Dernières actualités avec #MontDore


Le Parisien
18 hours ago
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« Comme dans un stade de foot, il faut donner au public » : Kévin Vauquelin, le plaisir en partage sur le Tour de France
Il sort d'une première partie de Tour de France très réussie. Toujours au contact des meilleurs, dans les étapes accidentées, les bordures, le contre-la-montre de Caen, Kévin Vauquelin (Arkea-B&B Hôtels) s'est révélé au grand public, pour son talent mais aussi sa personnalité. Fatigué, comme tout le peloton, après ces dix premières étapes intenses, le puncheur de 24 ans, qui a coincé un peu lundi vers le Mont-Dore mais reste 6e du classement général (à 2′26″ de Ben Healy ), s'est présenté ce mardi devant les médias à Toulouse, lors du premier jour de repos de la Grande Boucle. Quel bilan tirez-vous de ces dix premiers jours ? KEVIN VAUQUELIN. On visait une victoire étape, ça s'est un peu bousculé avec les premières étapes où je suis avec les premiers, le contre-la-montre, le maillot blanc, la 3e place au général… Je n'ai aucun regret sur cette première semaine. Ça allait vraiment bien. Hier ( lundi ), j'avais les jambes un peu dures et je finis fatigué. La journée de repos fait du bien. J'ai vécu beaucoup de choses, émotionnellement et physiquement. Le maillot blanc, le classement général, votre tête sur une montgolfière… Qu'est-ce qui vous a le plus marqué ? La tête sur la montgolfière ! C'est vrai qu'il s'est passé plein de choses. Le maillot distinctif, c'était déjà incroyable. Le contre-la-montre aussi à Caen, ça ne ment pas. Je retiens aussi l'esprit d'équipe, avec des coéquipiers deux fois plus impliqués. On vous a vu, encore lundi ou vendredi à Mûr-de-Bretagne, saluer le public. D'où vient ce côté showman ? Showman, je l'ai toujours été. Sauf que quand il n'y a pas les caméras, on ne le voit pas ! Je profite au maximum, oui. J'ai été sur le bord de la route, j'ai vécu ça. Ce que je veux, c'est donner en retour à la foule, c'est une manière de les remercier. Cela peut être des mots, une signature, une photo, ou juste lever les bras. C'est l'ambiance, un peu comme dans un stade de foot, il faut donner au public. C'est normal pour moi de faire ça. Alors, vous avez préféré la Normandie ou la Bretagne ? La Normandie. Il y a toujours eu beaucoup de monde, mais en Normandie, il y en avait peut-être un peu plus. Parce que l'on était sur mes terres, je voyais mon nom partout, des personnes avec qui j'ai grandi, de mon collège, mon lycée, des proches qui m'encouragent avec des pancartes à mon effigie… Mais le monde, c'est tout le temps, c'est le Tour, c'est un brouhaha continuel ! Qu'avez-vous appris de ces 10 jours ? A ne pas lâcher. Le jour où Van der Poel gagne à Boulogne, pendant 2-3 heures, je ne suis pas bien. Avant, ça aurait fini dans le gruppetto. Et finalement, je fais 4 attaques dans le final, j'étais un des plus costauds ce jour-là. J'ai su m'accrocher. Comme hier, quand Visma attaque, j'étais au plus mal. Et sur la fin, c'était mieux, j'ai limité la casse. J'ai appris la résilience, à toujours se battre. Comment voyez-vous la suite ? Je vais courir pour gagner une étape. Mais là je suis encore trop proche au général pour pouvoir jouer dans les échappées. On verra au jour le jour, il va y avoir des étapes très difficiles, un chrono en col. Dès qu'il y aura un jour moins bien, j'essaierai peut-être de me relever, et après jouer ma carte dans les échappées. On verra. Vous allez viser un top 10 au classement général ? Un top 10 sur le Tour de France, c'est énorme. C'est une course tellement exigeante. Après, je préfère presque faire 11e et ayant tenté et pris une grande échappée pour une étape, que 8e en ayant suivi pendant deux semaines. Quand vous voyez la course de Ben Healy, qui prend le maillot jaune, n'avez-vous pas de regrets de ne pas avoir tenté une échappée ? Mais j'ai tenté ! Hier encore, ça ne se voit peut-être pas toujours. Ce n'est pas un jeu vidéo. Tous les coureurs veulent tenter, tous se disent je veux prendre le maillot jaune comme ça. Les 180 coureurs le veulent ! Mais il y a les opportunités, la force du jour… Ben Healy était très fort cette première semaine, sur la fin. Mais au début, il avait pris des cassures, c'est ce qui lui a permis de sortir. Alors que je suis surveillé. Ce n'est pas forcément par les UAE ou les Visma. Beaucoup d'équipes visent un top 10. Hier quand je tente de sortir, ce sont Oscar Onley, Mattias Skjelmose, des concurrents au général, qui viennent me chercher. Il y a plusieurs courses dans la course.


