
Malgré les progrès, un travail inachevé
(Québec) Connaître la meilleure saison de sa carrière, c'est bien. Démontrer que ce n'était pas une anomalie, c'est mieux.
C'est avec cette idée en tête que Mathieu Olivier abordera la prochaine saison avec les Blue Jackets de Columbus.
Les attentes à son égard ne seront forcément plus les mêmes que par le passé, et c'est entièrement sa faute. En 2024-2025, il a inscrit plus de buts en 82 matchs (18) qu'au cours de ses 168 sorties précédentes (13). Et ses 32 points ont presque égalé sa récolte totale en carrière jusque-là (34).
PHOTO SUE OGROCKI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Mathieu Olivier sourit après avoir marqué un but contre les Devils du New Jersey.
Parallèlement à cette explosion offensive, il a établi de nouveaux sommets personnels au chapitre des mises en échec (306, au deuxième rang dans la LNH) et du temps de glace (14 min 28 s, un bond de plus de 3 minutes). Personne dans la ligue n'a jeté les gants plus souvent que lui (15 fois). Il a également pris du galon sur le plan défensif, comme en ont fait foi ses responsabilités bonifiées à cinq contre cinq et en désavantage numérique.
On peut donc parler d'un succès sur toute la ligne, couronné en mars dernier par une prolongation de contrat de 6 ans et 18 millions de dollars qui entrera en vigueur cette saison.
Les attentes monteront, donc. Mais cela ne changera rien à la manière dont l'attaquant de 28 ans abordera les choses, assure-t-il.
« Ça fait juste renforcer [le constat] que le rôle que j'ai avec l'équipe est le bon, a dit Mathieu Olivier, jeudi dernier, en marge du Pro-Am Sun Life, match caritatif présenté au Centre Vidéotron de Québec. Ça prouve que ça marche. Comme chaque année, j'essaie de m'améliorer, mais ç'a toujours été mon état d'esprit. »
Les joueurs de son profil ne courent pas les rues, et son exemple pourrait servir à d'autres, croit-il.
PHOTO PAMELA SMITH, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Urho Vaakanainen, des Rangers de New York, porte son gant au visage de Mathieu Olivier.
Très tôt dans sa carrière, et avec l'aide de son père, entraîneur de carrière, il a « identifié [ses] forces ».
« Il savait que je n'allais pas devenir un marqueur de 50 buts, a raconté Mathieu Olivier. Mon identité première, ce n'était pas de remplir le filet, alors j'ai développé d'autres habiletés. Il faut être fier de ça. Je dis aux jeunes : si tu es bon pour bloquer des tirs, dans ton jeu défensif ou pour gagner des mises en jeu, peu importe ta force, deviens le meilleur que tu peux être. Et bâtis le reste autour de ton identité. C'est comme ça qu'on réussit à identifier des joueurs pour [combler] différents besoins. »
Cette recette, à l'évidence, l'a bien servi.
« Goût amer »
Il n'y a pas qu'envers lui que les attentes auront changé.
La saison dernière, les Blue Jackets ont raté les séries éliminatoires par à peine deux points ; le club devant eux, le Canadien de Montréal, n'a consolidé sa place qu'au 82e et dernier match de la campagne.
Il n'en demeure pas moins que d'amasser 89 points a été, pour cette équipe, ni plus ni moins que remarquable. Il y a un an, après deux saisons misérables, et à plus forte raison à la suite de la perte de Johnny Gaudreau, attaquant vedette mort tragiquement dans un accident de la route, personne ne donnait cher de la peau des Jackets.
Pourtant, sous la gouverne de l'entraîneur-chef Dean Evason, ils se sont serré les coudes et ont montré à toute la ligue qu'il ne fallait pas les tenir pour battus.
Une impression de travail inachevé a néanmoins laissé « un goût amer » aux joueurs au moment de vider leurs casiers en avril. Bien qu'en apparence négatif, ce sentiment leur a permis d'adopter une nouvelle « approche » pendant l'été, comparativement aux années précédentes, alors que l'élimination était confirmée depuis des mois.
« C'est plus facile de mettre les bouchées doubles en sachant qu'on est passés si près du but de faire les séries, a expliqué Mathieu Olivier. C'est la principale différence que j'ai remarquée, sur le plan mental, dans ma préparation. »
PHOTO KARL B DEBLAKER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Mathieu Olivier
Celui qui s'entraîne à Québec pendant la saison morte sait que le plus difficile reste à venir. « Les autres équipes vont nous attendre, prédit-il. Donc c'est à nous de franchir une autre étape. On a créé la surprise, c'était le fun, mais là, le défi sera encore plus dur. Ça fait partie d'une évolution normale d'arriver à un point où les gens savent qu'on s'en vient, qu'on est bons et qu'on est capables d'obtenir de bons résultats. »
Sur papier, les Blue Jackets risquent fort d'amorcer la campagne avec, encore une fois, le statut de négligés. Sans ajout majeur dans l'effectif, et au sein d'une division Métropolitaine où les trois premiers clubs sont essentiellement connus à l'avance, ils pourraient avoir encore besoin d'un petit miracle pour s'approcher des séries ou y accéder.
Or, qui osera encore parier contre Mathieu Olivier et ses coéquipiers ?
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