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Les six internats les plus chers au monde sont en Suisse

Les six internats les plus chers au monde sont en Suisse

24 Heures05-08-2025
La Suisse abrite les établissements privés les plus onéreux du monde, selon un récent classement. Entre cours de survie et cuisine étoilée, ces écoles attirent l'élite internationale. Publié aujourd'hui à 10h31
C'est en Suisse que se trouvent les six écoles privées les plus chères du monde. Elles attirent notamment par des hébergements de luxe, comme ici, l'Aiglon College à Chesières (VD).
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La Suisse a toujours séduit les familles royales et les ultrariches du monde entier. Ces derniers apprécient le respect de leur vie privée, passent volontiers leurs vacances de ski dans les Alpes et inscrivent leurs enfants dans des internats prestigieux alliant luxe et éducation de prestige.
Notre pays compte en effet de nombreux internats d'élite, qui attirent par leur excellence académique, leur environnement international réunissant élèves et enseignants du monde entier, ainsi que leurs prestations exclusives: cours de voile, entraînement à la survie ou cuisine étoilée.
Cette année, dix établissements helvétiques figurent dans le Spear's School Index , le classement des meilleures écoles privées publié par le magazine de luxe britannique «Spear's». Fait encore plus remarquable: la Suisse détient les six premières places des internats les plus chers au monde. Quatre de ces établissements se situent dans le canton de Vaud. Les voici par ordre croissant de leurs frais de scolarité annuels. 6. Le Lyceum Alpinum
Le Lyceum Alpinum trône dans les hauts du village de Zuoz (GR).
YouTube Lyceum Alpinum Zuoz
Lieu: Zuoz (GR)
Prix: 122'400 dollars américains par an
Célèbres diplômés: Chris von Rohr (musicien suisse), Karlheinz Böhm (acteur et philanthrope)
Fait amusant: l'internat a été fondé à l'origine comme un établissement d'altitude pour les «garçons faiblissants».
Décence, ordre et respect: voilà quelques-uns des piliers sur lesquels le Lyceum a été fondé en 1904. Son campus se dresse à Zuoz, au cœur du panorama montagneux de l'Engadine, et rassemble douze bâtiments. L'école dispose notamment de courts de tennis, de patinoires, d'une médiathèque, d'une salle de sport ainsi que de salles de théâtre et d'art.
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Chaque jour, quelque 340 élèves âgés de 12 à 19 ans y travaillent dur. Ils viennent du monde entier pour y obtenir la maturité suisse ou un diplôme international. Plus de la moitié d'entre eux ne dorment toutefois pas sur place. La plupart des jeunes habitent en effet le canton des Grisons. Lorsque leurs parents sont en déplacement professionnel, ils peuvent néanmoins, eux aussi, séjourner à l'internat pour une durée limitée. 5. L'école internationale La Garenne
Station de ski ou internat de luxe? La Garenne International School est située au cœur des Alpes vaudoises.
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Lieu: Villars-sur-Ollon (VD)
Prix: 133'300 dollars américains par an
Diplômés célèbres: inconnus. La Garenne accorde une grande importance à la sphère privée.
Fait amusant: L'école offre non seulement un foyer à ses élèves, mais également des parents. Les «House Parents» veillent à ce que les enfants se sentent parfaitement à l'aise.
Ce bijou est lui aussi niché dans un «paysage alpin à couper le souffle». Dans ce petit village vaudois de Villars-sur-Ollon , quelque 200 élèves âgés de 4 à 18 ans suivent leur scolarité. L'enseignement se déroule en anglais, mais la vie à l'internat est bilingue. Les pensionnaires vivent dans des chalets et la devise de l'établissement est «Be happy and never, never, never give up».
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L'école propose par ailleurs une prestation très particulière: moyennant un supplément, des photographes de l'établissement documentent la vie des enfants à l'internat. 4. Le Collège Alpin Beau Soleil
Le Collège Alpin Beau Soleil ressemble à l'image que l'on se fait d'un internat de luxe.
