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Robots à gogo

Robots à gogo

La Presse10-08-2025
Des robots sur les plages et les gratte-ciel, ou alors qui jouent au badminton ou qui batifolent dans la boue. Les avancées de la cybernétique sont époustouflantes. Voici quelques aperçus de l'avenir.
Nettoyer les plages
BeBot vient de faire ses premiers pas au Canada. Ce robot français électrique télécommandé de nettoyage de plage, lancé en 2021, tamise le sable et entrepose les petits corps étrangers qu'il y trouve dans un réservoir de 100 litres. Il a été déployé par une ONG ontarienne, Pollution Probe, sur des plages des Grands Lacs. BeBot, utilisé par plusieurs ONG américaines, coûte 80 000 $ US et a été conçu par la firme robotique italienne Niteko pour la filiale Searial Cleaners de Polaru Marine, une firme française de conception de marinas en aluminium. Searial Cleaners a aussi des robots de nettoyage de ports. Se déplaçant avec ses chenilles, il traîne le réservoir et peut nettoyer 3000 m⁠2 de plage en 3 heures avec une recharge. Ensuite, il faut 8 heures pour le recharger.
Le badminton cybernétique
PHOTO FOURNIE PAR L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE ZURICH
Le robot ANYmal-D en pleine partie de badminton
Des ingénieurs suisses ont mis au point un robot qui peut jouer de façon autonome au badminton contre des humains. Dans la revue Science Robotics de mai dernier, ils expliquent que la capacité de suivre le volant et de prédire sa trajectoire, puis de se déplacer pour le frapper avec une raquette, est applicable à une foule de situations industrielles. Le robot ANYmal-D, qui a quatre pattes, a été capable de retourner 10 coups à différents angles et vitesses. Il se dressait parfois sur ses pattes de derrière pour frapper avec son bras. ANYmal a été créé en 2016 par l'École polytechnique fédérale de Zurich et a déjà appris à danser, à ouvrir des portes et à inspecter des machines dans des usines et des mines.
Les vitres des gratte-ciel
PHOTO TIRÉE DU SITE DE VEROBOTICS
Le robot Ibex de Verobotics sur un gratte-ciel
Les jours des nettoyeurs de vitres en hauteur sont comptés. C'est du moins la promesse de deux entreprises, Verobotics d'Israël et Skyline Robotics de Grande-Bretagne. Depuis l'an dernier, les robots de ces deux jeunes entreprises, respectivement nommés Ibex et Ozmo, ont obtenu des contrats sur des gratte-ciel américains. Les robots se déplacent sur les parois verticales avec des appendices de succion. Verobotics a appelé son robot Ibex en l'honneur d'un bouquetin alpin. Les deux robots se servent de l'intelligence artificielle (IA) pour planifier le nettoyage des vitres de gratte-ciel. Ils se servent d'agents de nettoyage secs qui, pour le moment, ne peuvent pas s'attaquer aux fenêtres très sales, par exemple sur les gratte-ciel dont les fenêtres ne sont nettoyées qu'une fois par an.
Des sabots pour la boue
PHOTO FOURNIE PAR L'UNIVERSITÉ DE TALLINN
Le robot à sabots estonien
Des ingénieurs estoniens ont mis au point un robot à sabots qui se déplace plus facilement dans la boue et la neige fondante. Ces sols entravent les déplacements – comme a pu le constater toute personne dont le pied s'est libéré d'une botte coincée dans un champ gorgé d'eau au printemps, ou alors dans de la neige molle. Les deux doigts d'un sabot contrecarrent la succion générée par la boue ou la neige fondante, expliquent les chercheurs de l'Université de Tallinn. Cela facilitera l'utilisation des robots dans les estuaires et les marécages. Leur innovation était publiée en janvier dans la revue Bioinspiration & Biomimetics.
Un cheval Kawasaki
PHOTO TIRÉE DU SITE DE KAWASAKI
Le prototype de cheval robotique Corleo de Kawasaki
À l'Exposition universelle d'Osaka le printemps dernier, le fabricant de motocyclettes Kawasaki a présenté un prototype de cheval robotique. Corleo pourrait être monté par un ou deux cavaliers et est destiné à remplacer les VTT sur les terrains particulièrement accidentés. Son moteur à hydrogène produit 150 cc. Kawasaki prévoit que la technologie actuelle n'est pas encore au point pour une opération sûre et estime qu'il faudra attendre les années 2040 pour qu'un tel cheval soit commercialisé. La revue The Economist rapporte qu'un fabricant chinois de voitures électriques, xpeng, a annoncé à Osaka travailler sur un poney robotique qui pourrait être monté par des enfants.
Sauter comme un oiseau
PHOTO FOURNIE PAR L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE LAUSANNE
Le robot sauteur suisse Raven
La capacité de voler n'est pas le seul attribut des oiseaux. Ils sont aussi capables de se déplacer en sautillant sur des terrains accidentés. Cette aptitude pourrait être très utile pour les drones aériens, estiment des ingénieurs de l'École polytechnique fédérale de Lausanne, en Suisse. Ils ont mis au point un « véhicule robotique inspiré des oiseaux pour de multiples environnements », ou Raven, selon l'acronyme anglais, qui imite les hanches, les chevilles et les pieds des oiseaux. Raven, qui est capable de marcher et de sauter par-dessus des tranchées et des obstacles, était présenté en décembre dans la revue Nature.
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Pixel 10 : Google passe à l'attaque
Pixel 10 : Google passe à l'attaque

