Visma, un feu d'artifice sans bouquet final : offensifs toute la journée, les Frelons ont remporté l'étape mais Jonas Vingegaard n'a pas fait vaciller Tadej Pogacar
Grischa Niermann a enfilé son casque, enfourché le vélo de rechange de Jonas Vingegaard et a redescendu le Mont-Dore le sourire aux lèvres. Le directeur sportif de Visma-Lease a bike s'attendait « à un feu d'artifice » au départ de l'étape, déjà concentré pendant que Wout Van Aert, derrière lui, rigolait avec ses enfants, et il n'a pas été déçu, puisque ce sont ses coureurs qui ont joué les pyrotechniciens, actifs toute la journée au coeur des puys auvergnats, et récompensés, en partie, par la victoire d'étape de Simon Yates.
Du beau monde à l'avant
Ce n'est d'ailleurs pas une surprise de voir le Britannique s'imposer au pied des remontées mécaniques du Mont-Dore. « On voulait des gars à l'avant pour disposer de différentes options, jouer l'étape moi-même ou servir de soutien si cela revenait de l'arrière », expliquait le dernier vainqueur du Giro. Victor Campenaerts était ainsi tout proche de gratter le pare-chocs de la voiture de Christian Prudhomme, directeur de course, à l'affût du départ réel, dont il fut le premier attaquant. Le coup mit du temps à partir, après la très raide côte de Loubeyrat, mais ils étaient bien deux Frelons dans le groupe de 29 qui s'est fait la belle.
Campenaerts, toujours lui, était accompagné de Yates. Le duo parfait. « Tout de suite, on s'est dit qu'il se concentrait sur la victoire d'étape pendant que je devais survivre le plus longtemps possible pour aider Jonas et les autres en cas d'attaque », affirmait le moustachu belge. Aucun des deux ne dut fournir trop d'efforts, du fait de la consistance de l'échappée et du gros travail des EF Education-EasyPost, cherchant à faire gonfler l'écart pour offrir le maillot jaune à Ben Healy.
Les pions étaient donc placés idéalement. Campenaerts donna un coup d'accélérateur dans le col de la Croix, à 42 kilomètres de l'arrivée, sans succès. Avant de laisser filer, sur l'attaque de Healy aux 30 kilomètres. Yates, lui, put suivre, et partit seul au pied de l'ascension finale. « C'est très dur de gagner sur le Tour, donc c'est super, super beau, pour Simon et pour toute l'équipe », appréciait son DS.
Pogacar harcelé
Derrière, une autre course se jouait entre les favoris. Et Visma lança les hostilités, à 25 kilomètres de l'arrivée, sur une petite route piégeuse à la sortie de Chambon-sur-Lac. « C'était le plan, lancer Sepp », confiait Tiesj Benoot, qui se mit alors en tête de peloton. Kuss, puisque c'est de lui qu'il s'agit, prit une poignée de secondes d'avance, jamais trop. L'Américain fut repris au train par les UAE et son compatriote et équipier Matteo Jorgenson posa une première banderille en attaquant aussitôt. Pris en chasse par Tadej Pogacar, dans la roue du double vainqueur de Paris-Nice.
Kuss en remit une, un kilomètre plus loin, puis Jorgenson parvint cette fois à le rejoindre. Mais Adam Yates, équipier du Maillot Jaune, fit cette fois l'effort pour ramener tout le monde. Pour le champion du monde et ses équipiers, la consigne était simple : aucun souci pour que Kuss (à 20 minutes au général), comme Simon Yates plus tôt, puisse filer, mais pas question de laisser un centimètre à Jorgenson.
« On essayait quelque chose, d'être offensifs, de mettre Matteo devant, détaillait Niermann. Mais UAE a été très vigilant. Je pense aussi que le parcours n'était pas assez dur pour ça, et puis Tadej a été super fort, comme toujours. » « Et il y avait trop de vent de face, il était donc impossible de s'échapper », ajoutait Arthur Van Dongen, l'autre directeur sportif de l'équipe néerlandaise.
« Ils se sont très bien défendus aujourd'hui (ce lundi), chapeau à eux, ils ont eu une équipe très forte et Pogacar a parfois travaillé lui-même », abondait Vingegaard. Le Danois, en revanche, balayait une idée : « Non, ce n'est pas pour laisser le maillot jaune à Tadej qu'on a roulé. Bien sûr, s'il conservait le maillot, c'était de l'énergie dépensée avec le podium tous les soirs, mais on ne pense pas à ça. On collait juste à notre plan qui était de mettre la pression à UAE. »
Vingegaard impuissant
Visma a mis la pression, oui ; Vingegaard, non. La dernière montée aurait pu s'y prêter, après le travail de Campenaerts au pied puis le relais de Jorgenson (toujours collé par Pogacar). Mais il ne bougea pas, toujours dans la roue du Slovène, sans doute craintif sur ce final explosif et donc plus favorable à son rival. Il est néanmoins parvenu à suivre l'attaque en deux temps du Maillot Jaune, à 1 500 mètres environ de la ligne, et cela le réjouissait. « Je suis heureux de mes jambes, de comment je me suis senti. Jusqu'ici, j'ai été en mesure de suivre toutes ses attaques, ce que je ne pouvais pas faire au Dauphiné (début juin), cela prouve que mon niveau est plus élevé. »
Mais le problème demeure, cette 1'17'' à reprendre au leader d'UAE. « Chaque jour, il est au top, il suit, il attaque..., soufflait Niermann. On espère que des courses dures comme aujourd'hui (lundi) vont le fatiguer. On continue le combat jusqu'à Paris et j'espère qu'un jour on y arrivera. » Pas lundi, malgré un plan suivi à la lettre.
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