
Des chevaux pour renforcer le lien police-population à Antony et Sceaux
Cette brigade, composée de deux cavaliers, s'inscrit dans une stratégie de présence renforcée sur le terrain. « Nous voulions avant tout accroître la visibilité de la police municipale, dans une logique de prévention et de dialogue avec les habitants. La police montée nous est apparue comme un excellent levier, à la fois dissuasif et propice au lien avec la population », souligne Saïd Ait-Ouaraz, maire adjoint chargé de la prévention et de la tranquillité publique à Antony. Un atout non négligeable : les chevaux permettent aussi d'accéder à des zones peu praticables en véhicule. « Dans nos communes, certains secteurs, comme la coulée verte qui relie Paris à Massy, sont très fréquentés par les piétons et les cyclistes mais difficilement accessibles en voiture. Le cheval s'y impose naturellement comme un vecteur efficace de présence policière », ajoute Philippe Laurent.
Convention d'un an
Le dispositif repose sur une convention d'un an, renouvelable, signée entre les deux communes. Un investissement initial d'environ 20.000 euros a été consenti par chacune d'elles pour le lancement de cette brigade inédite dans le sud des Hauts de Seine. La patrouille équestre se compose de deux agents municipaux expérimentés et titulaires a minima d'un galop 5- un par ville - qui interviendront ensemble, à raison de quatre jours maximum par mois, sur des créneaux de cinq heures, équitablement répartis entre Antony et Sceaux. Les montures, deux trotteurs français, sont louées à un centre équestre et regagnent leur écurie en dehors des services.
Le cheval comme médiateur
Dès leurs premières sorties, les chevaux ont rencontré un accueil favorable de la part des habitants. « Ils rendent le contact entre les agents et le public plus facile, les enfants veulent les caresser. Cette patrouille est appelée à jouer un rôle important en matière de médiation et de dialogue avec les habitants », poursuit Saïd Ait-Ouaraz. Outre leur rôle de proximité, les cavaliers seront également mobilisés lors de grands événements locaux - marchés, fêtes, manifestations sportives - et pourraient, à terme, intervenir dans le cadre d'opérations spécifiques telles que « Tranquillité vacances », destinées à surveiller les habitations en l'absence de leurs occupants. « Le cavalier, très en hauteur, peut facilement voir ce qui se passe au-delà du portail ou de la clôture qui entoure les jardins », souligne l'élu.
Le recours à des brigades équestres n'est pas une première en France. « Près de 10 % des villes françaises en sont équipées », indique le maire adjoint, citant les exemples de Franconville (Val-d'Oise), Le Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), Orléans (Loiret) ou encore Tours (Indre-et-Loire).
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