logo
EN DIRECT: La Suisse continue de viser une solution avec Washington

EN DIRECT: La Suisse continue de viser une solution avec Washington

24 Heures01-08-2025
Le président américain Donald Trump a décidé de taxer les produits suisses à 39%. Karin Keller-Sutter a annoncé ce jeudi soir l'absence d'accord avec Washington.
Publié aujourd'hui à 08h15 Mis à jour il y a 2 minutes
08h25
Le Conseil fédéral a pris connaissance «avec grand regret» des droits de douane supplémentaires imposés par les Etats-Unis. La Suisse continue de viser une solution négociée avec les Etats-Unis, a indiqué le porte-parole du Département fédéral des finances (DFF).
Les droits de douane supplémentaires de 39% imposés par le président américain s'écartent «nettement» du projet de déclaration d'intention commune, a écrit vendredi matin le responsable de la communication du DFF, Pascal Hollenstein, interrogé par l'agence de presse Keystone-ATS.
Pascal Hollenstein et Karin Keller-Sutter. Photo d'archive.
KEYSTONE
Le Conseil fédéral prend acte avec grand regret du fait que les Etats-Unis – malgré les progrès réalisés dans les discussions bilatérales et «l'attitude très constructive de la Suisse dès le début» – veulent appliquer les droits de douane supplémentaires unilatéraux «d'un montant considérable aux importations en provenance de Suisse». Selon M.Hollenstein, le Conseil fédéral va analyser la nouvelle situation et décider de la marche à suivre.
08h18
Le gouvernement fédéral suisse souhaite continuer à négocier avec l'administration américaine, qui veut imposer une surtaxe punitive de 39% sur les produits helvétiques importés aux Etats-Unis à partir du 7 août.
Le Conseil fédéral prend acte «avec grand regret» du fait que les Etats-Unis – malgré les progrès réalisés dans les discussions bilatérales et «l'attitude très constructive de la Suisse dès le début» – veulent appliquer les droits de douane supplémentaires unilatéraux «d'un montant considérable aux importations en provenance de Suisse», a dit le porte-parole du ministère des finances à l'agence Keystone-ATS.
08h13
La Suisse et les États-Unis n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur la déclaration d'intention négociée en matière de politique douanière. Pour Donald Trump, le déficit commercial est au premier plan, écrit la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter sur X.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
«J'ai eu aujourd'hui un entretien avec le président Trump avant l'expiration du délai pour les droits de douane. Le déficit commercial reste au centre de ses préoccupations. Cet entretien n'a pas permis de trouver un accord sur la déclaration d'intention négociée entre la Suisse et les États-Unis», écrit jeudi soir Mme Keller-Sutter sur la messagerie X.
Découvrez notre article complet en cliquant ici
AFP/Adeline Acerbi
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

La Suisse cherche encore et toujours le logiciel pour décoder Trump
La Suisse cherche encore et toujours le logiciel pour décoder Trump

