
Saint-Nazaire : deux mois après son installation, une sculpture conçue à partir de matériaux de récupération a été dégradée
La dégradation récente de la sculpture d'un oiseau installée à Saint-Nazaire a fait sortir le maire de la ville portuaire de ses gonds. «Toute dégradation comme moyen d'expression est à condamner. Il existe suffisamment d'espaces et de temps pour échanger, être écouté ou encore s'impliquer dans la vie locale à Saint-Nazaire, quel que soit son âge, son genre, son origine», a réagi David Samzun dans un communiqué envoyé mardi, accompagné d'une photo montrant l'œuvre éventrée.
Ce Martin-pêcheur avait été inauguré le 22 mai, au parc paysager, dans le cadre de l'événement Saint-Nazaire Côté Nature, célébrant la nature dans une ambiance champêtre et familiale. «Notre ville est ouverte, solidaire et créative et je tiens à conserver cette ambiance pour notre ville tandis que d'autres passent leur temps à l'abîmer par leur comportement inadapté», insiste l'édile socialiste, condamnant des «faits inacceptables».
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«Irrespect»
Aucune caméra ne surveille le site et à ce jour, aucun auteur de la dégradation n'a pu être identifié. «Si l'acte est gratuit, c'est pire ! Cet acte délibéré est une marque d'irrespect envers les artistes qui l'ont créée, envers les agents qui en prennent soin et envers toutes les Nazairiennes et les Nazairiens à qui cette œuvre appartient», tance encore l'élu.
Conçu à partir de matériaux de récupération, le Martin-pêcheur a coûté 8000 euros à la Ville. Et a nécessité près de trois semaines de travail du collectif Artimuse, un duo d'artistes de Roubaix à qui la municipalité a commandé ce projet. «On nous a demandé une sculpture sur la thématique de la nature. On a exploré la piste d'un animal présent sur le parc», raconte Simon Durand, l'un des deux artistes, joint par téléphone. Pendant une semaine, avec sa collègue Méli Juestz, ils ont opéré un laborieux travail de préparation, consistant à peindre au moins cent cagettes en bois. Avant de venir sur place les installer pendant quinze jours de manière à reproduire la forme d'un martin-pêcheur.
«On estime que sans dégradation de la part d'êtres humains, notre travail dure entre 3 et 4 ans. Mais parfois, cela peut durer plus», rapporte le sculpteur. En l'occurrence, l'œuvre nazairienne n'aura duré que deux mois. «On n'est pas dans un état de choc car cela est déjà arrivé», nuance Simon Durand. Une fois, une de leurs œuvres a même brûlé, incendiée par une personne victime de problèmes psychiatriques.
Volonté de réparer l'œuvre
«En travaillant dans l'espace public, il y a la volonté d'offrir au public cette installation. Et on sait que toutes les réactions sont possibles. On ne maîtrise pas le bon vouloir des gens de la respecter, ni la curiosité de certains de savoir comment cela a été fabriqué, ni la bêtise», souligne Simon Durand, tout en comprenant «le choc que cela peut susciter chez d'autres».
«Évidemment, ce n'est pas agréable de savoir qu'une dégradation est commise. La sculpture mérite d'être réparée», ajoute-t-il. «Il faut montrer à ceux qui l'ont dégradée que leur geste est vain. Si on doit repasser 15 fois, on repassera !». «Nous sommes en discussion avec les artistes pour envisager une possible restauration de l'œuvre. La Ville affirme sa volonté de procéder à cette rénovation», abonde le service presse de la ville nazairienne, sollicité par Le Figaro. En revanche, le choix d'aller porter plainte n'a pas encore été décidé.
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