
Droits de douane : Trump s'entête, l'UE prolonge la suspension de ses contre-mesures envers les États-Unis
Donald Trump
a annoncé samedi l'entrée en vigueur le 1er août de
droits de douane de 30 %
sur tous les produits de l'Union européenne et du Mexique. Dimanche, la présidente de la Commission européenne
Ursula von der Leyen
a déclaré que Bruxelles allait prolonger la suspension des contre-mesures aux
droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium
. Initialement, elle devait expirer dans la nuit de lundi à mardi.
« Les États-Unis nous ont envoyé une lettre avec des mesures qui entreraient en vigueur sauf s'il y a une solution négociée, c'est pourquoi nous prolongerons également la suspension de nos contre-mesures jusqu'au début du mois d'août », a déclaré l'
ancienne ministre d'Angela Merkel
.
« En même temps, nous continuerons de préparer des contre-mesures afin d'être pleinement prêts », a-t-elle ajouté. La présidente de la Commission européenne a insisté sur le fait que l'UE a « toujours été très claire sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas, et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu'au 1er août ».
Bruxelles a préparé des
droits de douane sur des produits américains
d'une valeur d'environ 21 milliards d'euros, en réponse aux droits de douane de 25 % imposés par Donald Trump sur les importations d'acier et d'aluminium plus tôt cette année.
Mais elle avait annoncé
en avril
suspendre ces mesures pour laisser la place à un accord commercial plus large avec l'administration Trump. « Nous restons prêts à poursuivre le travail
vers un accord d'ici le 1er août
», a-t-elle réaffirmé.
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États-Unis: les tomates mexicaines visées par 17% de droits de douane
Les États-Unis ont annoncé lundi la mise en place de droits de douane de 17% sur les tomates importées du Mexique, après l'annulation d'un accord de libre-échange entre les deux pays pour ce produit. Washington avait annoncé mi-avril sa volonté de mettre fin à l'accord, signé en 2019 durant le premier mandat de Donald Trump, l'annonce entraînant une période de 90 jours avant la sortie effective de l'accord, laps de temps qui s'est achevé lundi. Le gouvernement américain avait initialement menacé les tomates mexicaines d'une surtaxe de 21%, avant de finalement décider d'appliquer 17% de taxe douanière sur le fruit. Mexico a aussitôt dénoncé une surtaxe «injuste» qui va «à l'encontre des intérêts des producteurs mexicains mais aussi de l'industrie américaine», selon un communiqué des ministères mexicains de l'Agriculture et de l'Économie publié lundi. «Étant donné que deux tomates sur trois consommées aux États-Unis sont récoltées au Mexique, la mesure (...) n'affectera que les poches des consommateurs américains, puisqu'il sera impossible de remplacer les tomates mexicaines», ajoute le document. Le ministère américain du Commerce accuse les producteurs mexicains de pratiques anticoncurrentielles et assure que les droits de douane ont été calculés afin de compenser ces pratiques. «Le Mexique reste un de nos principaux alliés mais depuis trop longtemps nos agriculteurs ont été écrasés par les pratiques commerciales déloyales qui abaissent artificiellement le prix (de production, ndlr) sur des produits tels que la tomate», a justifié dans un communiqué le ministre du Commerce, Howard Lutnick. Publicité Avant l'annonce de ces nouveaux droits de douane, la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, avait assuré «travailler afin de réduire les effets» de cette surtaxe. «Il est très difficile de cesser d'exporter des tomates vers les États-Unis car leur production nationale ne répond pas à la demande» américaine, a-t-elle ajouté. Au total, 90% des tomates importées aux États-Unis viennent du Mexique, avait rappelé en avril le ministre de l'Agriculture Julio Berdegué en anticipant des risques concrets de hausse des prix de l'autre côté du Rio Bravo/Rio Grande. Premier partenaire commercial des États-Unis, le Mexique se trouve sur la ligne de front des guerres commerciales lancées par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Les États-Unis ont finalement exempté le Mexique et le Canada de droits de douane «réciproques» imposés à d'autres économies mondiales. Les trois pays sont unis par un traité de libre-échange. La Maison Blanche a par ailleurs en partie reculé sur la surtaxe imposée dans le cadre de la lutte contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde causant une grave crise sanitaire aux États-Unis, en exemptant les produits mexicains et canadiens importés dans le pays dans le cadre de l'accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM), qui couvre une majorité des échanges. Malgré le traité, le Mexique et le Canada sont touchés par les droits de douane sur l'acier, l'aluminium et l'automobile également décrétés par Donald Trump.


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Face à Donald Trump, l'Europe s'impatiente et durcit le ton sur les droits de douane
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Ursula von der Leyen encouragée à « changer de méthode » Et certains pays jugent que l'UE doit désormais passer à la vitesse supérieure et montrer sa force. « Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode », a ainsi affirmé à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. Et il ne faut avoir « aucun tabou », a-t-il martelé. « Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit 'si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre' », a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE. 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