Le carnet de notes de la mi-saison : Piastri et Norris dominent, Hadjar surprend, Hamilton a le blues tandis que Gasly garde la face
Piastri et Norris : 9/10
On le sentait venir avec leurs performances de l'an dernier, on n'est donc pas étonnés de voir Oscar Piastri et Lando Norris à ce niveau cette saison. Les résultats de l'Australien, moins expérimenté, moins aguerri, sont peut-être un peu plus surprenants, mais on a choisi de donner la même note aux deux pilotes McLaren. Car après 14 courses, ils ne sont séparés que par 9 points, et ont donc quasiment fait jeu égal.
Cela donne 284 points, 6 victoires et 4 poles pour Piastri ; 275 points, 5 succès et 4 poles pour Norris. C'est presque bonnet blanc et blanc bonnet pour les deux rivaux, largement dominateurs cette saison, portés par la meilleure monoplace du plateau, et qui ont pour le moment le droit de se battre en piste. Cela a occasionné un seul accrochage, au Canada. Jusqu'ici, tout se passe plutôt bien dans la maison papaye, et on sait gré à ces deux futurs champions de nous animer la saison. Alors, faites vos jeux, pour le titre : Piastri ou Norris ?
Sauber : 8/10
On était tellement habitués, ces dernières années, à voir Sauber au fond du classement qu'on ne peut être que surpris des performances de l'écurie suisse, 7e avec déjà 51 points après les 14 premières courses (elle n'en comptait que 6 après 8 Grands Prix). Cela sonne comme un renouveau pour Sauber, et comme une mise en bouche agréable pour Audi, qui prendra le contrôle total la saison prochaine.
Le principal fait d'armes de l'équipe, c'est bien sûr la 3e place de Nico Hülkenberg à Silverstone, le premier podium de l'Allemand dans sa carrière en F1, après 239 départs. L'intégration et l'adaptation de Gabriel Bortoleto sont également à souligner. Le rookie brésilien a mis un peu de temps à se mettre dans le rythme, mais il vient d'obtenir trois top 10 en quatre courses, dont une 6e place en Hongrie.
Isack Hadjar : 7/10
Si les débuts en F1 d'Isack Hadjar ont été pour le moins catastrophiques, avec son accident lors du tour de formation en Australie sous la pluie, le pilote Racing Bulls a rapidement fait oublier cette mésaventure pour s'imposer comme le plus impressionnant des rookies. Le Français s'est très vite adapté à la F1, à ses difficultés et ses contingences, tout en restant lui-même, assez frais et honnête dans ses interventions, après avoir réussi, ou manqué une course d'ailleurs.
Il a fini 5 fois dans les points et a notamment connu un très bon passage, entre Imola et Barcelone, avec en exergue sa 6e place à Monaco. Il marque cependant le pas depuis quelques Grands Prix, alors que son coéquipier Liam Lawson se montre de plus en plus compétitif.
Kimi Antonelli : 6/10
Placé dans un top team, à 18 ans, pour ses débuts en F1, Kimi Antonelli a dû effectuer un sacré plongeon dans le grand bain en prenant la relève de Lewis Hamilton chez Mercedes. Et l'Italien s'en sort globalement bien, même si son irrégularité ne lui permet pas (encore ?) de rivaliser avec son coéquipier George Russell.
Mais sa 4e place en Australie, alors qu'il était 16e sur la grille, sa pole du sprint à Miami et bien sûr sa 3e place au Canada parlent en sa faveur. Il a aussi commis quelques erreurs en piste et a connu quelques week-ends difficiles, mais son patron, Toto Wolff, se veut tolérant à son égard : « Malheureusement, notre voiture manque de régularité, ce qui complique son adaptation. »
Alex Albon : 6/10
Discrètement, Alex Albon est en train de réussir sa meilleure saison, et de loin, depuis son arrivée chez Williams en 2022. Le Thaïlandais compte déjà 54 points, soit plus que la somme de ses trois années précédentes avec l'écurie britannique. Albon profite évidemment d'une monoplace qui ne cesse de progresser, mais il fait aussi bien mieux que son nouveau coéquipier, Carlos Sainz, qui, comme son successeur chez Ferrari Hamilton, a du mal à s'adapter dans sa nouvelle équipe et sa nouvelle voiture.
