
Commerce: Trump annonce au moins 25% de surtaxe pour plusieurs pays
Publié aujourd'hui à 06h11
Donald Trump déteste l'idée que les États-Unis aient des déficits commerciaux.
Getty Images via AFP
Le président américain Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d'au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux .
Le dirigeant a distillé pendant la journée, sur sa plateforme Truth Social, 14 lettres quasiment identiques envoyées à plusieurs capitales, de Tunis à Bangkok en passant par Astana. Le montant de la surtaxe qu'il compte appliquer sur leurs produits, à compter du 1ᵉʳ août, varie: de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 36% (Cambodge et Thaïlande) et jusqu'à 40% (Laos et Birmanie). Prix en hausse aux États-Unis
Les courriers soulignent que si des biens sont estampillés en provenance de ces pays, mais proviennent en réalité d'ailleurs, une surtaxe «plus élevée» s'appliquera, sans que le montant soit donné. Il est aussi assuré que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.
Les droits de douane, payés par les importateurs, renchériront vraisemblablement les prix sur le sol américain. Donald Trump avait annoncé qu'il enverrait lundi une première série de 12 à 15 lettres, à autant de partenaires commerciaux, mentionnant la surtaxe qu'il compte mettre en place sur leurs produits.
Il avait précédemment programmé l'entrée en vigueur de ces droits de douane additionnels à mercredi, mais a repoussé l'échéance au 1ᵉʳ août via un décret présidentiel publié lundi soir. Une partie des annonces ont été faites alors que la Bourse de New York était ouverte. Wall Street a terminé en baisse sans pour autant s'effondrer. Sus aux déficits
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique: levier de négociation pour obtenir des concessions de l'extérieur, moyen de défendre l'industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques.
Il déteste l'idée que les États-Unis aient des déficits commerciaux, c'est-à-dire qu'ils importent plus de marchandises en provenance d'un pays qu'ils n'exportent vers ce pays. Il menace ainsi, depuis avril, des dizaines de partenaires commerciaux de droits de douane punitifs pour rééquilibrer les échanges.
Et il a déjà instauré une surtaxe plancher de 10% sur la plupart des produits entrant aux États-Unis et mis en place des droits de douane spécifiques sur certains secteurs (50% sur l'acier et l'aluminium, 25% sur l'automobile). Pas «d'empereur»
Le ministre américain des Finances Scott Bessent, en pointe des négociations à Washington, a assuré lundi sur la chaîne de télévision CNBC que «plusieurs accords» seraient annoncés «dans les prochaines 48 heures». «Ma messagerie était pleine de nouvelles propositions (des partenaires commerciaux des États-Unis, ndlr) hier (dimanche, ndlr) soir», a-t-il ajouté.
Lors d'une réunion à Washington lundi entre le secrétaire d'État Marco Rubio et le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale Wi Sung-lac, les États-Unis ont dit espérer qu'un accord commercial soit conclu avec Séoul avant le 1ᵉʳ août au moyen d'une «communication étroite», selon un communiqué de la présidence sud-coréenne. L'Union européenne a rapporté lundi qu'un «bon échange» téléphonique s'était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.
Le président américain a par ailleurs menacé les pays du groupe Brics (comportant notamment Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud), réunis à Rio de Janeiro, d'une surtaxe supplémentaire de 10%, après qu'ils eurent critiqué son offensive douanière. Les Brics ne veulent pas d'un «empereur», a protesté lundi le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
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24 Heures
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Les États-Unis ont mis en place cette taxe sur les tomates après l'annulation d'un accord de libre-échange avec le Mexique. Publié aujourd'hui à 10h17 Au total, 90% des tomates importées aux Etats-Unis viennent du Mexique. Getty Images via AFP Les Etats-Unis ont annoncé lundi la mise en place de droits de douane de 17% sur les tomates importées du Mexique, après l'annulation d'un accord de libre-échange entre les deux pays pour ce produit. Washington avait annoncé mi-avril sa volonté de mettre fin à l'accord, signé en 2019 durant le premier mandat de Donald Trump, l'annonce entraînant une période de 90 jours avant la sortie effective de l'accord, laps de temps qui s'est achevé lundi. Le gouvernement américain avait initialement menacé les tomates mexicaines d'une surtaxe de 21%, avant de finalement décider d'appliquer 17% de taxe douanière sur le fruit. Réaction du Mexique Mexico a aussitôt dénoncé une surtaxe «injuste» qui va «à l'encontre des intérêts des producteurs mexicains mais aussi de l'industrie américaine», selon un communiqué des ministères mexicains de l'Agriculture et de l'Economie publié lundi. «Etant donné que deux tomates sur trois consommées aux Etats-Unis sont récoltées au Mexique, la mesure (…) n'affectera que les poches des consommateurs américains, puisqu'il sera impossible de remplacer les tomates mexicaines», ajoute le document. Le ministère américain du Commerce accuse les producteurs mexicains de pratiques anticoncurrentielles et assure que les droits de douane ont été calculés afin de compenser ces pratiques. «Le Mexique reste un de nos principaux alliés mais depuis trop longtemps nos agriculteurs ont été écrasés par les pratiques commerciales déloyales qui abaissent artificiellement le prix (de production, ndlr) sur des produits tels que la tomate», a justifié dans un communiqué le ministre du Commerce, Howard Lutnick. Avant l'annonce de ces nouveaux droits de douane, la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, avait assuré «travailler afin de réduire les effets» de cette surtaxe. «Il est très difficile de cesser d'exporter des tomates vers les Etats-Unis car leur production nationale ne répond pas à la demande» américaine, a-t-elle ajouté. 90% de tomates mexicaines Au total, 90% des tomates importées aux Etats-Unis viennent du Mexique, avait rappelé en avril le ministre de l'Agriculture Julio Berdegué en anticipant des risques concrets de hausse des prix de l'autre côté du Rio Bravo/Rio Grande. Premier partenaire commercial des Etats-Unis, le Mexique se trouve sur la ligne de front des guerres commerciales lancées par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Droits de douane Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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4 days ago
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L'UE veut négocier mais pourrait répliquer à Trump sur les droits de douane
Bruxelles espère une baisse des droits de douane de 30% annoncés par le président américain. Mais en même temps, il prépare sa riposte. Publié aujourd'hui à 15h32 Montage photo montrant la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ( gauche) et le président américain Donald Trump. AFP/JOHN THYS et NICHOLAS KAMM L'Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les Etats-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump d'imposer le 1ᵉʳ août des droits de douane de 30%, mais la patience s'amenuise, ont indiqué lundi le négociateur en chef de l'UE et des ministres européens du Commerce. Bruxelles pourrait répliquer à Trump avec des mesures à hauteur de 72 milliards d'euros. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable», a déclaré le commissaire européen chargé du Commerce Maros Sefcovic. Mais, a-t-il ajouté, «nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique». À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. 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