Morsures : quel est le vrai niveau de dangerosité d'un rottweiler ?
La race des chiens a-t-elle un impact sur leur dangerosité ? Le débat semble relancé, depuis la mort d'un enfant de neuf ans dans le Loiret, tué samedi 2 août par le chien familial, un rottweiler de 60 kg. En France, seules trois races sont interdites d'importation, les chiens de catégorie 1 : les pitbulls, les mastiffs et les Tosa.
Un chien catégorisé en France
Le rottweiler, chien de catégorie 2, est classé «chien de garde et de défense». La loi est claire : il doit être muselé et tenu en laisse quand il se trouve sur la voie publique, dans les transports en commun, dans les lieux publics ou encore dans les parties communes des immeubles. Les propriétaires de rottweilers, eux, doivent être majeurs et détenir un permis de détention.
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L'image de cette race dans l'opinion publique est assez partagée. D'un côté, les propriétaires de chiens et les vétérinaires insistent sur l'éducation, seule garante de la non-agressivité d'un chien. La Société protectrice des animaux (SPA) présente le rottweiler comme un animal au «tempérament protecteur», possédant une «grande bienveillance», même si elle reconnaît son «caractère bien trempé» et met en garde : devenir le maître d'une telle race «ne s'improvise pas».
Le gouvernement envisage des mesures
Un rapport de l'Anses intitulé «Risque de morsure de chien» paru en octobre 2020 et dévoilé à la presse début 2021, après une saisine du gouvernement, avait fait beaucoup de bruit. La conclusion était claire : «La race ne suffit pas pour prédire et prévenir le risque de morsure ». L'agence publique allait même plus loin en demandant de revenir sur la législation : «Le maintien de dispositions réglementaires différenciées basées sur une
catégorisation par la race ou le type racial des chiens n'est, selon l'Anses, pas scientifiquement fondé.»
Pour justifier une telle demande, l'Anses expliquait que la rédaction des lois qui rendent obligatoire un permis de détention pour les chiens catégorisés était «liée à un contexte sociétal particulier, motivée par plusieurs
faits divers et réactions émotionnelles de la part de l'opinion publique et des médias». Selon le centre de documentation et d'informations de l'assurance, 250.000 personnes se font mordre chaque année, parmi lesquelles 10.000 nécessitent un suivi médical.
Le ministère de l'Agriculture, interrogé à ce sujet par le député Aurélien Saintoul (LFI) en 2024, a publié sa réponse le 18 mars 2025 au Journal officiel : «Des réflexions sur les mécanismes de détection a priori des chiens susceptibles de devenir mordeurs faisant intervenir tous les acteurs sont à mener, ainsi que des campagnes de communication de prévention (...) Concernant l'évolution de la catégorisation de certaines races de chiens, des réflexions pourraient être engagées avec le ministère de l'Intérieur.»
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La morsure du rottweiler fait des dégâts
Il n'en demeure pas moins que le rottweiler, au-delà de toute considération sur la récurrence des agressions, est l'un des chiens qui possèdent la plus grande puissance de morsure. Elle est située aux alentours de 370 kg/cm2, selon le Rapport final du groupe de travail sur l'encadrement des chiens dangereux, établi pour le gouvernement du Québec en 2016. La pression de sa mâchoire est donc plus grande que celle d'un loup et d'un requin blanc.
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Pour ce qui est de la fréquence des morsures, aucune étude suffisamment récente n'existe en France en dehors de la méta-analyse partielle de l'Anses. Mais une large étude a été menée aux États-Unis et a été dévoilée en 2018, elle s'intitule U.S. Dog Bite Fatalities: Breeds of Dogs Involved, Age Groups and Other Factors Over a 13-Year Period (2005 to 2017). Elle permet de chiffrer les décès dus aux morsures de chien pendant treize ans et établir un classement en fonction de la race du chien.
Les pitbulls, représentant 4% de la population canine, ont infligé 65% des décès. L'étude américaine ajoute : «Les rottweilers, deuxième animal le plus meurtrier chez les chiens, ont été responsables de 10% des attaques mortelles [45 décès]. Combinées, ces deux races de chiens ont été responsables de 76% du total des décès enregistrés».
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