
Pourquoi les commerçants s'inquiètent de la multiplication des chantiers à Lausanne
Le quartier Midi-Beau-Séjour subit actuellement d'importantes perturbations liées à l'extension du réseau de chauffage à distance.
Claude Béda
En bref:
Les multiples chantiers qui submergent actuellement Lausanne affectent l'activité des commerçants du centre-ville. Plusieurs restaurateurs et propriétaires de cafés font état d'une baisse significative de leur chiffre d'affaires et de réductions de personnel, conséquences directes des nuisances générées par les travaux.
En raison des travaux, la place de la Riponne est désertée par les visiteurs.
Claude Béda
Le centre-ville lausannois est particulièrement touché. Outre les chantiers à la gare, au Flon, à la Riponne, à Chauderon ou encore à Saint-François, le quartier Midi-Beau-Séjour subit actuellement d'importantes perturbations liées à l'extension du réseau de chauffage à distance, révèle « Watson ». «C'est pénible de travailler dans ces conditions, confirme le patron du Coffee Page. Ces travaux semblent éternels.» Il rapporte une baisse de fréquentation due aux nuisances sonores. Cette situation l'a contraint à ne pas remplacer trois employés partis.
À côté, le salon de thé Marutcha a également dû réduire son personnel d'un jour par semaine. Le restaurant Bellantoni a connu une baisse de chiffre d'affaires de 30% depuis avril 2025 après avoir dû supprimer sa terrasse de 20 places en août 2024. Il a licencié un employé et réduit ses horaires d'ouverture. Des travaux «excessivement longs»
Les trois restaurateurs dénoncent unanimement la durée excessive des travaux et le manque de communication avec les responsables. Ils peinent à obtenir des informations précises sur la fin des chantiers.
Françoise Augsburger Huguenet, chargée de communication aux Services industriels de Lausanne qui gèrent le chantier de chauffage à distance, reconnaît des retards dus à «des éléments du sous-sol inconnus» ayant nécessité de nouvelles commandes de matériel. Elle affirme que la Ville entretient «des échanges réguliers sur place avec les commerçants directement impactés».
Le chantier de la gare a changé de configuration ces derniers jours.
Claude Béda
Face à ces difficultés, Lausanne prévoit de nommer une déléguée aux chantiers dès août pour améliorer la communication avec les commerçants et la population.
Les travaux à Lausanne Newsletter
«La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail.
Autres newsletters
Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Licencié en sciences sociales et politiques, passionné par les sujets de société et la vie des gens d'ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise. Plus d'infos
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
21 hours ago
- 24 Heures
Alors que Trump surtaxe l'Europe à 30%, la Suisse retient son souffle
Bruxelles doit retourner à la table des négociations. Berne serait en train de finaliser un accord. Mais tout dépend de Donald Trump. Pierre-Alexandre Sallier , Publié aujourd'hui à 20h01 Le président Donald Trump mène les négociations avec ses partenaires comme bon lui semble. L'Union européenne et le Mexique viennent d'en faire les frais. En bref: Le président américain Donald Trump a annoncé samedi après-midi l'imposition de droits de douane de 30% pour l'Union européenne, ainsi que pour le Mexique, faisant à nouveau grimper les tensions commerciales. Ces droits de douane entreront en vigueur le 1er août. Cette annonce intervient alors que la Suisse est suspendue au résultat des négociations d'un accord commercial avec l'administration américaine. «Tout le monde est dans l'attente après cette annonce concernant l'Union européenne et spécule sur le sort de la Suisse, tout simplement parce que… tout dépend de la Maison-Blanche», réagit ce samedi après-midi Rahul Sahgal, directeur de la Swiss-American Chamber of Commerce (Swiss-AmCham). Négociations jusqu'au 1er août Début avril, le chef de l'État américain avait menacé l'UE d'infliger 20% de