L'ancien pilote Red Bull surfe notamment sur un début de saison impressionnant, avec trois cinquièmes places (Melbourne, Miami et Imola), et il a manqué de peu le podium en Émilie-Romagne. À 29 ans, il semble arrivé à maturité, et pourrait attirer les regards d'écuries plus huppées.
Lewis Hamilton : 4/10
Forcément, l'association entre le pilote et l'écurie, représentant le transfert du siècle en F1, faisait saliver et espérer des lendemains qui chantent. Mais, à part quelques exceptions, comme la victoire sur le sprint en Chine ou quelques 4es places (Imola, Spielberg et Silverstone), la première saison de Lewis Hamilton chez Ferrari n'est pour le moment pas un succès, sur le plan sportif. Charles Leclerc, qui pouvait craindre qu'on lui mette un septuple champion du monde dans les pattes, arrive jusqu'à présent à dominer le Britannique, qui a de plus en plus de mal à cacher son mal-être.
« Il est frustré mais pas démotivé » : Vasseur au soutien d'Hamilton
Son : « Je suis absolument inutile » après sa 12e place en qualifications en Hongrie a beaucoup fait parler. Hamilton commence à traîner sa peine dans le paddock, comme c'était par moments le cas l'an dernier avec Mercedes. Il n'arrive pas à entrer en osmose avec sa monoplace, et ne parvient donc pas à en tirer le meilleur. Mais d'où vient le problème, du pilote ou de la machine ?
Red Bull : 3/10
La note est évidemment injuste pour Max Verstappen, qui fait ce qu'il peut au volant d'une monoplace rétive qui semble de plus en plus difficile à piloter à chaque course, et a tout de même réussi dans ce marasme a signé quelques coups d'éclat, notamment deux victoires, à Suzuka et Imola. Mais elle vient sanctionner une écurie dont l'histoire aura été quoi qu'il arrive marquée par cette saison 2025, avec l'éviction de son Team Principal de toujours, Christian Horner.
Horner remercié par Red Bull
La guerre des clans semble de plus en plus intense chez Red Bull et cela a des conséquences, avec la fuite des cerveaux, et des performances en berne. Sans parler du problème du deuxième pilote : le pauvre Liam Lawson a été dégagé après deux courses, son remplaçant Yuki Tsunoda est en train de couler (aucun top 10 sur les sept dernières courses). On espère juste pour Hadjar qu'il ne sera pas promu avant la fin de la saison dans cette équipe en complète perte de repères, et qui risque fort de finir 4e du Championnat, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 2015.
Alpine : 2/10
Saison après saison, Alpine semble creuser encore un peu plus profond. Et on voit mal comment l'écurie française pourrait éviter la dernière place du Championnat cette année, alors qu'elle avait fini 6e en 2024. Alors que ses rivales progressent, notamment Sauber et Racing Bulls, Alpine régresse. Dans les coulisses, c'est toujours aussi complexe, avec la prise en main de Flavio Briatore, l'arrivée d'un nouveau directeur, Steve Nielsen, et pas mal d'incertitudes sur l'avenir de l'écurie.
Sur la piste, l'A525 est encore moins performante que sa devancière, Jack Doohan a été évincé après six courses et remplacé par Franco Colapinto, qui n'est pas plus rapide. Et Pierre Gasly fait, lui, tout ce qu'il peut pour que son écurie ne se noie pas totalement. Il a inscrit tous les points d'Alpine (20), garde la tête haute lors des interviews mais doit commencer à sérieusement trouver le temps long.