Le Figaro
18 hours ago
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Tour de France : Vingegaard, réelle menace pour Pogacar ou ombre inoffensive ?
Réservé aux abonnés Le Danois, candidat à la victoire finale, s'est contenté de suivre son rival dans la première partie. De sa faculté à sortir de sa coquille dépend le suspense de la course. L'un des ingrédients indispensables au Tour de France réside dans le suspense, que les protagonistes peuvent nourrir et faire voyager le plus près possible de Paris. Une édition à l'incertitude trop vite étranglée peut laisser défiler un feuilleton ennuyeux comme un train lancé à toute vitesse et laisser traîner le regard vers les curiosités géographiques, historiques ou culturelles qui fleurissent au bord des routes. À découvrir Le classement du Tour de France 2024 Ce mercredi matin à Toulouse, l'Irlandais Ben Healy étrennera le maillot jaune qui habille sa vie depuis l'arrivée de la 10e étape, lundi au Mont-Dore, et éclairera pour toujours la carrière d'un coureur valeureux récompensé pour sa volonté, son esprit d'entreprise, sa ténacité. Son équipe américaine, EF Education, a avoué s'être inspirée du cavalier seul de Laurent Jalabert vers Mende en 1995 pour se donner des ailes. Devenu consultant sur France Télévisions, l'ancien coureur de l'équipe Once s'est, lui, étonné de la tactique de l'équipe Visma-Lease a Bike et de son leader…


L'Équipe
19 hours ago
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« On a un objectif, c'est une victoire d'étape » : Kévin Vauquelin fait le bilan après sa première semaine au Tour de France 2025
Sixième du général, maillot blanc pendant une journée et personnage phare de ce début de Tour de France côté français, Kévin Vauquelin est revenu ce lundi lors de la journée de repos sur sa première semaine très chargée en termes d'émotions. Sa première semaine « C'est en courant pour la gagne que je me suis retrouvé en très bonne place pour le général » « Non, je n'y aurais pas cru (si on lui avait prédit ses résultats en première semaine). J'espérais faire un bon début de Tour, on visait les victoires d'étape avec l'équipe et finalement, tout s'est un peu bousculé. À la jambe, sur des parcours un peu punchy, j'ai vu que j'étais dans les 10-15 premiers. Il fallait saisir ces opportunités. C'est en courant pour la gagne que je me suis retrouvé en très bonne place pour le général. C'était du bonus. J'avais à coeur d'arriver sur mes terres, en Normandie, chez mes parents, avec aucun regret sur le déroulement de la première semaine et c'est ce qu'il s'est passé. J'ai été très satisfait des sensations. Physiquement, ça va vraiment bien. Les courses d'avant (Tour de Suisse, 2e du général, et les Championnats de France, 2e du chrono, 3e de la course en ligne) m'ont permis d'être encore mieux. Là, sur la première journée de repos, la fatigue se fait un peu ressentir. Les jambes étaient un peu dures et fatiguées hier (dimanche, au Mont-Dore), le corps est un peu vide. Il s'est passé beaucoup de choses émotionnellement et physiquement. Il faut réussir à gérer la récupération. » La suite du Tour et le regard des favoris « Si ça va moins bien un jour, je déciderai peut-être de me relever » « Je vais courir pour gagner une étape et on verra ce que ça donnera. Aujourd'hui, je suis encore peut-être trop proche au général (6e à 2'26 de Ben Healy et 1'57 de Tadej Pogacar) pour pouvoir jouer. Le parcours va être difficile maintenant, il y a aussi un chrono en col (la 13e étape entre Loudenvielle et Peyragudes vendredi). Si ça va moins bien un jour, je déciderai peut-être de me relever et