24 Heures

timea few seconds ago

  • 24 Heures

La Suisse cherche encore et toujours le logiciel pour décoder Trump

Le Conseil fédéral n'a jamais réussi à saisir le fonctionnement du président américain. Est-il capable de revoir totalement sa façon de négocier? Publié aujourd'hui à 07h59 Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin, ici lors de leur visite éclair à Washington. keystone En bref: Négocier, encore et toujours. Négocier malgré le coup de massue économique et les humiliations politiques. Le Conseil fédéral a répété ce jeudi son mantra pour tenter de limiter les 39% de taxes américaines qui ont frappé la Suisse le 7 août. Mais le gouvernement a un problème. Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, il n'a jamais réussi à anticiper ses décisions. Pire, en six mois, le décalage entre Berne et Washington est devenu de plus en plus flagrant. Comme si le logiciel suisse déraillait lorsqu'il était face au président Trump. Pour s'en rendre compte, il faut revenir sur quatre moments vertigineux pour le Conseil fédéral. Surprise, claque, puis taxes inimaginables sur les exportations Novembre 2024. Trump vient d'être réélu et brandit la menace des droits de douane. Sachant que notre balance commerciale avec les États-Unis est positive, nous demandons à Guy Parmelin s'il faut s'inquiéter. «Les États-Unis ne peuvent pas nous accuser de protectionnisme, répond alors le ministre de l'Économie, qui estime la Suisse à l'abri. Comme nous avons abandonné les droits de douane sur les produits industriels, les Américains peuvent exporter chez nous sans restriction. Ce n'est pas le cas de nombreux autres pays.» Or, le 8 mars, contre toute attente, les États-Unis placent la Suisse sur la liste de pays aux pratiques commerciales «déloyales». Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin devant les médias ce jeudi. Côté suisse, on y voit un malentendu. Des émissaires sont envoyés aux États-Unis pour expliquer à quel point nous investissons dans ce pays et à quels points les salaires versés par nos entreprises aux Américains sont élevés. Peu à peu, la confiance revient à Berne. Mais le 1er avril, nouvelle claque, les États-Unis annoncent des taxes à 31% pour la Suisse, alors que l'UE est à 20%. Sonné, le Conseil fédéral reconnaît que ses arguments martelés depuis des semaines n'ont pas été jusqu'à l'oreille de Trump. La présidente de la Confédération entre alors en piste. Karin Keller-Sutter obtient un appel avec le président américain. «J'ai manifestement réussi à établir le contact avec lui», dira-t-elle à «Blick» . En mai, avec Guy Parmelin, elle rencontre des ministres américains. La Suisse pense être à bout touchant d'un accord. Une déclaration d'intention est même envoyée le 4 juillet. On parle de droits de douane à 10%. Le 1er août, l'inimaginable se produit: 39% de taxes pour la Suisse, l'un des pires pourcentages au monde. L'UE, elle, est à 15%. On apprend alors que Karin Keller-Sutter a eu, la vieille, un appel compliqué avec Trump. Alors que l'ultimatum des 39% est fixé au 7 août, le Conseil fédéral enchaîne les séances de crise. Keller-Sutter et Parmelin tentent ensuite un voyage de la dernière chance à Washington le 5 août. Alors qu'ils sont dans l'avion, Trump rabaisse une dernière fois la présidente de la Confédération en racontant leur coup de fil: «La dame était gentille, mais elle ne voulait pas écouter.» La délégation du Conseil fédéral rentrera bredouille, sans avoir pu parler à Trump. Les droits de douane à 39% deviennent réalité. