Depuis la sortie de Superman, la folle envie d'adopter un chien inquiète les associations protectrices des animaux
Depuis la sortie, le 11 juillet, de la nouvelle adaptation de Superman par James Gunn, beaucoup de fans du super-héros cherchent à acquérir une pièce collector du film. Ce n'est pas la cape rouge du surhomme ou les lunettes de Clark Kent mais bien un petit être tout poilu et mignon : Krypto, le chien et l'acolyte de Superman. L'engouement autour de cette bête est si important qu'il inquiète les associations protectrices des animaux.
Aux États-Unis, les recherches Google pour adopter un chien ont explosé depuis la sortie du film. La requête « adopter un chien près de chez moi » a augmenté de 513% sur le moteur de recherche, selon les données récoltées par l'application de dressage Woofz . La recherche plus spécifique « adopter un schnauzer » a de son côté grimpé de 299 %. Beaucoup d'internautes semblent donc vouloir adopter un animal ressemblant à Krypto, un croisé entre un schnauzer et un terrier. Peu importe que la bête soit fictive, entièrement générée par images de synthèses.
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D'autres spectateurs ont sauté le pas et ont réellement adopté un animal. La Warner Bros - les studios distribuant le film - a même aidé quelques fans en s'associant à l'organisation Best Friends Animal Society, en proposant de prendre en charge les frais d'adoption entre le 1er et le 10 juillet. Au total, 454 animaux ont trouvé une famille, rapporte The Wrap.
45 000 animaux recueillis par an à la SPA
De quoi inquiéter les associations protectrices des animaux, qui ont comme une impression de déjà-vu. « C'est dramatique d'adopter des chiens sous un coup de tête », explique Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA depuis 2018. « Oui bien sûr nous souhaitons voir nos animaux trouver une famille mais pas de cette manière. » La plupart de ces adoptions sont faites sous le coup de l'effet de mode : on tombe sous le charme d'une petite bête sans réfléchir aux investissements que cela nécessite. « Forcément, on va vouloir adopter le même chien que dans le film. Mais quand les enfants vont se rendre compte qu'il n'aura pas de superpouvoirs ou que ce n'est pas exactement le même que dans Superman, ils vont rapidement s'en lasser. »
Ces effets de mode influencent également le choix des personnes qui vont privilégier les races d'animaux vus dans les films et les séries au détriment d'autres. Pour Jacques-Charles Fombonne, les parents ne doivent donc pas céder aux « caprices des enfants ». « Quand on prend un animal, c'est pour la vie. On ne l'abandonne pas en cours de route », rappelle-t-il. Chaque année, ce sont 45 000 animaux qui sont recueillis à la SPA, précise le site internet de l'association. Il y a par ailleurs deux fois plus d'abandons l'été : jusqu'à 7 000 entre le 15 juillet et le 15 août qui finissent dans les refuges de l'association. Un tiers des abandons concernent les chiens et deux tiers les chats. Le président de la SPA rappelle aussi qu'un animal « c'est un coût financier ». Il faut débourser environ 100 euros par mois, indique-t-il, entre les coûts alimentaires et les soins. Il faut parfois prévoir plus si l'animal connaît des soucis de santé.
Des effets de mode
Ces craintes de la part des associations protectrices des animaux sont loin d'être infondées. Ce n'est pas la première fois qu'un tel engouement se produit autour d'un animal devenu une véritable star après son apparition sur petit ou grand écran. Dans les années 2000, avec le succès de Harry Potter, de nombreux Potterhead anglais, les fans de la saga, séduits par Hedwige, ont décidé d'adopter une chouette (ce qui est interdit en France). Résultat : des centaines de chouettes domestiques ont été abandonnées quelques semaines plus tard au Royaume-Uni, comme le racontait The Mirror. « Si des personnes ont pu être influencées par mes ouvrages et pensent qu'une chouette sera heureuse dans une petite cage chez eux, je voudrais leur dire qu'ils se trompent », avait alors alerté J.K. Rowling.
À la sortie du film Disney Zooptopie en 2016, c'est un commerce illégal qui s'est installé en Chine pour adopter un fennec de compagnie, révélait le LA Times . Plus récemment, c'est Messi, le chien d'Anatomie d'une chute qui a séduit la France et Hollywood. Ce border collie a par ailleurs reçu la Palm Dog au Festival de Cannes 2023. Selon les statistiques de la Centrale canine, 2 764 chiots de cette race ont été recensés en 2024 en France, l'année qui a suivi la sortie du film. Faisant entrer le border collie dans le top 20 des chiens préférés des Français.
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