droits de douane aux produits européens arrivant aux États-Unis. Fin mai, frustré par le manque d'avancées dans les négociations, il avait d'abord relevé ce taux à 50%, avant de déclarer un moratoire sur sa mise en œuvre. Donald Trump a prévenu samedi qu'en cas de mesures de rétorsion européennes surtaxant les produits américains, des pénalités équivalentes seraient ajoutées aux 30% annoncés. Selon des sources diplomatiques citées par l'AFP, les discussions menées jusqu'ici se faisaient sur des droits de douane de 10%, avec plusieurs exceptions. «Si vous êtes prêts à ouvrir aux États-Unis votre marché fermé, à éliminer vos droits de douane, vos mesures protectionnistes et les obstacles aux échanges, nous envisagerons, éventuellement, des ajustements», écrit Donald Trump dans sa lettre à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le ministre allemand de l'Économie a appelé samedi Bruxelles à négocier de «manière pragmatique» avec les États-Unis. Emmanuel Macron a exprimé la «très vive désapprobation» de la France. Le président français invite la Commission européenne à «accélérer la préparation de contre-mesures crédibles, par la mobilisation de l'ensemble des instruments à sa disposition, si aucun accord n'était trouvé d'ici au 1er août». Finalisation d'un accord avec la Suisse? Interrogé après cette annonce de Washington, le directeur de la Swiss-AmCham dit toujours croire qu'une issue «à l'anglaise» soit la plus probable pour la Suisse. Il fait référence à l'accord commercial détaillé, le Prosperity Deal, signé avec le Royaume-Uni en juin dernier. Et qui a permis à Londres de s'assurer des droits de douane américains limités à 10%. Depuis mercredi, plusieurs sources à Berne ont fait état de négociations bien avancées, avec un texte d'accord déjà rédigé. Selon ces sources, le Conseil fédéral aurait approuvé une déclaration d'intention – un accord «non juridiquement contraignant». Le représentant des entreprises américaines en Suisse veut rester optimiste, «tout simplement parce que Berne est réellement entré dans des négociations concrètes, détaillées avec l'administration américaine». Comme il le rappelle, «la Suisse a offert tout ce qu'elle pouvait – un exemple, ses droits de douane sont déjà à 0% sur la plupart des produits industriels américains». À l'inverse, ce dernier remarque que les différends entre l'Europe et les États-Unis sont «bien plus accentués». Washington «attend bien davantage de concessions de Bruxelles», note Rahul Sahgal. La pharma en ligne de mire Depuis la date butoir de mercredi dernier, les milieux d'affaires suisses sont suspendus à une possible confirmation, par la Maison-Blanche, des surtaxes douanières frappant les produits helvétiques. Toutes les interrogations entourent le sort qui sera réservé aux produits pharmaceutiques. La filière génère, à elle seule, la moitié des recettes des entreprises suisses aux États-Unis. Mardi, Donald Trump a indiqué que son administration allait «annoncer quelque chose très bientôt» sur les médicaments importés, qui seraient taxés «à un taux très élevé, genre 200%», dans «un an, un an et demi». Sauf que l'agence d'information Bloomberg avait mentionné auparavant un « draft » d'accord commercial prévu avec Berne, montrant «un traitement préférentiel pour éviter les taxes douanières sur les exports de la pharma». La Suisse suspendue aux annonces de Trump Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps , ainsi que pour le quotidien La Tribune , à Paris. Plus d'infos Patrick Monay est rédacteur en chef du Matin Dimanche et membre de la rédaction en chef romande de Tamedia. Il a dirigé la rubrique Suisse de 2018 à 2023, après avoir couvert l'actualité des cantons romands dès 2012. Plus d'infos @PatrickMonay Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
2 days ago
- 24 Heures
Pourquoi les employés de Sun Chemical à Morges se battent avant la fermeture
