
Tour de France : Vingegaard et les Visma ont eu tout faux
Jonas Vingegaard
va redescendre du bus. Comme chaque jour de grosse chaleur et de dur labeur. Voilà grosso modo ce que les journalistes cuisant sur le bitume d'Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées) se disent à 18h20. 18h55, toujours rien, dans le flot des coureurs de retour un sifflet à la bouche des cimes pyrénéennes. Ah si, ce mot du responsable presse qui glisse que Jonas ne redescendra pas.
Le
Tour
semble plié, on le savait déjà depuis une bonne heure et
cette attaque de Tadej Pogacar
à quelques hectomètres décochée dès le début de l'ascension. Mais visiblement Jonas Vingegaard l'est aussi.
Pas d'humeur à composer
, comme ces dernières semaines. Cette fois, il est à terre. Que le Danois cède du terrain faisait partie des scénarios envisagés au départ d'Auch. Mais pas dans de telles proportions 2′10′' sur l'étape et 3′31′' au général), pas aussi rincé.
C'est la 12e fois que le double vainqueur (2022, 2023) fait deuxième derrière Pogacar sur une étape de la plus grande course au monde. Pour ne pas qu'il y en ait de 13e, ou du moins qu'elle n'arrive pas trop vite, ne faudrait-il pas changer de stratégie ? Beaucoup dans le peloton le pensent et ne sont pas privés de le dire au sommet Hautacam. « Les gars de Visma lui ont donné un
assist
, ils doivent arrêter de faire ça. Tadej est juste plus fort que Jonas », a balancé
Remco Evenepoel
. Traduisez « assist » par passe décisive dans la bouche de l'ancien prodige du foot.
« Je ne comprends pas du tout la stratégie des Visma, ils ont roulé bizarrement, appuie
Guillaume Martin-Guyonnet
, désormais 14e au général. Peut-être qu'il aurait mieux valu rester compact et tenter une journée pour rien plutôt que de laisser des mecs comme Matteo Jorgenson se faire lâcher. »
L'Américain a terminé l'étape dix minutes derrière. On l'a vu à la peine dès la montée du Soulor après avoir roulé à l'avant en début de journée.
Lui qui voulait gagner à la loyale
, fier de ne pas avoir profité de la chute de Pogi vingt-quatre heures plus tôt, c'est raté. Il était au cœur de la tactique du harcèlement, au même titre que Simon Yates. Tous deux ont en fait dit stop alors que Pogacar bénéficiait encore des sacrifices de Tim Wellens et Jhonatan Narvaez.
Pogacar a d'ailleurs choisi de placer son uppercut à ce moment précis. Quand Vingegaard s'est retrouvé officiellement en solitaire à douze kilomètres de la fin. Comme pour signifier que le ballon de baudruche venait d'éclater et que la fête était finie
dès le premier round
, sans sommation.
Puisque Vingegaard n'a pas voulu parler, tenons-en nous aux déclarations de son directeur sportif Grischa Niermann. Du moins à cette phrase déjà prononcée lors du Critérium du Dauphiné le mois dernier, quand
l'odeur de roussi avait déjà bien embaumé la pièce
. « Ce n'est pas la fin du monde. »
Soit. C'est en revanche la fin d'un monde. Celui où son poulain faisait encore office de concurrent crédible. Cette fois, il n'est même plus un faire-valoir, juste un témoin sommé de regarder derrière lui. Les Lipowitz, Onley, Vauquelin, Evenepoel… Toute cette tribu qui se tient en deux minutes et trente-quatre secondes. Ou comment ce 17 juillet 2025, un rétroviseur s'est incrusté sur le guidon du leader de la Visma.
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