
Israël : deux partis ultraorthodoxes quittent le gouvernement de Netanyahou
Coup dur pour Benyamin Netanyahou sur la scène politique israélienne. En moins de trois jours, son gouvernement a été lâché par les deux principaux partis ultraorthodoxes d'Israël. Des membres du gouvernement israélien issus du parti ultraorthodoxe Shas ont en effet annoncé mercredi leur démission pour protester contre l'échec de la coalition au pouvoir à faire adopter une loi exemptant leur communauté du service militaire.
Cette annonce intervient deux jours après que l'autre grande formation ultraorthodoxe, le parti «Judaïsme unifié de la Torah», a claqué à la fois la porte du gouvernement et de la coalition dans le cadre du débat sensible sur la conscription militaire. Ce départ laisse la coalition gouvernementale de Benjamin Netanyahou avec une courte majorité de 61 sièges sur 120 au Parlement. Si le parti Shas l'imitait, Benyamin Netanyahou se retrouverait avec un gouvernement minoritaire et fragile, soutenu par seulement 49 élus sur 120. Mais le parti ultraorthodoxe a déclaré qu'il resterait dans la coalition et ne chercherait pas à renverser le gouvernement de Netanyahou jusqu'à nouvel ordre. «Nous ne coopérons pas avec la gauche», a ainsi déclaré le ministre des Affaires religieuses sortant et membre du Shas, Michael Malchieli, dans un communiqué.
Publicité
Après ces défections, un dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, a exhorté le premier ministre à convoquer des élections anticipées, malgré la guerre en cours contre le Hamas dans la bande de Gaza. «Un gouvernement minoritaire ne peut pas envoyer de soldats au front (...). Ce n'est pas un gouvernement légitime», a déclaré Yaïr Lapid mercredi dans une vidéo. «Il est temps d'organiser des élections, maintenant».
Netanyahou sous pression
Les discussions visant à modifier le texte de loi sur la conscription s'intensifient ces derniers mois, mettant le gouvernement Netanyahou sous pression. La question est d'autant plus clivante depuis près de deux ans, dans un contexte où la guerre à Gaza et les multiples fronts sur lesquels Israël est engagé simultanément au Moyen-Orient (Liban, Syrie, Iran, Yémen) mettent les ressources militaires du pays à rude épreuve.
En vertu d'un arrangement remontant à la création de l'État d'Israël, en 1948, les hommes haredim («craignant dieu») ont bénéficié pendant des décennies d'une exemption militaire de facto, à condition qu'ils se consacrent à l'étude à plein temps des textes saints du judaïsme dans des yeshivas. Cette exemption a été remise en cause par la Cour suprême dans les années 2000, forçant les gouvernements successifs à bricoler des arrangements législatifs temporaires pour contenter les ultraorthodoxes, faiseurs et tombeurs de coalitions.
Benyamin Netanyahou s'efforce donc sortir de l'impasse dans laquelle se trouve le nouveau projet de loi sur la conscription à l'origine de la crise actuelle. Mais il subit des pressions de la part de son propre parti, le Likoud, pour recruter davantage de jeunes haredim dans les rangs de Tsahal et imposer des sanctions aux récalcitrants tandis que pour les deux partis ultraorthodoxes d'Israël, il s'agit d'une ligne rouge. Or le gouvernement de Netanyahou, formé en décembre 2022, tient grâce à une alliance entre le parti du premier ministre, le Likoud (droite), des formations d'extrême droite et des partis juifs ultra-orthodoxes résolus à conserver une exemption de plus en plus mal acceptée par la société israélienne.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
15 minutes ago
- Le Figaro
« Absence de consensus » sur la prise en charge des mineurs trans : les raisons du report de l'avis de la HAS
Réservé aux abonnés Les recommandations du groupe de travail étaient prêtes. Mais l'instance a finalement décidé de détacher le sujet des 16-18 ans de celui des adultes. « Nous constatons qu'il y a un consensus sur les majeurs et qu'on ne retrouve pas le même consensus sur les mineurs. » Vendredi matin, le président de la Haute Autorité de santé (HAS), Lionel Collet, a annoncé que l'instance ne se prononcerait pas avant 2026 sur le sujet inflammable de la prise en charge des mineurs souhaitant entamer une transition de genre. « Les données robustes manquent encore sur les mineurs », a-t-il ajouté. Seules des recommandations sur la réponse systématique aux demandes des adultes ont donc été dévoilées. La HAS a fait le choix « de se donner le temps » sur la question sensible des mineurs de 16-18 ans qui devait à l'origine être traitée en même temps que les recommandations des adultes. La prise en charge de ces adolescents sera ainsi examinée en même temps que celle de tous les autres mineurs, par un groupe de travail spécifique. « Nous allons cadrer le sujet à la rentrée et nous démarrerons nos travaux dès le début d'année 2026 », a précisé…


