
Droits de douane : l'Allemagne salue l'accord avec Washington qui «évite une escalade inutile»
Le chancelier allemand Friedrich Merz a salué dimanche l'accord commercial entre les États-Unis et l'UE prévoyant des droits de douane de 15% sur les exportations européennes, estimant qu'il permet d'«éviter une escalade inutile dans les relations commerciales transatlantiques». «Nous avons ainsi pu préserver nos intérêts fondamentaux, même si j'aurais souhaité davantage d'allègements dans le commerce transatlantique», a déclaré dans un communiqué le chancelier, alors que les États-Unis sont le premier partenaire commercial de l'Allemagne.
«Cet accord a permis d'éviter un conflit commercial qui aurait durement touché l'économie allemande», ajoute M. Merz, se disant notamment soulagé pour l'industrie automobile «où les droits de douane actuels, qui s'élèvent à 27,5 %, seront presque divisés par deux, passant à 15%». «C'est précisément dans ce domaine que la réduction rapide des droits de douane revêt une importance capitale», selon le dirigeant de la première économie européenne.
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Outre l'automobile, pilier de l'industrie allemande, les secteurs de la chimie et des machines dépendent particulièrement des exportations vers les États-Unis. Le chancelier conservateur exprime à la Commission européenne son «soutien total pour les négociations qui vont maintenant s'engager sur les détails de l'accord». Dans une réaction distincte, le ministre allemand des Finances Lars Klingeil a dit qu'être parvenu à une solution négociée avec Washington était «une bonne chose dans un premier temps». «Nous allons maintenant évaluer le résultat des négociations et ses répercussions sur l'économie et l'emploi en Allemagne», a-t-il ajouté.
L'Italie reste prudente
Rome également a salué dimanche soir l'accord commercial, estimant qu'il évite une guerre commerciale, tout en restant prudent dans l'attente de connaître les détails. «L'accord entre l'UE et les États-Unis met un terme à une phase d'incertitude et évite une guerre commerciale. Nous examinerons tous les détails», a écrit sur X Antonio Tajani, chef de la diplomatie italienne.
Même son de cloche chez la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, en visite en Ethiopie pour un sommet de l'ONU sur la sécurité alimentaire. «Je considère comme positif qu'il y ait un accord mais tant que je ne vois pas les détails, je ne peux pas formuler un jugement meilleur», a-t-elle dit à Addis Abeba, citée par les médias italiens.
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Il s'agit, selon Donald Trump, de rééquilibrer les échanges entre les États-Unis et ses partenaires, qui «profitent» d'après lui de la première puissance économique. «Des milliards de dollars, provenant en grande partie de pays qui ont profité des États-Unis en se frottant les mains, vont commencer à affluer aux États-Unis», avait déjà claironné le dirigeant quelques minutes avant l'échéance. Publicité Des surtaxes de 15% à 41% Ces surtaxes se situent dans une large fourchette, comprise entre 15% et 41%. L'Union européenne (UE), le Japon ou la Corée du Sud, qui comptent parmi les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, sont désormais concernés par un taux d'au moins 15%. Avant l'entrée en vigueur de ces nouvelles taxes, le taux effectif moyen appliqué aux produits entrant dans le pays était de 18,4%, le plus élevé depuis 1933, selon le centre de recherche Budget Lab de l'Université Yale. 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