Laurent Crottet
Lieu: Villars-sur-Ollon VD
Prix: 138'500 dollars américains par an
Célèbres diplômés: Charlotte Gainsbourg, Marie Cavallier (princesse du Danemark), Félix de Luxembourg (prince du Luxembourg)
Fait amusant: tout récemment, le collège a été «ravi d'annoncer» que le dernier ajout à sa flotte était un autocar Mercedes-Benz flambant neuf.
Cet internat est également situé dans le village de Villars-sur-Ollon. L'enseignement n'y est toutefois pas dispensé dans des chalets, mais dans un bâtiment majestueux qui – avec beaucoup de bonne volonté – évoque un peu Poudlard . Environ 300 enfants âgés de 11 à 18 ans et originaires de plus de 50 pays y étudient. Leurs journées suivent un rythme strict. Après le petit-déjeuner servi à 7 h 30, les cours alternent avec les heures d'étude et les activités de loisirs. En semaine, les pensionnaires ne sont réellement libres qu'entre 16 h 15 et 17 h. Les plus âgés bénéficient d'une heure de liberté supplémentaire entre 21 h et 22 h, avant d'aller se coucher.
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Mais ce n'est peut-être pas aussi ennuyeux qu'il y paraît. Le collège mise aussi sur des aventures en plein air comme l'alpinisme et le canyoning. L'école offre donc, par petites touches, une dose d'adrénaline à ses élèves. 3. L'Aiglon College
À l'Aiglon College, les élèves du monde entier sont logés dans des logements modernes de style chalet.
Aiglon
Lieu: Chesières (VD)
Prix: 163'800 dollars américains par an
Célèbres diplômés: la princesse Tatiana de Grèce et du Danemark, Patricia Gucci (femme d'affaires italienne et fille de l'entrepreneur de mode Aldo Gucci)
Fait amusant: l'école accorde une grande importance à l'apparence soignée de ses élèves. Les poils sur le visage et les couleurs de cheveux non naturelles sont tabous.
Fondée en 1949, l'école accueille aujourd'hui environ 480 élèves âgés de 7 à 18 ans. Elle se trouve dans le village idyllique de Chesières, près de Villars-sur-Ollon (oui, encore!). L'internat mise sur une éducation globale, qui privilégie le développement de l'esprit, du corps et de l'âme. Des expéditions régulières constituent ainsi une part importante de la philosophie de l'établissement.
Les enfants partent régulièrement en expédition.
Instagram
Qu'il s'agisse de ski de randonnée et de raquettes en hiver ou de camping et de kayak en été, les enfants sont censés «sortir de leur zone de confort» et «grandir en relevant des défis», comme le précise l'école sur son site internet. En outre, l'établissement propose des extras imbattables tels que des cours de ski avec l'athlète américaine Lindsey Vonn, des cours de musique sur des pianos à queue Steinway et plusieurs hébergements modernes de style chalet.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. 2. L'Institut Le Rosey
On dirait un OVNI, mais il abrite la salle de concert de l'institut Le Rosey. Le Paul & Henri Carnal Hall a été conçu par le célèbre architecte Bernard Tschumi et a coûté environ 50 millions de dollars.
Laurent Gillieron
Lieu: Rolle (VD)/Gstaad (BE)
Prix: 167'000 dollars américains par an
Célèbres diplômés: Albert II (prince de Monaco), Sean Lennon (fils de John Lennon), Dodi Al-Fayed (producteur de films et ami de la princesse Diana)
Fait amusant: une fois leur diplôme en poche, les élèves ont accès aux coordonnées très exclusives des illustres anciens élèves.
Il n'est pas étonnant que cet internat soit surnommé l'école des rois. Depuis sa fondation en 1880, de nombreuses familles royales y ont envoyé leurs enfants. L'établissement séduit notamment par son enseignement bilingue français-anglais. Autre atout: durant l'été, les quelque 480 élèves évoluent sur un domaine de 28 hectares à Rolle, près du lac Léman, où ils peuvent pratiquer l'équitation, la voile et le tennis. L'hiver venu, les jeunes de 8 à 18 ans s'installent à Gstaad pour skier.
