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L'ex-président Yoon Suk-yeol est arrêté

L'ex-président Yoon Suk-yeol est arrêté

La Presse09-07-2025
(Séoul) Un tribunal sud-coréen a émis jeudi un mandat d'arrêt contre l'ancien président Yoon Suk-yeol et l'a placé en détention en raison de sa tentative ratée d'imposition de la loi martiale en décembre 2024, a rapporté l'agence de presse Yonhap.
Agence France-Presse
Nam Se-jin, un juge du tribunal du district central de Séoul, a émis le mandat, craignant que l'ancien président puisse détruire des preuves, et a ordonné son placement en détention, selon l'agence.
M. Yoon, 64 ans, a été le premier chef de l'État sud-coréen en titre à faire l'objet d'une arrestation, en janvier, avant d'être remis en liberté en mars en raison de l'annulation de son mandat d'arrêt par un tribunal. Il a ensuite été formellement destitué en avril pour avoir imposé la loi martiale le 3 décembre et déployé l'armée au Parlement.
Il a comparu devant la justice pour des accusations d'insurrection et a été longuement interrogé récemment par un conseil spécial enquêtant sur l'imposition de la loi martiale.
L'ex-président et ses avocats ont assisté à l'audience de mercredi et rejeté toutes les accusations, puis M. Yoon a été emmené au Centre de détention de Séoul, situé à Uiwang, au sud de la capitale, selon Yonhap.
Il peut y rester vingt jours, le temps que les procureurs formalisent son inculpation. Et s'il est effectivement inculpé, M. Yoon pourrait rester six mois en détention, dans l'attente d'un premier jugement.
Problèmes judiciaires
Le 25 juin, la justice avait rejeté une précédente demande de mandat d'arrêt du ministère public, formulée parce que M. Yoon avait initialement refusé de comparaître pour être interrogé.
L'imposition de la loi martiale en décembre par un décret de M. Yoon avait été décidée selon lui à cause du blocage du budget au Parlement, dominé par l'opposition, pour protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes » et « éliminer les éléments hostiles à l'État ».
Sa décision, soutenue par des leaders religieux extrémistes et youtubeurs d'extrême droite, avait créé une crise politique sans précédent en Corée du Sud. Les activités politiques avaient été interdites et l'armée avait investi le Parlement.
Mais deux heures plus tard, quelque 190 députés avaient réussi à se faufiler dans l'hémicycle, certains après avoir escaladé des clôtures, cependant qu'à l'extérieur, des milliers de personnes exigeaient le départ du président.
Les députés avaient alors adopté à l'unanimité une motion exigeant la levée de la loi martiale. Peu après, le président était réapparu à la télévision et l'avait abrogée.
Yoon Suk Yeol a été destitué par la Cour constitutionnelle en avril. Il a ensuite rapidement dû quitter la résidence présidentielle.
M. Yoon et son épouse Kim Keon Hee ont par ailleurs d'autres problèmes judiciaires.
Une enquête a été ouverte concernant un chaman qui aurait reçu un collier en diamants, un sac à main de luxe et du ginseng – un tonifiant populaire qui peut coûter des fortunes – d'un haut responsable de l'Église de l'unification (encore appelée secte Moon) et les aurait donnés à Mme Kim.
Le ministère public a aussi rouvert un dossier sur l'implication présumée de Mme Kim dans une manipulation boursière, une affaire auparavant abandonnée lorsque son mari était au pouvoir.
L'ex-président fait aussi face à des accusations selon lesquelles il serait illégalement intervenu dans le processus de désignation des candidats de son parti aux législatives en 2022.
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