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Pourquoi l'équation est compliquée pour la Suisse Cette séquence, cruelle pour la Suisse, témoigne du fossé qui sépare les certitudes helvétiques de la nouvelle réalité américaine. «La Suisse n'arrive pas à décoder le logiciel du Trumpisme, qui change tout le temps de mise à jour, image Laurent Wehrli (PLR/VD), président de la commission de politique extérieure (CPE) du National. Mais il serait faux de dire que la Suisse a mal négocié. Notre déclaration d'intention a été validée par trois ministres américains, qui se sont engagés à donner leur aval à Trump avant qu'il ne tranche. Nous n'avons pas fait tout faux.» Laurent Wehrli (PLR/VD), président de la Commission de politique extérieure du National. Chantal Dervey Pour le Vaudois, c'est Trump qui est déstabilisant. «Il aime les bras de fer. Le deal avec l'UE a été scellé dès que Bruxelles a envisagé des mesures de rétorsion. Le problème est que la Suisse est un pays de 9 millions d'habitants. Ce qui fait sa force – comme la neutralité ou le fait que nous soyons une puissance protectrice des USA en Iran –, Trump le juge sans importance.» La Suisse doit-elle prendre des mesures de rétorsion? «Il le faudrait certainement, mais il faudrait le faire avec intelligence pour éviter des conséquences encore plus dommageables pour la Suisse. C'est pour cela que l'équation est compliquée.» Laurence Fehlmann Rielle (PS/GE) résume ainsi la situation: «La Suisse est une excellente négociatrice tant qu'il y a des règles. Mais comme Trump ne respecte pas le droit international et n'hésite pas à asséner des contre-vérités, ce savoir-faire vole en éclats.» Selon elle, le Conseil fédéral doit manifester son désaccord en rompant le contrat des avions de combat F-35, «pour faire comprendre à Trump qu'on ne roule pas la Suisse dans la farine». Si elle comprend qu'il faut poursuivre les négociations, «mais sans les courbettes faites jusqu'ici» – la Genevoise estime qu'il faut surtout aider les entreprises à passer ce moment difficile. «Et préparer la suite, en renforçant les bilatérales avec l'UE, qui, contrairement aux USA, est un partenaire fiable.» À l'autre bout de l'échiquier politique, Pierre-André Page (UDC/FR) pense que la Suisse doit surtout revoir sa stratégie économique. «Il faut diversifier davantage nos débouchés. Être aussi fortement dépendants de deux marchés, l'UE et les USA, n'est pas sain. Si nous voulons préserver les deux piliers de la Suisse que sont l'indépendance et la neutralité, il est indispensable d'élargir notre réseau commercial et politique à d'autres partenaires dans le monde.» Alors que l'UDC se félicitait de l'élection de Trump, comment le Fribourgeois réagit-il à la punition reçue? «C'est la douche froide», admet-il, qui rappelle qu'à titre personnel, il ne s'est jamais prononcé en faveur de Trump. «Il est vrai que certains membres de mon parti voyaient d'un bon œil son accession au pouvoir, en raison de sa volonté affichée de défendre les intérêts de son pays avant tout. Si cette logique peut se comprendre sur le principe, la manière dont elle est appliquée aujourd'hui est problématique. À terme, il y aura un retour de balancier, et ce sont les citoyens américains qui risquent d'en payer le prix. Quant à Donald Trump, il ne sera peut-être plus là pour en assumer les conséquences.» Plus sur Trump, les droits de douane et le Conseil fédéral Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Florent Quiquerez est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2015. Spécialisé en politique, il couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, il a travaillé comme correspondant parlementaire pour les Radios Régionales Romandes. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Éditorial sur Donald Trump: la loi du plus fort, jusqu'à quand?
Éditorial sur Donald Trump: la loi du plus fort, jusqu'à quand?