ensuite, j'aurais peut-être ma carte dans les échappées. Les opportunités seront relativement rares dans les prochains jours. Jouer les premiers rôles, c'est toujours une bonne spirale. Ça permet d'être plus exigeant, d'être plus légitime pour le placement. Hier (dimanche), je me suis battu jusqu'au bout parce que j'étais troisième du général. Quinzième, je n'aurais peut-être pas fait le même effort. On verra comment vont récupérer les jambes. Je profite des jambes au jour le jour car je ne sais pas quand ça va s'arrêter. On a un objectif, et on ne l'a toujours pas atteint : c'est une victoire d'étape. Avec moi mais aussi tous les équipiers. Faire top 10 du général sur le Tour de France, c'est énorme, c'est une course tellement exigeante... Mais je préférerais presque faire 11e en ayant fait une très bonne échappée, en ayant peut-être gagné une étape, que faire 8e en ayant juste suivi pendant deux semaines. » Son changement de statut « Mes coéquipiers me disent de croire en moi, que ce que je fais n'est pas rien » « J'ai senti à des moments que l'insouciance partait un peu. En début d'année, je voulais retrouver des courses d'un niveau un peu moindre pour jouer les premiers rôles d'une manière différente, de retrouver cette insouciance, sans trop de pression. Là, elle part, mais c'est aussi un rôle que j'ai toujours eu envie d'avoir. Chaque coureur a envie d'être dans les premiers rôles. Mais l'instinct reste là, j'ai envie de le garder. C'est un travail de plusieurs années, j'ai commencé à m'affirmer et mes équipiers m'ont permis de m'affirmer. Ils m'ont dit ''rends-toi compte de ce que tu fais !'' Je pense à Anthony Delaplace, à Maxime Bouet et Laurent Pichon, qui sont maintenant directeurs sportifs, Amaury Capiot ou Arnaud Démare, qui ont un peu plus d'expérience, ils me disent de croire en moi, que ce que je fais n'est pas rien. Ils m'ont poussé à être très exigeant avec moi-même. Maintenant, je leur dis ''faites-moi confiance''. Depuis un an et demi, je vois que mes coéquipiers sont vraiment dedans et impliqués, qu'ils sentent qu'il y a quelque chose à jouer. Ça commence en stage, il faut montrer l'exemple, le travail, c'est ça le rôle d'un leader, de travailler encore plus dur quand on a des ambitions. » La relation avec le public « Ce sont eux qui me poussent, qui font que j'en suis là à la première journée de repos » « Je crois que j'ai toujours été un peu showman. Quand on n'a pas les caméras braquées sur nous, on ne le voit peut-être pas, mais ça a toujours été ça. C'est juste que je profite au maximum. Parce que j'ai été sur le bord de la route, j'ai vécu des moments moi aussi du Tour, un chrono sur le bord, et quand tu as un coureur qui te prête attention... Ce sont ces moments-là que tu veux voir, c'est pour ça que tu es venu, tu veux les voir réagir. Quand j'arrive à réagir à une pancarte avec mon nom dessus et que les enfants crient mon nom, je sais qu'ils vont se coucher le soir avec des étoiles plein les yeux parce que je leur ai prêté attention. C'est ce que je veux donner à la foule. Ce sont eux qui me poussent, qui font que j'en suis là, à la première journée de repos. C'est ma manière de les remercier. Plus que des mots, ce sont des gestes, comme donner un bidon, signer un truc, faire une photo... C'est une ambiance stade du foot où il faut donner, car eux donnent. »

L'Équipe
a day ago
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Visma, un feu d'artifice sans bouquet final : offensifs toute la journée, les Frelons ont remporté l'étape mais Jonas Vingegaard n'a pas fait vaciller Tadej Pogacar