La Presse

time5 hours ago

  • La Presse

Pixel 10 : Google passe à l'attaque

Google ne veut plus jouer les seconds violons dans le marché du sans-fil. Sa gamme de quatre téléphones Pixel 10 dévoilée aujourd'hui rehausse tout, sauf leur prix de détail, pour pouvoir jouer au coude-à-coude avec l'iPhone d'Apple et le Galaxy S de Samsung. Pour une rare fois, le Canada est choyé par un fabricant de téléphones intelligents. La raison ? C'est un marché qui est parmi les plus accueillants pour la gamme Pixel, qui occupe selon des estimations indépendantes une troisième place très confortable derrière les deux mastodontes que sont le californien Apple et le coréen Samsung. Google n'a pas le même succès ailleurs dans le monde où le choix de marques chinoises, notamment, dilue davantage ses parts de marché. Résultat : tout ce que Google a dévoilé aujourd'hui sera vendu chez nous. Toujours plus d'IA Les Pixel 10, Pixel 10 Pro et Pixel 10 XL mettent donc la gomme pour éviter de glisser, et peut-être même pour grimper un peu la pente de ce marché somme toute très saturé du sans-fil canadien. Google va aussi chatouiller Samsung avec un Pixel 10 Pro Fold à écran central repliable de 8 pouces à l'épreuve des intempéries (selon la norme IP68), une première dans ce créneau. Les assistants d'IA étant le nerf de la guerre dans la mobilité, Google mise sur un processeur appelé Tensor G5 pour faire la différence. Ce système sur puce est une amélioration notoire par rapport à son prédécesseur. Il est créé à partir d'un procédé à 3 nanomètres de l'équipementier taïwanais TSMC. Le Tensor G4 faisait plutôt dans le 4 nanomètres. Ça se traduit par un gain de performance accru. Google en soutire du muscle, mais aussi de l'autonomie : le Pixel 10 compte sur au moins 30 heures d'utilisation entre deux charges. La puce G5 facilite aussi le recours aux outils automatisés de retouche ou de création de texte et de photos. Il permet l'addition du Magic Cue, sorte d'assistant qui promet d'anticiper vos besoins en proposant des actions basées sur ce que vous êtes en train de faire sur votre téléphone. Par exemple, des détails sur les prix des billets d'avion vont s'afficher automatiquement si le Pixel 10 détecte que vous appelez Air Canada. Pas bête. Surtout que vu la difficulté à rejoindre un agent, l'option de tout régler en ligne séduira plus d'un voyageur… Durabilité et connectivité Vendu au même prix que le Pixel 9 l'an dernier (à partir de 1099 $), le Pixel 10 promet sept années de mises à niveau de son système Android et de ses outils de sécurité. L'appareil certifié IP68 contre l'eau et la poussière est composé de matériaux durables, y compris un verre Gorilla Glass Victus 2 qui devrait résister à la plupart des impacts. Google en profite aussi pour ajouter un connecteur magnétique au dos de ses téléphones. Appelé Pixelsnap, ce connecteur permet de recharger à la manière des chargeurs MagSafe du côté de l'iPhone. Il se conforme à la norme de recharge sans fil Qi2, laquelle, à quelques détails près, permet justement une interopérabilité avec les chargeurs MagSafe. Parlant de l'iPhone, Google promet que si vous achetez un Pixel 10 à même sa boutique en ligne, vous recevrez rapidement un courriel dans lequel se trouveront des instructions de transfert de vos données à partir de votre ancien téléphone. Ces données comprendront le contenu ainsi que les mots de passe stockés dans le gestionnaire de votre ancien mobile, y compris s'il s'agit d'un iPhone. En prime, Google ajoute à l'achat d'un Pixel 10 une année d'abonnement à sa suite Google AI, qui comprend Gemini Pro, NotebookLM, Veo 3 et d'autres outils d'IA axés sur la productivité et la génération de contenu. Pixel Watch 4 et Buds 2a Parce que les téléphones s'accompagnent désormais d'une montre et d'écouteurs, on a aussi pu découvrir la Pixel Watch 4 et les Pixel Buds 2a. La montre conserve les deux variantes et les dimensions de la Pixel Watch 3, mais réduit le cadre autour de l'affichage, et rehausse sa luminosité. L'assistant d'IA Gemini sera aussi installé d'office. La montre peut se connecter aux satellites, en cas d'urgence, en prime. Les Buds 2a deviennent les écouteurs Pixel d'entrée de gamme. Comme les plus récents AirPods d'Apple, ils héritent d'une annulation active du bruit, et d'un petit processeur peu énergivore qui permet d'accéder rapidement à la version vocale de l'assistant d'IA Gemini de Google.