24 Heures

timea few seconds ago

  • 24 Heures

Éditorial sur Donald Trump: la loi du plus fort, jusqu'à quand?

Accueil | Opinion | Éditorial | Opinion Les surtaxes douanières délirantes infligées par le président américain constituent la suite logique d'un processus inquiétant, engagé depuis son retour au pouvoir. Éditorial Publié aujourd'hui à 07h59 Donald Trump embarque dans l'avion présidentiel «Air Force One» le 1er août 2025, dans le New Jersey. Un jour noir pour l'économie suisse, lorsque est tombé le couperet des droits de douane de 39% pour les produits suisses entrant aux États-Unis. Getty Images via AFP Et de trois pour Donald Trump. Depuis son retour à la Maison-Blanche, le Républicain s'est empressé d'envoyer à la poubelle l'Accord de Paris sur le climat, comme il l'avait fait durant son premier mandat. Il a ensuite retiré les États-Unis de l'Organisation mondiale de la santé , coupant du même coup une bonne partie de son financement. Et voilà qu'il impose au monde entier des taxes douanières arbitraires, délirantes, au mépris des règles du commerce international. Le résultat fait froid dans le dos. Qui se soucie encore de la lutte contre le réchauffement climatique? Qui s'inquiète de la prochaine épidémie qui frappera la planète? Certainement par l'administration Trump, qui vient de raboter le financement des vaccins à ARN messager . On pourra sans doute bientôt ajouter à cette liste l'échec des négociations en vue d'un traité mondial contre la pollution plastique, qui se jouent à Genève. La réticence de Washington s'ajoute en effet à l'opposition des principaux pays pétroliers. Ce que la Suisse a constaté à ses dépens cette semaine, en écopant de droits de douane parmi les plus élevés au monde , n'est donc que la suite logique d'un processus enclenché depuis l'investiture de Donald Trump: l'Amérique d'abord, toujours l'Amérique, rien que l'Amérique. L'homme d'affaires new-yorkais cherche la croissance économique, donc à augmenter la productivité de son pays. Il s'y emploie, coûte que coûte, comme il l'a promis à ses millions d'électeurs. En mettant une pression énorme sur les gouvernements étrangers. De toute évidence, ce ne sont pas ses partenaires internationaux qui le feront changer de cap. Donald Trump mène son business comme bon lui semble. L'humiliation en règle infligée à Karin Keller-Sutter et à Guy Parmelin le démontre encore une fois. Le président américain ne croit qu'en la loi du plus fort. Et le plus fort, c'est lui. Si cette stratégie fait transpirer le Conseil fédéral et les entreprises exportatrices suisses , elle devrait s'avérer payante au pays de l'Oncle Sam – au moins dans un premier temps. L'accord signé avec l'Union européenne, en échange de taxes limitées à 15%, annonce des investissements supplémentaires et des achats massifs d'énergie aux États-Unis. Une voie que la Suisse espère suivre à son tour pour tenter d'atténuer la claque des 39% reçue le 1er août. Acheter américain, produire des médicaments sur place: l'offre devra être lourdement lestée si l'on veut avoir une chance de trouver grâce aux yeux du grand patron. Il va donc pleuvoir des milliards au pays de Donald Trump. Il pourra ainsi réduire les impôts des ménages les plus riches, conformément à son plan. Cependant, de premières fissures apparaissent . La création d'emplois n'atteint pas les niveaux escomptés. Les nouvelles surtaxes douanières font planer la menace d'une augmentation des prix qui pourrait fâcher les classes moins aisées. Des élus républicains de haut rang redoutent un affaiblissement de leur camp lors des élections parlementaires de mi-mandat, dans un peu plus d'un an. De quoi freiner, peut-être, le rouleau compresseur Trump. La Suisse face aux taxes douanières Patrick Monay est rédacteur en chef du Matin Dimanche et membre de la rédaction en chef romande de Tamedia. Il a dirigé la rubrique Suisse de 2018 à 2023, après avoir couvert l'actualité des cantons romands dès 2012. Plus d'infos @PatrickMonay Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Droits de douane: le risque d'une «crise majeure» pour l'industrie suisse
Droits de douane: le risque d'une «crise majeure» pour l'industrie suisse

