« Mon rêve, c'était de jouer à l'OM » : Riyad Mahrez raconte son amour pour Marseille
Rendez-vous honoré au Sofitel Baltimore dans le XVIe arrondissement de Paris, le débardeur ajusté, l'oeil vif, Riyad Mahrez (34 ans) descend du van en nous feintant presque du regard... Juste avant de rejoindre son club saoudien d'Al-Ahli, le capitaine de l'équipe d'Algérie avait envie de prendre la parole.
« Vous avez remporté la Ligue des champions asiatique avec Al-Ahli, en mai. C'est votre quinzième trophée en carrière. Qu'est-ce que cela représente pour vous ?Ce n'est pas une fin en soi. Sur ces deux premières années (à Al-Ahli), c'était important pour moi de gagner quelque chose avec cette équipe. Al-Ahli n'avait jamais gagné la Ligue des champions asiatique, ce succès a eu encore plus d'impact pour le club et les fans. Ça me tenait d'aller chercher cette C1, parce qu'ils ont déjà gagné des Championnats mais jamais dominer le continent asiatique.
« Les cinq grosses Ligues européennes sont devant, et après on peut commencer à rivaliser avec les autres Ligues »
A propos du niveau Championnat saoudien
Cristiano Ronaldo estime que le Championnat saoudien fait partie des cinq meilleurs Ligues au monde. Êtes-vous d'accord avec lui ?Non, je pense que les cinq grosses Ligues européennes sont devant, et après on peut commencer à rivaliser avec les autres Ligues. Nous ne sommes pas trop loin, je pense. Après, le but, ce n'est pas d'être le meilleur Championnat du monde dès maintenant. Nous sommes sur une vision à long terme. Ceux comme moi qui sont arrivés, on est là au début de cette aventure, nous sommes un peu comme des précurseurs. Nous les aidons à rendre cette Ligue plus forte. Et franchement, sur mes deux saisons, j'ai senti une progression dans les équipes, les entraîneurs, les tactiques et l'organisation. Ils essaient d'y arriver, et je pense qu'ils vont y arriver. Ils mettent les moyens et ils le veulent réellement.
Votre club aimerait recruter Lionel Messi à partir de décembre, à la fin de son contrat avec l'Inter Miami. Avez-vous envie de jouer avec lui ?Oui, j'ai entendu ça... En tant que footballeur, c'était un de mes exemples. C'est un footballeur exceptionnel. Je ne sais pas si ça va arriver, mais si cela devait être le cas, ce serait incroyable pour des joueurs comme nous d'avoir le meilleur joueur de tous les temps, enfin pour moi, et qu'il soit dans notre collectif.
Le football européen vous manque-t-il ? Envisagez-vous un retour ?Ça m'effleure parfois l'esprit. Parce que je suis un amoureux du très haut niveau. Ça me manque. À partir du moment où j'ai pris la décision, je dois trouver mon challenge et ma motivation en Arabie saoudite. Franchement, je m'y plais bien. Comme j'ai dit, nous faisons partie du projet. Nous sommes là pour amener de la fraîcheur, de l'expérience et du professionnalisme. Ceux qu'ils veulent aussi, c'est avoir des meilleurs jeunes en Arabie saoudite. Et que leur sélection nationale soit forte.
« Chacun fait comme il veut. Si tu te sens algérien, tu viens jouer pour ton pays. Tu viens défendre le drapeau. Si tu ne te sens pas algérien, vaut mieux le dire dès le début »
Vous avez évolué au Havre, Leicester et Manchester City. Dans quel autre club européen auriez-vous aimé jouer ?Depuis que je suis petit, j'ai toujours eu envie de jouer à Marseille. C'était mon rêve. J'étais un amoureux de l'OM. Tous les joueurs qui sont passés : Drogba, Niang, Nasri, Ribéry... Mon rêve était de jouer au Vélodrome en Ligue 1. Mon parcours a été tout autre...
Islam Slimani a ouvert le débat récemment sur le choix de la nationalité sportive. Il a notamment déploré le fait que certains joueurs choisissent l'Algérie comme plan B. Comment voyez-vous les choses ?Moi, je suis un peu comme Islam. Chacun fait comme il veut. Si tu te sens algérien, tu viens jouer pour ton pays. Tu viens défendre le drapeau. Si tu ne te sens pas algérien, vaut mieux le dire dès le début.
Il ne faut pas jouer la montre ?Oui, jouer la montre, ce n'est pas forcément bien. Pour les joueurs, les supporters qui attendent...