Captage et stockage de CO2 dans l'air
Captage et stockage de CO2 dans l'air

La Presse

time10 hours ago

  • La Presse

Captage et stockage de CO2 dans l'air

« Nous arrivons au moment pivot de la technologie » de captage et stockage du gaz carbonique dans l'air, affirme Deep Sky. L'entreprise montréalaise spécialisée dans la logistique de cette ambitieuse et jusqu'ici élusive solution de lutte contre les changements climatiques vient de réussir une percée majeure : stocker du CO 2 capté directement dans l'air albertain. Deep Sky a installé au cours de la dernière année sur son site d'Innisfail, en Alberta, une solution de captage développée par la société québécoise Skyrenu. C'est cette solution qui lui a permis de capter du gaz carbonique qu'elle a ensuite enfoui de façon sûre et permanente à « des kilomètres sous terre ». Il s'agit d'une première nord-américaine, d'une percée majeure pour Deep Sky, et d'un pas important en avant pour cette solution technologique, le captage et le stockage du carbone, qui est promise à l'échelle industrielle depuis des décennies par le secteur pétrolier canadien. Le gouvernement Carney mise lui aussi très fort sur cette formule pour réduire l'intense pollution générée par l'exploitation pétrolière albertaine, et ainsi améliorer le bilan climatique du Canada. Celui-ci n'est pas particulièrement reluisant : le Canada échoue systématiquement à respecter ses propres cibles de réduction de sa pollution atmosphérique. La cause principale de cet échec à répétition est le refus du secteur pétrolier de reconnaître son impact climatique. Objectif 2050 Deep Sky a une bonne nouvelle, donc, que son vice-président, politiques publiques et affaires réglementaires, Mathieu Bouchard, tempère un brin. On ne réglera pas les changements climatiques avec ce seul site, mais c'est le premier endroit où on opère toute la chaîne en même temps. Ça, c'est unique dans le monde. Mathieu Bouchard, vice-président, politiques publiques et affaires réglementaires, en entrevue avec La Presse À terme, le site d'Innisfail, appelé Deep Sky Alpha, sera en mesure de retirer de l'air ambiant 3000 tonnes de CO 2 par an. C'est une fraction de ce que Deep Sky compte faire à Thetford Mines, au Québec, où l'entreprise espère retirer annuellement 500 000 tonnes de carbone de l'air. Au moins, Deep Sky peut affirmer que sa solution fonctionne. « Nous arrivons au point de flexion de cette technologie, dit Mathieu Bouchard. Il faut maintenant passer à des sites capables de capter et enfouir 1 million de tonnes par an, et croître rapidement après ça. » Le dirigeant de Deep Sky cite le plus récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui calcule qu'il faudrait pouvoir éliminer 10 milliards de tonnes de CO 2 par an au plus tard en 2050 pour minimiser l'impact de l'activité humaine sur le climat terrestre. Le GIEC a un peu baissé les bras quant à la réalisation de cet objectif, qui semble de moins en moins réalisable. Pas Deep Sky. « Il faut accélérer de façon exponentielle le déploiement. On a vu ça se produire dans la production d'énergie solaire et éolienne, qui sont d'autres technologies de décarbonation. C'est ce qu'on espère reproduire dans le captage. » Une question de coûts Deep Sky calcule que le succès passe par une réduction sous la barre des 200 $ du coût du captage et du stockage d'une tonne de carbone. Ce coût est actuellement plus près des 1200 $. Ce que l'entreprise présente sur son site Deep Sky Alpha, c'est une approche modulaire, dont les éléments peuvent être produits à faible coût, en usine, et à grande échelle. « Tout ça est en train d'arriver », dit Mathieu Bouchard, qui rappelle qu'il n'a fallu qu'un an à Deep Sky pour réaliser un premier captage sur son site albertain. À ce jour, Deep Sky a levé quelque 130 millions de dollars d'investisseurs institutionnels et privés, dont Investissement Québec, la Banque Royale et le fonds Breakthrough Energy Catalyst du milliardaire américain Bill Gates. D'ailleurs, Microsoft, que Bill Gates a cofondé, est un acheteur de crédits de carbone qui financent indirectement Deep Sky. L'achat de crédits sur le marché du carbone peut mener au financement de projets à venir comme celui d'Innisfail. Deep Sky prépare aussi d'ici quelques mois une ronde de financement de série B, qui la rapprocherait d'un véritable lancement commercial de ses activités. Tout ça, ainsi que la volonté annoncée du gouvernement Carney de financer le captage et le stockage du carbone, laisse croire à Deep Sky qu'il y a de l'avenir pour sa solution technologique.

