
«En Allemagne, il faut en finir avec le nationalisme climatique !»
VU D'AILLEURS - Selon Franz Josef Radermacher, expert en énergie et conseiller gouvernemental, le pays serait une «prison climatique» qui gaspille des sommes colossales et néglige les solutions efficaces, au profit d'intérêts personnels.
Par Axel Bojanowski (Die Welt)
L'Allemagne entend jouer un rôle de pionnière en matière de protection du climat, quel qu'en soit le prix. Mais que se passera-t-il si les milliards investis dans les éoliennes, les pompes à chaleur et les réglementations produisent peu, voire aucun effet sur le climat mondial ? Mathématicien, économiste et membre du Club de Rome, Franz Josef Radermacher a occupé plusieurs postes de direction dans le milieu universitaire et a conseillé le gouvernement fédéral allemand sur les questions scientifiques.
Monsieur Radermacher, vous affirmez que l'Allemagne est enfermée dans une « prison climatique ». Que voulez-vous dire par là ?
Franz Josef Radermacher.- Chaque citoyen et chaque entreprise de ce pays est contraint par la réglementation de dépenser beaucoup d'argent pour la protection du climat, mais d'une manière qui ne contribue que très peu à résoudre le problème du réchauffement, tout en étant extrêmement coûteuse. Les alternatives évidentes sont…
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Le Figaro
31 minutes ago
- Le Figaro
«À défaut de soutenir nos vignerons, l'UE préfère subventionner leurs concurrents»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que la filière vin et spiritueux européenne est au bord du gouffre, qu'un plan massif d'arrachage et d'autorisation de distillation est prévu, Bruxelles finance à coups de millions d'euros nos concurrents sud-africains, pointe l'eurodéputée RN Anne-Sophie Frigout. Il fallait oser : nous avons appris ici au Parlement européen, en pleine crise viticole, que la Commission, à défaut de soutenir nos vignerons, subventionnait leurs concurrents. Alors que la filière vin et spiritueux européenne est au bord du gouffre, qu'un plan massif d'arrachage et d'autorisation de distillation est prévu, Bruxelles finance à coups de millions d'euros nos concurrents sud-africains. Serait-ce par amour pour des vins bercés par le soleil austral, dont les vignes furent jadis plantées par des huguenots ? Rien de tout cela : c'est encore une fois « l'inclusivité et la diversité » qui emportent la mise. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié En vertu d'un accord de libre-échange datant de 2002, l'Afrique du Sud bénéficie d'un contingent de plus en plus généreux : 35,5 millions de litres de vin sans droits de douane à l'origine, contre 119 millions prévus pour 2024. Un quasi quadruplement en deux décennies... Mais cela ne suffisait pas : voilà que la Commission débloque maintenant des subventions, restées gelées pendant plus de 20 ans, pour soutenir directement nos concurrents sud-africains ! Publicité Des financements qui, comme l'explique l'organisme professionnel South Africa Wine, visent à « stimuler une croissance inclusive, à ouvrir de nouvelles opportunités commerciales et à soutenir le développement de marques, d'exploitations agricoles, d'établissements d'enseignement et d'entreprises détenues par des Noirs. »10 millions seront ainsi consacrés au développement de ces entreprises ; et 5 millions pour la commercialisation et la distribution de vins. Peut-on espérer aussi un petit geste pour nos producteurs européens étranglés par l'effondrement de la consommation, les aléas climatiques, les taxes et normes et la pression d'une culture hygiéniste envahissante ? L'UE, engluée dans ses mauvais choix, doit rembourser sa dette COVID, financer son programme de défense et... veut soutenir la diversité à 12 000 km d'ici. Elle pourrait décider d'allouer une partie du fonds d'urgence de la PAC à la filière, ajuster son budget agricole à l'inflation pour le prochain cadre financier, mais non, nos vignerons peuvent attendre... La crise du vin, en effet, n'est pas que conjoncturelle ou économique : elle est civilisationnelle et en dit long sur notre époque, où les produits de multinationales déracinées se substituent à ceux de nos précieux terroirs. La crise est pourtant là, profonde et durable. En 2024 la production française a atteint son plus bas niveau depuis 1950, avec une chute de 23% par rapport à 2023 ; en 2025, 27.500 ha de vignes devraient être arrachées. En 60 ans les volumes de vin consommés ont chuté dans l'UE de moitié et de 60% pour la France. Nous aurions pu nous en réjouir à moitié, si celle-ci s'était accompagnée d'une baisse de la consommation d'alcool et de l'alcoolisme. C'est pourtant l'inverse : la France demeure l'un des plus gros consommateurs d'alcool d'Europe, et ce déclassement du vin s'est massivement reporté sur les bières, les spiritueux et les « prémix ». C'est en réalité le vin traditionnel, culturel, qui s'effondre, remplacé par des consommations plus industrialisées, plus fortes, plus nocives et déconnectées de notre modèle alimentaire. À lire aussi «Humainement, c'est extraordinaire» : ces Français ont décidé d'investir dans le vignoble bordelais pour le préserver La crise du vin, en effet, n'est pas que conjoncturelle ou économique : elle est civilisationnelle et en dit long sur notre époque, où les produits de multinationales déracinées se substituent à ceux de nos précieux terroirs, issus de siècles de savoir-faire. « Le vin, c'est la terre qui chante dans le verre », disait Jean Carmet. Hélas, la marque publicitaire est en voie de remplacer l'appellation d'origine contrôlée. Publicité C'est aussi, bien entendu, une filière essentielle à l'économie française : la viticulture représente 17% de la production agricole, constitue le 2e poste excédentaire à l'export après l'aéronautique et fait vivre 560.000 personnes, emplois directs et indirects confondus. Tout un modèle économique, culturel et civilisationnel vacille. Mais ici, en Bruxellie, on préfère détourner le regard, et s'engager pour la diversité et l'inclusivité aux quatre coins du globe. Une manière bien commode de masquer son impuissance à agir concrètement pour le quotidien des Français et des Européens.


