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Boeing profite des guerres commerciales de Trump

Boeing profite des guerres commerciales de Trump

La Presse4 days ago
Un avion 737 Max en fin d'assemblage à l'usine Boeing de Renton, dans l'État de Washington
Il n'y a pas beaucoup de gagnants dans une guerre commerciale, mais Boeing semble tirer avantage de celle de Donald Trump.
Niraj Chokshi
The New York Times
L'avionneur a reçu de nombreuses commandes dans le cadre d'accords commerciaux entre les États-Unis et d'autres pays. Ces ventes pourraient être la planche de salut de Boeing, qui sort d'une crise longue et profonde. Elles permettent aussi à M. Trump d'affirmer que sa politique commerciale hors norme aide l'industrie manufacturière américaine.
Des centaines d'avions Boeing ont été commandés cette année dans le cadre d'accords avec l'Indonésie et le Japon, Bahreïn, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et le Qatar.
« Dès son premier mandat, ses accords comportaient souvent ce type de contrats d'achat », souligne Bruce Hirsh, expert en politique commerciale chez Capitol Counsel, un cabinet de lobbying de Washington qui représente des entreprises aérospatiales. « Nos partenaires commerciaux le savent, alors ils ont un œil sur ce type de produits chers qu'ils peuvent proposer d'acheter. »
Certains analystes pensent que les négociateurs américains n'ont pas eu à faire beaucoup de pression pour que ces pays achètent des avions Boeing. Les compagnies aériennes, y compris celles contrôlées par des gouvernements étrangers, planifient soigneusement ces achats coûteux, parfois pendant des mois, voire des années.
De plus, les compagnies aériennes ont peu de choix, puisque Boeing et Airbus, en France, sont les deux seuls fournisseurs de gros avions commerciaux.
Néanmoins, selon ces experts, il n'est pas surprenant que M. Trump et ses collaborateurs aient tenu à mettre en avant les nouvelles commandes de Boeing dans le cadre de leurs accords commerciaux. L'entreprise emploie des dizaines de milliers d'Américains et est l'un des principaux exportateurs du pays.
L'action décolle
Wall Street a également pris note de l'annonce de ces nouvelles commandes, et le cours de l'action Boeing est en hausse constante depuis début avril, moment auquel M. Trump a annoncé ses droits de douane à l'endroit de nombreux pays.
Les analystes soulignent que d'autres accords commerciaux pourraient générer encore plus de commandes. Les clients qui n'ont pas encore commandé pourraient se sentir poussés à le faire maintenant : les délais de livraison sont de plusieurs années.
PHOTO RANDALL HILL, ARCHIVES REUTERS
Des employés inspectent un Boeing 787-10 Dreamliner à Charleston, en Caroline du Sud, où Boeing a une grande usine.
Sollicité pour cet article, Boeing n'a pas répondu. Mais il semble apprécier l'intérêt que porte M. Trump à ses affaires.
Le PDG de Boeing, Kelly Ortberg, accompagnait M. Trump lors de sa visite au Moyen-Orient en mai, au cours de laquelle l'accord avec le Qatar a été annoncé.
« Si le président vous dit : 'Viens avec moi et sois certain qu'on va signer un gros accord qui créera de nombreux emplois aux États-Unis, vous faites quoi ?' », illustre Adam Pilarski, président d'Avitas, un cabinet-conseil en aviation.
Mais attention, dit M. Pilarski, les commandes pourraient ne pas être aussi importantes qu'elles le semblent.
Des ententes, pas nécessairement des contrats
L'administration, d'autres pays et Boeing ont fourni peu de détails sur ces contrats. On peut penser que certains d'entre eux font encore l'objet de négociations complexes entre Boeing et les compagnies aériennes. Ainsi, M. Trump a déclaré ce mois-ci que l'Indonésie allait acheter 50 avions Boeing. Or, un responsable indonésien a déclaré plus tard que le contrat était encore en cours de négociation entre Garuda, le transporteur d'État, et Boeing.
Richard Aboulafia, directeur général du cabinet-conseil AeroDynamic Advisory, dit soupçonner que ces « commandes » ne soient guère plus que ce qu'il appelle à la blague des « protocoles d'entente pour aller luncher ensemble ».
« Le gros ouvrage de négocier les détails et les conditions financières commence après le départ de l'avion présidentiel », dit-il.
Même s'il y a des contrats dûment signés, bien des commandes auraient probablement été passées même sans M. Trump, selon les experts. En mai, Qatar Airways, qui exploite de nombreux long-courriers, a commandé 150 gros-porteurs à Boeing. L'annonce a été particulièrement détaillée.
« Il y a eu des conférences de presse, des poignées de main, c'est tout juste s'ils n'ont pas embrassé des bébés comme en campagne électorale », note Courtney Miller, qui dirige le cabinet-conseil Visual Approach Analytics. Selon lui, cet accord aurait été conclu de toute façon, mais ça s'est fait plus vite pour coïncider avec la visite de M. Trump.
Que M. Trump ait aidé ou pas, bien des choses peuvent changer d'ici à la date de livraison.
Boeing et Airbus ont tous deux des carnets de commandes de milliers d'appareils, ce qui représente des années de production. Durant ce temps, les compagnies aériennes peuvent se retirer des accords, même si elles doivent renoncer à leurs acomptes. Les clients peuvent reporter les dates de livraison ou réduire leurs commandes.
Un constructeur peut être ouvert à de tels changements, surtout si cela lui permet de vendre ces avions à un autre acheteur ayant des besoins urgents.
Les droits de douane de M. Trump pourraient nuire à la santé financière des fournisseurs de Boeing, et les mesures de rétorsion envisagées par les partenaires commerciaux des États-Unis, notamment l'Union européenne, pourraient nuire aux ventes de Boeing.
Cette semaine, la compagnie aérienne à bas coût Ryanair a déclaré qu'elle pourrait reporter les livraisons d'avions Boeing si les autorités européennes imposent des droits de douane sur les avions américains.
Les dirigeants européens pourraient prendre d'autres mesures nuisibles à Boeing. Si les accords commerciaux conclus par les États-Unis avec d'autres pays confèrent un avantage trop important à Boeing, l'Europe pourrait tenter d'inciter d'autres pays à commander davantage d'avions à Airbus, selon les experts.
« Si on joue à ce jeu, la question, à long terme, est qui sera le meilleur, estime M. Miller. Ça relance une dynamique très ancienne consistant à aligner l'économie de l'aviation sur les intérêts géopolitiques. »
Cet article a été publié dans le New York Times.
Lisez la version originale (en anglais ; abonnement requis)
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