24 Heures

time15 hours ago

  • 24 Heures

Droits de douane: le risque d'une «crise majeure» pour l'industrie suisse

Nabil Francis, patron de Felco, à Neuchâtel, alerte sur la «crise majeure» provoquée par les surtaxes américaines dans l'industrie. Publié aujourd'hui à 17h44 Installé aux Geneveys-sur-Coffrane, dans le canton de Neuchâtel – le plus touché de Suisse romande – le fabricant d'outillage haut de gamme Felco exporte le quart de sa production aux États-Unis. Directeur général de ce symbole du Swiss made, Nabil Francis explique comment l'entreprise tente de gérer la situation. Felco En bref: Alors que les employés sont sur la route du retour des vacances des secteurs mécanique et horloger, la gueule de bois règne dans toutes les directions d'entreprise. Le canton de Neuchâtel est en première ligne. Juste derrière Nidwald, canton le plus exposé du pays en raison de sa dépendance à l'égard du constructeur aéronautique Pilatus. Ce dernier a annoncé vendredi ne plus livrer d'avions aux États-Unis, invoquant le «désavantage concurrentiel considérable» des surtaxes douanières de 39% imposées aux produits helvétiques. La crise s'annonce profonde. Le président de Swissmem, l'association de l'industrie des machines, évoque une industrie exportatrice «à l'agonie». «Blick» attire l'attention sur Ricola, qui réalise 40% de ses ventes outre-Atlantique. Et si un géant comme Nestlé fabrique la grande majorité de ses produits destinés au marché américain sur place, ses capsules Nespresso viennent de Suisse. Le fabricant de dispositifs d'injection Ypsomed a indiqué qu'il allait transférer sur ses sites allemands sa production destinée aux États-Unis. Le label Swiss made devient-il un handicap? La réaction de Nabil Francis, directeur général de Felco. Basé aux Geneveys-sur-Coffrane (NE), le fabricant de sécateurs haut de gamme exporte un quart de sa production outre-Atlantique. Encore la gueule de bois trois jours après le choc d'une taxation à 39% des produits Swiss made par l'Amérique? Bien sûr que je suis déçu. Je m'attendais à un tout autre dénouement. Nous avions déjà mis en place une cellule de crise. Nous allons maintenant activer les scénarios posés sur la table. La situation est claire. En rajoutant les barrières douanières déjà en place, nos produits seront taxés à 42% en arrivant aux États-Unis. Impossible à répercuter sur les prix de vente de vos sécateurs? Le calcul est plus complexe. Quand on exporte un produit de Suisse, le tarif affiché dans les magasins américains atteint facilement trois fois le prix départ d'usine, une fois ajoutés le transport, les marges des intermédiaires… Toute cette valeur ajoutée est déjà réalisée en bonne partie aux États-Unis. Résultat, répercuter l'intégralité des 39% de surtaxe douanière se traduirait, au final, par une hausse de 20 à 25% du prix grand public. Impossible sans provoquer une chute des ventes. Cela passerait d'autant moins que cela s'ajoute aux 12% d'appréciation du franc suisse contre le dollar cette année… Pensez qu'un outil venant de Taïwan n'est taxé qu'à 20% – avec des salaires d'ateliers souvent basés en Chine. Et sans cette appréciation de sa devise. «S'adapter, innover? En réalité, il n'y a plus de PME qui restent encore sur des produits de masse – celles qui résistent se sont toutes trouvé des marchés de niche», réplique le patron de Felco, entreprise emblématique de l'arc jurassien. Felco Quand le choc va-t-il se faire ressentir? Ce ne sera pas dès lundi. Il y a encore des carnets de commandes. Chez Felco, nous avons environ cinq mois de stock aux États-Unis et les containers actuellement en route ne sont pas taxés. Reste qu'au fil des mois, si le gouvernement ne parvient pas à changer la donne, nous verrons nos parts de marché décliner. Et il faudra mettre en œuvre les scénarios alternatifs. Comme une… délocalisation? Nous avons la chance d'avoir déjà une filiale Felco US. Certes, elle ne produit pas, mais génère une partie de la valeur ajoutée des sécateurs vendus aux États-Unis. On planche sur la façon d'accroître cette part de la valeur qui échappe à la taxation. C'est une subtilité que le public a moins en tête – l'origine douanière d'un produit est plus complexe que de simplement vérifier si c'est Swiss made ou pas. Attirer aux États-Unis les usines reste évidemment l'objectif de l'administration Trump. Pour l'instant, nous ne pouvons entrer en matière. Notre activité, notre savoir-faire sont intimement liés au Val-de-Ruz. Mais si la situation perdure des années? Il faudra bien envisager autre chose. Certains patrons évoquent une manœuvre consistant à fabriquer sur leurs sites européens, moins taxés… Même si nous avons des filiales en France et en Belgique, nous produisons uniquement en Suisse. Mais si on se reparle dans trois mois et que rien n'a bougé, j'aurai peut-être une opinion moins tranchée. Dans l'immédiat, le gouvernement propose d'étendre le système de soutien dit des RHT. Cela aidera? Bien sûr. Mais il faut garder en tête que ce chômage partiel est destiné aux chocs conjoncturels – pensez à la pandémie. Si cette nouvelle réalité américaine perdure, l'appui au tissu industriel devra prendre une autre forme. Je pense à des crédits d'impôts à l'export, en échange d'engagements sur le maintien de l'emploi. Certains mettent en avant la résilience d'une économie helvétique qui se serait adaptée à tout, à commencer par cette envolée de la valeur du franc suisse… On tend surtout à se rassurer avec des discours. Avec de grands indicateurs économiques montrant que la conjoncture résiste. S'adapter, innover? Bien sûr. En réalité, il n'y a déjà plus de PME qui restent encore sur des produits de masse. Celles qui résistent se sont toutes trouvé des marchés de niche. Sur le terrain, la crise s'annonce majeure. Ses effets se feront ressentir avec décalage, au fil des mois et de l'annulation des commandes. D'autant que les effets collatéraux se répercutent sur leurs fournisseurs. Rien qu'une entreprise comme la nôtre fait appel à plus d'un millier d'entre eux, dont neuf sur dix situés dans un rayon de 180 km. Une récente étude de la BCZ montre que la proportion de l'industrie dans les exportations suisses a déjà chuté de 45 à 26% en vingt-cinq ans. On entend beaucoup parler des géants de la pharma. Mais veut-on conserver un tissu industriel dans ce pays, capable de fournir une gamme de produits à moyenne valeur ajoutée? C'est important en termes d'emplois et de rayonnement de la Suisse. Depuis jeudi, la température atteint 39% en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps , ainsi que pour le quotidien La Tribune , à Paris. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store