Les choix de coeur sont-ils encore possibles ?Oui, c'est encore possible. Avant, c'était un peu plus dur, mais maintenant, on a montré qu'on pouvait jouer dans une sélection africaine tout en arrivant dans des grands clubs. Il n'est plus nécessaire d'attendre de signer dans un gros club pour rejoindre une sélection africaine. Les joueurs l'ont montré. »
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Après 15 étapes, aucun Français n'a encore levé les bras sur le Tour de France 2025. En 1999, comme en 1926, ils n'étaient pas parvenus à décrocher le moindre succès jusqu'à l'arrivée à Paris. Une édition marquée par le premier titre de Lance Armstrong et les remous de l'affaire Festina. « Décidément, on ne la gagnera pas cette étape. » À peine le pied posé à terre, Jean-Cyril Robin se montre fataliste. Le Français vient d'en terminer avec la 18e étape du Tour de France 1999. Il a franchi la ligne en deuxième position à 3'' du vainqueur du jour, l'Italien Gianpaolo Mondini. Aucun Tricolore n'a jusque-là effleuré d'aussi près la victoire. Alors qu'il se sentait « moins costaud » que les autres en cas d'arrivée au sprint, Robin a pourtant réglé le groupe de poursuivants qui avait laissé filer Mondini à 4,5 km du terme. Une issue symptomatique de ce Tour 1999 où les Français ont régulièrement investi la bonne échappée, sans en récolter les fruits. Pour la deuxième fois seulement depuis 1926, aucun d'entre eux n'allait cette année-là décrocher la moindre victoire, du prologue au Puy du Fou à la 20e étape sur les Champs-Elysées. Et ce cru 1999 se nichait au coeur de la plus longue disette française sur les routes du Tour : 39 étapes sans victoire à cheval entre 1998 et 2000. L'année du premier sacre de la France à la Coupe du monde de football, Jacky Durand avait été le seul vainqueur tricolore. Douze mois plus tard, à 32 ans, et en dépit d'une 5e place à Saint-Gaudens (14e étape), il n'avait cette fois pas été en mesure d'enfiler à nouveau la cape de sauveur. « J'espérais encore aujourd'hui être celui qui allait ouvrir la voie, lançait-il alors dans L'Équipe. Il m'a manqué un ou deux petits Français dans l'échappée, ça m'aurait peut-être aidé ou permis à un des nôtres de gagner. » Podcast : la France a-t-elle le coureur qui battra Pogacar ? Entre Armstrong et Cipollini L'actuel consultant d'Eurosport confiait qu'il ne manquait « pas grand-chose » au contingent tricolore pour l'emporter. Pas grand-chose, mais quoi ? « De lever les bras », plaisantait-il. Sauf que le cyclisme restait en fait secoué par l'affaire Festina révélée un an plus tôt. L'édition 1999 devait être celle du « Tour du renouveau ». Elle serait finalement celle du début de la main mise de Lance Armstrong sur l'épreuve. Vainqueur final - avant de se voir retirer ce titre comme les six suivants en 2012 et d'être suspendu à vie pour dopage -, l'Américain victorieux du prologue et de trois étapes régnait alors sur les chronos et la montagne. Mario Cipollini et Tom Steels, 7 succès combinés, se partageaient les sprints. Sans ménagement. « Cipollini, c'est un grand coureur mais il a tendance à se prendre pour un dieu », se lamentait d'ailleurs le sprinteur de Big-Mat Auber 93, Christophe Capelle. Entre monts et plat, ne restaient plus que des miettes pour les Français, soit 38 Top 10 dont 4 podiums. Christophe Bassons, lui, venait de remporter la dernière étape du Critérium du Dauphiné. Fervent défenseur d'un cyclisme propre, traité en paria par le peloton et Armstrong. le coureur de la Française des Jeux abandonnait au matin de la 12e étape après de nouvelles remontrances du Texan sur la route et sous la pression du peloton qui lui reprochait de dénoncer trop ouvertement un «cyclisme à deux vitesses». À Paris, Richard Virenque, empêtré dans le scandale Festina (il avouera en octobre 2000 et sera suspendu un an), terminera à la 8e place du classement général, ramenant une fois de plus un maillot à pois (son cinquième). Il s'était raté dans l'alpe d'Huez, le 14 juillet. « Au-delà de nos résultats actuels, l'avenir du vélo, c'est un cyclisme propre et spectaculaire. Et d'autant plus spectaculaire qu'il sera propre. Nous avons en France un vrai potentiel, de bons coureurs performants. Il manque un phare, un grand champion qui serve de guide », expliquait alors Yvon Sanquer, arrivé à la tête de l'équipe Festina après le scandale. « Nous avons fait le Tour de la présence. Nous n'avons pas été loin de nous imposer à trois ou quatre reprises », commentait, pour sa part, Marc Madiot. À l'image du champion de France 1999, François Simon (Crédit Agricole), passé pas loin à Saint-Flour (12e étape). Parti au km 60, flanqué de 13 compagnons, il avait terminé... deuxième. Il aurait pu imiter ses frères Pascal, Régis et Jérôme, tous victorieux sur la Grande Boucle. Mais ce n'était pas son Tour, ni celui de ses compatriotes.


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