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Les témoignages les plus attendus

Les témoignages les plus attendus

La Pressea day ago
L'enquête du commissaire Denis Gallant et de ses procureurs progresse de plus en plus vers le haut de l'organigramme de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Les témoignages de plusieurs acteurs clés du scandale devraient enfin permettre de mieux cerner la manière dont la transformation numérique de la SAAQ a pu déraper au point que son coût a presque doublé, pour atteindre 1,1 milliard.
Karl Malenfant
PHOTO TIRÉE DU COMPTE LINKEDIN DE KARL MALENFANT
Karl Malenfant
Celui dont le nom est sur toutes les lèvres. Embauché en 2013 pour mener la transformation numérique de la SAAQ, l'ancien vice-président aux technologies de l'information a été au cœur de l'action. C'est lui qui signait les contrats, autorisait les paiements aux consultants, décidait des orientations, intervenait auprès du conseil d'administration. Il est sorti de son mutisme au début d'août, à la veille de son témoignage à huis clos devant les enquêteurs de la commission, pour remettre en question leur travail. « En suivant attentivement les audiences de la commission, j'ai constaté que l'on construisait un narratif qui ne correspondait pas à la réalité de l'histoire SAAQ », a-t-il notamment dénoncé. Son passage devant la commission s'annonce comme un moment clé qui donnera des sueurs froides à plusieurs autres témoins risquant d'être éclaboussés.
Nathalie Tremblay
PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL
Nathalie Tremblay
Présidente-directrice générale de la SAAQ de 2010 à 2022, Nathalie Tremblay a chapeauté le lancement du Carrefour des solutions d'affaires (CASA), qui inclut la plateforme SAAQclic, en plus d'approuver l'embauche de Karl Malenfant. C'est également elle qui, à l'époque, a convaincu le gouvernement d'alléger les règles régissant la SAAQ. Son mandat a chevauché celui de plusieurs ministres et présidents du conseil d'administration. Elle a été mise en cause par l'ancien directeur de la vérification interne, Daniel Pelletier, qui a affirmé sous serment qu'elle réclamait le retrait de certains passages de ses comptes rendus au conseil d'administration.
François Bonnardel
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
François Bonnardel
« On m'a menti, on vous a menti, on nous a menti, et nous irons au fond des choses », avait déclaré l'ancien ministre des Transports, dans la foulée de la publication du rapport de la vérificatrice générale du Québec sur le fiasco SAAQclic, en février dernier. Une affirmation étayée depuis, en partie du moins, par l'ancien vice-président aux finances de la SAAQ, Yves Frenette. Lors de son témoignage, au printemps, ce dernier avait confirmé qu'une présentation adressée au ministre à l'époque excluait les « coûts de récurrence » de CASA, soit une somme de 263,9 millions. Mais l'ex-PDG de la SAAQ Denis Marsolais est venu affirmer plus tard qu'il avait alerté en privé un conseiller politique de François Bonnardel, Alain Généreux, d'un potentiel « dépassement [de coûts] du projet autour de 200 [millions] ». Mais l'information s'était-elle rendue jusqu'au ministre ? Son témoignage, qui doit avoir lieu dès la semaine prochaine, permettra d'en savoir plus.
Geneviève Guilbault
PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Geneviève Guilbault
L'actuelle ministre des Transports est sur la sellette depuis le début de ce feuilleton, elle qui a pour mandat de redresser la situation à la SAAQ. Nommée à ce poste en 2022, Geneviève Guilbault a été impliquée tardivement dans le fiasco SAAQclic, longtemps après les premiers dépassements de coûts officialisés par la signature d'une entente confidentielle entre la SAAQ et le consortium responsables du projet à l'automne 2020. C'est toutefois elle qui était responsable des Transports lorsqu'est venu le temps d'autoriser le lancement catastrophique de la plateforme SAAQclic, qui s'est soldé par des files d'attente monstres dans les points de service de la société d'État, à l'hiver 2023. Elle a affirmé avoir hâte de livrer son témoignage, qui aura lieu cette semaine, à la veille d'un important remaniement ministériel à Québec.
Yves Ouellet
PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE
Yves Ouellet
François Legault avait-il été informé qu'un tel fiasco se préparait ? Une seule personne a peut-être la réponse à cette question : l'ancien bras droit du premier ministre et plus haut fonctionnaire de l'État, Yves Ouellet. Sous serment, l'ancien PDG de la SAAQ Denis Marsolais a affirmé avoir mis au courant l'ancien greffier au ministère du Conseil exécutif d'un dépassement de coûts de 222 millions. Cette information lui aurait été transmise lors d'une rencontre le 7 septembre 2022, en plein cœur de la campagne électorale provinciale. Yves Ouellet a-t-il ensuite transmis cette information au premier ministre ? L'inviter à témoigner devant le commissaire Denis Gallant pourrait s'avérer délicat, puisque le mandarin dirige maintenant l'Autorité des marchés publics, qui enquête elle-même sur le scandale.
Éric Ducharme
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Éric Ducharme
Le mandat d'Éric Ducharme, nommé à la tête de la SAAQ pour redresser la situation dans la foulée du scandale des files d'attente à l'hiver 2023, aura été de courte durée. Le haut fonctionnaire a été remercié cet été, après avoir été mis en cause par d'anciens et d'actuels vérificateurs internes de la société d'État qui lui ont notamment reproché de n'avoir témoigné aucun intérêt pour leur travail. Une requête de l'avocat de la SAAQ pour avancer le témoignage de M. Ducharme avait été rejetée par le commissaire Denis Gallant. Reste à voir s'il jugera toujours pertinent de convoquer l'ex-PDG. Ce dernier pourrait tout de même offrir des informations pertinentes sur d'autres aspects du scandale, notamment grâce à son passage comme secrétaire du Conseil du trésor.
Éric Caire
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Éric Caire
Il aurait pu être plus « méfiant ». Voilà la seule faute admise par l'ex-ministre responsable de la Cybersécurité et du Numérique lorsqu'il a remis sa démission, à la fin de février, dans la foulée du rapport de la vérificatrice générale qui a relancé le scandale. Une chose est sûre, des informations sur l'avancement et les coûts de SAAQclic lui avaient été présentées dès 2020. Mais ces données étaient-elles exactes ? Et surtout, auraient-elles dû alimenter la suspicion du ministre vis-à-vis des dirigeants de la SAAQ ? La commission lui offrira la chance de présenter sa version, lui qui a gardé le silence depuis son départ du Conseil des ministres.
Dominique Savoie
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE
Dominique Savoie
Appelée une fois de plus à la rescousse par le gouvernement pour éteindre un feu, l'actuelle présidente du conseil d'administration de la SAAQ pourrait être vue comme une outsider qui n'a pas été mêlée au scandale. Pourtant, son chemin a déjà croisé l'autoroute de la transformation numérique de la SAAQ, notamment lors de ses années comme sous-ministre aux Transports. Elle aurait alors convaincu l'ex-ministre libéral Robert Poëti de laisser la SAAQ lancer un appel d'offres « comprenant des modalités particulières » pour l'acquisition d'un logiciel qui deviendra plus tard SAAQclic. L'ex-élu a témoigné que Dominique Savoie l'aurait rassuré en affirmant que la société d'État devrait quand même rendre des comptes, ce qui ne s'est pas concrétisé. Malgré son rôle, il n'est pas certain qu'elle soit appelée à témoigner.
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