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Le Québec doit écouter sa jeunesse, maintenant

Le Québec doit écouter sa jeunesse, maintenant

La Presse2 days ago
Sept regroupements d'organismes communautaires autonomes jeunesse du Québec lancent un cri du cœur.
Jennifer Robillard
Directrice générale de la Coalition Interjeunes*
Aujourd'hui, 12 août, c'est la Journée internationale de la jeunesse. Mais pour des milliers de jeunes au Québec, ce n'est pas une journée de célébration. C'est un rappel criant de tout ce qu'il reste à faire pour qu'ils se sentent enfin entendus, soutenus, valorisés.
À la Coalition Interjeunes, qui rassemble des centaines d'organismes jeunesse aux quatre coins du Québec, nous lançons un cri du cœur. Parce que derrière chaque statistique, il y a un visage, une histoire, un rêve qui mérite d'être pris au sérieux.
Regardons la réalité en face : être jeune au Québec en 2025, c'est souvent avancer à contre-courant. C'est essayer de bâtir sa vie alors que le coût du logement explose, que les emplois précaires se multiplient, que l'anxiété grimpe en flèche. C'est chercher un toit, un repère, un sens, et trop souvent se heurter à des portes closes.
C'est naviguer dans un système d'éducation qui peine à s'adapter aux besoins des jeunes, où l'accompagnement personnalisé et la valorisation des parcours atypiques restent trop souvent des vœux pieux. À l'aube de la rentrée scolaire, les récentes coupes dans le système d'éducation québécois fragilisent encore davantage l'accès à des services essentiels et à un accompagnement de qualité pour tous les jeunes.
La parole aux jeunes
C'est aussi grandir dans un monde où l'on parle des jeunes, mais rarement avec eux. Où l'on décide pour eux, sans leur donner la parole. Où l'on attend d'eux qu'ils soient la relève, mais sans leur donner les moyens de prendre leur place.
Et pourtant, partout au Québec, des jeunes s'engagent, innovent, prennent soin de leurs proches, défendent l'environnement, luttent contre les injustices. Ils et elles ne sont pas des problèmes à régler, mais des solutions à écouter. Ils portent en eux l'espoir, la créativité, la force de transformer notre société.
Mais comment avancer quand on se sent invisible ? Quand on attend des mois pour voir un professionnel en santé mentale ? Quand on doit choisir entre payer son loyer ou manger à sa faim ? Quand on se sent jugé parce qu'on vient d'un quartier défavorisé, d'une famille immigrante, d'une communauté marginalisée ?
Les organismes communautaires autonomes jeunesse sont là, chaque jour, pour accueillir ces jeunes, les écouter, les accompagner, leur redonner confiance. Mais ils ne peuvent pas tout faire seuls. Ils manquent de ressources, de reconnaissance, de soutien. Et pourtant, ils tiennent le filet social à bout de bras.
Aujourd'hui, nous lançons un appel à toute la société québécoise : il est temps de passer de la parole aux actes. Il est temps d'investir massivement dans les ressources jeunesse, de rendre les services accessibles et gratuits, de bâtir des politiques de logement, de santé, de mobilité qui tiennent compte de la réalité des jeunes. Il est temps de faire de la prévention, d'agir avant qu'il ne soit trop tard.
Mais surtout, il est temps d'ouvrir grand les portes de la participation. D'écouter les jeunes, de leur faire confiance, de leur donner le pouvoir d'agir. Parce que la jeunesse n'est pas une catégorie à part : elle est le cœur battant du Québec d'aujourd'hui et de demain.
À vous, parents, enseignants, élus, employeurs, citoyens, et à vous, monsieur le ministre responsable de la Jeunesse : la jeunesse a besoin de vous. Pas de promesses, mais d'actions. Pas de discours, mais d'écoute. Pas de paternalisme, mais de partenariat.
Le Québec a tout à gagner à miser sur sa jeunesse. Osons lui faire confiance. Osons lui donner la place qu'elle mérite. Osons bâtir, ensemble, un avenir où chaque jeune pourra s'épanouir, rêver, et surtout, agir.
En cette Journée internationale de la jeunesse, ne laissons pas passer l'occasion. Mobilisons-nous. Pour nos jeunes. Pour notre avenir.
*Au nom des sept regroupements d'organismes communautaires autonomes jeunesse du Québec : AGFGSQ, RACQ, RÉRAQ, RMJQ, ROCAJQ, ROCLD, ROCQTR
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