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« Ils ont envie de souffler » : les figures de l'escrime française absentes ou dans le dur avant les Mondiaux

« Ils ont envie de souffler » : les figures de l'escrime française absentes ou dans le dur avant les Mondiaux

Le Parisien7 days ago
La folie du Grand Palais, bruyante et élégante arène offerte pour sublimer ce sport, est retombée. Et ses héros sont fatigués. Un an après
les JO de Paris 2024
, l'escrime française se lance dans ces Championnats du monde en Géorgie sans plusieurs de ses têtes d'affiche qui l'ont portée ces dernières années.
La seule championne olympique tricolore des Jeux à domicile, la sabreuse Manon Apithy-Brunet,
a donné naissance à son premier bébé en juin,
tandis que la vice-championne olympique d'épée
Auriane Mallo-Breton
attend son deuxième enfant pour septembre
. Le fleurettiste
Enzo Lefort
a décidé de se faire opérer pour soulager son corps usé par des années de haut niveau.
L'autre figure de l'arme, Ysaora Thibus,
est elle aussi passée par la case chirurgie et a vécu une année blanche.
En argent à l'épée, Yannick Borel
vit en Guadeloupe et a mis sa carrière entre parenthèses.
Le médaillé d'or de Tokyo Romain Cannone
semble, lui, plus que jamais éloigné du haut niveau. Seule médaillée française individuelle présente à Tbilissi,
la vice-championne olympique de sabre Sara Balzer
a vécu une saison en pointillés, loin du rouleau compresseur qu'elle était avant les Jeux de Paris.
« J'ai voulu reprendre en novembre-décembre, mais mon corps m'a dit qu'il avait besoin de relâcher, raconte la jeune femme. J'ai tiré sur la corde dans tous les domaines l'année dernière, que ça soit ça physiquement ou mentalement. C'était un objectif énorme. Quand ça s'arrête, ça peut générer des émotions. »
« Pour avoir, moi aussi, été médaillé olympique, je connaissais la musique, glisse son entraîneur au sabre féminin, Mathieu Gourdain. Quand on a une athlète comme Sara, on est très impatients. Mais à partir du moment où elle repart sur une olympiade, il faut envisager les choses à cette échelle. Six mois, surtout s'ils sont mis à profit, ça n'est pas un problème. »
Dans le clan tricolore, tous évoquent ces JO à domicile, qui ont focalisé les énergies et les esprits pendant des années. Et avec des Jeux de Tokyo repoussés de 2020 à 2021, les têtes d'affiche n'ont pas vraiment eu le loisir d'avoir un sas de décompression après le Japon.
« C'est le moment d'écouter plus l'humain que l'athlète dans le cycle qui mène à Los Angeles en 2028 », souligne le fleurettiste Maxime Pauty. « Il faut se rendre compte qu'ils sont allés puiser très loin sur ces Jeux, raconte l'épéiste Alexandre Bardenet, présent à Tokyo mais non-sélectionné pour l'échéance dans la capitale française. Ils ont envie de souffler, de laisser retomber la pression. »
Les Français les plus en forme dans cette saison de Coupe du monde, les frères du sabre Sébastien et Jean-Philippe Patrice, ont limité la coupure après Paris 2024.
En bronze par équipes pour leurs premiers JO,
les frangins ont voulu « surfer sur la vague, glisse Jean-Philippe, l'aîné. Quand la coupure est trop longue, tu n'as pas de rythme. »
Ils viseront l'or en individuel en Géorgie. Aux Championnats d'Europe en juin, Jean-Philippe a pris le bronze. À Gênes, ce sont les secondes lames et espoirs de la délégation française qui ont brillé,
comme Eva Lacheray au fleuret et Rémi Garrigue au sabre.
« Les Mondiaux post JO, c'est toujours très spécial. Il peut y avoir des surprises », pronostique Alexandre Bardenet. Et peut-être l'émergence d'une nouvelle vague chargée de challenger les cadres qui reprendront dans les semaines et mois à venir.
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Comment parler de ces Jeux sans évoquer ce blondinet toulousain, star de l'été 2024 avec ses quatre médailles d'or ? Hugo Andrieux, lui, n'est pas près d'oublier le 28 juillet, soir de la première victoire de Léon Marchand sur le 400 m 4 nages. Chargé d'affaires à la Caisse d'Épargne de Saint-Brieuc, il était ce soir-là bénévole dans la zone mixte de La Défense Arena. « Il y avait un paquet de journalistes étrangers, tout le monde voulait lui poser des questions, détaille le bénévole qui au moment de la compétition tenait un carnet de bord régulier sur Linkedin et Polarsteps. Et moi, j'étais là, à quelques centimètres de Léon, à lui tenir le micro. Mon coeur battait à 10 000, j'essayais de rester calme. Je me répétais : "Allez Hugo, respire, reste droit, personne ne doit voir ta main trembler !"» Pour ce passionné des JO, qui se décrit lui-même comme « JO-stalgique », les deux semaines passées à la Défense Arena resteront gravées. 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