
WeTransfer accusé d'exploiter les fichiers de ses clients pour entraîner une IA
Le 15 juillet, face à une vague de critiques, WeTransfer a discrètement revu une partie de la mise à jour de ses conditions générales d'utilisation (CGU). En cause : la clause 6.3 du document, qui semblait ouvrir la voie à une utilisation des fichiers envoyés via la plateforme pour alimenter des modèles d'intelligence artificielle. Dans le détail, cette clause accordait à l'entreprise «une sous-licence perpétuelle, mondiale, non-exclusive, libre de redevances, transférable» pour utiliser les fichiers des utilisateurs afin «d'exploiter, développer, commercialiser et améliorer le service ou de nouvelles technologies», y compris «pour améliorer les performances des modèles d'apprentissage automatique qui renforcent notre processus de modération de contenu.»
Devant le tollé, WeTransfer a rapidement réagi en publiant une nouvelle version de ses CGU et un communiqué intitulé «What's really changing» («Ce qui change réellement»). Le service, qui revendique plus de 80 millions d'utilisateurs mensuels dans près de 190 pays, l'assure désormais : «Nous ne recourons pas à l'apprentissage automatique ni à aucune forme d'IA pour traiter le contenu partagé via WeTransfer, et nous ne vendons pas de contenu ou de données à des tiers.»
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Clarification, mais maintien du droit d'exploitation
WeTransfer explique que la mention d'une possible utilisation du machine learning visait uniquement à améliorer la modération automatique des fichiers transférés, et non à exploiter les documents des utilisateurs à des fins commerciales ou pour entraîner des IA génératives. «Une telle fonctionnalité n'a jamais été construite ni utilisée en pratique», indique la société, qui admet cependant avoir envisagé cette possibilité pour l'avenir avant de retirer la référence afin «d'éviter toute confusion».
L'entreprise rappelle que la licence demandée aux utilisateurs est indispensable «pour faire fonctionner, fournir et améliorer le service». «Vos contenus restent vos contenus», souligne le communiqué, rappelant que la propriété intellectuelle des fichiers envoyés n'est pas transférée à WeTransfer. Mais le service conserve une licence d'exploitation lui permettant, selon ses termes, «de développer et améliorer ses technologies», sans mention explicite de l'usage exact qui pourrait être fait des données à l'avenir.
Les CGU révisées, mais le flou persiste
La nouvelle version de la clause 6.3, qui entrera en vigueur le 8 août 2024, se veut plus sobre : «Vous nous accordez une licence libre de redevances pour utiliser votre contenu dans le but d'exploiter, développer et améliorer le service, conformément à notre politique de confidentialité». Exit donc toute mention de machine learning ou de nouvelles technologies.
Dans sa communication officielle, WeTransfer insiste : «Oui, votre contenu reste toujours votre contenu. Oui, vous nous accordez l'autorisation nécessaire pour que nous puissions faire fonctionner et améliorer WeTransfer.» mais «Non, nous n'utilisons pas votre contenu pour entraîner des modèles d'IA.» et «Non, nous ne revendons pas vos contenus à des tiers.»
Mais cette clarification peine à convaincre certains utilisateurs. Dans un contexte où des acteurs comme Meta ont récemment annoncé l'exploitation des contenus publics de Facebook et Instagram pour entraîner leurs propres IA, la prudence s'impose. Avec ses 755 millions de fichiers transférés rien qu'en 2021, WeTransfer représente un gisement de données à potentiel considérable. Pour l'heure, la société néerlandaise se dit «à l'écoute» et promet de «répondre à toutes les questions supplémentaires» concernant ses CGU. Mais pour une partie des utilisateurs, ces promesses restent insuffisantes : certains appellent désormais au boycott du service, préférant se tourner vers des alternatives jugées plus protectrices, comme Smash, Dropbox ou Swisstransfer.
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