Le Parisien
3 hours ago
- Le Parisien
Dans l'Eure, un site abandonné depuis plus d'un siècle a été racheté à Paris pour devenir « la Capitale du Cresson »
Il s'agissait de sécuriser l'alimentation en eau potable des Parisiens : en 1903, après les points de captage à Verneuil-sur-Avre (Eure) , la ville de Paris a acheté 12,78 ha à Cailly-sur-Eure comprenant des sources, une forêt et un terrain au bord de l'Eure. Seulement, à l'époque, le Conseil Municipal du village s'est opposé à la connexion au réseau et la Capitale n'a pas pu jouir de ces eaux fraîches et limpides. Le site est donc resté en l'état pendant plus d'un siècle… Il y a cinq ans, face à la disparition des commerces, des habitants ont fondé l'Association des Grandes cressonnières de Cailly-sur-Eure et se sont rapprochés des élus pour y développer un projet d'agritourisme. Objectif : faire de la commune « la Capitale du Cresson », plante qui fit la renommée de la région, déjà servie sur la table de Guillaume le Conquérant et Louis XIV. Après un long parcours administratif, juridique et politique, le Conseil Municipal de la ville de Paris a acté à l'unanimité la revente du terrain à l'Agglo Seine-Eure pour la somme de 300 000 euros. Le vendredi 11 juillet dernier, Bernard Leroy, le président de l'Agglo Seine-Eure, Éric Juhel, le maire de Cailly-sur-Eure et Olivier de Vregille, président de l'association, ont accueilli Audrey Pulvar, adjointe à la Mairie de Paris en charge de l'alimentation durable, de l'agriculture et des circuits courts, pour une visite sur le site. « Cette vente ne fut pas simple pour plusieurs raisons, même si on ne peut pas dire que Paris s'occupait beaucoup de l'entretien et de la préservation du domaine, a indiqué l'élue. D'abord, la ville devait s'assurer que les sources et la ressource en eau resteraient protégées et dans le domaine public. Que seraient préservés les aspects agricoles, paysagers et patrimoniaux. Que les cressonnières seraient exploitées en bio, car elles vont participer à la structuration de la filière d'alimentation durable. » « Et on a discuté avec le Conseil, car tous les partis politiques n'étaient pas forcément d'accord avec la volonté de la ville de Paris de céder une partie de son foncier. Finalement, la délibération a été votée à l'unanimité », a ajouté Audrey Pulvar qui a aussi spécifié qu'entre-temps, l'Agglo Seine-Eure est entrée dans l'association de coopération territoriale Agri Paris Seine qui comprend Nord Yonne, ville de Paris et Métropole Grand Paris, Hauts de Paris, la Seine-Saint-Denis, la Métropole Rouen Normandie et Le Havre Métropole. « Le but est de structurer les filières d'agriculture d'alimentation durable et prévoit une réciprocité entre les territoires producteurs et mangeurs avec notamment des investissements pertinents pour la transformation, la conservation et la distribution des produits. Ici, l'Agglo Seine-Eure et l'association nous ont présenté un dossier bien ficelé », assure l'adjointe à la Mairie de Paris. Ainsi, dans ce charmant village normand aux 242 âmes, « nous allons rétrocéder pour 230 000 euros à l'Association des Grandes Cressonnières du Cailly, annonce a déclaré Bernard Leroy, le président de l'Agglo Seine-Eure : les cressonnières avec trois bassins sur 1 200 m2 exploités par Éric Legendre, le Moulin des sources, le Moulin Sainte-Cécile et le Moulin blanc. Nous conservons la forêt, les coteaux et les sept sources pour le bien commun. Grâce à des investisseurs privés, sous deux ans, l'association va ouvrir ici un projet unique dans la région ». Projet que détaille Olivier de Vregille, président de l'Association des Grandes Cressonnières du Cailly : « Le site sera structuré autour de trois piliers. Le premier est la culture du cresson avec le seul professionnel de l'Eure dont une partie de la production pourra alimenter la restauration collective du département et aussi de la ville de Paris (130 000 repas par jour). Ensuite, après une importante réhabilitation, nous allons ouvrir un restaurant gastronomique avec le chef francilien Baptiste Renouard, une étoile Michelin à l'Ochre à Rueil-Malmaison. Enfin, nous allons lancer une école d'excellence d'agritourisme. »


Le Figaro
4 hours ago
- Le Figaro
«Sans nous, ils ne sont rien» : quel est ce collectif qui appelle à bloquer le pays à partir du 10 septembre ?
