
Doutes, frustrations et libération : l'embellie de Mannarino et Bonzi à Cincinnati
Le tennis est un sport qui rend fou, paraît-il. En tout cas, il prend la tête, il fait réfléchir et chauffer les méninges autant que le soleil de l'Ohio brûle les peaux. Parlez-en à Adrian Mannarino et Benjamin Bonzi, tous deux qualifiés pour les huitièmes de finale d'un Masters 1000 où ils font figure de surprise du chef. Avant d'en arriver là et de défier respectivement Jannik Sinner (1er) et Félix Auger-Aliassime (28e), les deux outsiders magnifiques ont dû se remettre les idées en place et se faire violence pour retrouver la bonne attitude.
Pour Mannarino (37 ans), vainqueur de Tommy Paul au troisième tour (5-7, 6-3, 6-4), ce fut une introspection profonde après une année 2024 catastrophique et un début 2025 qui semblait suivre les mêmes rails. Relégué au circuit Challenger et aux qualifications des tournois ATP, il s'est sérieusement remis en cause. « Il y a eu des moments de doute. J'ai toujours tendance à y croire, mais les résultats sont révélateurs. Cette année, j'ai perdu contre de très, très mauvais joueurs sur des Challengers. Je me disais qu'il allait bientôt falloir que j'arrête parce que ça devenait ridicule », concède-t-il.
« J'aime faire du sport. Du coup, j'ai peut-être tendance à mieux rebondir que certains qui restent au fond du trou. C'est mon mérite. »
Adrian Mannarino, qualifié en huitièmes de finale à Cincinnati
Mais le joueur n'était pas encore prêt. « J'y croyais encore, mais quand tu es le seul, ça devient compliqué. » Heureusement, son entourage proche a su le motiver. « Je remercie vraiment mon coach (Erwann Tortuyaux), qui m'a poussé dans les moments durs. C'est notre victoire à tous les deux. » Mannarino a également pu compter sur son amour de l'effort physique. « Quand les mauvais résultats s'enchaînent, c'est un peu plus dur de se lever le matin pour aller s'entraîner. J'ai la chance que ce ne soit pas trop compliqué pour moi. Ça peut paraître con pour certains, mais j'aime faire du sport, s'amuse-t-il. Du coup, j'ai peut-être tendance à mieux rebondir que certains qui restent au fond du trou. C'est mon mérite. »
À force de ne pas abandonner, les résultats sont revenus. Cela coïncidait avec le retour du jeu sur herbe et une finale à Newport. « Mais j'avais l'impression que le niveau n'était pas bon, tempère-t-il. Après Newport, je me suis vraiment bien entraîné avant d'aller à Toronto. Là, j'ai senti que je retrouvais de bons repères. C'est sympa, j'ai l'impression de plutôt bien rejouer au tennis. »
Une panne électronique bénéfique
Les questionnements, Bonzi (29 ans) les a également subis. Mais c'était surtout durant son match face à Stefanos Tsitsipas (6-7 [4], 6-3, 6-4). Mécontent de son début de rencontre, il se laissait doucement envahir par la frustration. « J'avais du mal à avoir le bon état d'esprit, confirme-t-il. Je me frustrais beaucoup. J'étais crispé de voir qu'on ne jouait pas bien, qu'il y avait la place, mais que j'avais du mal à me libérer. » Et puis le match a été interrompu près d'une heure à cause d'une panne électronique qui privait les parties d'arbitrage. Une aubaine.
« Cette coupure m'a fait du bien. J'ai pu discuter avec Kévin (Blandy) et appeler Nico (Mahut), qui est rentré en France, parce que j'avais besoin d'évacuer le match pourri que j'avais l'impression de faire. J'ai fait le point et je suis revenu sur le court dans un état d'esprit totalement différent. » De nouveau volontaire, il est allé chercher les points et le match. Au mental.
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