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L'école ne se contente pas de proposer des activités ludiques, elle impose aussi des règles strictes: le repas de midi se prend en tenue correcte, les garçons devant porter blazer et cravate. Quand un adulte entre dans une salle, les élèves se lèvent par respect. 1. L'Institut auf dem Rosenberg
L'institut est situé dans un parc privé de 100'000 mètres carrés.
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Lieu: Saint-Gall
Prix: 183'000 dollars américains par an
Célèbres diplômés: Gunter Sachs (entrepreneur et play-boy), Mario J. Molina (chimiste mexicain et lauréat du Prix Nobel)
Fait amusant: Le Rosenberg se considère comme une «école du futur». Les élèves y sont préparés aux «défis du XXIe siècle» dans des laboratoires futuristes et des jardins climatiques.
«0,0045» – ce chiffre figure sur un poster dans l'une des salles de l'internat. Il représente le pourcentage de la population mondiale qui a les moyens de fréquenter cette institution saint-galloise vieille de 133 ans. Un rappel quotidien du privilège dont jouissent les quelque 300 élèves issus de plus de 50 nations. Ils bénéficient d'un emploi du temps sur mesure avec des cours comme le japonais, la robotique et l'entraînement à la survie, sans oublier l'escrime et le tir à l'arc.
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Les repas sont préparés par des cuisiniers provenant de restaurants étoilés au guide Michelin. Les chambres sont installées dans d'élégantes villas Art nouveau, avec leurs parquets en cerisier et leurs salles de bains en marbre.
Traduit de l'allemand par Olivia Beuchat
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Lisa Füllemann est journaliste au sein de la rubrique Société. Elle couvre également l'actualité au Newsdesk de Tamedia. Elle a étudié l'histoire et la littérature allemande à l'Université de Zurich. Plus d'infos Alice Britschgi est stagiaire au «Tages-Anzeiger». Elle a étudié la germanistique, la linguistique évolutionnaire et la théorie de la photographie à Zurich, Helsinki et Berlin. Plus d'infos @alice_in_butter
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Dès octobre, Twiliner proposera des voyages de nuit depuis la Suisse vers Barcelone ou Amsterdam. Pour environ 150 francs, les passagers voyageront dans de véritables lits homologués. Publié aujourd'hui à 18h31 Les bus Twiliner offrent 21 places de couchettes pour des voyages de nuit vers Amsterdam, Barcelone et d'autres capitales européennes. DR En bref: S'allonger, dormir et se réveiller le lendemain matin au cœur de Barcelone ou d'Amsterdam, c'est la promesse de Twiliner , une start-up suisse qui lancera dès octobre une nouvelle offre de bus de nuit. Contrairement aux cars longue distance classiques, la compagnie ne propose que 21 places. Elles se transforment en véritables couchettes, comme en classe affaires dans un avion. Twiliner: au départ de Zurich, Berne et Bâle Dès octobre, Twiliner proposera plusieurs liaisons nocturnes au départ de la Suisse vers des villes européennes . Selon le site internet, le voyage de Zurich à Barcelone coûtera 156 francs (départ à 19 h 30, arrivée à 9 h 45). Pour le trajet Bâle-Amsterdam, Twiliner demandera 150 francs (23 h-9 h 45). Il faudra débourser le même montant de 156 francs pour la liaison Berne-Barcelone (21 h 15-9 h 45). Les autres destinations proposées sont Rotterdam, Bruxelles, Luxembourg et des localités du nord-est de l'Espagne. Contrairement à Flixbus , Twiliner occupe une niche de marché, avec un confort nettement supérieur. Tandis que Flixbus mise sur des prix attractifs et un taux de remplissage élevé, Twiliner vise une clientèle prête à payer davantage pour bénéficier d'un lit et d'un voyage de nuit plus confortable. Les deux entreprises appliquent un modèle commercial similaire. Elles n'exploitent pas directement les bus, mais collaborent avec des compagnies de transport établies, comme Staf Cars. Ces dernières roulent aussi bien pour Flixbus que pour Twiliner. La concurrence reste donc plutôt indirecte. Elle ne vise pas la même clientèle, mais répond à des besoins différents sur des trajets identiques. Quand le confort d'un bus-couchettes rime avec sécurité Les lits du bus Twiliner ont été développés durant plusieurs années, en collaboration