
Le chocolatier Camille Bloch fait une proposition controversée contre les taxes américaines
«Dans les situations non conventionnelles, il faut penser de manière non conventionnelle», estime Daniel Bloch.
Adrian Moser
En bref:
«Le marché du chocolat est très dur, explique Daniel Bloch. Une fois que l'on a perdu sa place dans la distribution, on n'est plus dans le coup.»
Ce sont de telles réflexions qui ont poussé le patron de la chocolaterie Camille Bloch, âgé de 62 ans, à lancer une idée controversée. Il s'agit d'une proposition inédite dans les milieux économiques: selon lui, la Confédération pourrait prendre en charge une partie des droits de douane que les États-Unis prélèvent depuis peu sur les exportations suisses.
Concrètement, Daniel Bloch envisage que l'État prenne en charge environ 20% de la taxe d'importation, que Donald Trump a récemment fixée à 39% . Cette mesure permettrait à l'entreprise du Jura bernois de rester compétitive face à ses concurrents de l'UE.
Les exportateurs de l'UE ne paient en effet que 15% de droits de douane aux États-Unis. Pour Chocolats Camille Bloch, compenser ce désavantage s'avère essentiel. L'entreprise tire la majeure partie de son chiffre d'affaires des barres Ragusa et Torino et produit exclusivement en Suisse. Briser un tabou
La proposition de Daniel Bloch fait l'effet d'une petite bombe politique. Les aides directes de l'État sont généralement mal perçues en matière de politique économique, à l'exception pour le secteur agricole. Par ailleurs, les règles de l' Organisation mondiale du commerce (OMC) interdisent aux pays de subventionner l'exportation de produits.
Il n'est donc pas étonnant que l'idée de Daniel Bloch suscite peu d'enthousiasme dans les milieux économiques. «Il ne faut pas de mesures de politique industrielle, déclare Rudolf Minsch, économiste en chef d'EconomieSuisse, mais un paquet de mesures pour renforcer la place économique.» Selon lui, il est important de réduire la charge générale des coûts pour les entreprises.
L'association Swissmem partage cette position et a présenté un programme en dix points. Celui-ci comprend diverses revendications: refus de nouvelles réglementations, assouplissement des exportations de matériel de guerre, baisse des prix de l'électricité, soutien à l'innovation et amélioration de l'accès aux marchés étrangers. L'association demande aussi, comme mesure d'urgence, de prolonger le chômage partiel de dix-huit à vingt-quatre mois.
Pour Daniel Bloch, tout cela sonne juste. Il tient d'ailleurs à souligner: «Je ne suis pas quelqu'un qui se précipite vers l'État dès que les choses se corsent.» Mais demander le chômage partiel maintenant ne servirait pas à grand-chose pour son entreprise. Cela reviendrait à réduire la production et suspendre les livraisons aux États-Unis, pendant que les employés resteraient inactifs aux frais de la collectivité. «Il serait plus efficace et moins coûteux d'utiliser cet argent pour continuer à exporter et maintenir les canaux de distribution.»
«Nous avons besoin d'une solution qui nous permette de gagner du temps», note Daniel Bloch, patron de l'entreprise de chocolat Camille Bloch.
KEYSTONE Recours à la loi chocolatière
Daniel Bloch, qui représente la troisième génération à la tête de l'entreprise familiale de Courtelary, évoque également un avantage dont son secteur d'activité a longtemps profité: la loi chocolatière , qui était en vigueur jusqu'en 2019.
La Confédération versait des contributions à l'exportation aux producteurs de denrées alimentaires pour compenser les coûts élevés liés à l'achat de matières premières agricoles indigènes. Ces paiements n'étant pas conformes aux règles de l'OMC, ils ont été remplacés par des contributions aux producteurs de lait et de céréales, indépendantes des exportations.
