
Le retour à la normale pourrait prendre jusqu'à dix jours
Les avions d'Air Canada devraient redécoller en soirée, mardi, à la suite d'une entente de principe entre le plus important transporteur aérien au pays et le syndicat qui représente 10 000 de ses agents de bord. Les turbulences ne sont toutefois pas terminées pour les voyageurs : le retour à la normale risque de prendre jusqu'à dix jours.
Ce qu'il faut savoir Une entente de principe a été conclue mardi matin entre Air Canada et le syndicat représentant 10 000 de ses agents de bord ;
Les vols reprendront mardi, mais le retour à la normale pourrait prendre 10 jours ;
Les agents de bord d'Air Canada avaient déclenché une grève samedi matin et la compagnie aérienne avait répliqué avec un lock-out ;
La ministre de l'Emploi, Patty Hajdu, avait aussitôt ordonné samedi aux deux parties de reprendre leurs activités, mais dimanche, le syndicat avait indiqué qu'il allait défier l'ordre d'Ottawa ;
Lundi, le Conseil canadien des relations industrielles avait déclaré la grève « illégale ».
« Au cours de ce processus, certains vols seront annulés […] jusqu'à ce que l'horaire soit stabilisé », souligne l'entreprise, dans un communiqué où elle confirme un accord avec ses salariés.
Cette entente de principe survient après trois jours de débrayage et des négociations qui se sont déroulées dans la nuit de lundi à mardi. Selon la composante Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), l'accord est intervenu peu après 4 heures, mardi matin.
« La grève est terminée, souligne le syndicat. Nous avons une entente de principe que nous vous présenterons. Nous devons informer nos membres que nous sommes tenus de coopérer pleinement à la reprise des activités. »
En raison de l'impasse avec ses agents de bord, dont la convention collective était venue à échéance le 31 août dernier, Air Canada avait annulé près de 2320 vols internationaux et domestiques, d'après la firme de données Cirium.
Malgré une entente de principe, qui devra être avalisée par les membres du SCFP, d'autres annulations sont à prévoir, prévient le transporteur à la feuille d'érable rouge.
« La reprise d'un grand transporteur comme Air Canada est une tâche complexe, affirme son président et chef de la direction, Michael Rousseau, dans un communiqué. Le rétablissement complet de nos activités pourrait prendre une semaine ou plus. »
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE
Des manifestants sur place aux abords de l'aéroport Montréal-Trudeau, lundi.
Les détails de l'accord entre l'employeur et la partie syndicale n'ont pas été divulgués. La compagnie aérienne affirme que « pendant toute ratification ou selon le processus d'arbitrage exécutoire, une grève ou un lock-out n'est pas envisageable, ce qui signifie que les clients peuvent planifier, réserver et voyager avec Air Canada en toute confiance ».
Ottawa était intervenu dès le début du conflit de travail en évoquant les répercussions pour les voyageurs.
La ministre fédérale de l'Emploi, Patty Hajdu, avait invoqué l'article 107 du Code canadien du travail pour demander au Conseil canadien des relations industrielles d'imposer un arbitrage exécutoire – un processus où les conditions de travail sont imposées par un tiers, comme un arbitre. Cette démarche est contestée devant les tribunaux.
Malgré une ordonnance du tribunal administratif fédéral qui qualifiait la grève d'« illégale » et qui exhortait les agents de bord à reprendre le travail, le SCFP avait décidé de poursuivre le débrayage.
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Je reviens à l'exemple européen : il y a quelques années, quand mon vol Montréal-Paris assuré par Air France a décollé en retard, j'ai eu droit à une indemnité de 600 $ sur simple présentation d'un formulaire à mon arrivée à l'aéroport Charles de Gaulle. Sur un vol d'Air Canada, même liaison, même retard, j'aurais probablement eu droit à une simple bouteille d'eau. Les autorités européennes considèrent que le passager aérien est un être humain dont le temps a une valeur : elles pénalisent les transporteurs qui gaspillent le temps des passagers avec des indemnités en argent sonnant. Au Canada, c'est tout le contraire. Au Canada, Air Canada est catinée par des gouvernements complaisants depuis toujours. D'un côté, les agents de bord d'Air Canada avaient bien le droit d'exercer leur droit de grève, rien à redire. De l'autre côté, Air Canada a pleinement utilisé son droit de négocier de mauvaise foi en sachant que Papa Ottawa va intervenir au nom de la santé économique du pays en forçant un retour au travail via le Code canadien du travail… Je n'invente pas cette mauvaise foi : le PDG d'Air Canada l'a admis publiquement : la stratégie du transporteur était d'attendre qu'Ottawa invoque le Code Canadien du travail pour forcer les agents de bord à cesser leur grève et demander à un arbitre du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) de décréter les conditions de travail (2). Et si on reste dans le registre des droits : le passager canadien n'en a à peu près aucun, si on le compare au passager européen. Les derniers jours l'ont encore démontré, avec tous ces passagers coincés partout dans le monde sans le début d'un signe de vie d'Air Canada. Le passager-bétail d'Air Canada a ces jours-ci toutes les misères du monde à contacter le transporteur pour savoir quand il pourra revenir au pays. 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