avec la Haute école spécialisée bernoise. Les passagers sont allongés confortablement et en toute sécurité dans un sac de couchage spécial conçu pour les protéger en cas d'accident. Couchette dans le bus Twiliner: les sièges se transforment en lits, sac de couchage de sécurité inclus. DR Selon Twiliner, les sièges répondent à des critères d'homologation stricts. Ils proviennent de l'entreprise suisse Lantal. La société de transport a testé différents groupes cibles. Si les touristes devraient être les premiers intéressés par la liaison vers Barcelone, les voyageurs d'affaires pourraient aussi être séduits par la ligne vers Amsterdam. L'entreprise identifie une centaine de villes européennes à fort potentiel, chacune générant au moins 2000 voyageurs par jour. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Questions en suspens sur le modèle de Twiliner Malgré le caractère innovant du concept, on reste prudent. La durée du trajet, plus de treize heures jusqu'à Barcelone , risque de décourager les voyageurs, notamment les hommes d'affaires. Il est également plus difficile de garantir la ponctualité sur les routes que dans le transport ferroviaire ou aérien. Le fondateur de l'entreprise, Luca Bortolani, se montre confiant, mais avec quelques réserves: «Nous devons croître rapidement, sinon le modèle commercial ne sera pas viable.» Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan Transports de nuit et bus-couchette Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Edgar Schuler est journaliste pour la rubrique suisse de Tamedia à Zurich. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Droits de douane: boycotter les produits US a-t-il un impact?
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Droits de douane: boycotter les produits US a-t-il un impact?

Coca-Cola, Netflix, McDonald's – Faut-il boycotter les produits américains en Suisse? Face aux droits de douane imposés par Donald Trump, certains consommateurs se détournent des marques américaines. Une riposte qui peut toutefois pénaliser l'économie helvétique. Sabrina Bundi Face aux droits de douane imposés par les États-Unis, de plus en plus de consommateurs boycottent les produits américains. Rahel Zuber Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : De nombreux consommateurs suisses envisagent de boycotter les produits américains en réponse aux droits de douane. Les entreprises américaines en Suisse emploient majoritairement des travailleurs et des fournisseurs locaux. Selon une étude américaine, seules 27% des campagnes de boycottage sont véritablement efficaces. Le conseiller national du Centre Reto Nause a récemment annoncé qu'il renonçait aux burgers et au Coca-Cola et qu'il privilégiait les produits suisses comme les röstis ou le jus de pomme. De plus en plus de consommateurs envisagent eux aussi de bannir les produits américains de leur quotidien pour protester contre les droits de douane imposés par Donald Trump. Une enquête menée fin mai par le distributeur en ligne Galaxus révèle que plus de 60% des Européens se disent prêts à boycotter le «Made in USA». Pour beaucoup, le boycott des produits américains est la seule façon d'agir concrètement. Sur les forums en ligne et les réseaux sociaux, on trouve des listes pour orienter les achats vers des marques européennes plutôt qu'américaines. Mais ces mesures sont-elles vraiment utiles? Environ 15% des participants à l'enquête menée auprès des lecteurs de Tamedia se disent sceptiques quant à l'efficacité d'un tel boycott. Plusieurs personnalités politiques, représentants du monde économique et experts se sont déjà prononcés sur la question. Christoph Mäder, président de la faîtière economiesuisse, a déclaré à SRF que la Suisse n'était ni suffisamment grande ni suffisamment influente pour avoir un véritable impact. La conseillère nationale du Centre Elisabeth Schneider-Schneiter, interrogée par «Blick», estime que le boycott des marques américaines peut avoir une valeur symbolique, mais qu'il ne constitue pas un levier politique concret. Pour Barbara Antonioli Mantegazzini, professeure d'économie à la Scuola universitaria professionale della Svizzera italiana, le boycott permet d'exercer une pression citoyenne et d'alimenter les débats publics. Mais elle souligne également que ces actions peuvent