
Des Maxi ont tassé des bières de micros de leurs tablettes
Des Maxi ont tassé des bières de micros de leurs tablettes
Les microbrasseurs québécois déplorent qu'ils aient été éjectés des tablettes dans certains Maxi du Québec. Le propriétaire Loblaw dit soutenir la production locale malgré tout.
Il y a un eu du changement dans la section des caisses de bière dans certains Maxi : le propriétaire de la chaîne, Loblaws, a imposé un nouveau plan pour une partie de ces épiceries de la province.
C'est tout à fait leur droit, le détaillant peut bien faire ce qu'il veut dans ses magasins, mais Marie-Ève Myrand, directrice de l'Association des microbrasseries du Québec, croit toutefois que dans cette période où la promotion de l'achat québécois paraît bien, Maxi rate une belle occasion de soutenir la bière québécoise.
« C'est tout le paradoxe de ça », dit-elle, rappelant que Maxi s'affiche « fier d'encourager les producteurs d'ici. »
« Ça n'est pas cohérent », dit-elle.
L'Association des microbrasseries évalue une réduction significative : ces brasseurs québécois auraient de cinq à sept fois moins d'espace dans les épiceries Maxi où ce déploiement a eu lieu, comparativement aux autres épiceries Maxi. Ce sont les plus grandes microbrasseries qui seraient touchées, explique l'Association. On pense à Boréale, Brasseurs RJ au MacAuslan.
Loblaws n'a pas confirmé ce chiffre ni le nombre de succursales Maxi touchées par ce réaménagement. La chaîne soutient au contraire que son engagement envers les microbrasseries est toujours aussi fort.
« Les bières locales sont une partie importante de notre assortiment et de notre stratégie, et nous soutenons les microbrasseries québécoises par le biais de listes dédiées, de promotions régionales, d'une mise en marché adaptée et de visibilité en magasin », peut-on lire dans un courriel transmis à La Presse.
Le regroupement de microbrasseurs voit les choses d'un autre œil. « On déplore ça parce que l'esprit de la loi au Québec dit qu'un détenteur de permis d'alcool, le marchand épicier, et un détenteur de production d'alcool font une vente de l'un à l'autre, explique Marie-Ève Myrand. C'est ça l'esprit de la loi. Dans ce cas, les décisions sont prises à Toronto et le détenteur de permis au Québec applique cette décision qui est prise ailleurs. »
Les supermarchés Maxi sont gérés par Loblaws - dont le siège social est à Brampton. Les épiceries Provigo, du même groupe, sont menées par des franchisés.
Pour comprendre la situation, il faut savoir que les épiceries qui font partie du groupe reçoivent un planogramme, une image qui dit comment aménager les tablettes. Dans le cas de la bière, les brasseries peuvent acheter l'espace tablette pour avoir un meilleur positionnement - la pratique, courante, est aussi répandue ailleurs dans le supermarché.
Loblaws, dans son courriel, affirme que les changements ne sont pas défavorables aux microbrasseurs.
« Toute mise à jour de nos planogrammes sert à intégrer l'innovation et les tendances saisonnières, et à adapter notre offre en fonction de la demande des clients, précise-t-on. Elle se fait toujours en garantissant un espace dédié aux producteurs locaux, dont l'offre peut varier selon les régions. »
Comment l'Association des microbrasseries du Québec a-t-elle été mise au fait de cette situation, si la chaîne d'épicerie n'en donne pas les détails ?
« Ça fait beaucoup de bruit dans le milieu », confie Marie-Ève Myrand, qui précise que ses membres qui sont touchés sont aussi très mécontents, car ils vont inévitablement perdre des ventes.
« Ultimement, dit-elle, ça n'est plus le consommateur qui choisit. On l'oriente vers des produits en plus ou moins grand nombre. »
Au Canada, les ventes de bière sont plus élevées durant les mois de mai, juin, juillet et août, selon des données de Beer Canada.
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