« Textor, on ne peut pas le dédouaner » : les vérités de Grégory Doucet, le maire de Lyon, sur l'OL
Ce mercredi, Grégory Doucet reçoit L'Équipe dans son bureau au troisième étage de la mairie de Lyon. L'élu écologiste de 51 ans, pratiquant amateur de foot, devenu supporter lyonnais à son arrivée en 2009 et qui se rend en famille à Décines ou à Gerland (rugby, OL Lyonnes), réagit au maintien de l'OL masculin en L1 et dit sa confiance dans la nouvelle présidente, Michele Kang, pour redresser une situation économique tendue, initiée en partie par l'entrepreneur américain, John Textor.
« Êtes-vous soulagé du maintien de l'OL en L1 ?Assurément. Un grand club, les grands sports collectifs, ce sont des éléments fédérateurs dans une ville. On s'y intéresse d'une façon ou d'une autre. On voit à quel point l'OL soude, crée du lien. L'avenir du club, c'est un sujet d'intérêt. Le risque de relégation, un sujet d'inquiétude.
Y a-t-il eu des pressions politiques pour obtenir ce résultat ?J'ai rédigé une lettre de soutien aux dirigeants auprès de la DNCG, concomitamment avec le président de la Métropole. Un soutien peut être aussi d'intérêt collectif. C'est tout à fait transparent. Je l'ai fait après différents échanges avec Michele Kang que je connais depuis son arrivée à la tête de l'OL Lyonnes. Très rapidement, j'ai entretenu de très bonnes relations avec elle. Son intelligence relationnelle, en arrivant, a été d'aller rencontrer tout l'écosystème territorial, notamment politique. À la différence de John Textor. Au début, il ne s'est pas intéressé au territoire. Après le risque de relégation, j'ai reçu Michele Kang ici. Elle m'a décrit sa méthode pour présenter une situation plus saine, répondre aux attentes de la DNCG. J'ai confiance en elle et en sa transparence depuis le début.
Et avec John Textor ?Ce n'était pas le cas. Michele Kang a fait les premières démarches. On avait déjà beaucoup parlé de son projet pour l'OL féminin à l'époque. Des investissements qu'elle voulait faire notamment pour la santé des femmes. Ça me parle. C'est aussi l'une des priorités qu'on porte à la fois pour ce qui est de notre politique sportive, mais aussi pour notre politique de santé : la promotion et le soutien aux équipes féminines, qu'elles soient amatrices ou professionnelles. J'en veux pour preuve la mise à disposition du Palais des Sports au club de basket de l'ASVEL féminin, désormais résident.
« Si le club risquait la relégation, c'est son premier dirigeant (Textor) qui en porte la première des responsabilités »
Grégory Doucet, maire de Lyon
Michele Kang a-t-elle eu le choix de participer à l'augmentation de capital de 87 M€ ou risquait-elle que sa participation soit diluée ?Elle aurait pu limiter son périmètre aussi. Elle fait un choix courageux. Celui de dire : « J'ai une expérience à la tête de plusieurs clubs, un système de multipropriété. Je suis prête à assumer pleinement les responsabilités. » Après, la financiarisation du sport professionnel, d'une manière générale, et l'arrivée de grands fonds, peuvent créer un certain nombre de risques. Il s'agit d'en être conscient, mais aussi d'avoir une transparence qui donne de la confiance à l'ensemble des acteurs.
John Textor est-il responsable de la situation économique ?Il faut rappeler le contexte global avec la crise Covid qui a impacté l'ensemble du sport français puis la crise des diffuseurs du foot (Mediapro). Tout cela a créé un contexte de vulnérabilité. Mais il était à la tête du club, on ne peut pas le dédouaner. C'est celui qui, à la fin, a pris les décisions et signé les contrats ou les engagements. Si le club risquait la relégation, c'est son premier dirigeant qui en porte la première des responsabilités. Aujourd'hui, je vous invite à regarder comment, depuis son arrivée à la tête de l'OL féminin, puis de l'OL masculin, Michele Kang explique régulièrement ses orientations et comment les décisions sont prises. Elle y associait beaucoup les joueuses dans un fonctionnement très horizontal.
«Quand j'évoque Jean-Michel Aulas, et inversement quand il évoque ma politique de la ville, il y a une dimension politique »
Quelle est la part de responsabilité de Jean-Michel Aulas ?Un de vos confrères écrivait récemment que la DNCG, au moment de la vente de l'Olympique Lyonnais, pointait les risques (du modèle). Mais oui, il a nécessairement une responsabilité.
Est-ce délicat d'évoquer votre probable adversaire politique à la mairie sans être soupçonné d'attaque politicienne ?Non. Pourquoi cela le serait-il ? Il a été un remarquable président de l'OL. Personne ne peut lui enlever ça. Les grandes heuresde l'OL ont été sous sa présidence. Il a su s'entourer. Quand j'évoque Jean-Michel Aulas, et inversement quand il évoque ma politique de la ville, il y a une dimension politique. Mais, la certitude, c'est que je suis candidat à ma réélection. On a besoin de continuer à transformer cette ville, de l'adapter aux nouvelles conditions climatiques. »
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