avoir des effets indésirables. Elles peuvent par exemple menacer les emplois locaux. Coca-Cola, McDonald's et Netflix Coca-Cola Suisse illustre bien ce cas de figure. Selon son site internet, environ 80% des produits vendus en Suisse sont fabriqués dans le pays. Les sites de production se trouvent à Dietlikon (ZH) et à Vals (GR). De plus, 95% des ingrédients proviennent de fournisseurs suisses. C'est notamment le cas des betteraves sucrières, qui sont cultivées par des agriculteurs locaux. Au total, l'entreprise emploie environ 650 personnes en Suisse. McDonald's Suisse met en avant un modèle similaire. Selon son site internet, 86% des ingrédients proviennent de fournisseurs suisses. Le géant du burger, qui possède des filiales dans plus de 100 pays, fonctionne sur le principe de la franchise. Concrètement, plus de 90% des restaurants McDonald's en Suisse sont exploités par des entrepreneurs indépendants liés par un contrat de licence. Netflix en est un autre exemple. Depuis la révision de la loi sur le cinéma adoptée en 2022, les plateformes de streaming comme Netflix doivent réinvestir 4% de leurs recettes brutes réalisées en Suisse dans la production nationale. En 2024, ces plateformes ont généré un chiffre d'affaires de 752 millions de francs, selon l'agence de presse Keystone-SDA. Elles doivent donc investir 30,1 millions pour la création cinématographique suisse. Pour Barbara Antonioli Mantegazzini, «un boycott suisse de Coca-Cola, de McDonald's ou de Netflix aurait peu de chances d'influer sur la politique américaine». En revanche, il pourrait entraîner des suppressions d'emplois et une baisse des subventions pour la culture en Suisse. «L'impact économique se ferait ressentir en premier lieu dans notre pays», souligne-t-elle. Le boycott, vraiment efficace? Pour qu'une campagne de boycottage soit véritablement efficace, elle doit être ciblée, organisée et s'inscrire dans une stratégie globale. C'est la conclusion d'un article de «Knowledge of Wharton», le journal de la Wharton School, une école de commerce rattachée à l'Université de Pennsylvanie. Si ces conditions ne sont pas respectées, l'impact économique est généralement limité. Selon cette étude, seules 27% des campagnes de boycottage sont véritablement efficaces. Dans la plupart des cas, les ventes se stabilisent rapidement. L'article cite l'exemple du boycott du vin français par les États-Unis en 2003. Si les ventes ont chuté de 26% à court terme, elles ont retrouvé leur niveau initial au bout de six mois seulement. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Se connecter Sabrina Bundi travaille depuis 2023 à la rubrique Zurich Politique & Economie. La journaliste grisonne a étudié la germanistique et le romanche aux universités de Berne et de Fribourg. Plus d'infos @sabrina_bundi Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

La chaleur risque de rendre de nombreux logements inhabitables
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24 Heures

time2 hours ago

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La chaleur risque de rendre de nombreux logements inhabitables

En Suisse, les bâtiments sont conçus pour l'hiver, mais les étés seront bientôt le plus grand défi. La Confédération mise sur des solutions pragmatiques. Publié aujourd'hui à 17h08 Les jours de canicule, la chaleur s'accumule dans les habitations. La végétation apporte un peu de fraîcheur. Ivan Smuk En bref: En période de canicule, une chambre bien isolée et orientée au nord permet de dormir au frais. Mais bientôt, de nombreuses personnes n'auront plus cette chance. En effet, dans les décennies à venir, une grande partie des logements suisses deviendront inhabitables en raison de la chaleur. Le nombre de jours de canicule , où la température dépasse les 30 degrés, a déjà quintuplé au cours des vingt dernières années. Dans des villes comme Zurich, on pourrait compter, d'ici à la fin du siècle, jusqu'à cinquante jours de canicule par an. À cela s'ajouteraient 45 nuits tropicales , où le thermomètre ne descend pas en dessous des 20 degrés. Ces prévisions réjouiront peut-être les amateurs de fortes chaleurs. Néanmoins, lorsque la température intérieure dépasse 24 degrés, les taux de mortalité augmentent de manière significative et la qualité du sommeil se dégrade. Dans