Qu'IA écrit ce texte ?
Qu'IA écrit ce texte ?

La Presse

timea day ago

  • La Presse

Qu'IA écrit ce texte ?

Vers la fin du mois de mai, un juge de l'Ontario a rejeté les documents d'un avocat de la défense, suspectant que sa plaidoirie contenait des cas de jurisprudence fictifs, inventés par des outils générateurs de texte, ce que l'on appelle désormais des hallucinations de l'intelligence artificielle (IA)⁠1. Cas isolé ? De moins en moins. Il y a quelques semaines, une consultante assise à côté de moi dans le train a passé des heures à copier-coller du texte généré par ChatGPT dans une présentation professionnelle. Je n'ai pas vu cependant si elle a aussi demandé de l'aide à l'IA pour déterminer combien facturer à son client. Tout le monde a des anecdotes comme ça, même dans le contexte des rencontres amoureuses. L'année dernière, Roman Khaves, cofondateur de Rizz, a expliqué à la CBC que l'assistant IA qu'il a créé aide à fournir du texte pour briser la glace sur les applications de rencontre⁠2. Rizz a maintenant 10 millions d'utilisateurs. Qu'ont ces exemples en commun ? L'écriture. Tandis que l'on débat sans cesse de l'impact de l'IA sur la productivité, l'emploi, l'éducation, le PIB, les ressources énergétiques, les remèdes contre le cancer, et même du premier trillionnaire en devenir, je me demande parfois quelque chose de plus simple : à quoi ressemblera un monde où l'écriture perdra sa valeur, maintenant que nous avons tous accès à notre propre version robotisée de Cyrano de Bergerac ? L'écriture existe depuis des milliers d'années, d'abord sur la pierre et l'argile, ensuite sur le papyrus et le papier, et aujourd'hui sur nos écrans. Depuis ses débuts, l'écriture et la pensée se nourrissent mutuellement. Pour ma part, c'est souvent en rédigeant que mes idées deviennent plus claires parce que le travail de rédaction ouvre la voie à des solutions. Dans ce nouveau monde où l'IA rédige tout, l'écriture perd aussi sa fonction d'outil d'évaluation. D'abord, il y a le système d'éducation, mais pensez à toutes les lettres d'intention, demandes de subvention, pitchs et présentations qui risquent de se transformer en simples formalités symboliques, des actions répétées par habitude, mais de moins en moins significatives. Les ressources humaines des grandes entreprises utilisent déjà l'IA pour trier des CV… qui sont de plus en plus rédigés par l'IA elle-même. On s'y perd. Ce qui est d'autant plus utile avec l'écriture, c'est que le style nous en dit autant que le contenu, sinon plus. Un patron qui envoie un courriel sans ponctuation est trop pressé pour vous, un amant incapable de conjuguer ses verbes dans un texto ne vous sortira pas à l'opéra, et ainsi de suite. Si vous avez le malheur d'avoir à vous servir de LinkedIn pour vos fonctions professionnelles, vous avez probablement remarqué dernièrement toutes ces publications parfaites avec une grammaire impeccable, et dans les deux langues officielles à part ça ! Parfaites, mais toutes plus uniformes et monotones les unes que les autres puisqu'elles sont littéralement rédigées par des robots. Qu'adviendra-t-il de l'écriture et du domaine de la créativité en général à l'ère de l'IA ? Il y a quelques mois, le scénario d'anticipation plutôt apocalyptique AI 2027⁠3, imaginé par des spécialistes, a beaucoup fait jaser sur l'arrivée imminente, selon eux, de la superintelligence. Comme certaines de leurs prédictions envisagent la fin de l'espèce humaine, vous comprendrez que l'avenir de l'écriture ne les empêche pas de dormir. Voici donc quelques prédictions fictives de mon cru, pour nous amuser un peu : Début 2026 : Presque toutes les maisons d'édition et publications font signer aux auteurs des déclarations de non-utilisation de l'IA, sans avoir de moyens de les vérifier. Novembre 2026 : Le lauréat du Goncourt accepte son prix et, dans le but de mousser les ventes encore davantage, avoue s'être servi de l'IA pour écrire un chapitre au