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AstraZeneca investit 50 milliards aux États-Unis

AstraZeneca investit 50 milliards aux États-Unis

La Presse6 days ago
AstraZeneca annonce notamment mardi une nouvelle usine en Virginie qui sera « le plus important investissement mondial d'AstraZeneca dans le domaine de la fabrication » de médicaments.
(Londres) Face à la menace de droits de douane de Donald Trump sur le secteur pharmaceutique, le géant britannique AstraZeneca annonce investir 50 milliards de dollars d'ici 2030 aux États-Unis pour y fabriquer des médicaments et financer ses programmes de recherche.
Olivier DEVOS
Agence France-Presse
Cet investissement « renforce notre confiance dans l'innovation américaine […] et notre engagement envers les millions de patients qui ont besoin de nos médicaments en Amérique et dans le monde », assure le directeur général d'AstraZeneca Pascal Soriot dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi.
Au nom du rééquilibrage des relations commerciales au profit des États-Unis, Donald Trump a imposé en avril une surtaxe plancher de 10 % sur les importations. Les médicaments en sont exemptés, mais l'administration Trump avait lancé le même mois une enquête sur les importations du secteur.
Puis le président américain a dit, début juillet, envisager une surtaxe de 200 % sur les produits pharmaceutiques. Il a précisé qu'il attendrait au moins un an pour la mettre en place, afin de laisser aux entreprises le temps de construire des usines sur le sol américain.
Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a assuré dans la foulée que les procédures devant conduire à la mise en place de droits de douane sur les produits pharmaceutiques devraient se conclure « à la fin du mois ».
Premier marché mondial
« Depuis des décennies, les Américains dépendent de l'approvisionnement étranger en produits pharmaceutiques essentiels. Le président Trump et les nouvelles politiques tarifaires de notre pays visent à remédier à cette faiblesse structurelle », a affirmé M. Lutnick, cité dans le communiqué d'AstraZeneca.
Le laboratoire britannique, qui avait annoncé dès avril commencer à transférer vers les États-Unis une partie de sa production européenne, n'est pas le premier à aligner un investissement massif dans le pays, premier marché mondial du médicament, pour montrer patte blanche.
Au printemps, des groupes tels que Roche, Novartis, Sanofi… avaient ainsi annoncé plus de 200 milliards de dollars d'investissements supplémentaires cumulés aux États-Unis.
AstraZeneca annonce notamment mardi une nouvelle usine en Virginie qui sera « le plus important investissement mondial d'AstraZeneca dans le domaine de la fabrication » de médicaments.
Au total, l'entreprise estime qu'elle créera des dizaines de milliers de nouveaux emplois directs et indirects dans le pays, son plus grand marché, où elle est implantée sur 19 sites et emploie déjà plus de 18 000 personnes.
L'annonce de mardi s'ajoute à des investissements de 3,5 milliards de dollars dans le pays annoncé l'an dernier. Ces sommes « contribueront à l'ambition d'AstraZeneca d'atteindre 80 milliards de dollars de chiffre d'affaires d'ici 2030 » dont « 50 % seront générés aux États-Unis », selon le laboratoire.
Royaume-Uni délaissé
Mais ces milliards investis risquent de faire grincer des dents au Royaume-Uni, où le groupe est basé et où l'annonce en janvier de l'abandon d'un projet d'usine de vaccins à 450 millions de livres (831 millions de dollars canadiens), en blâmant le manque de soutien du gouvernement, avait été vécue comme un coup dur.
« Le directeur général Pascal Soriot avait alors laissé entendre qu'AstraZeneca n'était lié à aucun pays en particulier et qu'il investirait là où cela serait financièrement pertinent », rappelle Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
Mais à mesure qu'AstraZeneca renforce sa présence outre-Atlantique « il est probable que les investisseurs fassent pression pour qu'elle transfère sa cotation principale aux États-Unis », ajoute l'analyste. L'hypothèse a déjà été envisagée par son patron, affirmait début juillet The Times.
Un départ boursier serait une déflagration pour la place financière britannique, qui cherche à relancer son attractivité depuis le Brexit, d'autant que le groupe est l'une des entreprises avec la plus forte capitalisation du FTSE 100, principal indice de la Bourse de Londres.
AstraZeneca, qui a publié au premier trimestre un bénéfice net en hausse de 34 % à 2,92 milliards de dollars, avait réalisé plus de 40 % de son chiffre d'affaires aux États-Unis sur cette période.
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Des centaines d'avions Boeing ont été commandés cette année dans le cadre d'accords avec l'Indonésie et le Japon, Bahreïn, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et le Qatar. « Dès son premier mandat, ses accords comportaient souvent ce type de contrats d'achat », souligne Bruce Hirsh, expert en politique commerciale chez Capitol Counsel, un cabinet de lobbying de Washington qui représente des entreprises aérospatiales. « Nos partenaires commerciaux le savent, alors ils ont un œil sur ce type de produits chers qu'ils peuvent proposer d'acheter. » Certains analystes pensent que les négociateurs américains n'ont pas eu à faire beaucoup de pression pour que ces pays achètent des avions Boeing. Les compagnies aériennes, y compris celles contrôlées par des gouvernements étrangers, planifient soigneusement ces achats coûteux, parfois pendant des mois, voire des années. 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Ford bat un record peu enviable
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