les bureaux, la productivité des employés atteint son maximum à 21 degrés, puis diminue à chaque degré supplémentaire. La nécessité d'intervenir sur les logements suisses est connue depuis 2017. À l'époque, une simulation effectuée sur un bâtiment Minergie moderne à Bâle avait mis en évidence l'ampleur du problème. En 1990, on ne comptait que vingt-sept heures de surchauffe par an. Pour 2060, l' Office fédéral de l'énergie (OFEN) en prévoit, selon les scénarios, entre deux cent sept et plus de neuf cents. Ces simulations sur le réchauffement des espaces intérieurs ont été réalisées par la Haute École de Lucerne (HSLU). Heures de surchauffe En Suisse, le calcul des heures de surchauffe se base sur le seuil de confort estival. Dès que la température intérieure dépasse 26 degrés, la pièce n'est plus considérée comme agréable. La norme de construction fixe la limite à cent heures de surchauffe par an pour les bâtiments neufs, et à quatre cents heures pour ceux ayant fait l'objet de rénovations partielles. Les bâtiments suisses sont-ils adaptés aux fortes chaleurs, qui affectent en premier lieu les personnes âgées et les jeunes enfants? Interrogés à ce sujet, les offices fédéraux concernés expliquent ne pas disposer de données, faute de statistiques. L'OFEN renvoie pour sa part à la Haute École de Lucerne. La Suisse compte 1,8 million de bâtiments résidentiels, dont près de 1 million de maisons individuelles. Les immeubles collectifs comptent 4,8 millions de logements. Selon Sabine von Stockar, de l'association Minergie, le plus grand potentiel d'amélioration se trouve dans les bâtiments administratifs, les écoles et les habitations. En dehors de Minergie, qui a certifié 60'000 maisons jusqu'à présent, il n'existe aucun contrôle de qualité indépendant sur les températures intérieures des logements. La Confédération ignore combien de logements seront touchés La question de la chaleur est depuis longtemps au cœur des préoccupations des maîtres d'ouvrage et des architectes. Les normes de construction visant à protéger contre la chaleur estivale ont déjà été durcies à plusieurs reprises, en raison du réchauffement climatique. Une nouvelle révision est d'ailleurs en cours. En exploitant toutes les options de construction – orientation au nord, isolation de l'enveloppe des bâtiments et dispositifs de protection solaire comme les auvents –, les logements au nord des Alpes pourraient conserver une température agréable sans système de refroidissement. Mais ces solutions sont encore peu utilisées, souligne Gianrico Settembrini, de la Haute École de Lucerne. «Les nouvelles constructions sont encore trop souvent conçues pour l'hiver. Elles sont orientées sud avec de grandes baies vitrées.» Selon lui, il faut concevoir les bâtiments en pensant aussi au confort estival, ce qui est possible sans sacrifier la lumière naturelle. Systèmes de refroidissement Pour concevoir les bâtiments de demain de manière à éviter tout risque sanitaire lors des vagues de chaleur, l'équipe de la HSLU, dirigée par Gianrico Settembrini, travaille désormais sur la base de scénarios climatiques futurs, et non plus sur des données historiques. Leurs simulations, réalisées dans l'hypothèse d'un réchauffement climatique modéré à l'horizon 2060, révèlent un besoin d'action important dans toutes les régions du pays. La dernière modélisation climatique détaillée menée par la HSLU se base sur un bâtiment entièrement optimisé selon les normes actuelles de construction et les standards Minergie. Elle intègre également toutes les mesures simples d'isolation thermique. Avec des températures nocturnes supérieures à 24 degrés dans le centre de Zurich, le bâtiment utilisé pour la modélisation devient un véritable piège à chaleur. Sans système de refroidissement, il ne serait plus possible de limiter les surchauffes à cent heures, même dans le scénario le plus optimiste. Dans le pire des cas, on atteindrait neuf cent vingt-deux heures de surchauffe par an. Dans ces conditions, personne ne voudra plus vivre dans ce logement d'ici quelques décennies. Dans le centre de Berne, de Bâle et de Lausanne, la barre des cent heures de surchauffe est franchie dans tous les scénarios. Dans le cas le plus extrême, on dépasse partout les mille heures de surchauffe. À Davos, en revanche, les valeurs