônes de la mode, contribuant au succès des salons au détriment des barbiers traditionnels.
Le Japon compte environ 110 000 barbiers, contre le double de salons de coiffure. Et la majorité des barbiers sont désormais âgés.
Mais une nouvelle génération de professionnels émerge, renforcée par les réseaux sociaux.
Parmi ces nouveaux visages figure le candidat Shoma Sugimura, 29 ans, finaliste du tournoi, au cou et au crâne tatoués. « Nos coupes sont souvent viriles », a-t-il décrit à l'AFP.
Les barbiers japonais sont réputés pour leur savoir-faire méticuleux, mais on considère souvent qu'ils manquent de sens du spectacle, a expliqué l'organisateur Sho Yokota.
PHOTO PHILIP FONG, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le Japon compte environ 110 000 barbiers, contre le double de salons de coiffure.
Les participants au tournoi ont ainsi été jugés sur leur capacité à exprimer leur personnalité lundi, chacun étant mis au défi de séduire le public avec un discours d'une minute.
« Je pense que les cheveux, c'est plus que des cheveux », a affirmé à l'AFP le juge Giancarlo Burgos, tout droit venu de Los Angeles.
« C'est une façon de communiquer, mais aussi de se connecter aux autres. C'est une langue que n'importe qui peut comprendre », a-t-il ajouté.
Pour redynamiser le secteur, le candidat Takumasa Suzuki, 32 ans, a expliqué à l'AFP vouloir s'inspirer de la culture américaine des barbiers.
« Au Japon, les gens se contentent d'une coupe de cheveux à la mode », a-t-il dépeint, alors qu'aux États-Unis, où la diversité des groupes ethniques est importante, « ils veulent que leur coupe de cheveux reflète leur propre culture et leur propre héritage ».
« Si les salons de barbiers japonais peuvent devenir un lieu où nous pouvons aider les clients à exprimer qui ils sont, alors je ne pense pas que nous disparaîtrons », a-t-il estimé.
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