Selon Daniel Bloch, la Confédération pourrait introduire temporairement une compensation des droits de douane pour les exportations vers les États-Unis, dans l'esprit de la loi chocolatière. Il estime qu'une telle promotion est légitime, car les États-Unis sous Donald Trump ne respectent pas non plus les règles de l'OMC.
Il est évident que les petits producteurs de chocolat comme Camille Bloch, qui ne disposent pas de sites de production à l'étranger, bénéficieraient ainsi d'une aide plus ciblée qu'avec le chômage partiel. Les subventions aident une entreprise confrontée à des problèmes de coûts. Le chômage partiel, lui, s'avère utile quand la demande du marché est faible, comme durant la pandémie, période où Camille Bloch a également recouru à cet instrument.
Il n'est toutefois pas certain qu'une subvention à l'exportation de type loi chocolatière soit plus avantageuse pour l'État que le chômage partiel, contrairement à ce qu'affirme Daniel Bloch. Solution spéciale pour le secteur du chocolat
Un calcul approximatif permet de mieux saisir les enjeux. Camille Bloch réalise un chiffre d'affaires de 1,2 million de francs aux États-Unis. Si la Confédération prenait en charge 20% des droits de douane américains, cela représenterait environ 250'000 francs par an. Cette somme reste encore raisonnable.
Mais Camille Bloch ne représente qu'un centième de l'ensemble des exportations suisses de chocolat vers les États-Unis. En extrapolant ces subventions douanières à toute l'industrie, on atteint 20 millions de francs par an.
Et les exportations de chocolat ne constituent qu'une fraction de l'ensemble des exportations vers les États-Unis, qui s'élèvent à quelque 50 milliards de francs. Une subvention douanière de 20% sur ces produits coûterait entre 3 et 10 milliards de francs, selon que l'on y inclut ou non les produits pharmaceutiques, actuellement exemptés de droits de douane américains. Cela représenterait jusqu'au huitième du budget fédéral.
À titre de comparaison, la Confédération a consacré près de 200 millions de francs l'année dernière aux indemnités de chômage partiel. Si l'on estime que ce chiffre sera multiplié par cinq en raison des droits de douane américains (ndlr: plusieurs dizaines de milliers d'emplois pourraient être touchés selon les projections) , la facture pour la Confédération atteindrait 1 milliard de francs par an.
Le chômage partiel coûte donc nettement moins cher qu'une subvention à l'exportation généralisée. C'est notamment pour cette raison que des politiciens comme le président du Centre, Philipp Matthias Bregy, se montrent sceptiques. «Les prestations de soutien doivent être ciblées et ne devraient pas être soumises au principe de l'arrosoir», estime-t-il. Certaines entreprises seraient en effet capables d'absorber elles-mêmes les droits de douane.
Le président du PS, Cédric Wermuth, salue le fait que des entreprises se manifestent avec des idées. «Il est possible que des mesures spéciales soient nécessaires pour certaines branches», dit-il. Mais il estime lui aussi qu'il serait problématique que la Suisse subventionne officiellement la politique douanière de Donald Trump.
Daniel Bloch est conscient de ces difficultés. C'est pourquoi il ne conçoit pas sa proposition comme une solution permanente, mais plutôt comme une réglementation transitoire avec un éventuel plafond par entreprise. «Dans les situations non conventionnelles, il faut penser de manière non conventionnelle», conclut-il.
Traduit de l'allemand par Olivia Beuchat.
Droits de douane américains Newsletter
«Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde.