restent sous ce seuil. Au Tessin, elles le dépassent déjà aujourd'hui. Rotations de locataires à cause de la chaleur Dans une étude complémentaire, l'OFEN a fait élaborer des mesures concrètes de refroidissement. Selon cette étude, à l'avenir, la location d'un logement pourrait dépendre de sa capacité à rester habitable en été: «Une rotation des locataires est probable si les températures sont trop élevées.» Cette perspective apporte un éclairage nouveau au débat actuel sur les économies prévues dans le cadre du Programme Bâtiments de la Confédération et des cantons. De nombreux immeubles anciens devront être rénovés s'ils veulent encore attirer des locataires dans les années à venir. Il y a urgence. «Compte tenu du long cycle de vie des bâtiments, il est essentiel de mettre en place dès aujourd'hui des mesures permettant d'adapter le parc immobilier aux changements climatiques à venir», soulignent les experts. En plus des solutions de refroidissement déjà connues pour limiter la chaleur à l'intérieur des bâtiments, il faut développer de nouvelles approches. L'étude de l'OFEN met l'accent sur les solutions de refroidissement qui agissent à proximité ou directement sur le corps humain. Elles sont considérées comme des compléments pragmatiques lorsque les mesures de construction ne suffisent plus et constituent, à ce jour, la proposition la plus concrète formulée par la Confédération. Les climatiseurs à forte consommation d'énergie sont tabous en Suisse. Toutefois, à l'échelle mondiale, leur nombre devrait quadrupler d'ici à 2050 pour atteindre 5,7 milliards d'unités, selon l'Agence internationale de l'énergie. Solutions pour réguler la température du corps Image thermographie d'un lit avec surmatelas, dans la chambre climatique de la HSLU. Le refroidissement est assuré par les tuyaux remplis d'eau (en foncé sur l'image). DR Les systèmes de refroidissement pour lits font circuler de l'eau fraîche à travers des surmatelas ou des tuyaux intégrés dans un sac de couchage, afin de réguler la température du corps. Selon l'OFEN, ils sont très efficaces et offrent le confort thermique d'une pièce à 21 degrés. Au cours d'une expérience menée dans une pièce à 30 degrés, avec une eau refroidie à 13 degrés, 11 kg d'eau ont suffi pour assurer huit heures de fraîcheur. Si l'eau est ensuite utilisée pour la chasse d'eau, cela n'entraîne aucune consommation supplémentaire. Surmatelas avec système de tubes capillaires. L'espacement réduit entre les tubes permet d'obtenir un fort effet de refroidissement grâce à une eau légèrement refroidie. DR Les dispositifs refroidissants portatifs, aussi appelés wearables , se portent généralement au poignet. Ils possèdent une face refroidie par un système électrique, qui absorbe la chaleur de la peau. D'après l'étude, ils peuvent abaisser la température ressentie de 2 degrés. La journée, lorsque la température intérieure est élevée, ils peuvent rendre les heures de surchauffe plus supportables. Les ventilateurs abaissent localement la température de 2 à 3 degrés durant la journée, mais leur effet est limité la nuit, car les personnes sont généralement couvertes. Les textiles rafraîchissants – comme le polyéthylène nanoporeux ou les tissus thermorégulants – améliorent l'évacuation de la chaleur corporelle. Ils peuvent diminuer la température ressentie de 2 à 4 degrés. La bataille politique sur le type de refroidissement dans lequel la Suisse doit investir ne fait que commencer. Les solutions centralisées, comme le géocooling, sont vues comme un choix à la fois économe en énergie, écologique et économique. Elles sont également adaptées aux nouvelles constructions et aux rénovations. Ce procédé transfère la chaleur vers un réseau thermique existant ou, via une pompe à chaleur, dans le sol grâce à des sondes géothermiques. En hiver, cette énergie stockée peut être utilisée pour chauffer le bâtiment. L'OFEN souligne que les systèmes de refroidissement agissant directement sur le corps présentent un fort potentiel économique et écologique. Ils pourraient donc s'imposer comme une solution efficace contre les chaleurs estivales. Traduit de l'allemand par Laura Antonietti. Plus sur le réchauffement climatique Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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