
Piqûres dans l'espace public : « La volonté des auteurs est une forme de contrôle sur le corps des femmes »
piqûres
et plus largement de la
psychose née sur les réseaux sociaux
, les femmes se retrouvent encore une fois à devoir mettre en place des mécanismes de défense pour échapper au danger. « Une injonction de plus », se désole Violaine de Filippis Abate, cofondatrice du collectif Action juridique féministe, ex-porte-parole de l'association Osez le féminisme.
Quand ce phénomène est-il apparu ?
VIOLAINE DE FILIPPIS ABATE.
La menace n'est pas nouvelle. Au début des années 2000, il y avait déjà des rumeurs au sujet de prétendues seringues contaminées au VIH cachées dans les salles de cinéma françaises. L'Institut Pasteur avait même dû démentir ces allégations ! Ces dernières années, on assiste à la version moderne de cette menace, diffusée sur les réseaux sociaux notamment sur TikTok, à l'écho démultiplié. On retrouve le même mode opératoire : faire peur aux femmes en leur faisant croire qu'on va les contaminer avec une substance nocive.
Quelle est selon vous l'idéologie derrière cette intention de nuire ?
La volonté des auteurs est une forme de contrôle sur le corps des femmes, une façon de leur rappeler qu'elles n'ont pas à être dans l'espace public tard le soir. De manière consciente ou non, les hommes qui piquent leur disent : « rentrez chez vous ». C'est le message qu'ils leur font passer. Ils veulent les remettre à leur place pour qu'elles pensent :
je ne suis pas au bon endroit, à la bonne heure
. L'intention est de dominer les femmes. On parle de « psychose ». Je ne suis pas sûre que ce soit le bon terme car
beaucoup ont senti des piqûres sans que l'on puisse identifier une substance correspondante.
Quelles sont les conséquences de cette menace sur leur comportement ?
C'est encore une injonction de plus à faire attention, à se protéger. Les femmes sont obligées de mettre en place des conduites d'évitement, comme les
protège verres
qu'on leur distribue dans les soirées étudiantes pour éviter qu'un homme ne mette de la drogue à l'intérieur. Elles doivent toujours être sur le qui-vive, se priver d'aller dans tel endroit, à telle heure pour ne pas être agressée. Ce risque qu'on s'en prenne aux femmes dans la rue a toujours existé, mais il est décuplé par ce fléau des piqûres.
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L'hôpital de Creil reconnu « entièrement responsable » après la mort d'un nourrisson et condamné à 150 000 euros d'amende
Une famille anéantie, un hôpital en faute. Poursuivi après la mort d'un nourrisson , en mai 2017, à la maternité de Creil (Oise), le groupement hospitalier du sud de l'Oise ( GHPSO ) a été reconnu « entièrement responsable des préjudices subis » et condamné à 150 000 euros d'amende, dont 80 000 euros avec sursis, par le tribunal judiciaire de Senlis , ce mercredi. Jugée à la fin du mois de juin, l'affaire avait été mise en délibéré jusqu'à ce mercredi 23 juillet. Le 7 mai 2017, les parents du petit Liiam, alors âgé de moins de quatre semaines, l'amènent aux urgences pédiatriques de Creil pour une toux persistante. Son état est jugé satisfaisant mais compte tenu de son très jeune âge, les soignants préfèrent l'hospitaliser pour le garder sous surveillance. La toux et une poussée de fièvre font croire au médecin et à l'interne de garde qu'il s'agit sans doute d'une bronchiolite et on ne lui administre que du Doliprane. Deux jours après son admission, l'état du nourrisson se dégrade. Les soignants comprennent que l'enfant ne fait pas une bronchiolite, mais un sepsis, une infection qui l'amène à faire un choc septique. Le nouveau-né est héliporté jusqu'au CHU d'Amiens ( Somme ) mais après trois arrêts cardiaques, il succombe le 10 mai au matin. Une expertise médicale, confiée à un spécialiste en pédiatrie de l'hôpital Necker de Paris , va alors se montrer accablante pour l'hôpital de Creil. « La prise en charge par le GHPSO n'est pas conforme, il n'y a pas eu de surveillance des fréquences respiratoires, des examens tardifs, des antibiotiques donnés trop tardivement et un médecin senior qui n'a pas été averti à temps de l'aggravation de l'état de l'enfant. » « Depuis qu'il est parti, notre vie s'est arrêtée. On a fait confiance au corps médical, ils ont brisé notre vie. Mon bébé, mon champion, mon trésor… », avait témoigné son père au tribunal de Senlis, le 23 juin dernier. « Je suis en colère et je culpabilise de l'avoir mis dans cet établissement, je me dis que c'est de ma faute. » Lors de cette même audience, le substitut du procureur, avait dénoncé « une foultitude de manquements des soignants » ainsi qu'une « une désorganisation totale » de l'hôpital et requit une peine d'amende de 250 000 euros, dont 100 000 euros avec sursis.