Très offensifs tout au long de la journée, les Visma-Lease a bike ont remporté l'étape avec Simon Yates et secoué le peloton. Mais Jonas Vingegaard, lui, n'a rien pu faire d'autre que suivre Tadej Pogacar. Grischa Niermann a enfilé son casque, enfourché le vélo de rechange de Jonas Vingegaard et a redescendu le Mont-Dore le sourire aux lèvres. Le directeur sportif de Visma-Lease a bike s'attendait « à un feu d'artifice » au départ de l'étape, déjà concentré pendant que Wout Van Aert, derrière lui, rigolait avec ses enfants, et il n'a pas été déçu, puisque ce sont ses coureurs qui ont joué les pyrotechniciens, actifs toute la journée au coeur des puys auvergnats, et récompensés, en partie, par la victoire d'étape de Simon Yates. Du beau monde à l'avant Ce n'est d'ailleurs pas une surprise de voir le Britannique s'imposer au pied des remontées mécaniques du Mont-Dore. « On voulait des gars à l'avant pour disposer de différentes options, jouer l'étape moi-même ou servir de soutien si cela revenait de l'arrière », expliquait le dernier vainqueur du Giro. Victor Campenaerts était ainsi tout proche de gratter le pare-chocs de la voiture de Christian Prudhomme, directeur de course, à l'affût du départ réel, dont il fut le premier attaquant. Le coup mit du temps à partir, après la très raide côte de Loubeyrat, mais ils étaient bien deux Frelons dans le groupe de 29 qui s'est fait la belle. Campenaerts, toujours lui, était accompagné de Yates. Le duo parfait. « Tout de suite, on s'est dit qu'il se concentrait sur la victoire d'étape pendant que je devais survivre le plus longtemps possible pour aider Jonas et les autres en cas d'attaque », affirmait le moustachu belge. Aucun des deux ne dut fournir trop d'efforts, du fait de la consistance de l'échappée et du gros travail des EF Education-EasyPost, cherchant à faire gonfler l'écart pour offrir le maillot jaune à Ben Healy. Les pions étaient donc placés idéalement. Campenaerts donna un coup d'accélérateur dans le col de la Croix, à 42 kilomètres de l'arrivée, sans succès. Avant de laisser filer, sur l'attaque de Healy aux 30 kilomètres. Yates, lui, put suivre, et partit seul au pied de l'ascension finale. « C'est très dur de gagner sur le Tour, donc c'est super, super beau, pour Simon et pour toute l'équipe », appréciait son DS. Pogacar harcelé Derrière, une autre course se jouait entre les favoris. Et Visma lança les hostilités, à 25 kilomètres de l'arrivée, sur une petite route piégeuse à la sortie de Chambon-sur-Lac. « C'était le plan, lancer Sepp », confiait Tiesj Benoot, qui se mit alors en tête de peloton. Kuss, puisque c'est de lui qu'il s'agit, prit une poignée de secondes d'avance, jamais trop. L'Américain fut repris au train par les UAE et son compatriote et équipier Matteo Jorgenson posa une première banderille en attaquant aussitôt. Pris en chasse par Tadej Pogacar, dans la roue du double vainqueur de Paris-Nice. Kuss en remit une, un kilomètre plus loin, puis Jorgenson parvint cette fois à le rejoindre. Mais Adam Yates, équipier du Maillot Jaune, fit cette fois l'effort pour ramener tout le monde. Pour le champion du monde et ses équipiers, la consigne était simple : aucun souci pour que Kuss (à 20 minutes au général), comme Simon Yates plus tôt, puisse filer, mais pas question de laisser un centimètre à Jorgenson. « On essayait quelque chose, d'être offensifs, de mettre Matteo devant, détaillait Niermann. Mais UAE a été très vigilant. Je pense aussi que le parcours n'était pas assez dur pour ça, et puis Tadej a été super fort, comme toujours. » « Et il y avait trop de vent de face, il était donc impossible de s'échapper », ajoutait Arthur Van