
Les tueurs d'Odna Daudier demandent un nouveau procès
Au terme d'un procès de trois mois en montagnes russes, Jacques Adonai Charpentier, 41 ans, et Mélissa Estimé, 24 ans, ont été déclarés coupables de meurtre au premier degré, le 2 juin dernier, au palais de justice de Montréal. Ils ont ainsi écopé de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
Trois ans plus tard, et malgré le procès, la mort d'Odna Daudier demeure mystérieuse. Son corps a été retrouvé, intact, dans sa voiture, dans un secteur isolé de l'est de Montréal, le matin du 29 mai 2022. Fait rare : la cause de sa mort n'a jamais été déterminée.
PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK D'ODNA DAUDIER
Odna Daudier, la victime
Le jury a toutefois retenu la thèse de la Couronne : Jacques Adonai Charpentier et Mélissa Estimé ont traqué pendant des mois la victime, l'ex-conjointe de Charpentier. Mélissa Estimé s'est ensuite rendue en République dominicaine pour acquérir un poison « indétectable », vraisemblablement l'arme du crime.
Erreurs de traduction ?
Cette thèse repose essentiellement sur des échanges de messages textes et de messages vocaux entre les deux accusés. Aucun poison n'a été retrouvé dans le sang de la victime.
PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE
Mélissa Estimé, coaccusée
Or, la traduction de ces messages textes en créole n'est pas fiable, affirment Jacques Adonai Charpentier et Mélissa Estimé dans leur avis d'appel, déposé fin juin.
La traductrice a elle-même affirmé ne pas maîtriser le langage « codé » ou utilisé par les « jeunes », soutiennent-ils entre autres.
Les appelants reprochent à la juge Éliane B. Perreault de n'avoir fait aucun « appel à la prudence » au jury concernant ces traductions. « Au contraire, elle a rehaussé la crédibilité du témoin », déplorent-ils, en évoquant une « grave » erreur.
Dans leur avis d'appel, Jacques Adonai Charpentier et Mélissa Estimé reprochent à la juge d'avoir essentiellement bâclé ses directives finales au jury, une étape particulièrement délicate du procès. Le camp Charpentier relève huit erreurs importantes de la juge à cette étape.
« Qui plus est, alors que la juge s'astreignait à rectifier des pans complets de ses directives initiales, elle commettait au passage de nouveaux impairs », écrit l'avocate de Charpentier, Me Marylie Côté, qui a fait équipe avec Me Martin Latour au procès.
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
Me Marylie Côté, avocate de Jacques Adonai Charpentier
Dans le camp Estimé, on reproche à la juge d'avoir favorisé « indûment » une partie dans ses directives finales.
« La juge a dû revoir des pans complets de ses directives finales au jury qui, au final, s'avéraient toujours inéquitables envers l'appelante », écrit son avocat, Me Maxime Hébert Lafontaine, en appel.
Le camp Estimé affirme que la juge a « compromis l'équité du procès » pendant le processus judiciaire, en ordonnant à Me Elfriede Duclervil [l'avocate de Mélissa Estimé au procès] de reporter une intervention chirurgicale annoncée dès le début du procès et en « l'alarmant d'assigner son médecin ».
Me Duclervil s'est absentée pendant environ un mois pour des raisons de santé pendant le procès. Dans un geste inédit, la juge Perreault a rendu une ordonnance pour forcer Me Duclervil à lui révéler les détails de son état de santé.
En outre, les appelants reprochent à la juge de n'avoir toujours pas rendu de jugement écrit concernant plusieurs requêtes. Pendant le procès, la juge a tranché oralement plusieurs requêtes des parties, sans motiver ses décisions sur le coup.
Le dossier sera entendu par la Cour d'appel dans les prochains mois. Généralement, un appel dans une affaire de meurtre prend entre deux et trois ans pour se conclure.
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