À la grâce de Kelly : l'attaquante à nouveau décisive dans le sacre européen de l'Angleterre
Toujours aussi décisive dans les matches importants, Chloe Kelly a pourtant changé une habitude. Cette fois, elle n'a pas retiré son maillot. Après avoir déjà marqué le but vainqueur de l'Angleterre, il y a trois ans en finale du dernier Euro remporté à domicile (2-1 a.p. contre l'Allemagne), l'attaquante avait ôté sa tunique dans l'euphorie, offrant une image rare, restée dans l'histoire. Après son tir au but victorieux qui a offert le doublé aux Lionesses, dimanche face à l'Espagne (1-1, 3-1 aux t.a.b.), l'héroïne de tout un royaume s'est montrée plus pudique. En se jetant dans les bras de ses coéquipières.
Remplaçante durant tout le tournoi, sa sélectionneuse Sarina Wiegman préférant aligner Lauren James et Lauren Hemp sur les ailes, Kelly (27 ans) n'a pas bronché. Au vu de son pedigree, la joueuse d'Arsenal, récemment couronnée en finale de la Ligue des champions, aurait pu réclamer plus de temps de jeu (282 minutes au total dans cet Euro, soit une moyenne de 56 minutes par match). Mais ce n'est pas son genre. Elle a préféré attendre son heure, les matches à élimination directe, pour faire parler d'elle.
Un retour au premier plan avant l'Euro
En quarts de finale contre la Suède (2-2, 3-2 aux t.a.b.), la supersub a d'abord délivré une passe décisive pour Lucy Bronze (79e), avant de faire parler son expérience en transformant déjà son tir au but. En demies, c'est elle qui s'est chargée de qualifier son équipe encore dans le money-time (119e), sans trop en faire après la rencontre, rappelant juste son parcours accidenté. « J'avais envie d'arrêter le football, ce qui vous rend encore plus reconnaissant pour ces moments, et vous donne envie de profiter de chaque minute », confiait l'ancienne joueuse de Manchester City, peu utilisée en début de saison. Pour surmonter sa déprime, Kelly était rentrée « à la maison » en janvier, trouvant refuge à Arsenal, en prêt au sein de son club formateur.
Une décision salvatrice qui a relancé sa carrière mouvementée, marquée par un forfait aux JO de Tokyo en 2020 (ligaments croisés) et par une défaite en finale de la dernière Coupe du monde (0-1 contre l'Espagne). Son retour au premier plan lui a permis d'être appelée pour l'Euro. Arrivée en pleine confiance, l'attaquante (58 sélections, 9 buts) a parachevé son oeuvre avec une merveille de centre pour Alessia Russo (57e). Avant d'envoyer son pays au firmament. « Toutes les histoires devraient avoir des fins heureuses », estimait Kelly au début du mois, en signant définitivement à Arsenal. La porte-bonheur de l'Angleterre ne croyait pas si bien dire.
Les notes d'Angleterre-Espagne : Kelly et Hampton, le meilleur pour la fin
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