Dongen, l'autre directeur sportif de l'équipe néerlandaise. « Ils se sont très bien défendus aujourd'hui (ce lundi), chapeau à eux, ils ont eu une équipe très forte et Pogacar a parfois travaillé lui-même », abondait Vingegaard. Le Danois, en revanche, balayait une idée : « Non, ce n'est pas pour laisser le maillot jaune à Tadej qu'on a roulé. Bien sûr, s'il conservait le maillot, c'était de l'énergie dépensée avec le podium tous les soirs, mais on ne pense pas à ça. On collait juste à notre plan qui était de mettre la pression à UAE. » Vingegaard impuissant Visma a mis la pression, oui ; Vingegaard, non. La dernière montée aurait pu s'y prêter, après le travail de Campenaerts au pied puis le relais de Jorgenson (toujours collé par Pogacar). Mais il ne bougea pas, toujours dans la roue du Slovène, sans doute craintif sur ce final explosif et donc plus favorable à son rival. Il est néanmoins parvenu à suivre l'attaque en deux temps du Maillot Jaune, à 1 500 mètres environ de la ligne, et cela le réjouissait. « Je suis heureux de mes jambes, de comment je me suis senti. Jusqu'ici, j'ai été en mesure de suivre toutes ses attaques, ce que je ne pouvais pas faire au Dauphiné (début juin), cela prouve que mon niveau est plus élevé. » Mais le problème demeure, cette 1'17'' à reprendre au leader d'UAE. « Chaque jour, il est au top, il suit, il attaque..., soufflait Niermann. On espère que des courses dures comme aujourd'hui (lundi) vont le fatiguer. On continue le combat jusqu'à Paris et j'espère qu'un jour on y arrivera. » Pas lundi, malgré un plan suivi à la lettre. À lire aussi L'entraînement sur mesure de Vingegaard pour s'adapter au parcours et à Pogacar Une étape «sous contrôle» pour UAE Emirates Healy, un nouveau Maillot Jaune qui suscite l'admiration du peloton Au milieu des frelons de la Visma, Pogacar imperturbable

L'Équipe
a day ago
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« On a tout eu sous contrôle » : sur le Tour, une journée sans encombre pour UAE Emirates
La perte du maillot jaune vécue comme une bénédiction, la gestion à l'économie des attaques de Visma, la formation émirienne a vécu une journée sans encombre. En jaune, en blanc, à pois ou en arc-en-ciel, Tadej Pogacar a passé ses dix premiers jours sur le Tour à changer de tunique mais lundi, en passant la ligne d'arrivée, un simple coupe-vent bariolé a suffi à son bonheur, déchargé de toutes les contraintes médiatiques et protocolaires qui lui pèsent et ne lui coûtent pas loin d'une heure trente de récupération. Une dizaine de minutes après avoir devancé au petit trot Jonas Vingegaard - qu'il a surveillé du coin de l'oeil, car il est son seul et dernier obstacle, avec la poisse, sur la route d'un quatrième sacre -, le Slovène enfilait un sifflet autour du cou et attaquait la descente poussiéreuse vers le Mont-Dore, où son car l'attendait avant un long transfert vers Toulouse. Avec ce voyage de 3 h 30, il a perdu ce qu'il a gagné d'un côté mais tout le monde était dans le même bain, lundi soir, et rien n'aurait pu gâcher cette « journée parfaite, selon son équipier Tim Wellens. On a tout eu sous contrôle, on ne peut pas se plaindre ». En refilant le maillot jaune à Ben Healy tout en tenant l'Irlandais par l'élastique avec Nils Politt et Tim Wellens (« on ne pouvait laisser 8 minutes à un gars aussi fort » , expliquait Simone Pedrazzini, le directeur sportif), « Pogi » s'est offert un répit jusqu'à mercredi et l'étape pour sprinteurs à Toulouse : « C'est bien pour la récupération, estime le directeur sportif. C'est mieux de partir tout de suite après l'étape. » Une équipe affaiblie