Le chocolat, bientôt une denrée de luxe? Coop et Migros réagissent
La hausse du prix du cacao se répercute sur les consommateurs suisses.
Unsplash
C'est une mauvaise nouvelle pour les amateurs de chocolat: cette douceur nationale n'a jamais coûté aussi cher. Dans les rayons des supermarchés suisses, les prix s'envolent: les tablettes Cailler de 100 g sont passées de 2 fr. 60 à 3 fr. 50 chez Coop, tandis que celles de Lindt atteignent désormais 3 fr. 80, observe le média Watson – une hausse de près de 35%.
Après une décennie de stabilité, le cacao connaît une flambée spectaculaire. Une tendance redoutée depuis plusieurs mois par les professionnels du secteur. En Suisse, les distributeurs tentent donc de limiter la casse. Selon Watson, Coop et Migros s'appuient sur leurs marques maison pour proposer des produits plus accessibles. Migros mise sur une large gamme signée Frey, avec des tablettes allant de 0,95 à 3 fr. 50 selon les recettes et indique pouvoir amortir partiellement les hausses grâce à ses stocks de cacao, entreposés à Amsterdam. De son côté, Coop propose des produits via ses gammes Naturaplan et Halba, avec des prix allant de 1 fr. 95 à 2 fr. 50. Un cacao rare mais prisé
Une question reste en suspens: un retour à la normale, avec des prix plus abordables, est-il possible? Selon Chocosuisse , l'association faîtière de l'industrie chocolatière suisse, rien n'est moins sûr. À la RTS , son directeur, Roger Wehrli, déclarait en avril dernier que cette flambée pourrait bien s'inscrire dans la durée. Migros elle-même reconnaissait déjà en 2023, dans les pages de son «Magazine», que le cacao avait été «trop bon marché» ces dernières années.
Cette nouvelle réalité est notamment alimentée par la rareté croissante du cacao, devenu une matière première sous tension. Le réchauffement climatique joue un rôle central dans cette crise, car au Ghana et en Côte d'Ivoire, principaux pays producteurs, les conditions météorologiques extrêmes se multiplient. Sécheresses prolongées, pluies diluviennes et maladies des cacaoyers ont lourdement impacté les récoltes. À ces facteurs s'ajoute une forte demande mondiale, couplée à des activités spéculatives sur les marchés boursiers.
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