complet, sans dire lequel. Décembre 2026 : De nouvelles études toujours plus précises continuent de démontrer que l'utilisation de l'IA contribue à une diminution de l'activité cérébrale⁠4. Début 2027 : Netflix sort sa première série entièrement écrite par l'IA. Ce n'est ni la meilleure ni la pire. Mai 2027 : Pour célébrer le 64e anniversaire de son album The Freewheelin', Bob Dylan annonce avoir vendu les droits posthumes de sa voix à sa maison de disques qui pourra continuer de sortir des albums en son nom de manière indéfinie. Des équipes perpétueront son œuvre, un peu à la manière des films de James Bond ou des collections de Chanel. Été 2027 : Une écrivaine à succès de romantasy lance un défi sur TikTok : « À partir de demain, je publierai un roman par semaine pendant 52 semaines. Allez-vous réussir à me lire assez vite ? » J'ai discuté de tout ça récemment avec mon ami Julien Vallée, du tandem de réalisateurs Vallée Duhamel, qui explore l'IA pour ses productions vidéo (allez voir ce qu'ils font sur leurs réseaux sociaux !). Ce sont des outils qui nous permettent de pousser nos idées plus loin. Julien Vallée, du tandem de réalisateurs Vallée Duhamel Pas d'argent pour filmer une Bentley volante en feu qui traverse le désert ? Pas de problème, l'IA s'en occupe à des frais minimes. Selon Julien, on entre dans une époque où la compétence la plus précieuse est un mélange d'imagination et de sens critique : savoir quoi créer, mais aussi quoi garder. Pour l'instant, il a raison puisque l'IA n'est pas véritablement « créative ». Les outils générateurs de texte prédisent le mot suivant en fonction de probabilités, sans réelle compréhension ou intention. Comme créateur, l'outil est formidable si on s'en sert pour « pousser » nos idées. Par exemple, quand je travaille sur un texte de fiction, je « brainstorme » avec l'IA et lui demande de critiquer mes idées et de repérer les failles. Bien sûr, c'est à moi de décider ce que j'en retiens, surtout sachant que parfois, les petites imperfections apportent de l'authenticité à une œuvre. L'authenticité est d'ailleurs une question qui mériterait son propre papier. Pour ceux qui ont déjà suivi des cours d'histoire de l'art, vous vous souviendrez de la notion d'« aura » de Walter Benjamin, qui tente d'expliquer pourquoi un tableau original est différent d'une simple reproduction. Si vous lisez un roman qui vous fait pleurer, est-ce que votre émotion serait moins légitime si ce livre avait été écrit par un robot ? Un livre comme Things in Nature Merely Grow de Yiyun Li, qui parle de son deuil après les suicides de ses deux fils, survenus à huit ans d'intervalle, ne peut-il être écrit que par un être humain ? Est-ce que l'IA peut « halluciner » une expérience humaine ? Une hallucination est un phénomène lié à des altérations de la perception dans le cerveau. Techniquement, une machine ne peut pas halluciner. Lorsqu'on parle d'hallucination de l'IA, on devrait plutôt parler de l'œuvre d'un faussaire qui « paraphrase le réel », pour reprendre la formule de Mathieu Bélisle. Un faussaire qui a appris à nous imiter en gobant entre autres des centaines de milliers de livres. Lorsque l'époque arrivera où il sera impossible de distinguer l'œuvre d'un auteur de celle d'un robot (si on n'y est pas déjà), la question des écrivains deviendra la même que celle de l'humanité : comment réussirons-nous à nous démarquer ? Suivez Alexandre Soublière ou envoyez-lui un commentaire ici 1. Lisez le texte « Les 'hallucinations de l'IA' s'invitent dans les tribunaux » sur le site de Radio-Canada 2. Lisez le texte « From AI dating to flirt coaches : How AI is changing dating, for better or worse » sur le site de la CBC (en anglais) 3. Consultez le site d'AI 2027 (en anglais) 4. Lisez le texte « Utiliser ChatGPT diminue-t-il notre activité cérébrale ? » sur le site de Radio-Canada Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

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