Incertitude sur les motivations de l'auteur
(Berlin) Les motifs de l'attaque à la hache et au marteau commise jeudi par un Syrien dans un train à grande vitesse en Allemagne, faisant quatre blessés, restaient à éclaircir vendredi, la police n'excluant ni ne confirmant une motivation « terroriste ».
Agence France-Presse
« La question du mobile reste ouverte », a déclaré Thomas Rauscher, premier procureur de Ratisbonne (Sud-Est), lors d'une conférence de presse des autorités policières et judiciaires à Straubing.
« Nous ne pouvons actuellement ni confirmer ni exclure une motivation extrémiste ou terroriste », notamment car un témoin « a déclaré que le suspect avait prié pendant l'acte et avait prononcé les mots 'Allah Akbar' » [Dieu est le plus grand, en arabe, NDLR], a poursuivi le procureur.
Mais cette information « n'est pas vérifiée », a-t-il aussitôt ajouté.
Dans cet IncerCity-Express (ICE) reliant Hambourg à Vienne, le suspect syrien de 20 ans « avait déjà attiré l'attention » par son comportement.
Il est passé à l'acte quand un Allemand de 38 ans a « voulu donner l'alerte par téléphone », lui infligeant une « grave blessure au crâne », a détaillé le chef de la police criminelle de Straubing, Stefan Schillinger.
Le suspect « s'est ensuite attaqué à une famille syrienne », une mère et ses deux fils de 24 et 15 ans, tous blessés plus légèrement, a poursuivi M. Schillinger.
L'aîné de 24 ans est parvenu à s'emparer du marteau de l'agresseur présumé et l'a frappé à la tête « en état de légitime défense », a précisé M. Rauscher.
Gravement blessé, le suspect a été hospitalisé après avoir été maîtrisé par des passagers puis interpelé par les forces de l'ordre dans un train à l'arrêt.
PHOTO ARMIN WEIGEL, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le suspect « avait assurément des stupéfiants dans le sang », a précisé M. Schillinger. Des analyses doivent déterminer de quel produit il s'agit.
Arrivé comme mineur isolé en Autriche, le suspect y avait obtenu une protection asilaire en 2022, selon le ministère autrichien de l'Intérieur.
Mais depuis mai, il faisait l'objet d'une procédure de retrait, préalable à une potentielle expulsion, « après deux condamnations définitives pour coups et blessures graves ».
Cette attaque est intervenue le jour même où l'Autriche a annoncé l'expulsion dans son pays d'origine d'un criminel syrien, une première dans l'Union européenne ces dernières années.
L'Allemagne souhaite également revoir ses pratiques concernant les ressortissants syriens, malgré l'insécurité dans ce pays en pleine transition après la chute du président Bachar al-Assad.
L'Allemagne a connu ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières à l'arme blanche, ainsi que des attentats à motif djihadiste et des violences d'extrême droite qui ont mis au premier plan les questions de sécurité.
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