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D'ailleurs, je me souviens, lorsque j'ai pris l'équipe en main en 2008 après la victoire à l'Euro, les gens dans la rue me disaient que c'était le pire moment pour devenir sélectionneur, comme si l'Espagne était en crise ! Nous avions un groupe d'excellents joueurs, un système de jeu bien huilé et ce brin de chance propre aux grandes équipes, malgré deux forfaits majeurs : celui de Carles Puyol, notre leader de vestiaire, et de David Villa, notre buteur. Les mois précédents, il y avait eu une série de matches tendus entre le Barça et le Real et cela a perturbé le groupe, même si les turbulences venaient principalement de l'extérieur. Ce n'était agréable pour personne, que - et je donne juste un exemple - un joueur comme Alvaro Arbeloa puisse avoir un mauvais geste envers Sergio Busquets lors d'un Clasico, ou l'inverse. Si votre vestiaire est divisé, c'est très difficile de gagner. Il y a donc eu des discussions pour apaiser la situation et nous en sommes sortis renforcés, notamment car Iker Casillas, l'un des leaders du Real Madrid, et Xavi, le capitaine du FC Barcelone, ont fait un pas l'un vers l'autre. Ils ont même reçu le prix Prince des Asturies cette année-là, très reconnu en Espagne, pour avoir agi en faveur de l'union du vestiaire. Je me souviens aussi avoir dit à Sergio Ramos et Gerard Piqué, nos deux défenseurs centraux, que s'ils se comportaient bien tous les deux, nous serions champions. C'est amusant car devant eux il y avait une autre paire Real-Barça, avec Busquets et Xabi Alonso, qui étaient aussi très complémentaires. » LE PLAN DE JEU « Fabregas en faux 9 pour gêner la relance de Pirlo » « Lors de notre entrée dans la compétition en phase de groupes, l'Italie nous a dominés (1-1). Honnêtement, je pense qu'ils auraient mérité de gagner, même si nous avons miraculeusement égalisé. Le joueur adverse qui me préoccupait le plus, c'était Andrea Pirlo, le métronome de cette équipe. J'ai donc décidé de jouer à chaque fois contre eux avec Fabregas en faux 9, pour gêner sa relance. Tout le monde disait qu'on jouait avec six milieux, sans attaquant, mais si vous regardez l'équipe, hormis les centraux - et encore ! - et Alvaro Arbeloa, tous les autres étaient des joueurs portés vers l'avant. Jordi Alba, qui n'était pas là au Mondial 2010, a joué un rôle vital côté gauche. Devant, Fabregas, Silva et Iniesta permutaient en permanence, avec intelligence. Les gens pensaient qu'on ne pouvait pas jouer sans 9, comme on ne peut pas jouer sans gardien, mais je savais que Fabregas était capable de nous faire marquer. Vous remarquerez que nous avons marqué quatre buts le jour où nous avons joué avec seulement des milieux, sans vrai attaquant ! 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C'était un succès sportif mais aussi la preuve que nous pouvions gagner en équipe, avec des joueurs originaires de toute l'Espagne. J'ai aussi pensé à tous les Espagnols, sans doute heureux de ce nouvel exploit. Pas seulement de notre victoire mais aussi de la manière et de notre comportement sur le terrain. Au cours de mon cycle à la tête de la sélection, durant lequel j'ai dirigé 114 matches (87 victoires, 10 nuls, 17 défaites) si je ne me trompe pas, nous n'avons eu qu'un joueur expulsé : Gerard Piqué, en fin de rencontre face au Brésil (0-3), lors de la Coupe des Confédérations 2013. Et pas à la suite d'un geste violent mais sur une faute qui trahissait un sentiment d'impuissance. Après ce sacre à l'Euro, on s'est demandé comment on pouvait régénérer ce groupe, mais le "problème" qu'on a eu, en quelque sorte, c'est que tous évoluaient alors dans les meilleurs clubs du monde. Comment vouliez-vous les écarter ? 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158 de QI, Nadal, Pokémon... 6 choses à savoir sur Térence Atmane, nouvelle sensation du tennis français