Autres newsletters Simon Schmid est journaliste à la rubrique économique. Il a étudié la sociologie et l'économie et enseigne le journalisme de données à l'école de journalisme MAZ, de Lucerne, et à la FHNW. Bluesky: @simonschmid.pro Plus d'infos @schmid_simon
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
16 hours ago
- 24 Heures
À Saxon, un conflit explosif oppose une entreprise et le chef de l'Exécutif
Un litige oppose un président de commune et les patrons d'une entreprise privée. Furieux, ils ont saisi la justice. Publié aujourd'hui à 16h43 Ronald Troillet (à gauche) et Paul Voutaz ne peuvent pas accueillir DHL dans leurs locaux prêts à l'emploi. Chantal Dervey En bref: Les articles ABO sont réservés aux abonnés. S'abonner Déjà enregistré.e ou abonné.e? Se connecter


24 Heures
a day ago
- 24 Heures
Surtaxe douanière: un «deal» sur le gaz ne suffit pas pour la Suisse
La Suisse face à Trump – Gaz américain contre taxes? Le «deal» se révèle bien mince Acheter du gaz de schiste pour enrayer les 39% de taxes douanières? Gaznat est prêt à «soutenir la Confédération». Mais le compte n'y est pas. Pierre-Alexandre Sallier La présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, avec le ministre de l'Économie, Guy Parmelin, au petit matin du 7 août 2025 sur le tarmac de l'aéroport de Belp, où ils viennent d'atterrir après leur déplacement de vingt-quatre heures en urgence à Washington afin de tenter, en vain de faire revenir l'administration américaine sur le régime de 39% de surtaxes douanières désormais imposées aux produits helvétiques à leur arrivée aux États-Unis. Fabrice Coffrini/AFP Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : La délégation économique entourant le Conseil fédéral le pousse à commander davantage de gaz liquéfié venant des États-Unis. Les achats de gaz américain ne dépassent pas pour l'instant 200 millions – moins du centième du déficit conspué par Trump. «Le problème serait celui d'une dépendance que l'on a toujours évitée», prévient le patron de Gaznat, société approvisionnant la Suisse romande. «Drill baby, drill!» La solution fait écho à l'appel du candidat républicain Donald Trump, sur les sites de forage du Texas, lors de la campagne électorale de l'été 2024. C'était l'un des arguments soufflés par les cinq grands patrons entourant les deux conseillers fédéraux, lors de leur humiliante visite du 6 août à Washington. Acheter toujours plus de gaz de schiste du Midwest. Objectif: réduire le surplus de 40 milliards du commerce helvétique avec les États-Unis. Considéré par le président américain comme autant de profits réalisés sur le dos de ses concitoyens, il vaut désormais aux produits Swiss made une surtaxe douanière de 39%, dont Berne tente toujours de négocier la révision avec Washington. Une carte limitée à 160 millions La carte du gaz naturel serait l'une des articulations d'un plan proposé par Alfred Gantner, cofondateur de Partners Group, société d'investissement qui a investi des milliards dans les infrastructures gazières aux États-Unis. Le financier zurichois faisait partie de la délégation consultée par Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin. À ses côtés figuraient son associé Marcel Erni, le président du géant pharmaceutique Roche, Severin Schwan, et le patron de Swiss International Air Lines, Jens Fehlinger. Ainsi que Daniel Jaeggi, l'un des fondateurs de Mercuria, la société de négoce d'hydrocarbures basée à Genève, également très présente aux États-Unis. Le contenu qui place des cookies supplémentaires est affiché ici. