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Environnement, sécurité, endettement... Quel est le bilan du maire écologiste Pierre Hurmic, cinq ans après son élection à Bordeaux ?

Environnement, sécurité, endettement... Quel est le bilan du maire écologiste Pierre Hurmic, cinq ans après son élection à Bordeaux ?

Le Figaro8 hours ago
Cinq ans après son arrivée à la tête de Bordeaux, le maire écologiste Pierre Hurmic présente un bilan cohérent avec ses promesses de campagne en 2020. Sa gestion de la sécurité de la ville demeure néanmoins particulièrement contestée.
Cinq ans après son élection par le conseil municipal de Bordeaux, le 2 juillet 2020, le maire écologiste de Bordeaux a présenté son bilan à la presse, mercredi. «Le virage écologique que nous avons pris n'est pas une option, c'est un impératif. Il faut continuer dans cette voie, malgré les caricatures électoralistes, rien ne serait pire qu'un retour en arrière», a attaqué d'emblée Pierre Hurmic. Avant de tacler : «Je ne suis pas un maire de la demi-mesure et j'ai consacré 100% de mon temps à mes concitoyens car je préfère la vérité du terrain au confort des commentaires sur les réseaux sociaux. Nous devons protéger la fonction de maire de l'outrance et de la brutalité des propos décalés.»
Écologie
Le maire sortant de Bordeaux, qui n'a pas encore annoncé sa candidature pour les élections municipales de 2026, se félicite du bilan carbone de la ville durant son mandat. «Bordeaux respire mieux, bien loin du fantasme du retour à la bougie», avance l'édile. Concrètement, la pollution au dioxyde d'azote a diminué de 35% depuis 2019* et 57.288 arbres ont été plantés depuis 2020. «Quand nous sommes arrivés, il existait 45.000 arbres dans les rues bordelaises et l'équipe municipale en place [dirigée par Alain Juppé auquel avait succédé Nicolas Florian, NDLR] en plantait 600 par an», insiste Pierre Hurmic. Avec l'ambition d'atteindre 41% d'autonomie énergétique d'ici la fin de son mandat, l'élu poursuit aussi sa «révolution solaire», portée par l'alliance de Bordeaux pour le solaire signée en 2024. 25.000 m2 de panneaux solaires ont été installés sur des bâtiments municipaux en 2025 et le toit de la base sous-marine s'apprête à devenir une centrale solaire qui devrait produire entre 3,4 et 3,6 gigawattheures d'électricité dès mars 2026.
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Le septuagénaire a tenu sa promesse d'accroître le périmètre piétonnier de la ville, qui passe de 172 à 259 hectares, soit 46 kilomètres de rues. En parallèle, les déplacements quotidiens à vélo ont augmenté de 43 % depuis 2020. Selon le dernier baromètre Arthur Loyd, publié en avril 2025, Bordeaux est devenue la 3e métropole la plus attractive de France - notamment pour sa qualité de vie. Mais le palmarès de l'association «Villes et villages où il fait bon vivre» rétrograde la ville à la 37e place, soit 29 rangs de moins qu'en 2020.
Sous la mandature de l'écologiste qui assure qu'il n'est pas «antibagnole» et qu'il veut «faciliter l'accès à la voiture à ceux qui ne peuvent pas s'en passer», Bordeaux est devenue en janvier la ville la plus embouteillée de France, devant Paris. La mauvaise synchronisation des feux sur les quais longeant la Garonne provoque des arrêts fréquents et une pollution accrue. De plus, la politique de stationnement en centre-ville est critiquée : les prix des parkings souterrains n'ont pas été revus avec Bordeaux Métropole, alors que des places de stationnement en surface ont été supprimées. Bilan : la politique d'urbanisme bordelaise complexifie la possibilité de se garer en centre-ville, où le parcmètre atteint, par exemple, 15 euros les quatre heures près de la place Pey Berland.