PORTRAIT - Grosse surprise du Masters 1000 de Cincinnati, le Français de 23 ans révèle enfin son plein potentiel. Voici tout ce qu'il faut savoir sur Térence Atmane, qui vient de battre le numéro 4 mondial à Cincinnati. Térence Atmane est en train de secouer le monde du tennis. Le Français enchaîne les succès au Masters 1000 de Cincinnati. Le dernier en date : une victoire face au quatrième mondial Taylor Fritz, demi-finaliste à Wimbledon et vainqueur à Stuttgart. De son côté, le natif de Boulogne-sur-Mer végétait jusqu'ici à la 136e position au classement ATP mais va intégrer le top 100 à l'issue de ce tournoi. Partez à la découverte d'un joueur aux caractéristiques peu communes. Diagnostiqué HPI «Je peux faire des choix qui paraissent exceptionnels pour certaines personnes, mais qui pour moi paraissent vraiment cohérents et logiques.». Voilà comment Térence Atmane décrivait l'impact de son QI de 158 sur son jeu il y a quelques mois dans une interview accordée au média Dicodusport . Le Boulonnais a également évoqué les côtés négatifs de cette particularité auprès de Behind the raquet : «Cela peut m'amener à faire le mauvais choix parce que je deviens nerveux ou que je commence à trop réfléchir» notait le futur membre du top 100. Le Français tient quand même à rassurer : «En dehors des terrains, je suis quelqu'un de très calme, très posé, très gentil. Il y a vraiment une personnalité sur le court, et une autre en dehors. Sur le court, je suis très expressif, j'aime beaucoup faire le show devant des grosses ambiances, c'est vraiment ce qui m'anime». Publicité Un coup droit à la Nadal Difficile de recevoir meilleur compliment lorsqu'on est joueur de tennis. Le coup droit de Térence Atmane a été comparé à celui de l'illustre espagnol Rafael Nadal, quatorze fois vainqueur à Roland-Garros. Le directeur technique national chargé du haut niveau à la FFT (Fédération française de tennis), Ivan Ljubicic, s'est même dit «fan» du tricolore avant d'assurer que Richard Gasquet, qui vient de prendre sa retraite lui avait dit : «Il y a eu Rafa (Nadal), mais après, personne d'autre que Terence n'a ce coup droit lourd comme ça. Mais il n'arrive pas encore à gérer sa dépense énergétique mentale. Terence a beaucoup de boulot devant lui», indiquait le Croate. Autre comparaison flatteuse, en 2023, Atmane était le deuxième joueur du circuit avec le meilleur pourcentage de succès dans ses tie-breaks (74%), juste derrière la légende Novak Djokovic, maître de l'exercice (76%). Le Français a remporté 26 de ses 35 jeux décisifs cette année-là. Le président du club de tennis de Boulogne-sur-Mer, où il est toujours licencié, révélait même : «Plus il y a d'enjeu et d'ambiance, plus ça le stimule. Cette statistique dans les tie-breaks, ce n'est pas un hasard». Il faut dire que son mètre 93 est également un bel atout, qu'il sait parfaitement mettre à profit, surtout au service. À lire aussi Tennis : «Victoria est spéciale», la coach de Mboko encense la Canadienne Grand collectionneur de cartes Pokémon Térence Atmane est un grand fan de Pokémon. Il en collectionne les cartes depuis... 2007, il n'avait alors que cinq ans. Le tricolore a même assuré posséder «une des plus grandes collections de France» avant de préciser d'où lui venait cette passion : «quand j'étais petit, je regardais Pokémon à la télé. C'est venu assez naturellement, à l'école et tout ça. Les gens en parlaient et c'était déjà connu dans le monde à ce moment-là». Le Boulonnais a révélé posséder plus de 10.000 cartes. Atmane a même confié une anecdote savoureuse qui a changé sa vie à ce sujet : «Je jouais toute la journée. Un jour, ma mère est rentrée à la maison et m'a dit 'assez de jeux vidéo, je