
Ce qui se cache derrière la rarissime conférence de presse du chef de l'armée française à la demande de Macron
À l'époque, il s'exprimait aux côtés de sa ministre, Florence Parly, pour parler de la neutralisation d'un chef d'une organisation terroriste affiliée à Daech au Sahel. Quatre ans plus tard, Thierry Burkhard va discourir à la demande du président de la République pour détailler « sa vision de la menace qui pèse sur la France », selon le vocable élyséen, à l'heure des grandes « bascules » géopolitiques.
Un timing qui ne doit rien au hasard. Avec cette rare allocution, le CEMA est en réalité chargé de préparer le terrain à un autre discours. Celui qu'Emmanuel Macron prononcera deux jours plus tard, dimanche 13 juillet, devant les forces armées à l'hôtel de Brienne. Comme le nouvel étage d'une fusée téléguidée depuis l'Élysée.
Macron et l'effort de défense
Pour comprendre cette séquence estivale, entre parade militaire et efforts budgétaires, mieux vaut remonter au début de l'année 2025. Contraint de se replier sur son terrain réservé (les armées et l'international) après sa dissolution funeste le locataire de la rue du Faubourg Saint-Honoré met le paquet depuis plusieurs mois sur les enjeux liés à la défense et au « réarmement » du pays.
Dès janvier, lors de ses vœux aux forces armées, Emmanuel Macron a effectivement réclamé l'actualisation de la revue nationale stratégique pour prendre en compte « le nouvel environnement » mondial né du retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Une sorte de feuille de route sur laquelle le président promettait de fonder des « mesures nécessaires. » Rebelote deux mois plus tard.
Lors d'une adresse aux Français le 5 mars dernier, le chef de l'État avait alors qualifié la Russie de « menace » immédiate pour l'hexagone et le continent européen. Une façon de préparer les esprits, ou, expliquent aujourd'hui les conseillers élyséens, de faire « prendre conscience » aux Français « de la menace qui pèse sur eux et de la responsabilité qu'ils auront à prendre. »
Plus clairement, Emmanuel Macron - dans son costume de chef des armées - avait alors expliqué que « nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires qui sont désormais devenus indispensables. » Nous y voilà.
Des paroles aux (presque) actes ?
Ce vendredi, Thierry Burkhard doit donc présenter l'actualisation de la revue nationale stratégique réclamée par le chef de l'État en janvier. « Elle regarde le monde tel qu'il est et non pas tel qu'on a envie de le voir », prévient d'emblée l'Élysée pour planter le décor, car « la liberté n'a sans doute jamais été aussi menacée aujourd'hui que depuis 1945. »
Parmi les « basculements » évoqués dans ce document, on retrouve bien sur la permanence et l'accélération de la menace russe. L'Élysée parle même d'une « menace de guerre ouverte contre le cœur de l'Europe. » Sont cités également la désinhibition du recours à la force partout dans le monde, des partenariats anciens qui s'érodent, un ordre international contesté ou l'avènement de nouvelles révolutions technologiques. Autant de défis que le CEMA s'attachera à expliquer, ce vendredi.
Le président de la République, lui, viendra en deuxième lame, dimanche, pour des annonces « très importantes », « majeures », selon le teasing de ses conseillers, concernant « l'effort de défense » que la France doit être amenée à réaliser. Outre les questions liées à l'armée de réserve ou la mobilisation des jeunes, deux enjeux brossés par le chef de l'État lors de ses prises de parole en janvier et en mars, il sera évidemment question de gros sous.
Selon les premières indiscrétions de presse, Emmanuel Macron va effectivement promettre une augmentation supplémentaire des moyens de la Défense, dès 2026, au-delà de ce que prévoit la loi de programmation militaire. Ce texte, aux objectifs déjà revus à la hausse, table sur une enveloppe de 69 milliards d'euros par an. Qui dit mieux ? Sébastien Lecornu évoque souvent un « poids de forme » proche de 100 milliards, tandis que la France s'est récemment engagée à consacrer 3,5 % de son PIB à la défense. Elle n'en consacre pour l'heure que 2 %. La marche est haute. En sortant du silence, Thierry Burkhard doit aider à la franchir.
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