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Autoriser les cookies Plus d'infos À l'heure actuelle, la proportion du gaz utilisé en Suisse provenant des forages texans dépend de celle circulant dans les tuyaux français, allemands ou italiens. Un cocktail constitué à 32% de gaz naturel liquéfié (GNL) livré par bateau, dont un peu moins de la moitié venant de l'autre côté de l'Atlantique. «L'an dernier, environ 15% des approvisionnements suisses venaient des États-Unis», calcule Gilles Verdan, directeur général de Gaznat, la société assurant l'approvisionnement de la Suisse occidentale. En se basant sur les 4,7 térawattheures de gaz brûlés l'an dernier – ainsi que sur les cours du marché européen de gros –, la valeur des achats de gaz américain par la Suisse a dû tourner entre 165 et 190 millions d'euros en 2024. Les achats supplémentaires requis pour raboter le surplus commercial conspué par l'administration Trump seraient donc considérables. Promesse tentée par Ursula von der Leyen La Suisse est loin d'être la seule à venir avec cette proposition. La Commission européenne a beaucoup misé sur cette carte, lors de la négociation de son accord commercial du 27 juillet. Parmi les clauses du «deal», la promesse d'acheter des «produits énergétiques» au rythme de 250 milliards de dollars par an. «Ces achats vont contribuer à la sécurité énergétique de l'Europe», entonnait Ursula von der Leyen. Cependant, personne ne sait comment. Et pour cause. Ce montant signifierait de multiplier par plus de quatre les commandes d'hydrocarbures américains – et ferait de l'Europe leur principal destinataire. «Même si l'ensemble des exportations américaines de gaz liquéfié est appelé à doubler ces prochaines années, elles ne pourront jamais atteindre 250 milliards de dollars», balayait au début du mois Anne-Sophie Corbeau, chercheuse au Center on Global Energy Policy de l'Université Columbia. Côté européen, «il est impossible d'en acheter autant, sauf à s'approvisionner exclusivement auprès des États-Unis… Ce qui revient à suspendre les contrats de fourniture à long terme avec la Norvège, le Kazakhstan, ou l'Algérie», ajoutait celle qui est l'une des meilleures spécialistes de la scène gazière. Sans compter que l'Europe – comme la Suisse – a pour objectif de brûler moins de gaz, au nom de l'environnement. Gaznat prêt à la mobilisation Retour en Suisse. Pour mettre le gaz dans la balance, le Conseil fédéral devra forcer les sociétés privées gérant l'approvisionnement du pays à se fournir aux États-Unis. S'il n'a pas encore été contacté, le responsable de Gaznat dit se tenir prêt à «soutenir au mieux la Confédération, comme nous l'avons fait lors de la crise énergétique de 2022». Cela compliquerait toutefois ses affaires. «Acheter aux États-Unis nécessiterait de gérer des cargaisons en direct, d'orchestrer leur transport – en développant cette prestation en interne, soit éventuellement en s'alliant avec un partenaire spécialisé», esquisse Gilles Verdan. Sans compter que se tourner, sur ordre, vers ce gaz expédié à grands frais des côtes de Louisiane pourrait faire monter la facture. «Selon le scénario retenu en termes de volumes, cela ne sera pas forcément le cas», tempère le directeur de Gaznat, l'une des trois plus importantes sociétés gazières du pays. À ses yeux, «le problème serait surtout celui d'une dépendance que l'on a toujours évitée, pour des motifs de sécurité d'approvisionnement». Les commandes promises à Donald Trump pourraient conduire, par ricochet, à renoncer à d'autres contrats. Par exemple avec le groupe norvégien Equinor – assurant durant cinq ans jusqu'à 30% des besoins de la Suisse romande – que Gaznat a réussi à décrocher en 2022. À l'époque, la crise du gaz russe avait conduit à la création d'une task force regroupant les sociétés gazières. Toujours en activité, cette dernière sera-t-elle mobilisée pour faciliter un «deal» avec Donald Trump? Cet article vous a plu? Découvrez davantage de contenus dans l'édition actuelle de l'e-paper «Le Matin Dimanche» et dans nos archives. Chaque dimanche matin, retrouvez également votre journal en caissettes près de chez vous. Vous pouvez aussi vous inscrire à notre newsletter. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Se connecter Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps, ainsi que pour le quotidien La Tribune, à Paris. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
3 days ago
- 24 Heures
Les entreprises vaudoises en faveur du nouveau paquet d'accords avec l'UE