Le Parisien
an hour ago
- Le Parisien
Bruno Retailleau veut sanctionner des membres de la « nomenklatura algérienne » qu'il accuse de « dénigrer la France »
Bruno Retailleau hausse le ton contre Alger . Dans une interview publiée vendredi dans Le Figaro, le ministre de l'Intérieur affirme que « le consulat algérien de Toulouse a délivré des centaines de passeports à des clandestins ». Il annonce qu'il donnera instruction aux préfets de ne pas reconnaître ces documents pour la délivrance de titres de séjour, jugeant qu'ils ont été attribués dans des conditions contestables. Bruno Retailleau reproche par ailleurs à Alger de ne pas respecter les termes de l'accord bilatéral de 1994, censé faciliter la reprise par l'Algérie de ses ressortissants en situation irrégulière expulsés de France. « Aujourd'hui, c'est l'Algérie qui refuse cette réciprocité », affirme-t-il. Le ministre de l'Intérieur entend également cibler les élites algériennes qu'il accuse de « dénigrement de la France ». Il demande à ses services de préparer « plusieurs mesures pour empêcher la venue, l'établissement ou la circulation en France des membres de la nomenklatura impliqués » dans ces critiques. Bruno Retailleau plaide pour la fin des accords migratoires de 1968, qui offrent aux ressortissants algériens un statut particulier en matière de séjour. Selon lui, s'ils ne sont pas abrogés d'ici la fin du quinquennat, cela devra être fait « après la prochaine présidentielle ». Le ministre de l'Intérieur appelle également à bloquer, au niveau européen, la négociation en cours d'un accord d'association entre l'Union européenne et l'Algérie , estimant que ce texte profiterait « beaucoup plus » à Alger qu'à l'Europe , notamment sur le plan des tarifs douaniers préférentiels. Évoquant la détention en Algérie de deux ressortissants français, l'écrivain Boualem Sansal et le journaliste Christophe Gleizes , le ministre déplore l'échec de la « diplomatie des bons sentiments » et promet de porter un discours plus ferme lors de sa prochaine rencontre avec le président de la République . Enfin, sur la politique migratoire plus largement, Bruno Retailleau affirme avoir proposé au Premier ministre une hausse de 160 millions d'euros des droits de timbre dans le domaine de l'asile et à l'immigration.


Le Parisien
an hour ago
- Le Parisien
Marine Le Pen inéligible en 2027 ? L'incertitude qui empoisonne le RN
Écoutez Code source, le podcast d'actualité du Parisien Sur votre smartphone ou votre tablette, écoutez Code source et abonnez-vous sur : Résumé . Le 31 mars, Marine Le Pen a été condamnée à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat ; condamnation dont elle a fait appel depuis. Or les semaines suivantes, elle refuse d'envisager d'arrêter sa course à la présidentielle et de laisser sa place à Jordan Bardella , le président du RN, à l'élection de 2027. D'abord un sujet tabou dans les rangs du parti, Marine Le Pen finit par reconnaître en juin qu'elle pourrait être empêchée de se présenter. Elle demande alors à Jordan Bardella de « se préparer à l'éventualité » d'être candidat à la prochaine présidentielle, si elle en est empêchée. Pour les dirigeants Les Républicains, la candidature de Marine Le Pen reste malgré tout plus redoutée , forte de son expérience. Dans cet épisode de Code source, Alexandre Sulzer, journaliste au service politique du Parisien, retrace le feuilleton qui a suivi la condamnation à une peine d'inéligibilité de Marine Le Pen, refusant à tout prix de céder sa place à Jordan Bardella. Crédits. Direction de la rédaction : Pierre Chausse - Rédacteur en chef : Jules Lavie - Reporter : Barbara Gouy - Production : Thibault Lambert, Clémentine Spiler et Pénélope Gualchierotti - Réalisation et mixage : Pierre Chaffanjon - Musiques : François Clos, Audio Network - Archives: TF1, BFM TV. À propos de Code source. Code source est le podcast quotidien d'actualité du Parisien. Des histoires racontées par les journalistes de la rédaction ou par celles et ceux qui les ont vécues directement. Un rendez-vous porté par le présentateur Jules Lavie et la reporter Barbara Gouy, à retrouver du lundi au vendredi à partir de 18 heures sur ou sur les principales plates-formes d'écoute. Un commentaire ? Écrivez-nous par courriel à codesource@ ou interpellez-nous sur Twitter ( @codesource )