
Pollution plastique : plus que quatre jours pour boucler un traité mondial
Les États du monde entier vont-ils s'entendre sur le fait que si le plastique a favorisé la vie moderne, il menace aussi son existence à terme? Les délégués de 184 pays doivent dépasser leurs divergences pour rendre jeudi la copie du premier traité mondial contre la pollution plastique, y compris en milieu marin.
La première semaine de négociations onusiennes à Genève n'a débouché sur aucun texte, les États continuant d'afficher des divisions profondes depuis le début des discussions démarrées il y a deux ans et demi, y compris sur l'objet et le champ d'application du futur traité.
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La semaine dernière, des groupes de travail se sont réunis sur des sujets techniques allant de la conception et la production du plastique à partir des hydrocarbures, à la gestion des déchets, en passant par le financement des collectes de déchets dans les pays en développement, ainsi qu'une liste de molécules et d'additifs chimiques problématiques pour l'environnement et la santé.
La question de la pollution plastique divise
Les négociations sont constamment freinées par un groupe de pays essentiellement pétroliers (Arabie saoudite, Koweït, Russie, Iran, Malaisie...) réunis sous le surnom de «pays qui pensent la même chose». Les États-Unis sont aussi proches de cette mouvance, ainsi que l'Inde.
En face, et sous l'œil d'une coalition de scientifiques qui suivent les débats, un groupe grandissant - qualifié «d'ambitieux» - de pays désireux au contraire que des mesures soient prises au niveau mondial pour réguler la production et freiner les dégâts liés au plastique dans les écosystèmes, et jusque dans la santé humaine. Ce groupe demande notamment que le traité comporte une clause prévoyant une réduction de la production exponentielle de plastiques, qui doit tripler d'ici 2060. Seule solution selon eux pour juguler la pollution.
À lire aussi Nathalie Gontard : « Aujourd'hui, on ne recycle vraiment qu'à peine 1 % du plastique consommé »
Il réunit les 27 pays de l'Union européenne, de nombreux pays d'Amérique Latine, d'Afrique, l'Australie, le Royaume-Uni, la Suisse, le Canada ainsi que la plupart des pays îliens, submergés de déchets plastiques, notamment liés au tourisme.
«Le temps presse»
«Le temps presse», a alerté ce week-end Eirik Lindebjerg, conseiller au WWF sur les politiques plastique. «La majorité ambitieuse qui s'est engagée depuis longtemps pour demander un traité fort a choisi de laisser une poignée de pays bloquer le processus. Espérer trouver une porte de sortie par le consensus est une illusion», a-t-il déclaré à l'AFP. Selon lui, et d'autres ONG, «la seule solution possible pour finaliser un texte dans les temps impartis est de recourir à un vote». Sinon «nous risquons d'avoir un traité vide, sans règle globale contraignante, ni interdictions».
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Sans s'engager sur le sujet d'un vote, qui romprait les règles du consensus chères à l'ONU, la commissaire européenne à l'Environnement Jessika Roswall, qui doit arriver à Genève lundi, souhaite que les «négociations accélèrent et appelle toutes les parties à être constructives et orientées vers les résultats». «Avec quatre jours avant la fin des débats, nous avons plus de parenthèses dans le texte (c'est-à-dire de paragraphes sur lesquels les pays ne sont pas encore parvenus à s'entendre, NDLR) que de plastique dans la mer, il est temps d'obtenir des résultats», a-t-elle dit dans une brève déclaration transmise dimanche aux médias.
Soixante-dix ministres et une trentaine de hauts cadres d'administration, soit les responsables de l'environnement dans une centaine de pays, sont également attendus à partir de mardi à Genève pour assister et peut-être aider à débloquer la fin de ces négociations.

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