Pendant que Donald Trump cogne à la masse sur le libre-échange, le Centre patronal sonde ses membres sur nos relations avec Bruxelles. Publié aujourd'hui à 19h59 Christophe Reymond, directeur général, du Centre patronal. Marie-Lou Dumauthioz En bref: L'été est chaud – au propre comme au figuré – pour les entreprises vaudoises. C'est dans un climat étouffant pour nos relations commerciales que le Centre patronal a présenté vendredi les résultats d'un «sondage représentatif » montrant un soutien à 61% des entreprises aux «Bilatérales III» avec l'Union européenne. Le 1er août, il y a, bien sûr, eu le coup d'assommoir avec des droits de douane à 39%, annoncé par le président américain, Donald Trump. Pour le canton de Vaud, les États-Unis représentaient 21,2% des exportations en 2024. Mais un autre dossier brûlant a été mis sur la table cet été. En juin, le Conseil fédéral a ouvert la consultation sur le nouveau paquet d'accords entre la Suisse et l'Union européenne. L'UE est la première destination des marchandises vaudoises avec 41% des exportations en 2024. «Les entreprises vaudoises ne sont pas isolationnistes» Le Centre patronal a donc sondé ses membres entre la fin juin et le 30 juillet; 551 entreprises, de toutes tailles et de différents secteurs, ont donné leurs réponses. 83% d'entre elles jugent au moins «important» d'entretenir de «bonnes relations» avec l'Union européenne. «Ce n'est pas une grande surprise, les entreprises vaudoises ne sont pas isolationnistes», commente Christophe Reymond, directeur général du Centre patronal. Elles ne sont pas europhiles pour autant. Seules 13% des entreprises vaudoises se disent favorables à une adhésion à l'Union européenne. Le sondage ayant été réalisé juste avant les annonces de Trump, la donne a peut-être changé? «Je n'ai entendu personne, jusqu'à maintenant, nous dire: «Monsieur Trump est tellement désagréable que, décidément, il faut adhérer à l'Union européenne», répond Christophe Reymond. Reste donc la voie bilatérale. Mais ce nouveau paquet d'accords ne fait pas complètement le plein, avec 61% de soutien. «Il y a encore un gros besoin d'informations, note Olivier Rau, directeur du département politique au Centre patronal. Il faudra faire un travail pédagogique, en particulier sur les points où le bât blesse.» Les points en question sont notamment liés à la libre circulation. Une petite majorité des sondés voit d'un bon œil les mesures de protection des salaires (58%) et la nouvelle mouture de la clause de sauvegarde pour contrôler l'immigration excessive (56%). En revanche, 57% des entreprises disent craindre que ce paquet facilite le «tourisme social». Le système dynamique du droit européen recueille, lui aussi, une majorité d'avis défavorables (53%). «Dans les commentaires des sondés, c'est assez frappant de voir qu'il y a un certain nombre de malentendus par rapport à ces questions», relève Olivier Rau. Comme les Suisses ne devraient pas se prononcer avant 2028 sur les Bilatérales III, cela devrait laisser un peu de temps pour lever les «malentendus». Mais Christophe Reymond rappelle que l'on votera l'année prochaine sur l'initiative contre une Suisse à 10 millions: «Si ce texte passe, on peut directement jeter ces accords à la poubelle.» L'accumulation des crises L'horizon est loin d'être dégagé pour nos relations commerciales avec nos voisins directs, comme avec ceux qui se trouvent outre-Atlantique. Le «partenaire» américain est très versatile, cela peut changer du jour au lendemain. «Les déclarations de Monsieur Trump viennent encore s'ajouter à la crise énergétique, au Covid, au franc fort, note le directeur général du Centre patronal. C'est surtout cette accumulation qui est extrêmement pénible pour les entreprises.» Il est souvent répété que l'instabilité est mauvaise pour le commerce. «Au moins avec nos partenaires européens, ce sont des accords, des traités internationaux, souligne Olivier Rau. Ce ne sont pas ces deals que l'on doit faire avec les Américains et dont on ne sait pas jusqu'à quand ils seront valables.» Lire sur les droits de douane de Donald Trump Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Renaud Bournoud est journaliste à la rubrique vaudoise de «24 heures» depuis 2012. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.