mais dans la gestion Privée de Joao Almeida (abandon), l'équipe UAE Emirates-XRG a su gérer les attaques spasmodiques de Visma et passer cette étape de moyenne montagne sans encombre. « On a dû travailler mais on le savait, surtout qu'on était un de moins avec le départ de Joao. » Wellens, avec Nils Politt, a oeuvré un peu plus que d'habitude « afin de contrôler et de compenser son absence. On ne voulait pas harceler les autres ». Cette gestion en bon père de famille, Marc Soler l'a justifiée par un souci d'afficher « aucun stress car le Tour est très long ». Qui ne fera pas de mal car Pavel Sivakov, malade depuis quelques jours, n'avait pas retrouvé des couleurs sur les pentes jaunies d'un été déjà brûlant. Le Français a décroché, raccroché le peloton, avant, sur les consignes de son équipe, de se relever définitivement : « Pavel est toujours en phase de récupération, poursuit Pedrazzini. On a préféré qu'il reste dans le gruppetto. On espère qu'avec le jour de repos et l'étape de plat, il va se remettre. »« Plus malade », selon le dirigeant, Sivakov a terminé à près de 36 minutes de Simon Yates, mais on sent bien que la crainte d'un virus se diffuse chez UAE. Après l'arrivée, Marc Soler a évoqué « un mal de gorge » concernant son coéquipier et, on a bien remarqué que le matin, le staff ne tend plus forcément la main ou alors s'empresse de la passer au gel hydroalcoolique. L'an passé, dix jours avant le début du Tour, Pogacar avait été séché par le Covid, sans conséquence par la suite puisqu'il s'était imposé à Nice. Visma mis sous coupe Chaque geste compte et voir Jonas Vingegaard mettre une petite tape dans le dos de son bourreau des deux dernières années et lui serrer la main dessine comme un renoncement. « S'il pouvait attaquer, il le ferait, dissèque Pedrazzini. Sinon, il n'aurait pas lancé les attaques avec Matteo Jorgenson et Sepp Kuss. » Des attaques « un peu agaçantes, a déclaré à la télévision slovène, le triple vainqueur du Tour. Alors j'ai décidé de mieux attaquer. » En vain sur cette étape dangereuse sur le tableau noir, moins sur les monts d'Auvergne poncés par le temps : « Ils (Visma-Lease a bike) ont beaucoup essayé mais les pentes n'étaient pas assez fortes pour réaliser des différences. On s'est neutralisés mais de mon côté, je me sentais très bien. » Sa course à l'économie depuis Lille ne l'empêche pas d'allumer un pétard de temps en temps « parce que c'est Tadej », répond inlassablement Simone Pedrazzini, pas mécontent d'avoir maté tactiquement la formation néerlandaise : « On s'occupe de nous mais on essaie d'anticiper, de penser à ce qu'ils peuvent faire. » Attendre, défendre et pendre le Danois dans le final mais avant d'attaquer Hautacam, jeudi, l'équipe au budget de plus de 60 M€ aimerait bien que d'autres prennent le volant et le directeur sportif suisse espère que certains vont sortir le bleu de chauffe avec la décantation de la course : « On a été les seuls à travailler aujourd'hui (lundi) à part Visma à la fin mais lors des prochaines étapes, des équipes s'y mettront car des coureurs voudront entrer dans le top 10 ou y rester. C'est bon pour nous. » Au bout d'une journée balayée par un petit vent rafraîchissant au puy de Sancy, Marc Soler résumait le sentiment des siens : « Je ne pense pas qu'on puisse se plaindre. N'importe quelle équipe apprécierait d'être à notre place. Nous sommes là où nous voulions être. » À lire aussi «S'il y a Tadej, personne ne dit rien» Visma, un feu d'artifice sans bouquet final Healy, un nouveau Maillot Jaune qui suscite l'admiration du peloton Au milieu des frelons de la Visma, Pogacar imperturbable