Sécurité
Pierre Hurmic revendique un «investissement massif» dans la police municipale depuis 2020. L'édile qui a accepté d'équiper d'armes à feu une partie de sa police municipale après une polémique en novembre 2024, a également créé une brigade VTT et une brigade anti-incivilités. 187 postes de policiers municipaux sont désormais ouverts, contre 138 postes au début de son mandat. La ville ambitionne désormais de recruter de nouveaux agents d'ici 2026 pour atteindre le nombre symbolique de 200 policiers municipaux. «Nous avons reçu 107 candidatures pour une quinzaine de postes lors de l'ouverture de notre dernière brigade. C'est une fierté», indique à cet égard Pierre Hurmic. Plusieurs villes de France peinent en effet à recruter des agents de police municipaux.
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Mais ce bilan ne suffit pas aux yeux de l'opposition qui dénonce des «demi-mesures» et une hausse de l'insécurité en ville où plusieurs points de deals prospèrent. Dans les colonnes du Figaro, Thomas Cazenave pointait dès avril le faible budget accordé par la municipalité à sa sécurité. Bordeaux dépense 39,54 euros par an et par habitant sur ce volet, quand la ville de Cannes en débourse 214 selon les mêmes critères. Le choix de Pierre Hurmic d'éteindre l'éclairage public une bonne partie de la nuit pour réduire la pollution lumineuse a également été vivement contesté. Le maire a finalement dû revenir sur cette mesure en février, en allongeant les horaires avant extinction des feux.
Dette
À l'aube de la fin de son mandat, l'équipe municipale de Pierre Hurmic affiche une dette plus importante que celle laissée par la précédente majorité de droite. En 2024, la ville de Bordeaux est ainsi endettée de 356 millions d'euros avec un taux de désendettement à 6,10 ans. Il y a quatre ans, les compteurs de la ville affichaient -271 millions d'euros avec un taux de désendettement à 7,21 ans. «Nous n'avons pas à en rougir», se défend Claudine Bichet, adjointe au maire chargée des finances, «car nous avons réussi à maintenir notre cap malgré l'inflation est les crises successives (Covid-19, baisses des dotations territoriales, immobilières, énergétique)». La majorité présente d'ailleurs cette dette, qui s'appuie sur d'importantes recettes, comme la conséquence d'investissements en hausse : 110 millions d'euros par an en moyenne, quand la précédente équipe en déboursait 80 millions.
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Pierre Hurmic a mis un point d'honneur à maintenir et à augmenter les subventions culturelles, en hausse de 39%. «Soutenir la culture, c'est lutter contre la haine. L'ouverture d'esprit est le meilleur antidote aux pensées régressives qui nous entourent et nous menacent», justifie l'élu. L'école des Beaux-Art de Bordeaux (29.000 euros), l'association Crescendo qui dispense des cours de musique (332.402 euros), le collectif de ressources culturelles de la cité Bordeaux Nord (49.000 euros) ou encore le festival Gribouillis, scène bordelaise de la bande dessinée (60.000 euros), en ont notamment été bénéficiaires. L'Opéra national de Bordeaux a par ailleurs reçu une subvention de 16,4 millions d'euros en 2024.
En parallèle, le maire écologiste a aussi délié les cordons de la bourse en faveur de l'action sociale. 700.000 euros ont été distribués à des associations tels que Le Lien (42.500 euros), ex-association des Tunisiens en France (ATF), qui milite pour l'intégration des populations immigrées, l'association Ancres (7150 euros) qui organise des rencontres de soutien pour non-cisgenres, APF France Handicap (6000 euros), l'association pour l'accueil des femmes en difficulté (65.000 euros) ou encore l'académie de soutien scolaire Younus dans la cité du Grand Parc (71.520 euros). Et Pierre Hurmic de conclure, en citant quelques vers des Contemplations de Victor Hugo, appris durant son enfance : «Quand le chemin est droit, jamais il n'est mauvais. J'ai devant moi le jour et j'ai la nuit derrière ; Et cela me suffit ; je brise la barrière.»
*2019 est l'année de référence utilisée par la mairie de Bordeaux pour certaines comparaisons chiffrées car l'année 2020 a été marquée par les conditions exceptionnelles des confinements et de la crise du Covid-19.
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