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Nantes : une fuite d'un produit chimique provoque la fermeture temporaire de plusieurs blocs opératoires d'une clinique
Un produit chimique a été accidentellement déversé dans un local à déchets de l'établissement Jules Verne. Aucune victime n'est à déplorer. Les opérations chirurgicales prévues ce mercredi sont maintenues. Plus de peur que de mal. La clinique nantaise Jules Verne, située route de Paris, a été touchée par un déversement accidentel d'un produit chimique dans un local à déchets d'un bloc opératoire. Mardi en fin d'après-midi, 36 pompiers sont intervenus pour gérer la situation. «Vers 17h30, une personne qui se trouvait dans le local a été gênée par l'odeur. Elle a donc prévenu la sécurité et par mesure de précaution, l'intervention des pompiers a été sollicitée», rapporte Nathalie Urvois, chargée de communication de groupe Hospi Grand Ouest, dont fait partie l'établissement. Sur place, les secours ont pu neutraliser les émanations du produit chimique provenant d'un fond de bonbonne, afin d'écarter toute dangerosité. Le produit écoulé est «utilisé comme désinfectant et composé d'acide acétique et de peroxyde d'hydrogène», précise le service départemental d'incendie et de secours de Loire-Atlantique dans son bilan d'intervention. Publicité Pas d'évacuation L'événement n'a pas entraîné d'évacuation générale de la clinique. «L'activité des blocs opératoires ainsi que des salles de réveil a pu être maintenue le temps de l'intervention», détaille le SDIS dans son compte rendu envoyé mardi soir. Les patients qui séjournaient en ambulatoire, c'est-à-dire pour la journée, ont été invités à rentrer chez eux, étant donné l'heure, en empruntant une autre sortie. Par ailleurs, «les 18 personnes incommodées par l'odeur du produit ont été vues par les services d'urgence. Trois ont été mises sous oxygène et ont pu rentrer chez elles deux heures plus tard», complète la responsable communication Nathalie Urvois, jointe par téléphone. Ce mercredi matin, le local à déchets et trois blocs opératoires l'entourant sont temporairement fermés le temps des investigations. Cette mesure a été prise «pour à la fois comprendre ce qu'il s'est passé et mettre en place le nettoyage et la mise en conformité du local». En attendant, les opérations prévues initialement sur ces zones ont été transférées dans d'autres blocs de la clinique, l'activité estivale plus calme le permettant. Cet incident n'est pas sans rappeler celui du 27 juin, au sein du laboratoire Bioliance, faisant partie des locaux de la Polyclinique Santé Atlantique de Saint-Herblain en périphérie nantaise. Ce jour-là, des pompiers avaient été mobilisés pour une fuite de produits chimiques liée à un débordement d'une cuve de liquide basique. Cela avait provoqué une réaction chimique et un nuage de vapeur nécessitant l'évacuation de 30 personnes mais à nouveau, aucune victime n'avait été recensée.