Les 43 employés du site de production d'encres pour textiles ont cessé le travail jeudi et vendredi. La multinationale se dit «surprise». Publié aujourd'hui à 19h07 Vendredi était le deuxième jour de grève pour le personnel de Sun Chemical, à Morges. Alors que 43 salariés vont perdre leur poste de travail, le syndicat Unia estime que l'entreprise n'a pas bougé dans les négociations en vue d'un meilleur plan social. Marie-Lou Dumauthioz En bref: Certains drapeaux des Jeux olympiques de Paris ont été imprimés avec de l'encre fabriquée à Morges. Dans la zone industrielle de Riond-Bosson, plus exactement, par l'entreprise Sun Chemical . Bientôt, une telle commande ne sera plus possible. Le site vaudois de la multinationale ferme à la fin de l'année. L'annonce a été faite ce printemps aux 43 employés, qui seront licenciés. Depuis, avec le syndicat Unia , ces derniers luttent pour améliorer le «très insuffisant» plan social de Sun Chemical. Jeudi, le débrayage voté est devenu une grève, reconduite vendredi matin, puis suspendue dans l'après-midi, l'Office de conciliation ayant été saisi par l'employeur. Sun Chemical bénéficiaire Pour ce deuxième jour de grève, 25 employés rassemblés devant l'entreprise font face aux médias. Les plus âgés craignent de ne pas retrouver du travail. «L'année passée, ils ont fait des immenses bénéfices, raconte Joaquim Enrique, 56 ans, habitant de Ballens. Ils pouvaient faire un geste, nous aider un tout petit peu. On a toujours été corrects. Eux, ils ne sont pas corrects.» Nicole Vassalli, responsable du secteur industrie à Unia Vaud, détaille les revendications: «Les licenciés devraient être libérés pour chercher et reprendre un emploi, alors que l'employeur veut les garder jusqu'au dernier jour. Il faudrait aussi une préretraite pour les cinq travailleurs de 58 ans et plus, mais l'employeur s'en tient à 61 ans avec deux ans couverts. Enfin, les indemnités pour ancienneté doivent être renforcées.» Fierté à Morges André* aura 61 ans en septembre, dix-sept ans d'ancienneté dans la boîte, quarante ans dans la branche. À la tête d'une petite équipe, ce chimiste compare son savoir-faire à de la haute horlogerie: «C'est comme des montres. Tous les produits doivent s'imbriquer parfaitement pour avoir une qualité d'impression excellente.» Malgré cette fierté, il espère une fin de carrière: «Le mieux pour moi serait une préretraite, vu que je suis très spécialisé et que les entreprises de ce type sont en difficulté.» Ce frontalier a participé à des scénarios de sauvegarde: «Garder tout le personnel, seulement une partie, ou encore – scénario minime — uniquement la partie technologie.» Dominique, droguiste de formation, 62 ans, porte une blouse blanche émaillée de taches de couleurs et ne veut pas montrer son visage. Cette habitante de Bière vit «assez mal» la situation, après deux décennies dans l'entreprise. Marie-Lou Dumauthioz Dominique, droguiste de formation, 62 ans, porte une blouse blanche émaillée de taches de couleurs: «Une encre doit répondre à un cahier des charges avec des critères bien particuliers et une exigence de grande stabilité.» Cette habitante de Bière vit «assez mal» la situation, après deux décennies dans l'entreprise: «Les belles années, on nous demandait de travailler parfois dès 5 heures du matin, parfois jusqu'à 21 heures ou encore le samedi. Aujourd'hui, on nous fait macérer. Si le plan social n'est pas amélioré, j'aurais des soucis financiers pour mes vieux jours.» Pierre-Yves Maillard soutient la grève Pierre-Yves Maillard, président de l'Union syndicale suisse (USS), est venu apporter son soutien aux grévistes: «Une multinationale de ce type devrait appliquer un plan social optimal, et pas au bas de l'échelle, estime le sénateur socialiste. Ce pays et ce canton sont très accueillants, avec des outils fiscaux et la réduction de l'horaire de travail, mais en retour on attend un respect du personnel et de la collectivité.» Le président de l'USS, Pierre-Yves Maillard, a pris la parole pour soutenir les grévistes. Marie-Lou Dumauthioz Depuis Bath (Royaume-Uni), Peter Saunders, dirigeant de Sun Chemical ( groupe