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« Tout ce que l'on a appris ici nous sera utile » : près de Toulouse, une école prépare des jeunes à la transition écologique

« Tout ce que l'on a appris ici nous sera utile » : près de Toulouse, une école prépare des jeunes à la transition écologique

Le Parisien2 days ago
En ce vendredi après-midi caniculaire de début juillet, les neuf stagiaires de
l'École de la transition écologique (ETRE)
de Lahage (Haute-Garonne) célèbrent leur formation de 3 mois et reçoivent leur diplôme, après avoir présenté leurs réalisations. Des casiers à bière, un meuble à vaisselle, un banc, des toilettes sèches… Autant de projets menés dans l'atelier de menuiserie, dans le but d'aménager le site ou pour des clients.
Parmi ces jeunes, Fahé et Toni, respectivement 17 et 19 ans, avaient créé des liens depuis un premier stage de trois semaines dédié à la découverte des métiers. « On apprend énormément de choses ici, ça donne confiance », assure Toni, originaire de Villeneuve-Tolosane (Haute-Garonne). C'est sa mère, cuisinière sur place, qui l'avait poussé à tenter l'expérience. « Je n'étais pas très chaud au début, mais c'est une super découverte », reconnaît-il.
Pour son ami Fahé, qui aimerait éventuellement se lancer dans le paysagisme ou les espaces verts, « tout ce que l'on a appris ici nous sera utile dans la vie ». Un sentiment partagé par Toni, qui parle d'une « étape importante », même s'il se destine à travailler dans la musique à la rentrée prochaine.
Les deux font partie de la 19e promotion du programme de préqualifications de l'école ETRE, fondée en 2017. Ému, Yoan, leur formateur, a même improvisé un rap pour féliciter le groupe lors de la cérémonie de remise des diplômes.
Il avait lui-même découvert l'école ETRE en service civique, en 2018, avant d'obtenir un CAP menuiserie un an plus tard. Il est ensuite allé travailler en Andalousie, puis dans une régie de quartier pour faire du lien social à La Reynerie, à Toulouse (Haute-Garonne), avant de revenir à Lahage pour transmettre. « J'adore accompagner les jeunes, leur apprendre. Et j'étais déjà très
sensibilisé à l'écologie de par mon enfance en Norvège
», explique celui qui souhaite désormais se former en charpente.
Dans cette école, qui s'adresse en grande majorité aux jeunes de 16 à 25 ans déscolarisés et sans emploi, on met rapidement la main à la pâte. « Il y a bien sûr un peu de théorie, mais on insiste beaucoup sur la pratique », indique Frédérick Mathis, le fondateur. À l'origine, la formation se plaçait dans la continuité de son association 3PA (Penser Parler Partager Agir), qui développe des projets autour de l'éducation à l'environnement et propose des apprentissages. Depuis, le réseau ETRE s'est fortement développé, avec 35 écoles en France qui accueillent chacune une centaine d'élèves par an.
« En fonction du parcours des jeunes, nous proposons trois types de formation : des découvertes de métier, sur trois semaines ; des préqualifications, sur trois mois ; et des qualifications, sur dix mois, avec des diplômes reconnus par l'État », développe Frédérick Mathis, qui insiste sur l'importance des compétences acquises en termes d'économie circulaire et de réemploi. Par exemple, tout le bois utilisé ici est du bois de récupération.
Si l'école de Lahage est spécialisée dans le bois, chaque établissement propose une thématique en lien avec la transition écologique et son environnement ou sa région. À Lahage, les stagiaires sont aussi amenés à s'occuper des animaux de la ferme pédagogique et à participer à l'entretien du potager, qui fournit en partie la cantine du lieu. C'est le Brésilien Rodrigo, en France depuis 2 ans, qui est aux fourneaux.
« L'an dernier, j'étais en insertion au sein de 3PA, sur ce même site. Je viens de valider mon CAP cuisine », se réjouit cet ancien professeur de philosophie, qui a préparé 9 000 repas l'an dernier. Certains stagiaires peuvent même donner un coup de main dans la brasserie voisine du court-circuit, qui produit en bio environ 1 000 litres de bière par semaine.
Pour Frédérick Mathis, cet écosystème qui commence à grandir est la preuve que son concept fonctionne. Alors que le réseau ETRE comptera une école par département en Occitanie l'an prochain, le prochain objectif de son fondateur est de rapprocher les établissements du monde de l'entreprise.
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