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Aussi impressionnant et implacable que Woods, Scottie Scheffler est bien le digne successeur du « Tiger »

Aussi impressionnant et implacable que Woods, Scottie Scheffler est bien le digne successeur du « Tiger »

L'Équipe20-07-2025
« À la Woods », sans surprise, ni suspense, l'Américain Scottie Scheffler a écoeuré la concurrence pour remporter le British Open et coffrer son quatrième Grand Chelem, le second cette année après le PGA Championship.
Avec la froideur d'un équarrisseur au visage durci par une barbe taillée à la pince à épiler, qui laisse paraître de rares sourires et guère plus de grimaces quand une micropoussière vient chatouiller la mécanique de son swing, aussi implacable que peu académique, Scottie Scheffler a piétiné le parcours du Royal Portrush (- 7 total), écoeuré la meute de ses poursuivants (4 points d'avance) et réduit au silence tout un peuple qui s'était pris à rêver d'une improbable remontada de son héros, Rory McIlroy (7e à 7 coups). Par une douceur printanière sans un pet de vent, il n'y a pas eu une once de folie dimanche, et le triomphe attendu du numéro 1 mondial a ressemblé à s'y méprendre à ceux de ses trois Majeurs précédents, les Masters 2022 et 2024 et le PGA Championship il y a deux mois à Quail Hollow.
Ce n'est sûrement pas un hasard si ce golfeur phénoménal de 29 ans, qui en paraît presque dix de plus et s'impose déjà comme un des plus grands joueurs de fers de tous les temps, a remporté son premier British Open en empilant une 10e victoire de rang après avoir été en tête au matin du dernier tour, soit la plus longue série depuis les 37 succès d'affilée de Tiger Woods de cette manière.
Quatre fois Scheffler a été leader d'un Majeur au club-house le samedi soir, quatre fois il s'est imposé le lendemain. Ce taux de conversion maximal ne laisse guère de place aux palpitations cardiaques mais l'envoie sur l'orbite du « Tigre » et ses quatorze premiers Monuments conquis sans être revenu de l'arrière, lui qui a gardé le meilleur pour la fin, lors de sa dernière danse au Masters 2019.
« Tirer le meilleur de moi-même au quotidien, c'est ce qui m'amuse le plus »
Scottie Scheffler
On pourrait multiplier les comparaisons statistiques de tous ordres avec la légende du golf. Mais s'il se rapproche à grands pas de son écrasante domination, le champion olympique aux 147 semaines à la première place mondiale (contre 683 pour son aîné), fait face à une concurrence bien plus sauvage qu'au virage des années 2000. Comme Woods, Scheffler plante les drapeaux tel un joueur de PlayStation. Comme son prédécesseur au sommet du jeu, il avale les mètres de putts les yeux fermés dès qu'il se trouve dans la zone de vérité de 0 à 2,5 m (97 % de réussite à Portrush) ou dans celle des tueurs de sang-froid (78 % à moins de 5 m).
Ses progrès fulgurants sur des greens où il n'a pas toujours été si à l'aise, racontent un bourreau de travail, moins naturellement talentueux que Woods, mais obsédé par une quête de perfection maladive. « Je ne me soucie pas des victoires ou des défaites, dit-il. Je ne me pose pas en début de saison pour me dire que je veux gagner X fois tel ou tel Majeur ou tournoi. J'ai des rêves et des aspirations qui me tiennent à coeur, mais au bout du compte, j'essaie de rester dans le présent en m'entraînant dur chaque jour. Tirer le meilleur de moi-même au quotidien, c'est ce qui m'amuse le plus. Mais si je commence à me projeter trop loin dans le futur, je deviens un peu procrastinateur. C'est comme ça que j'étais à l'école. »
On imagine un élève studieux et imperturbable, comme dimanche quand McIlroy, parti juste devant lui, souleva les premières clameurs de la foule dès son birdie au 2. Le Texan d'adoption y riposta par un birdie d'entrée et ainsi de suite pour conserver une avance qui culmina à huit coups sur son poursuivant le plus proche, avant un double bogey au 8, son seul du tournoi, qui fit passer un semblant de frisson sous l'échine des amateurs de suspense. Un nouveau birdie chirurgical au 9 siffla la fin de la récré, tandis que le chahut venait du fond de la classe, de bien trop loin pour l'inquiéter, mais d'une brochette de G.I. déchaînés.
De Bryson DeChambeau, revenu de la 144e place jeudi soir après son 78, à la 10e dimanche (!) à la faveur d'un ébouriffant 64, meilleur score du jour, à Wyndham Clark et Rickie Fowler (65), en passant par Harris English (66), seul 2e devant le surprenant Chris Gotterup, les Américains s'en donnèrent à coeur joie, histoire de montrer à l'Europe qu'il faudra sortir les couteaux en Ryder Cup, à Bethpage fin septembre.
Là-bas dans la banlieue de New York, Scheffler sera au centre de l'attention d'un public qu'on annonce bouillant. Un rôle qui ne le séduit pas forcément. « Il ne se soucie pas d'être une superstar, dit son compatriote texan Jordan Spieth. Il ne transcende pas le jeu comme Tiger l'a fait. Il ne s'adresse pas nécessairement à un public autre que celui des golfeurs. Il ne veut pas faire les choses que beaucoup d'entre nous font et veut juste s'éloigner du jeu, en séparant sa vie personnelle de son métier. Sa particularité, c'est surtout sa différence de personnalité avec toutes les autres superstars de l'ère moderne et peut-être de tous les sports. Personne ne lui ressemble. »
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