En opposition à la «politique d'austérité» du gouvernement de François Bayrou, ce collectif aux leaders inconnus entend «mener une action pacifique pour dénoncer les injustices et reprendre le pouvoir». Le gouvernement de François Bayrou va-t-il devoir faire face à un mouvement social d'ampleur dans quelques semaines ? Sur les réseaux sociaux circule depuis le 19 juillet l'appel d'un nouveau collectif, qui encourage les Français à se mobiliser contre les orientations budgétaires du gouvernement, déjà contestées par les élus de tous bords et les syndicats. Baptisé «Mobilisation 10 septembre», ce rassemblement plaide pour la «solidarité» entre travailleurs et un «arrêt total et illimité du pays à partir du 10 septembre». Ceux qui se présentent comme des infirmiers, enseignants, chômeurs, mères de famille et jeunes précaires, souhaitent dire «stop à l'austérité Bayrou» qui, à leurs yeux, «sacrifie» leurs droits. «Deux jours fériés supprimés, coupes massives dans la santé, gel des retraites, suppression de milliers de postes publics. Ce plan injuste frappe les plus fragiles et détruit nos services essentiels», écrivent-ils sur leur site, appelant à «mener une action pacifique pour dénoncer les injustices et reprendre le pouvoir collectivement». «Sans nous, ils ne sont rien», brocardent aussi les auteurs. Publicité Ce mouvement s'inscrit dans un contexte où les principales représentations syndicales dénoncent également les dernières annonces du premier ministre. Dans une pétition lancée mardi 22 juillet sur le site la CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, la FSU et l'union syndicale Solidaires s'élèvent contre la «brutalité sans nom» du plan présenté par le premier ministre et dénoncent les «sacrifices pour le monde du travail». Quelques mois après la réforme des retraites passée en force, «le gouvernement nous annonce à nouveau une litanie de mesures là encore, brutales, injustes et inefficaces», s'insurgent les représentants des salariés, pour qui «ça suffit». Le texte a réuni 36.156 signatures, en un peu moins d'un jour. À lire aussi Budget 2026 : fronde généralisée contre le plan Bayrou On ne «représente aucun parti» Sur les réseaux sociaux, les appels à la mobilisation se multiplient - rappelant la colère venue de simples citoyens lors de la crise des «gilets jaunes». De son côté, le collectif pour une mobilisation le 10 septembre assure n'y «représenter aucun parti». «On est juste en colère (...) On rassemble quel que soit le bord politique», pointent-ils encore. Leur discours reprend toutefois des éléments de langage et combats plutôt marqués à gauche. Leur méthode s'articule autour de trois mots d'ordre : «boycott», «désobéissance» et «solidarité». Et de promettre : «à partir du 10 septembre 2025, on passe à l'action. Le mot d'ordre est simple : on arrête de faire tourner leur système». Ce boycott pur et dur doit prendre une forme assez radicale. Le collectif appelle notamment le plus grand nombre à «ne plus acheter dans les grandes surfaces» faisant référence à Carrefour, Auchan et Amazon, à «retirer son argent des grandes banques complices de la spéculation et de la politique de casse sociale» citant la BNP Paribas et la Société Générale, ou encore à «refuser de consommer ce qui alimente le système : essence, fast-fashion, plateformes numériques prédatrices telles que Uber et Deliveroo». Ils plaident aussi pour «cesser de travailler dans la mesure du possible : prendre des congés, déposer des arrêts, ralentir volontairement la production (grève du zèle, grève du travail gratuit…)», ou encore «suspendre les paiements symboliques : ne plus valider ses tickets de transport, retarder ses impôts symboliquement pour dénoncer leur usage injuste». Parallèlement, ils conseillent de «soutenir les circuits courts : acheter local, échanger, partager, se débrouiller entre citoyens». Autant d'actions symboliques qui visent à «créer notre propre réseau économique temporaire». Pour fédérer autour de lui, le collectif entend créer des groupes Telegram dans chaque ville mobilisée. «Ces espaces permettront d'accéder à des informations concrètes, de participer à des échanges et de coordonner les actions de manière autonome et efficace», précise-t-il. À ce stade, impossible de savoir combien de personnes sont mobilisées, mais le collectif invite tous ceux qui le souhaitent à rejoindre un groupe ou à en créer un. En outre, une «carte des rassemblements» a été mise en ligne. Cet appel à une «censure populaire» a déjà rencontré un certain écho auprès de certains députés, là encore plutôt à gauche. François Ruffin souhaite «une censure populaire» du gouvernement dans la rue à la rentrée «avant la censure parlementaire».