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Trois défilés de la Fierté sur fond de controverses

Trois défilés de la Fierté sur fond de controverses

La Presse6 days ago
Ébranlée par les controverses, Fierté Montréal a clôturé ses festivités dimanche après-midi avec son traditionnel défilé à Montréal. Au même moment s'est déroulé celui de la Fierté Indomptable, qui se voulait plus politique et revendicateur. La veille, celui de la Fierté radicale s'est terminé en échauffourée avec les policiers.
Le défilé de la Fierté Montréal
Le défilé de la Fierté Montréal s'est mis en branle à 13 h à l'angle de René-Lévesque et Metcalfe, et a emprunté le boulevard Rene-Lévesque avant de s'achever au niveau de la rue Alexandre-DeSève.
INFOGRAPHIE FOURNIE PAR FIERTÉ MONTRÉAL
Le parcours du défilé de la Fierté Montréal
Des dizaines d'organismes ont célébré leur Fierté, mêlant danses, bulles de savon et tenues multicolores, à la grande joie des spectateurs qui étaient nombreux à s'amasser le long des barrières. Le défilé a réuni environ 12 000 participants, ainsi que 400 employés et 300 bénévoles. Selon les premières estimations des organisateurs, environ 150 000 personnes y ont assisté, malgré la chaleur accablante.
« On est là pour le fun, mais aussi pour soutenir la cause », a soutenu Juliette Savoie, venue accompagnée de ses deux amis, Marianne Pinet et Frédéric Labelle. « Il faut continuer de lutter pour nos droits, surtout avec ce qui se passe avec Trump, ça nous inquiète beaucoup. »
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Le défilé de Fierté Montréal
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Le défilé de Fierté Montréal
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Le défilé de Fierté Montréal
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Le défilé de Fierté Montréal
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Le défilé de Fierté Montréal
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Mais le défilé de Fierté Indomptable, qui se préparait à deux rues de là, était sur toutes les lèvres, rappelant que tout n'était pas rose dans ce tableau presque parfait.
« C'est dommage qu'il y ait deux défilés. Normalement, c'est un moment joyeux, qui est fait pour rassembler. Et toutes ces polémiques, je trouve ça vraiment dommage », confie Julie Buisson, une spectatrice rencontrée dans le public.
« Les deux ont leur place, mais je trouve qu'il y aurait de l'amélioration à faire du côté de Fierté Montréal, pour ce qui est d'écouter leurs communautés », avance Eddy Bourgeois, un autre spectateur.
Controverses
Fierté Montréal a été secouée ces derniers mois – et ces derniers jours – par plusieurs controverses liées au conflit israélo-palestinien.
Lui reprochant de ne pas prendre clairement position en faveur de la Palestine, plusieurs organismes ont claqué la porte de la Fierté en mai dernier pour lancer leur propre évènement : Fierté Indomptable, qui a décidé d'organiser son propre défilé au même moment que celui de Fierté Montréal.
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, LA PRESSE Le défilé de Fierté Indomptable s'est amorcé à la Place des Arts vers 14 h 50, et s'est achevé peu avant 17 h au niveau du square Dorchester.
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, LA PRESSE Le défilé de Fierté Indomptable s'est amorcé à la Place des Arts vers 14 h 50, et s'est achevé peu avant 17 h au niveau du square Dorchester.
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, LA PRESSE Le défilé de Fierté Indomptable s'est amorcé à la Place des Arts vers 14 h 50, et s'est achevé peu avant 17 h au niveau du square Dorchester.
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, LA PRESSE
Le défilé de Fierté Indomptable s'est amorcé à la Place des Arts vers 14 h 50, et s'est achevé peu avant 17 h au niveau du square Dorchester.
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Fierté Montréal a ensuite exclu deux groupes pro-Israël de son défilé en raison de « propos haineux », avant de se rétracter. Entre-temps, le 4 août dernier, alors que le festival battait déjà son plein, l'organisme a annoncé la démission du président de son conseil d'administration, Bernard Truong.
Le défilé s'est déroulé presque sans heurt. Quelques individus ont tenté de l'arrêter au niveau de la délégation rassemblant deux groupes pro-Israël, Ga'ava גאווה et le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), mais ils ont échoué et se sont rapidement dispersés.
Une femme a également été maîtrisée et arrêtée par les policiers après avoir jeté de l'urine sur un manifestant de cette délégation.
PHOTO CHLOÉ BOURQUIN, LA PRESSE
Une femme a été maîtrisée et arrêtée par les policiers après avoir jeté de l'urine sur un manifestant de la délégation rassemblant deux groupes pro-Israël, Ga'ava גאווה et le Centre consultatif des relations juives et israéliennes.
« À part ces deux évènements, ça a vraiment bien été », a indiqué Julien Corona, porte-parole du CIJA. Quant au fait qu'il y ait deux défilés, « le plus important, ça reste notre combat commun pour les communautés LGBTQ+ », a-t-il rappelé.
« On marche pour parler de l'importance des droits et libertés pour les personnes issues de la communauté LGBTQ2IA+, pour célébrer la liberté de genre, d'orientation sexuelle et d'expression ! », s'est réjouie la mairesse de Montréal, Valérie Plante, dans une conférence de presse qui s'est tenue peu avant le départ.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
La mairesse de Montréal, Valérie Plante
Elle a précisé qu'il s'agissait pour elle de son dernier défilé de la Fierté en tant que mairesse de Montréal. Elle était accompagnée de Steven Guilbeault, ministre fédéral de l'Identité et de la Culture canadiennes, et de Martine Biron, ministre provinciale des Relations internationales et de la Francophonie.
De son côté, le défilé de Fierté Indomptable s'est amorcé à la Place des Arts, au coin Maisonneuve et Saint-Urbain, vers 14 h 50, et s'est achevé peu avant 17 h au niveau du square Dorchester.
IMAGE TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DU CENTRE DE SOLIDARITÉ LESBIENNE
Le parcours du défilé de Fierté Indomptable
Un autre défilé qui tourne mal
Samedi soir, un troisième défilé a également eu lieu à Montréal : celui de la Rad Pride, ou Fierté radicale, qui célèbre une fierté « festive et radicale ancrée dans la révolte, la mémoire et la solidarité ». Selon les manifestants, environ 200 personnes ont commencé à marcher vers le Village vers 21 h 45, depuis la place Émilie-Gamelin, avant que la manifestation ne soit « attaquée par le SPVM ».
« De nombreux coups de matraque et du poivre de cayenne ont été utilisés », est-il indiqué dans un communiqué envoyé par l'organisation de la manifestation. « Le droit de manifester est de moins en moins respecté et où la violence envers les manifestant.e.s est de plus en plus présente », dénonce-t-elle.
« Lorsque les manifestants ont commencé à marcher, il y a eu une bousculade avec les policiers et des objets ont été lancés aux policiers, dont des feux d'artifice », indique Manuel Couture, porte-parole du SPVM. « Les policiers ont commencé des manœuvres de dispersion quelques minutes plus tard. »
Selon la police, les manifestants auraient brisé une vitrine et allumé un feu de poubelle. Aucune arrestation n'a été effectuée, mais une enquête a été ouverte.
Avec Marek Cauchy-Vaillancourt, La Presse
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