vais t'acheter une raquette de tennis, allons à un club pour essayer', depuis je n'ai jamais arrêté de jouer au tennis». L'intuition féminine sans doute. «Il insultait les arbitres» Une des grandes caractéristiques d'Atmane est sa sensibilité. Il l'a reconnu lui-même à plusieurs reprises, il a du mal à gérer ses émotions. Son entraîneur de l'époque Robin Boulé notait qu'il «pétait les plombs à droite, à gauche. Ce n'était pas volontaire mais il cassait des raquettes, insultait les arbitres... C'est comme ça que ça disjonctait chez lui. On a surtout travaillé la stabilité émotionnelle car c'est un joueur hyper-émotif». Le principal intéressé évoquait aussi cette lutte contre lui-même en mai 2024 : «On a beaucoup travaillé et on s'est énormément remis en question durant l'intersaison avec mon coach. J'ai senti quelques déclics mentaux». Cela ne l'a pas empêché de perdre le contrôle à Roland-Garros l'année dernière. Le Français s'énervait alors en lançant un «oh non Térence, c'est quoi cette merde ?» ou encore un «mais la chatte qu'il a sérieux», faisant référence à la prétendue chance de son adversaire Sebastian Ofner ce jour-là. Il a ensuite dégoupillé en frappant une balle en direction des tribunes «à pleine puissance» selon l'Autrichien. Une spectatrice avait alors été touchée au genou. Loin de faire son mea culpa, le colérique tricolore ne s'était même pas excusé auprès de la dame en question. Le juge-arbitre ne l'a pas disqualifié, estimant que ce n'était «pas assez», ce qui n'a pas évidemment pas plu à Ofner : «Si tu fais quelque chose comme ça, tu dois être puni. Sur le circuit Challenger, tu prends des amendes incroyables pour quasi rien. Et là, tu es en Grand Chelem, sur la plus grande scène, et tu peux faire ce que tu veux», regrettait-il, amer. Publicité Ivan Ljubicic a même défendu Atmane après coup : «Parfois, il perd la tête, le focus, le fil. Il a tous les outils pour jouer à un niveau très intéressant. Je parle de top 30, top 20. Il est tellement explosif et si fort physiquement. Techniquement, il a tout. Avec son coup droit de gaucher et le topspin qu'il possède...» Des qualités indéniables mais un tempérament qui interroge toujours. Viré par son équipementier Asics En octobre 2024, Térence Atmane avait déjà fait parler de lui... pour une mauvaise raison. Le Français avait été remercié par son équipementier japonais et soutien Asics. Dans un message publié sur Instagram, il n'avait pourtant affiché aucune rancune : «c'était un plaisir pour moi de représenter cette famille. Même si vous m'avez viré, je ne peux pas me plaindre de cette décision. J'espère que vous avez profité de voir à quel point j'ai évolué mentalement après cette semaine, car ce n'est que le début d'un nouveau Moi...», un bon présage. Atmane n'a donné aucune explication claire mais le fait qu'il soit rentré sur le court du Masters 1000 de Shanghai avec des chaussures de la marque Nike n'est sans doute pas étranger à cette décision d'Asics. Le Boulonnais s'est récemment remémoré cette situation : «je n'ai aucun sponsor en dehors de Tecnifibre pour les raquettes. L'an dernier, je me suis fait virer par Asics. Depuis, j'achète mes vêtements comme tout le monde, idem pour les chaussures. Je n'ai pas d'agent, je fais mon truc tout seul dans mon coin». Le même entraîneur que Richard Gasquet Un point commun unit le néo-retraité Richard Gasquet au jeune fougueux Térence Atmane, leur entraîneur. Guillaume Peyre a coaché le Biterrois de 2008 à 2009 en entoure désormais le natif de Boulogne-sur-Mer, qu'il tente de canaliser. L'ancien sixième mondial aurait d'ailleurs pu arrêter sa carrière face à son compatriote s'il n'avait pas caqué, peut-être saisi par l'enjeu, à Roland-Garros cette année. 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