DIC ), assure: «La décision d'interrompre le travail nous a pris par surprise, car les négociations sur les termes d'un plan social sont en cours. Nous regrettons que nos employés aient été amenés à croire qu'une grève était nécessaire, mais nous sommes néanmoins confiants dans la possibilité de parvenir à un accord.» Le site vaudois de la multinationale a-t-il bénéficié d'une exonération fiscale pour son implantation, il y a un quart de siècle? «Malheureusement, je ne suis pas en mesure de répondre à cette question, mais cela n'a pas été pris en compte dans la décision de restructurer notre site de Morges.» Peter Saunders invoque «la baisse continue de la demande pour nos produits, qui entraîne de lourdes pertes pour notre site de Morges», «la concurrence asiatique» et «le fait que la demande perdue ne reviendra pas». Morges, le vendredi 11 juillet 2025. Vingt-cinq des employés font face aux médias vendredi matin, au matin du deuxième jour de grève. Marie-Lou Dumauthioz/Tamedia La grève et l'industrie Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Jérôme Cachin est journaliste à la rubrique vaudoise depuis 2019, spécialisé en politique. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
2 days ago
- 24 Heures
Pourquoi les commerçants s'inquiètent de la multiplication des chantiers à Lausanne
Les propriétaires de cafés font état d'une baisse significative de leur chiffre d'affaires. La Ville prévoit de nommer une déléguée aux chantiers dès août. Publié aujourd'hui à 18h08 Le quartier Midi-Beau-Séjour subit actuellement d'importantes perturbations liées à l'extension du réseau de chauffage à distance. Claude Béda En bref: Les multiples chantiers qui submergent actuellement Lausanne affectent l'activité des commerçants du centre-ville. Plusieurs restaurateurs et propriétaires de cafés font état d'une baisse significative de leur chiffre d'affaires et de réductions de personnel, conséquences directes des nuisances générées par les travaux. En raison des travaux, la place de la Riponne est désertée par les visiteurs. Claude Béda Le centre-ville lausannois est particulièrement touché. Outre les chantiers à la gare, au Flon, à la Riponne, à Chauderon ou encore à Saint-François, le quartier Midi-Beau-Séjour subit actuellement d'importantes perturbations liées à l'extension du réseau de chauffage à distance, révèle « Watson ». «C'est pénible de travailler dans ces conditions, confirme le patron du Coffee Page. Ces travaux semblent éternels.» Il rapporte une baisse de fréquentation due aux nuisances sonores. Cette situation l'a contraint à ne pas remplacer trois employés partis. À côté, le salon de thé Marutcha a également dû réduire son personnel d'un jour par semaine. Le restaurant Bellantoni a connu une baisse de chiffre d'affaires de 30% depuis avril 2025 après avoir dû supprimer sa terrasse de 20 places en août 2024. Il a licencié un employé et réduit ses horaires d'ouverture. Des travaux «excessivement longs» Les trois restaurateurs dénoncent unanimement la durée excessive des travaux et le manque de communication avec les responsables. Ils peinent à obtenir des informations précises sur la fin des chantiers. Françoise Augsburger Huguenet, chargée de communication aux Services industriels de Lausanne qui gèrent le chantier de chauffage à distance, reconnaît des retards dus à «des éléments du sous-sol inconnus» ayant nécessité de nouvelles commandes de matériel. Elle affirme que la Ville entretient «des échanges réguliers sur place avec les commerçants directement impactés». Le chantier de la gare a changé de configuration ces derniers jours. Claude Béda Face à ces difficultés, Lausanne prévoit de nommer une déléguée aux chantiers dès août pour améliorer la communication avec les commerçants et la population. Les travaux à Lausanne Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Licencié en sciences sociales et politiques, passionné par les sujets de société et la vie des gens d'ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.